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S KT] DEPpeit | A PARIS, Pi CHEZ H. CROSSE, RUE TRONCHET, 95. mr 1885 à Fat Nr PRE NP DNS re AC CTI CS ER SOUTATOUES * LD L Ê & RAA me RS | in ina sos ef pupeet ie fa 4 | iv Hier bi se à ji ail à raie A PIE CAL LL ue EE NC TITEC NE ee A a SECTE ON SEAT AS # MMA TANT EN Ne D 35 PAU mt vol 18 Hs) pesto" 27 nn LT 10 TE $ 1 Ale Al APN ONE REV pisse Ci | < ren UE, hs dé PATIRLE CAR et A #T tb: dar Miroir At es nr Èy; Abel dati à Sas Mimet LD vous el do methé ei annoté FIST AB A DEE 201 ie do sont sata Vi ra A. Fe k 4 gl dtetn l v agie 4 64 4 ; | Eee dé se ei wk.. jrs PO) ; À (et Pi or AR JOURNAL DE CONCHYLIOLOGIE. 1° Janvier 1885. Catalogue des espèces du genre Leucoptychia, Par H. CROSSE FE: Le genre Leucoptychia a été proposé par nous, en 1878 (1), pour un Cyclostomacé de la Nouvelle-Guinée, appartenant à la famille des Cyclophoridæ et remarquable par l’élégant système de lamelles longitudinales, saillantes, comprimées et de coloration blanche, qui existe sur une portion plus ou moins considérable du dernier tour de la coquille, sans qu’on en trouve la moindre trace sur le reste de la spire. La coloration du test est sensiblement la même, chez toutes les espèces du genre actuellement connues : c'est toujours le blanc et le rose qui dominent, le premier sur le dernier tour et sur les lamelles caracté- ristiques du genre, le second sur le reste de la spire. L'opercule des Leucoptychia est arrondi, polygyré, mince, corné et à nucléus central. On peut donc dire avec (1) Journ. Conchyl., vol. XXVI, p. 163, 1878. TA raison que les Leucoptychia sont aux Cyclophorus et aux Leptopoma ce que les Acroptychia sont aux Cyclostoma, aux Tropidophora et aux Otopoma (1). La distribution géographique des 4 espèces de Leuco- ptychia actuellement connues est comprise dans des limites assez restreintes. Les espèces à test relativement épais sont localisées dans deux groupes d’iles de la mer des Indes (1 aux îles Andaman, 1 aux îles Nicobar) : elles sont au nombre de deux. Les espèces à test mince, également au nombre de deux, ont été recueillies, l’une à la Nou- velle-Guinée, l’autre à Waigiou, petite île située au N.-0. et à peu de distance de cette dernière. La remarquable coïncidence des caractères conchyliologiques et de la dis- tribution géographique de ces espèces nous détermine à les séparer en deux groupes : 1° Leptopomuformes. 4 Il comprend les espèces à test mince de la Nouvelle- Guinée : Leucoptychia Tissotiana, Crosse, et L. scalaris, H. Adams. 2 Cyclophoriformes. Il renferme les espèces à test épais des îles de la mer des Indes : L. foliacea, Chemnitz, et L. Leai, Tryon. Nous pensons que ce dernier groupe, qui, jusqu’à ce jour, a été considéré comme appartenant aux Cyclophorus, doit être classé dans le genre Leucoptychia, dont il possède, à un haut degré, les deux principaux caractères : 4° Une coquille dont le système de sculpture change brusquement, à la deuxième moitié du dernier tour, lors- que l'animal commence à devenir adulte; (1) Conf. Journ. Conchyl., vol. XXVII, p. 36-39, pl. 1, fig. 2, 1879. = — 2° Un opercule circulaire, polygyré, mince, de contex- ture cornée, et semblable à celui de la plupart des Cyclo- phorus de l'Inde et de l’Indo-Chine. Le Leucoptychia foliacea est l'antique Turbo foliaceus de Chemnitz. Peu d’espèces ont donné lieu à autant d’er- reurs et de confusions. Cette rare coquille, qui avait dû, selon toute apparence, être recueillie par quelqu'un des missionnaires Moraves établis aux îles Nicobar, et dont le typé, vers la fin du dix-huitième siècle, faisait partie de la collection Spengler, s’est trouvée oubliée ou méconnue par les auteurs, pendant près de cent ans. Ni Lamarck, ni Deshayes ne la mentionnent dans les deux éditions des « Animaux sans vertèbres. » En 1846, Pfeiffer l’admet, forcément, dans sa Monographie des Cyclostomacés de la deuxième édition du Conchylien-Cabinet, par la raison bien simple que toutes les planches de l’ancien Chem- nitz doivent être utilisées dans le nouveau. Seulement, par je ne sais quelle erreur d'appréciation, bien rare chez le savant naturaliste de Cassel, il s’imagine que le Turbo foliaceus a été établi sur un individu en mauvais état du Cyclostoma naticoides, Récluz, de Socotora (1). Pfeiffer continue à soutenir la même opinion, successivement, dans le Zeitschrift fur Malakozoologie (2), dans son Cons- pectus Cyclostomaceorum (3), dans son Catalogue of Pha- ‘ neropneumona (4), dans sa Monographia Pneumonopo- morum (5) et dans son premier Supplément (6). Il persiste à confondre la vieille espèce de Chemnitz avec celle de (4) Chemnitz, ed. nova, p. 37, 1846. (2) Zeits. f. Mal., vol. IL, p. 37, 1846. (3) Consp. Cyclost., p. 30, 1852. (4) Cat. Phaner. Brit. Museum, p. 127, 1852. (5) Mon. Pneum. viv., p. 181, 1852. (6) Mon. Pneum. viv., Suppl. I, p. 110, 1858. ER. Récluz, et Theobald partage la même erreur, dans son Catalogue of the Recent Shells (4). En 1860 (2), Benson croit retrouver le Turbo foliaceus dans un Cyclostomacé des iles Andaman, qui lui est com- muniqué par Theobald, et qu’il considère comme une petile variété, à cause de ses dimensions inférieures à celles du type de Chemnitz. L'auteur anglais constate en même temps que l'espèce des Andaman possède un oper- cule mince, corné et cyclophoroïde, fait important, qui implique le classement de cette forme dans la famille des Cyclophoridæ. L'année suivante (5), l'envoi de nouveaux spécimens des îles Andaman, expédiés par le capitaine Haughton et munis de leurs opercules, permet à Benson de classer définitivement. dans le genre Cyclophorus, cette coquille sur laquelle Tryon devait établir, plus tard, en 1869, son Cyclostoma Leai (4). L'identification de la forme des Andaman avec l’espèce de Chemnitz est, successivement, acceptée, comme exacte, par Reeve, dans son Conchologia Iconicz, en 1861 (5), par Pfeiffer, qui renonce à sa première hypothèse, en 4865, dans son deuxième Supplément (6), par Stoliczka, en 1870 (7), par Môrch, en 1872 (8), et par Hanley et Theobald, en 1876 (9). (4) Cat. Rec. Shells Mus. Asiat, Soc. Bengal, p. 110, 1860. (2} Ann. a. Mag. nat. Hist., p. 97, février 1860, et tir. à part, p. 3, 1860. (3) Ann. à. Mag. nai. Hist., p. 29, janvier 1861, et tir. à part, p. 2, 1861. (4) Amer. Journ. Conchyl., vol. V, p. 111, pl. x, fig. 6, 1869. (5) Conch. Ice. 52, pl. xin (Cyclophorus), fig. 52 a, 52 b, 1870. (6) Mon. Pneum. viv., Suppl. IL, p. 65, 1865. (7) Proc. Asiat. Soc. Bengal, p. 87, 1870. (8) Syn. Moll. Galatheæ, p. 35, 1872. (9) Conch. Indica, p. 1, pl. 11, fig. 5-6, 1876. 9 C'était pourtant encore une erreur, sur laquelle il à fallu revenir, lorsque le véritable Turbo foliaceus de Chemnitz est devenu un peu moins rare dans les collec- tions et que l’on a pu étudier comparativement l'espèce des Andaman et celle des Nicobar, qui sont parfai- tement distinctes. M. Tryon avait donc complètement raison, lorsque, dès 1871, et sur la seule inspection des anciennes figures du Conchylien-Cabinet, il soutenait, contre tous les auteurs anglais, que son Cyclostoma Leai était spécifiquement distinct du Turbo foliaceus de Chem- nitz et ne devait pas rester confondu avec lui (1). Au reste, les plus importants de ses adversaires ont fini par se rallier à son opinion, puisque le D' Pfeiffer, dans son troisième Supplément de 1876 (2), et M. G. Nevill, dans son Hand List de 1878 (5), admettent la validité des deux espèces, qu'ils placent, à côté l’une de l’autre, mais sépa- rément, dans le genre Cyclophorus. Enfin, nous signalerons une dernière erreur, commise, tout récemment, en 1882, par M. Bourguignat, à propos de l'espèce de Chemnitz, quisemble décidément porter mal- heur à {ous ceux quis’enoccupent, mêmeaccidentellement. Cet auteur, dans la zoologie du voyage de M. Révoil aux pays Somalis (4), catalogue le Turbo foliaceus sous la dé- nomination d'Otopoma foliaceum, se trompant ainsi, non seulement de genre, mais encore de famille, puisque les Otopoma, qui possèdent un opercule épais, calcaire, pau- cispiré et à nucléus excentrique, font partie de la famille des Cyclostomatidæ, tandis que l'espèce de Chemnitz, munie d’un opercule mince, corné, circulaire, polygyré, (1) Amer. Journ. Conchyl., vol. VI, p. 26, 1871. (2) Mon. Pneum. viv., Suppl. IE, p. 104-105, 1876. (3) Hand List Moll. Indian Mus., p. 274, 1878. (4) Voy. pays Somalis. Mollusques, p. 60, 1882. RS et à nucléus central, appartient, comme ses congénères, à la famille des Cyclophoridæ, bien distincte, zoologique- ment, de l’autre par la forme du pied, qui entraîne un mode de reptation différent, par la disposition des tenta- cules et par les caractères du ruban lingual ou radula. Les diverses confusions dont le Turbo foliaceus, Chem- nitz, a été l’objet, nous amènent à constater un résultat assez extraordinaire. C’est qu’il n’existe encore aujour- d'hui, pour cette espèce, qui est pourtant connue et figurée depuis près de cent ans, aucune autre diagnose que la courte et insuffisante phrase caractéristique de son créateur : « Turbo foliaceus, testa trochiformi, alba et « rosea, umbilicata, rugis fohiaceis corrugata et obsita, « ore rotundo. » Nous nous trouvons donc dans la néces- sité de donner une diagnose régulière de l’espèce, dia- gnose que l’on trouvera plus loin. On pourrait supposer, d’après les nombreuses erreurs, relatives au Turbo foliaceus et que nous venons d’énu- mérer, que la vieille espèce de Chemnitz est mal repré- sentée dans son ouvrage, et que l’imperfection de ses figures (4) est la seuie ou, au moins, la principale cause de l'état de doute et de confusion dans lequel on est demeuré si longtemps, relativement à celte coquille; pourtant, il n’en est rien. Ces figures sont excellentes et très exactes, particulièrement la figure 1069, qui représente la coquille vue de dos. Le seul défaut de la figure 1070, qui repré- sente l’espèce vue en dessous, est une légère exagération de la saillie des premiers tours de spire, exagération ré- sultant de la position défectueuse que le dessinateur avait donnée à la coquille. (1) Conchyl. Cab., éd. 1, vol. IX, fig. 1069-1070, 1876. 0) IT Catalogue des espèces du genre Leucoptychia. G. LEUCOPTYCHIA, Crosse, 1878. A. Leptopomiformes. A. LeucortycaiA TissorTiANA, Crosse. Leucoptychia Tissotiana, Crosse, Journ. Conchyl., vol. XXVI, p. 168, 1878. — — Crosse, Journ. Conchyl., vol, XXVIL p. 58, pl. L, fig. 2, 1879. Hab. Nouvelle-Guinée, sur les arbres (Laglaize). Obs. C’est sur cette forme spécifique que nous avons établi notre genre Leucoptychia. 2. LeucoPpryCHIA scALARIS, H. Adams. Leptopoma scalare, H. Adams, Proc. Zool. Soc. London, p. 416, pl. XXI, fig. 9, 10, 1865. Hab. Waigiou (Alfred R. Wallace). Obs. Cette espèce est excessivement voisine de la pré- cédente, et, malgré la différence, peu importante d’ail- leurs, des localités où elles ont été recueillies, il n’est pas impossible que, par suite de la découverte de formes in- termédiaires, on se trouve dans la nécessité de les réunir, ultérieurement, en une seule, et de n’admettre la nôtre, qui est la plus récente, qu’à titre de variété de l’autre. Néanmoins, dans l’état actuel de nos connaissances, les deux espèces présentent entre elles quelques différences, parmi lesquelles nous signalerons les suivantes. LAS = Le L. Tissotiana compte cinq tours et demi de spire ; il est d'une coloration plus claire ; 1l ne possède que 5 cos- tulations funiculiformes transverses (au lieu de 6), et les lamelles caractéristiques de son dernier tour ne sont pas plus développées, à la périphérie, que sur le reste du tour. Sa longueur totale est de 15 millimètres, et son plus grand dismètre de 12 1/2. Il est donc un peu plus grand que l’autre. Le L. scalaris est d’une coloration carnéolée plus fon- cée, qui, néanmoins, s’éclaircit, à la périphérie des tours, ce qui n'existe pas dans l’autre espèce ; il ne compte que 5 tours de spire (au lieu de 5 1/2); il présente, sur ses tours, 6 costulations funiculiformes transverses (au lieu de 5) : les lamelles de son dernier tour sont plus déve- loppées à la périphérie que sur le reste du tour ; elles pa- raissent également plus serrées et plus flexueuses que celles de notre espèce. Enfin ses dimensions paraissent un peu plus petites, sa longueur totale étant de 9 1/2 mil- limètres et son plus grand diamètre de 11. B. Cyelophoriformes. 3. LEUCOPTYCHIA FOLIACEA, Chemnitz (PI. I, fig. 1 à 46). Turbo foliaceus, Chemnitz, Conch. Cab., vol. IX, p. 59, pl. CXXIIT, fig. 1069, 1070, 1786, — — Gmelin, Syst. nat., p. 5602, ne 104, 1789. Hi _ Dillwyn, Desc. Cat. rec. Shells, vol. II, p. 806, 1817, Cyclostoma foliaceum, Pfeiffer, in Chemnitz, ed. nov., p. 56, pl. IV, fig. 10, 11, 1846. Cyclophorus foliaceus, Pfeiffer, Mon. Pneum. viv., Sup- plém. ILE, p. 104, 1876. a Cyclophorus foliaceus, G. Nevill. Hand List Moll. Indian Mus., p. 274, 1878. Otopoma foliaceum, Bourguignat, in Révoil, Voy. pays Somalis, Mollusques, p. 60, 1882. T. profunde umbilicata, subdepresso-turbinata, solida, crassiuscula, haud nitens, scabriuscula, striis tenuissimis, densis, vix undulatis transversim impressa, liners incre- menti parum conspicuis subdecussata, rosea, versus me- diam partem anfractus ultimi ad album colorem tran- siens; spira mediocriter elevata, apice obtusulo, rotun- dato; sutura profunde impressa, imprimis in anfr. pen- uliimo et ultimo; anfr. 5 1/2 convexiusculi, sensim accrescentes, primi 2 læviguti, fulvido-roseri, sequentes striati, ultimus spiram superans, obsolete carinatus, pau- lulum descendens, mox juxta insertionem resurgens, ver- sus medium et usque ad occursum marginis exlerni lamel- las longitudinales, foliaceas, prominulas, irregulariter dis- tantes, tenues, fragiles, albus emiliens, albidus; apertura obliqua, irregulariter subcircularis, albidu, in ima fauce et pone columellam fulvida; peristoma subexpansum, re- flexzum, albidum, marginibus callo crassiusculo junctis, co- lumellari dilatato, umbilici partem occultante, basali ro- tundato,externo subinflexo; umbilicus lamellis penetranti- bus anfractus ultimi leviter coarctatus. — Diam. maj. 81, min. 26 ; alt. 27 mill. Apertura cum peristomate 17 mull. longa, 17 lata. — Operculum corneum, tenue, polygyra- tum, circulare, nucleo centrali munitum, extus haud ni- tens, concaviusculum, intus lævigatum, nitidum, nucleo prominulo, papillato. — Long. 13, lat. 13 mallim. (Coll. Crosse et Dautzenberg.) Habitat in vicinio portus Nancowry, in insula Camorta dicta, archip. Nicobarici (Stoliczka ; A. de Roepstorff). nee de Coquille munie d’un ombilic profond, de forme tur- binée subdéprimée, solide, assez épaisse, terne, assez rude au toucher, marquée transversalement de stries très fines, serrées et un peu tremblées, que viennent croiser, en sens longitudinal, des stries d’accroissement peu appa- rentes. Coloration générale rosée, un peu plus foncée au sommet, et passant assez brusquement au blanc, à partir de la deuxième moitié du dernier tour. Spire médiocre- ment élevée, terminée par un sommet légèrement obtus et arrondi. Suture marquée profondément, particulière- ment sur le dernier et, quelquefois même, sur l’avant-der- nier tour, où elle laisse apercevoir plus ou moins la carène du-tour précédent. Tours de spire au nombre de 5 1/2, assez convexes et s’accroissant peu à peu; tours embryonnaires, au nombre de 2, lisses, polis et d'un rose tournant au fauve clair; tours suivants striés; dernier tour plus grand que le reste de la spire, muni, un peu au- dessus de la partie médiane, d’une carène obsolète, légè- rement descendant, mais se relevant ensuite, dans le voi- sinage du point d'insertion, changeant de couleur, à sa dernière moitié, pour devenir d’un blanc lacté plus ou moins prononcé, et donnant naissance, à cet endroit, à un système très élégant de lamelles foliacées longitudinales, saillantes, irrégulièrement espacées, minces, fragiles, d’un blanc de lait et se continuant jusqu’à la rencontre du bord externe. Ouverture irrégulièrement circulaire et blanchâtre, sauf dans le fond où elle prend une teinte d’un fauve clair, qui se prolonge jusqu’à la partie posté- rieure (difficilement visible du dehors) de la columelle. Péristome développé, réfléchi et blanchâtre; bords réunis par un dépôt calleux assez épais ; bord columellaire élargi, recouvrant environ le tiers de l’ombilic; bord basal ar- rondi ; bord externe légèrement infléchi. Ombilic un peu eq rétréci par les lamelles saillantes qui se prolongent jusque dans son intérieur. Plus grand diamètre de la coquille 51 millimètres, plus petit 26; hauteur totale 27. Longueur de l'ouverture, y compris le péristome, 17 millimètres, largeur 17. Opercule (PI. I, fig. 14et 16) circulaire, polygyré, mince, corné de coloration et de contexture, à nucléus central. Face externe un peu terne et faiblement concave ; face interne luisante, polie, ne laissant pas apercevoir distinc- tement les tours et présentant, à sa partie médiane, un nucléus saillant, arrondi et papilliforme. Longueur de l’opercule 13 millimètres, largeur 15. Hab. Environs du port de Nancowry, à Camorta, l’une des îles Nicobar (D° Stoliczka; A. de Roepstorff). Obs. Nous avons pu étudier cette rare espèce sur cinq individus de différents âges et en excellent état de conser- vation. Les lamelles si particulières de la deuxième moitié du dernier tour ne sont autre chose que des péristomes successifs, qui ne commencent à se manifester que quand le Mollusque devient adulte, c’est-à-dire quand il a formé 5 tours de spire ; auparavant, son péristome reste mince et tranchant (1). On se convaincra facilement de la vérité de cette assertion en examinant la figure 1c de notre plan- che Ï, qui représente, vu de face, un individu, encore imparfaitement adulte, de l'espèce. Le Mollusque, au moment de sa capture, était en train de prolonger sa co- quille, qui ne compte que 5 tours 1/4. Pour effectuer ce prolongement, il a laissé entièrement de côté son ancien péristome, et c’est au-dessous du niveau de cetex-péristome, (1) Conf. les figures 2 e et 2 f de la planche I, qui représentent l’état jeune du Leucoptychia Leai, Tryon. Dans cet état, la co- quille ressemble à un petit Trochus et son dernier tour est forte- ment caréné. H. C. Lin ones di réduit désormais à l’emploi de lamelle, qu’il continue à sécréter son test. Les lamelles caractéristiques du L. folia- cea sont minces, fragiles et, par conséquent, très sujettes à s'effriter, à se casser ou même à s’user. Il en résulte qu’il est rare de trouver ces lamelles intactes : il n’en reste même parfois, chez les individus très adultes, que des traces peu apparentes (PI. [, fig. 4). Nous devons faire observer aussi que, dans les exem- plaires jeunes et en bon état de l'espèce, les premiers tours de spire sont quelquefois d'une nuance plus accentuée, tournant au brun foncé, et qu’on y distingue même, avec un peu d'attention, quelques flammules peu marquées. Peut-être est-ce l'effet de la présence d’une pellicule épi- dermique très mince, à cet endroit ? 4. LeucoprycuiA Leaï, Tryon (PI. I, fig. 2-2h). Turbo foliaceus, Benson, Ann. a. Mag. nat. hist., p. 92, février 1860 (non Chemnitz). Cyclophorus foliaceus, Benson, Ann. a, Mag. nat. hist., p. 29, janvier 1861 (non Chem- nitz). ; — —— Reeve, Conch. Ic. 52, pl. XIE, fig. 524 et 52, 1861 (non Chemnitz). — — Pfeiffer, Mon. Pneum., Suppl. IT, p. 65, 1865 (non Chemnitz). Cyclostoma Leai, Tryon, Amer. Journ. Conchol., vol. V, p. 1114, pl. X, fig. 6, 1869. Cyclophorus foliaceus, Stoliczka, Proc. Asiat. Soc. Ben- gal, p. 87, 1870 (non Chem- nitz). — Leai, Tryon, Amer. Journ. Conchol., vol. VI, p. 26, 1874 F — 17 — Cyclostoma foliaceum, Môrch, Syn. Moll. Galatheæ, p. 53, 1872 (non Chemnitz). Cyclophorus foliaceus, Hanley et Theobald, Conch. In- dica, p. 1, pl. Il, fig. 5, 6, 1876 (non Chemnitz). — Leai, Pfeiffer, Mon. Pneum., Suppl. II, p. 105, 1876. — — G. Nevill, Hand List. Moll., p. 274, 1878. T. profunde sed subanguste umbilicata, globoso-conicu, solida, crassa, striis minutis, vix conspicuis transversim impressa, sub epidermide tenuissima, decidua, flammu- las fusculas simulante, roseu, versus tertiam puriem an- fractus ultimi pallidior, mox ad album colorem transiens; spira sat elevata, apice obtusulo, rotundato; sutura pro- funde impressa ; anfr. 5 1/2 convexiusculi, sensim accres- centes, embryonales primi 2 sublæves, saturate rosei, se- quentes vix striati, ullimus spiram vix subæquans, valde el subilo descendens, obsoletissime et inconspicue suban- gulatus, rotundatus, paulo post medium et usque ad oc- cursum marginis eæterni lamellas raras, irreguluriter distantes, solidas, crassas, albas emittens, albus; aper- tura vix obliqua, subcircularis, parvula, intus alba ; pe- ristoma solidum, subincrassatum, refleæiusculum, album, marginibus callo crassiusculo junctis, columellari sat di- latato, umbilici partem occultante, basali subrotundo, ex- terno vix inflexo ; umbilicus lamellis penetrantibus paucis anfractus ullimi viæ coarctatus. — Diam: maj. viæ 19, min. 17; alt. 20 mill. Apertura cum peristomate 9 1/2 mall. longa, 9 1/2 lata. — Operculum pallide corneum, tenuissimum, polygyratum, circulare, nucleo centrali, exætus parum nitens, ncaviusculum, inlus lævigatum, 2 — 18 — h Li nitidum, nucleo subpapillato, prominulo. — Long. T, lat. 7 mill. (Coll. Crosse). Habitat in insulis Andaman dictis (Cap. Haugton; Dr: Stoliczka; A. de Roepstorff; J. Wood Mason; G. Nevill). Coquille profondément mais assez étroitement ombili- quée, de forme conique globuleuse, solide, relativement épaisse, marquée transversalement de stries fines et peu apparentes. Coloration générale rosée, devenant plus claire, vers le premier tiers du dernier tour, et finissant par tourner au blanc. Épiderme pelliculiforme , très mince, se détachant facilement, formant des flammules brunätres, plus ou moins apparentes, sur les 5 ou 4 pre- miers tours, et disparaissant à peu près complètement sur le dernier. Spire assez élevée, terminée par un sommet arrondi et assez obtus. Suture profondément marquée. Tours de spire au nombre de 5 1/2, assez con- vexes et s’accroissant peu à peu; tours embryonnaires, au nombre de 2, à peu près lisses et d’un rose foncé, tours suivants faiblement striés, dans le sens spiral, der- nier tour un peu plus petit que la spire, fortement et brusquement descendant, très faiblement et presque im- perceptiblement anguleux, un peu au-dessous de la partie médiane, arrondi, s’éclaircissant peu à peu et finissant par devenir tout à fait blanc, et donnant naissance, -vers son dernier tiers, à des lamelles longitudinales, solides, épaisses, irrégulièrement espacées et blanches. Ouverture très faiblement oblique, presque droite, subcirculaire, re- lativement petite et blanche, à l’intérieur. Péristome so- lide, assez épaissi, légèrement réfléchi et blanc : bords réunis par un dépôt calleux assez épais; bord columellaire assez développé, cachant un peu plus du tiers de l'ombi- lic ; bord basal subarrondi ; bord externe à peine infléchi. en AY = Ombilic laissant pénétrer, à son intérieur, 1 ou 2 des lamel- les du dernier tour.— Plus grand diamètre de la coquille, un peu moins de 49 millimètres, plus petit 47 ; hauteur totale 20. Longueur de l'ouverture, y compris le péris- tome, 9 1/2 millimètres, largeur 9 1/2. Opercule (PI. [, fig. 29, 24) circulaire, polygyré, très mince, de contexture cornée, de coloration très claire et à nucléus central. Face externe peu luisante et légère- mént concave; face interne lisse, luisante, à nucléus sail- lant, arrondi et papilliforme. Hab. Tes Andaman (Capt. Haugton; D' Stoliczka; À. de Roepstorff; J. Wood Mason; G. Nevill). Obs. Cette espèce, qui a été confondue à tort avec le L. foliacea, en est pourtant bien distincte, et les carac- tères, communs avec l’autre espèce, qu'elle possède sont plutôt génériques que spécifiques. Il est assez éton- nant que M. Tryon, dans sa diagnose originale (1), ait omis de mentionner les lamelles du dernier tour, que l’on aperçoit pourtant très distinctement, dans les deux figures de son espèce qu’il donne (2). Voici les caractères les plus importants qui différen- cient le L. Leai du L. foliacea. Le L. Leai esttoujours sensiblement plus petit que l'autre, plus conique et à spire plus élevée. Il est moins terne, moins âpre au toucher. Ses flammules épidermiques sont plus développées et plus apparentes. Son ouverture, toujours entièrement blanche, est relativement plus petite, plus arrondie et placée moins obliquement. Son dernier tour, plus arrondi, moins distinctement caréné (5), est brus- {1} Amer. Journ, Conchol., vol. V, p. 411, 1869. (2) Amer. Journ. Conchol., vol. V, pl. x, fig. 6 et 6 a, 1869. (3) La carène du dernier tour n’apparaît très distinctement que chez les jeunes individus de L. Leai (pl. E, fig. 2e et 2 f). 0) ( = quement et fortement descendant; il ne remonte pas. Les stries spirales des tours sont moins marquées et nul- lement subonduleuses. Enfin, les lamelles caractéristiques du genre ne commencent à se manifester qu'après le deuxième tiers du dernier tour; elles sont moins nom- breuses que dans l’autre espèce, plus espacées, plus épaisses, plus solides, non foliacées et nullement friables. Il est donc facile de distinguer ces deux espèces entre elles. H. C. Coquilles terrestres el fluviatiles de l'Afrique équinoxiale, Par À. MORELET. Landana est un village du district de Cacongo, sur la côte du Congo, à 3°,12' au-dessous de l'équateur, et à trente lieues environ au nord du fleuve Zaire. Il est le siège d'une mission catholique, et l’on y compte plu- sieurs établissements commerciaux. Un peu plus au nord, à 5 degrés seulement de l’équa- teur, est situé Mayumba, sur la rivière du même nom. Ce village est indiqué sur l'excellente carte de Pétermann, mais Landana n’y figure pas. Les coquilles terrestres pro- venant des environs de Mayumba ont été recueillies dans les bois, à une quinzaine de lieues de la côte. 4. Hezix INDECORATA, Gould (PI. IL, fig. 6). Proceed. Bost. Soc., LIT, 1850, p. 194. . L'auteur n’a donné qu’une simple description de cette Hélice, dont le type provient de Liberia, mais qui vit aussi à Landana. Comme elle est généralement peu connue, PEN “TU j'ai pensé qu’il pouvait être utile de compléter la dia- gnose du conchyliologue américain par une figure. La côte occidentale d'Afrique, assez pauvre en Hélices, n’en possède pas une seule de nature franchement cal- caire. Toutes celles que l’on connaît sont cornées, fragiles, transparentes, et paraissent se rattacher au groupe des Nanina. À la vérité, cette présomption n'est basée que sur l’apparence des coquilles, car leurs habitants, jusqu'ici, nous sont inconnus. L’Helix indecorata ne fait point exception à la règle : c’est une coquille mince, brillante, transparente, à peine striée, d’un roux foncé (chez les exemplaires de Landana), dont le bord columellaire, à son point d'insertion, converge faiblement vers la perforation ombilicale, qui est très étroite, mais profonde. 2. Limicocaria Droveri, sp. n. (PI. IF, fig. 14). T. ovato-turrila, tenuiuscula, vix striatu, nilida, cor- neo-rubella, strigis undato-angulatis et flammulis casta- neis crebris picta. Spira turrita, apice oblusa. Anfract. 7 1/2 convexiusculi, uliimo longitudinis 2j5 peræquante. Columella plicata, fleæuosa, violaceo-fuscu. Apert. semi- ovalis, intus violacescens, strigis pellucenlibus. Perist. acutum, margine columellari strictim revolulo, cum alte- ro angulum obtusum formante. — Longit. 30; diam. 8 mull. La classification des Limicolaria présente de grandes difficultés par la tendance que manifestent plusieurs de ces coquilles à usurper, dans une certaine mesure, la coloration, ainsi que d’autres caractères, qui semblent af- fectés spécifiquement à leurs voisines. Ainsi, le L. Numi dica passe insensiblement au flammea par une succession non interrompue de variétés : on peut suivre, dans l’œuvre \ su QD de Pfeiffer, la trace des hésitations de cet éminent con- chyliologue qui ne parvint qu'après beaucoup de tâton- nements à fixer l'espèce de Muller, et qui resta dans lin- décision sur la valeur de plusieurs formes voisines. Les L. Adansoni et Rüppelliana finissent par se confondre, à une certaine limite ; les L. felina et turbinata présentent les mêmes difficultés ; les L. tenebrica, de Sierra Leone, et chromatella, d’Angola, empruntent, l’un à l’autre, les vives couleurs dont ils sont ornés et ne se distinguent plus, chez certains sujets, que par des particularités dou- teuses. Il serait facile de citer encore d’autres exemples. On ne saurait donc montrer trop de circonspection en créant de nouvelles espèces, dans un genre où les indi- vidus se montrent aussi fréquemment polymorphes. Il n’existe, heureusement, aucune incertitude sur celle dont il s’agit ici. À la vérité, elle se rapproche beaucoup, par son ornementation, du zebriolata, d’Angola ; mais elle en diffère par un caractère essentiel, sa columelle n’étant point tronquée comme celle de sa congénère. C'est une coquille mince, luisante, à peine striée, d’une nuance sombre et rougeâtre, ornée, sur foute sa surface, de flammules et de linéoles en zigzag, articulées sur le der- nier tour. Les trois premiers tours sont simplement cor- nés el forment un sommet obtus; tous, faiblement con- vexes, sont unis par une suture très nelte, qui n’est point marginée. L'ouverture, médiocre, est bordée de brunâtre, et la columelle, légèrement flexueuse, est colorée en brun violacé. Une callosité très apparente réunit les bords du péristome, particularité qu'on ne remarque pas chez le L. zebriolata, quoique le test de cette dernière coquille soit d'une consistance plus solide. Le L. Droueti a été recueilli à Toumby, localité voisine de Landana. A OS 5. LimicocarIA ÆrHiops, Morelet (PI. If, fig. 15). Bulimus Æthiops, Morelet, in Journ. Conchyl., 1864, p. 157. Cette coquille n'avait pas été figurée jusqu'ici. Elle n’est connue que par une diagnose latine, qui est peut-être in- suffisante, à une époque où les espèces du genre Limico- laria se sont beaucoup multipliées. Cependant, elle se dis- tingue aisément par sa forme élancée, et par une colo- ration spéciale, consistant en une sorte de maculature jaunâtre qui rayonne autour des sutures, et qui tranche sur la teinte brun-marron du fond. En réalité, la nuance jaunâtre doit constituer le véritable fond de la coquille. En'effet, ce n’est que sur le troisième tour que l’on voit apparaître quelques stries d’un fauve pâle, un peu plus prononcées sur le suivant. Ces stries deviennent ensuite de larges flammules d'un brun plus foncé, qui se confon- dent sur les deux derniers tours, et ne laissent subsister que des vestiges de plus en plus rares de la coloration fondamentale. Le L. Æthiops, d’une consistance assez solide, est formé de neuf tours de spire convexes, finement striés et réunis par une suture étroitement marginée, Le bord columellaire est droit et réfléchi sur toute son éten- due ; sa jonction avec le bord opposé, qui est simple et régulièrement arqué, produit un angle sensible à la base de l’ouverture. . L'espèce provient du Gabon. k. STENOGYRA INVALIDA (PI. IT, fig. 15). Achatina decollata, Morelet, in Journ, Conchyl., 1875, p. 550 (non Linné). En admettant comme coupe générique la section des SA VEN Stenogyra, dont les nombreuses espèces étaient autrefois réparties entre les Agathines et les Bulimes, je suis forcé, pour éviter un double emploi, de changer le nom de celle-ci, l'Helix decollata de Linné étant désormais classée parmi les Sténogyres. Le premier nom avait été choisi pour rappeler l'étrange similitude des deux formes. Elle est, effectivement, très remarquable, si l’on fait abstrac- tion de la section columellaire qui appartient à l'espèce africaine, bien que ce caractère ait une certaine tendance à se produire, mais d’une manière obscure, chez celle de l'Europe. Toutefois, on reconnait promptement que le Stenogyra invalida est plus cylindracé; que ses tours de spire ont moins de convexité, le dernier étant légèrement anguleux ; que les sutures sont plus obliques et plus pro- fondes ; enfin, que le test est plus mince et plus délica- tement strié. Les deux coquilles, à l’âge adulte, sont tronquées à la mème hauteur, c'est-à-dire, le plus ordinairement, depuis le quatrième tour, à partir de la base. Cette particularité, chez l'espèce du Gabon, se manifeste de bonne heure, alors que la coquille compte à peine 13 millimètres de longueur. La cloison qui remplace les tours devenus inu- tiles est analogue chez les deux espèces. 5. STENOGYRA NORMALIS, 5p. n. (PI. IT, fig. 7). - T. subulato-turrita, apice obtusiuscula, tenuis, dia- phana, nitida, subtiliter et dense striata, cornea..Anfr. 9 convexiusculi, primi lævigati, ullimo obscure angulato, longitudinis, 1/3 'superante. Columella callosa, oblique truncatu, basin non attingens. Apert. semiovalis ; peris- toma rectum, aculum, tenue. — Longit. 21; diam. 5 1/2 mill. = Cette espèce rentre exactement dans le groupe des Su- bulina, dont le type est représenté par le Stenogyra octona. C’est une coquille dont l'accroissement est lent et gradué, dont les tours de spire sont médiocrement convexes, la suture fortement imprimée, le test brillant, corné, gravé de stries fines, droites, régulières, à l’exception des tours embryonnaires qui sont lisses. Sur le dernier se montre un angle périphérial qui s’efface en approchant de l’ou- verture. La principale différence entre cette coquille et le Ste- nogyra octona réside, indépendamment de la taille, dans la convexité des tours de spire, beaucoup plus prononcée chez le dernier. Celui-ci, dans son ensemble, est turri- culé; l’autre est plutôt subulé. On ne saurait, du reste, le confondre avec le Stenogyra nebulosa des mêmes pa- rages, espèce plus grande, plus longuement atténuée, dont le test est lisse et l’ouverture d’une forme différente. Aussi, malgré son apparence un peu banale, cette Sténogyre peut-elle être considérée comme nouvelle. Elle provient de Toumby, non loin de Landana. 6. STENOGYRA GRACILENTA, 5p. n. (PI. II, fig, 8). T. lurrito-subulata, lenuis, epidermide corneo-fulva indula, oleoso-nilens, strigis exilibus, rectis sublente sculpta. Anfr. 9 parum conveæxi, ultimo longitudinis A/% æquante, basi obscure angulato. Columella recta, oblique truncata. Aperiura parva, semiovalis, marginibus tenui- bus, rectis. — Longit. 12; diam. 3 mill. Je ne connais aucune Sténogyre de l’Afrique qui puisse être confondue avec celle-ci. Bien qu'elle ne soit douée d'aucun caractère saillant, elle se distingue, de prime abord, par sa forme grêle et par l’atténuation de sa spire, ER beaucoup moins obtuse au sommet que celle de tous ses congénères. Les tours qui la constituent par un accrois- sement lent et progressif ont peu de convexité, quoique leur suture soit assez profonde; le dernier, percé d’une ouverture médiocre, est marqué d’un angle obscur à sa périphérie. Le test a l’apparence de la corne. Il est revêtu d’un épiderme roussâtre, où l’on remarque des stries fines et superficielles qui tendent à s’effacer sur le dernier tour. L'espèce a été recueillie aux environs de Mayumba. 7. STENOGYRA ACMELLA, sp. n. (PI. IT, fig. 4). T. parvula, turrito-acicularis, apice obtusiuscula, crys- tallina, lævigata. Anfr.'7 viæ conveæi, sutura denticulata marginati, ultimo longitudinis 1/4 æquante. Apert. ova- Lo-lunaris, marginibus simplicibus, arcuatis, columellari superne vix dilatato, reflexo. — Longii. k 1/2; diam. À 1/4 mill. Après le Stenogyra pusilla des Comores, qui mesure seulement 5 millimètres de hauteur, cette espèce est la plus petite qui me soit connue. A la vérité, le Stenogyra pusilla, qui compte seulement cinq tours et demi de spire, dont le dernier égale le tiers de la coquille, pourrait être classé parmi les Bulimes, si l’analogie ne le rattachait, par un enchainement difficile à rompre, au groupe des Sténogyres, tandis que l’acmella y prend naturellement sa place. La columelle, chez cette espèce, n’est pas tron- quée ; les tours de spire, peu convexes, sont réunis par une suture étroitement marginée, où les stries d’accrois- sement, qui disparaissent sur le reste de la surface, se montrent sous la forme de plis fins et réguliers. Le test est blanc, transparent, cristallin. Habite aux environs de Mayumba. 2 DT — 8. STENOGYRA SAXATILIS, sp. n. (PI. IL, fig. 1). T. perforata, turrita, tenuis, exiliter costulato-striata, opaca, parum nitens, epidermide fusco-virente induta. Anfr. 7 convexiusculi, ultimo longitudinis 1j3 paulo su- perante; columella paululum recedens. Apert. oblonge ovalis. Perist. simpleæ, tenue, margine columellari dila- talo, breviter patente. — Longit. 7-9; diam. 2-2 1/2 mill. Cette petite coquille, ainsi que la suivante, appartient au groupe des Opeas, caractérisé par une perforation om- bilicale et par une faible réflexion du bord columellaire. L'espèce est formée de sept tours et demi, médiocrement convexes, réunis par une suture assez profonde; le der- nier, plus allongé relativement que les autres, est nette- ment perforé. Le bord columellaire, un peu oblique, est faiblement dilaté sur toute son étendue, mais particu- lièrement à son point d’inserlion, où il se réfléchit sur Ja perforation ombilicale. Le test, d’un brun verdâtre, plus foncé à la base, est opaque, peu brillant, revêtu d’une costulation fine et irrégulière, moins prononcée sur le dernier tour de la coquille. Cette espèce provient des environs de Landana. 9, STENOGYRA PLEBEIA, sp. n. (PI. IL, fig. 2). T. anguste perforala, ovato-oblonga, apice acutu, te- nuis, opaca, parum nilens, sub lente arcuatim strioluta , fusco-virescens. Anfr. 6 convexiusculi, 3 primi lævigati, uliimo ampliato, longitudinis 3/7 æquante. Apert. oblonga, marginibus simplicibus, columellari recto, strictim dila- taio, reflexo. — Longit. 5-7; diam. 2 1[2-3 mail. Le Stenogyra plebeia a beaucoup de rapports avec le précédent, et l’on serait tenté, au premier aspect, de le Lu AR considérer comme une simple variété du saxatilis. Le test, de même nature et de même couleur, est également orné d’une costulation fine et superficielle, entremèêlée de sim- ples stries ; mais il compte un tour et demi de moins, et le dernier, par son développement, le rapproche davan- tage de la forme bulimoïde. Ces différences, qui parais- sent suffisantes pour justifier une séparation, sont encore accentuées par d’autres modifications de détail. Ainsi, la columelle est un peu moins dilatée, l'ouverture est plus grande et les points d'insertion du péristome sont beau- coup plus écartés. Ce dernier caractère est très apparent. Environs de Landana. Ce Sténogyre montre une fois de plus combien il est difficile d’assigner une limite précise, non seulement à l'espèce, mais aux coupes génériques, en s'appuyant sur la coquille, parce qu’il existe presque toujours des formes intermédiaires qui semblent les rattacher les unes aux autres. Cette observation s'applique surtout aux genres multipliés qui ont été créés depuis quelques années. Le Stenogyra plebeia, considéré isolément, pourrait être classé parmi les Bulimes; et, cependant, l'analôgie ne permet pas de l’éloigner du saxicola, qui, à son tour, se rattache à d’autres formes mieux caractérisées. 10. SrenocyrA RECISA, sp. n. (PI. IL, fig. 5). - T. imperforata, breviler turrita, tenuis, arcuatim in- ciso-striata, hyalina, cornea, nilidissima, pallide fulva. Spira conoidea, apice obtusiuscula. Anfr. 6 plano-con- vexi, ultimo ampliato, longitudinis 1/3 superante. Apert. semiovalis, marginibus simplicibus, columellari sinuoso. breviter superne revoluto. — Longit. 6; diam. 2 1/4 mall. Cette petite espèce, au premier abord, rappelle un peu — MIO notre Ferussacia lubrica dont elle a le brillant et la forme. Elle compte six tours de spire peu convexes, et le dernier, relativement plus développé, lui donne l'apparence d’un Bulime. L'ouverture, par suite, est assez grande, eu égard aux dimensions de la coquille. La columelle est sinueuse, mais non tronquée. Enfin, le test, brillant, transparent, d'un fauve pâle, est gravé de stries arquées, assez forte- ment imprimées, plus apparentes à la rencontre des su- tures. L'espèce provient de Mayumba. 11. ENNEA ciRCUMGISA, sp. n. (PI. IL, fig. 5). T. sinuose rimata, ovato-subfusiformis, solidula, requ- lariler oblique costulata, parum nitens, albido-grisea. Spira in conum attenuatum desinens. Sutura fortiter im- pressa, non denticulata. Anfr. 8 A]2 vix convexiusculi, uliimo basi attenuato, circa rimam compresso, sulco pro- fundo suturæ parallelo constricto, paululum ascendente. Apert. subtrigona, dentibus 2 munita, altero lamelliformi Juæta 1nserlionem, altero conico in medio marginis dex- tri. Perist. crassum, breviter expansum, marginibus callo junctis. — Longit. 7; diam. k mil. J'ai signalé, dans un numéro antérieur du Journal de Conchyliologie (1), la particularité singulière que présen- tait un Ennea de Landana, dont le dernier tour de spire est partagé en deux par un sillon profond, de telle sorte que ce tour paraît double. Le même caractère se repro- duit sur un autre Ennea des mêmes parages qui ressemble tout à fait au premier, non seulement par la forme, mais encore par les denticules de l'ouverture qui sont en nom- bre égal et disposées de la même façon. La similitude (1) Journ. Conchyl., vol. XXXI, p. 401, 1883. (0 = s'arrête là, car la nouvelle espèce est beaucoup plus grande, beaucoup plus épaisse, et elle compte trois tours de plus à la spire. Cette dernière particularité ne permet- trait pas de Îles réunir, lors même qu’on ne tiendrait au- cun compte des proportions, car si la supériorité de taille peut expliquer certaines modifications, telles que l’épais- seur du test et le développement plus marqué d’autres caractères accessoires, elle ne suffit point pour justifier un écart aussi notable dans les éléments constitutifs de la coquille. Les deux formes sont donc distinctes, malgré leur ressemblance apparente. On remarque, en effet, en considérant de plus près les détails, des nuances qui con- firment leur séparation. Ainsi, l'E, circumcisa est plus obtuse à son sommet et plus atténuée à la base ; la suture n’est point marginée; enfin, la sculpture du test est plus oblique et plus régulière. Cette coquille provient de Toumby, non loin de Lan- dana. 12. HyproBrA GABONENSIS, sp. n. (PI. IF, fig. 12). T. globoso-conoidea, solidula, lævigata, nilida, corneo- virescens, apice acutiuscula. Anfr. 5 1/2 conveæi, ultimo globoso, testæ dimidium paulo superante. Apert. rotundo- subpiriformis, marginibus continuis, reclis. — Opercu- lum corneum, fuscum, tenue. — Longit. 5 1/2; diam. 3 mul. Cette Paludiracée ressemble beaucoup au Bithinia ven- tricosa de nos contrées; elle en a la taille, le poli et, à peu près, la forme. Toutelois, sa spire est un peu plus courte et son dernier tour plus ventru. En outre, elle est imperforée, et sa consistance plus solide lui ôte toute transparence. Elle a été recueillie dans l’'Ogooué, au Gabon. TT. SE 15. Unio ÆQuatorius, sp. n. (PI. IT, fig. 9). Concha oblonge ovalis, tumida, tenuicula, superne recta, inferius parum arcuata, antice rotundata, brevis, postice dilutata, oblique et obsolete biangulata. Umbones tumidi, apice altenuati, erosi; ligamentum recte lineare; area lata, medio modice compressa. Dens cardinalis compres- sus, angulatus, tenuis; lamellæ vix arcuatæ, graciles. Impressiones musculorum antice profundæ, postice super- ficiales. Epidermis viridi-fuscescens, parum nitida, tenui- ter Striata, rugis vermiformibus nonnullis ab umbonibus postice decurrentibus peculariter insignita. Margarita cæ- rulea vel rosea, iridescens. — Longit. 48 ; altit. 27; cras- sit. 18 mill. Coquille de forme ovale, un peu allongée, plus large en arrière qu'en avant, d’un vert brunâtre uniforme, ti- rant sur la couleur du bronze. Le bord antérieur est arrondi et le postérieur élargi par la dilatation du corselet dont l’area est circonscrite, sur chaque valve, par deux angles obscurs qui partent du sommet. Les crochets, pri- vés de leur épiderme, sont petits et d’une nuance rosacée. On remarque, en arrière, des rides courtes, vermiformes, inégales, peu nombreuses, qui descendent obliquement du sommet. L’épiderme, peu brillant, est finement strié. La dent cardinale est double sur la valve droite, lamelli- forme et à peine striée ; les lamelles sont faibles et recti- lignes. L'intérieur des valves est bleuâtre ou d’un rose violacé, selon les sujets. Cet Unio provient de la rivière Mayumba, district de Cacongo, à 5 degrés au-dessous de l’équateur. eu CD és, 44. DReisseNsIA LACUSTRIS, Morelet (PI. IT, fig. 41). Journ., Conchyl., 1860, p.191. Cette Mytilacée, publiée il y a vingt-quatre ans, d'après de nombreux échantillons recueillis dans le lac Ebrié, sur la côte de Grand-Bassam, n'a point été mentionnée depuis et n’a jamais été figurée. Il est possible qu’elle ait été confondue avec de jeunes Dreissensia Africana, coquille plus généralement répandue, et qu'on rencontre dans les mêmes eaux, où son développement est bien moindre que dans les rivières de la Sénégambie. Je profite donc de la découverte récente d’une nouvelle espèce au Congo pour revenir en peu de mots sur l’ancienne et compléter la diagnose sommaire que j'en ai donnée. Et d’abord, c’est la plus petite des Dreissensia connues, car elle ne mesure pas plus de 12 millimètres de hauteur, sur 5 de largeur. On voit, dès lors, qu’elle est extrème- ment étroite, à la différence des jeunes Dreissensia Afri- cana de même faille, dont la largeur n’est pas moindre de 9 à 10 millimètres. L’épiderme est d’un jaune d’ocre pâle, et l’intérieur des valves est blanc, caractères qui ne permettent de la confondre avec aucune autre espèce du mème genre. 45. DREISSENSIA ORNATA, 5p. n. (PI. IT, fig. 10). Concha mytiliformis, arcuata, inflata, dorso obtuse an- gulata, margine supero et poslico compressa, caslaneo- fusca, absque nitore, strigis incrementi lamellosis, densis, irregularibus, et rugis duabus, longitudinalibus , crispu- lis, e summo ad basin in utraque valvula decurrentibus ornata. Umbones terminales, subacuti, erosi, paululum curvati, distincte septiferi. Margarita nitide cœrulea. — Longit. 15; latit. 8; crassit. fere 7 mill. — 355 — | Cette nouvelle espèce, qui porte à trois le nombre des Dreissensia observés en Afrique (4), ressemble beaucoup à l’Africana par la forme, mais elle est plus petite et d’un brun uniforme, tandis que sa congénère est ornée de ban- delettes jaunâtres, particulièrement dans le jeune âge. Le caractère le plus remarquable qui la distingue réside dans la sculpture fine et lamelleuse de l’épiderme, et surtout dans la double série de petits tubercules qui, partant du sommet, mais d’un point différent, décrivent, sur chaque valve, deux linéoles rugueuses prolongées jusqu’à la base. Cette particularité n’est point accidentelle : je l’ai consta- tée chez tous les individus que j'ai eu l’occasion d’exami- ner. Seulement, elle est plus ou moins accentuée ; c’est- à-dire que la double rugosité qui traverse les valves est plus ou moins saillante, selon les sujets. Le D. ornata vit dans la rivière Mayumba. A. M. Note sur deux espèces de Bithinella des nappes d’eaux souterraines de la France, PAR P. FiscHERr. $ 1. Nous avons reçu de M. E. Collier, d'Avignon, un grand nombre d'exemplaires vivants d’un petit mol- lusque gastropode, désigné par notre honorable corres- pondant sous le nom d’Avemomia. Ces animaux, recueil- lis, il y a quelques mois, dans un puits d'Avignon, sont arrivés en parfait état de conservation et ont con- tinué à vivre dans un bocal, rampant sur les parois ou (1) En supprimant le D. cyanea, Van Beneden, considéré comme variété de l’Africana. — 354 — sur des touffes de conferves. J’ai donc pu les étudier et me rendre compte de leurs caractères ; mais, avant de les décrire, je crois utile de donner quelques détails sur leur découverte. En 1870, M. H. Nicolas, Conducteur des Ponts et Chaus- sées, retira d'un puits situé rue de la Velouterie, n° 9, à Avignon, une quantité de petits mollusques operculés, ressemblant à des Bithinella. Quelques exemplaires furent adressés à un conchyliologisle parisien qui les détermina sous le nom de Paludinella bulimoides. En juin 1881, M. Nicolas donna lecture à l’Académie de Vaucluse d’un travail relatif au nouveau genre Ave- monia, créé pour les petites coquilles de la nappe sou- terraine d'Avignon. Quelque temps après (mai 1882), M. Bourguignat, s'étant procuré quelques spécimens des coquilles d’Avi- onon, institua son genre Paulia, dans une brochure inti- tulée : « Paulia, ou description d’un nouveau groupe « générique de mollusques habitant la nappe d’eau des « puits de la ville d'Avignon. » La coquille de ce genre, dit-il, rappelle la forme géné- rale des Bithinella, mais elle est plus allongée; les Bythio- spæum (Vitrella, Clessin) s’en distinguent par leur test conoïde, à base assez large, et leur aspect qui rappelle un peu celui des Peringia (Hydrobia auctorum). L’opercule serait remarquable par un caractère insolite : « L’oper- « cule, que j'ai examiné avec le plus grand soin, sous des « grossissements allant jusqu'à 200, ne m'a laissé aper- « cevoir aucune trace de spirale » (Loc. cit., p. 5). Enfin l'animal ne serait pas moins remarquable : « Il m'a été impossible de découvrir, sous le foyer d’un « puissant microscope, la moindre trace de points ocu- « laires » (Loc. cit., p. 4). in L'absence d’yeux, l’opercule non spiral et la forme al- longée seraient donc caractéristiques des Paulia. Le genre compte deux espèces provenant du même puits : P. Be- renguieri et Locardiana, Bourguignat. Postérieurement à la publication du genre Paulia, le travail de M. H. Nicolas fut livré à l'impression et parut dans les Mémoires de l'Académie de Vaucluse (2° livrai- son, 1882) sous le titre suivant : « Quelques notes sur le genre Avenionta, nouveau mollusque découvert dans les puits et les eaux souterraines du sous-sol de la ville d’Avi- gnon. » L'auteur donne des observations intéressantes sur les animaux d’Avenionia, qui creusent, avec leur mufle, des trous dans la vase, lorsque la température s'élève, et qui font mouvoir constamment des organes rougeûtres, internes, visibles à travers les téguments du mufle. M. Nicolas décrit trois espèces d’Avenionia : A. Vays- sieri, Fabri et Locardiana. La première nous paraît se rapporter au Paulia Berenguieri; la seconde, représentée par un seul individu, en partie brisé, a une forme géné- rale très différente de ses congénères et pourrait même, d’après l’auteur, devenir le type d’un genre particulier ; la troisième n’est autre chose que la forme déjà décrite par M. Bourguignat, sous le nom de Paulia Locardiana. En 1883, M. A. Locard a publié une Note intitulée : « Description d’une espèce nouvelle de mollusque ap- « partenant au genre Paulia » (Soc. Linnéenne de Lyon). L'espèce nouvelle : Paulia Bourguignati, Locard, a été trouvée dans un puits, à Courtenot (Aube), par M. Ber- thelin. . D'après l’auteur, l'examen de l'animal montre « qu’il « possède, un peu au-dessus de la base externe de ses « longs tentacules, des points oculaires presque atrophiés. « Il est reconnu aujourd’hui que ces organes visuels des eos « Paulia existent en principe... Les Paulia ont des er- « ganes visuels, situés à la base des tentacules, mais tel- « lement petits qu’on crut d’abord qu’ils en étaient privés. « Ce n’est qu'après une étude des plus attentives que l'on « finit par les apercevoir sous le foyer d’un puissant mi- « croscope » (L. c., p. 5). Relativement à l’opercule, M. Locard accepte l'opinion de M. Bourguignat : « Opercule paraissant lisse, sous le « foyer d'un puissant microscope » (L. c., p. 3). Dans mon Manuel de Conchyliologie (fascicule VIIT, p. 725), j'ai classé les Paulia comme section du genre Bithinella, en les caractérisant ainsi : « Opercule et yeux « normaux, coquille cylindrique. » Récemment, enfin, j'ai reçu de M. Berthelin un certain nombre d'individus vivants de Paulia Bourguignati, Lo- card, provenant du puits de Courtenot (1), et j’ai pu les comparer à ceux du puits d'Avignon. $ 2. L'animal du Bithinella Berenguieri est assez trans- parent pour qu’on puisse distinguer les viscères de la partie antérieure du corps. Le mufle est musculeux, al- longé, très extensible, un peu dilaté et subéchancré, à son extrémité. La dilatation du mufle s’applique sur le sol ou sur les parois du vase où sont conservés les animaux; la fente buccale verticale est placée à sa face inférieure. À travers le mufle paraissent deux pièces carlilagi- neuses (plaques mandibulaires), en arrière desquelles on trouve deux masses rougeâtres, sans cesse en mouvement, se rapprochant et s'éloignant de l’orifice buccal, et qui ne sont probablement autre chose que les muscles du sac pharyngien. Entre ces deux masses rougeätres, on dis- (1) M. Berthelin a trouvé, dans le même puits, une espèce de Pisidium que je n’ai pas vue, et qui n’a pas été déterminée, à ma connaissance. SAR Le. tingue un cordon étroit, allongé, se continuant dans la région cervicale en arrière et que je considère comme l'œsophage. Les tentacules sont très longs, cylindriques, extrème- ment contractiles, doués d’une grande mobilité et se courbant dans tous les sens. Les yeux sont sessiles, placés à leur base externe, tellement évidents qu’il suffit d’une simple loupe pour les reconnaître. Leur couche pigmen- taire est du noir le plus intense; et, dans ces conditions, on peut être certain que la vision est parfaite. Sur en- viron 40 individus de B. Berenguieri que j’ai examinés, je n’en ai pas trouvé un seul dont les yeux fussent atro- phiés ou dont le pigment füt décoloré ou absent. Le pied est assez allongé, subtrigone, tronqué et un peu élargi en avant, atténué, mais obtus en arrière; ses angles sont émoussés. Je n’ai vu ni la verge, ni la branchie, ni aucun appen- dice comparable au lobe operculigère ; mais la transpa- rence et l’extrème petitesse de l’animal rendaient ces observations très difficiles. La radule est longue et conforme au type normal des Gastropodes tænioglosses, La dent centrale est subtrapé- zoïdale, large à la base, peu élevée. Son bord antérieur, réfléchi, porte une série de petites cuspides aiguës, étroites (environ 9), dont la centrale est un peu plus allongée que les autres; son bord postérieur est muni d’un appendice médian, bien développé. En dehors, on remarque un ou deux denticules, dont l'importance est considérable, puis- qu'ils caractérisent la famille des Hydrobiidæ. La dent latérale est étroite, allongée, formée d’un pédicule externe grêle et d’une partie interne subquadrangulaire; le bord antérieur est muni d’une série de cuspides étroites. Les deux dents marginales se ressemblent ; elles sont étroites, 2 us coudées, falciformes, à bord antérieur très finement den- ticulé. Il est nécessaire d'employer un grossissement de 800 fois pour bien distinguer les parties de cette radule. Je me bornerai, pour la coquille, à représenter son contour. La surface du test est généralement couverte de petites incrustations noirâtres, très résistantes. L’opercule a attiré toute mon attention, à cause des ca- ractères anormaux signalés par les divers auteurs. Pour bien étudier cette pièce, il suffit de prendre une coquille pourvue de son mollusque, de sécher sa surface, et d’exa- miner l’opercule à un très faible grossissement et sous un éclairage oblique. On voit alors distinctement la spirale de la face externe et le nucléus operculaire, situé près de la base de l'ouverture et un peu du côté interne ou colu- mellaire. La face extérieure de l’opercule n’est pas lisse, et l’on remarque quelques stries obliques, rayonnantes, arquées, Si l’on extrait l'opercule en brisant la coquille, qu'on le nettoie et qu’on l’examine entre deux plaques de verre, sa transparence est trop grande pour qu'on puisse bien apercevoir ces détails. $ 5. L'animal du B. Bourguignati ne diffère par au- cun caractère essentiel de celui du B. Berenguieri. Les tentacules m'ont paru relativement plus longs; les tissus sont aussi transparents ; les yeux sont bien pigmentés; la radule est semblable et a pour formule {2.4.1.1.2) X 86. Les mouvements sont aussi vifs. La coquille dif- fère du B. Berenguieri par son dernier tour plus large, sa spire plus courte, son ouverture plus arrondie. Cette es- pèce, comme la précédente, présente de nombreuses va- riations de forme et des différences de taille considérables, en rapport probablement avec le sexe de l'animal (1), les (1) Les coquilles des individus femelles de Bythiospæum se distinguent par leur sommet plus obtus. #60 "= coquilles plus élancées et plus petites appartenant à des individus mâles. L’opercule est spiral et ne diffère pas de celui du B,. Berenguieri. $ 4. L’habitat particulier de ces Mollusques dans les nappes d’eaux souterraines les rapprochent de ceux qui ont été rangés dans le genre Bythiospæum, Bourguignat (Vitrella, Clessin), dont l'animal est semblable. | Il eût été intéressant de comparer la radule des B. Be- renguieri et Bourguignati à celle d’autres espèces du même genre : malheureusement, les éléments de cette comparaison font défaut ou sont insuffisants. M. Cles- sin (1) a publié une description et un dessin de la radule du B. Schmidti, grossie quatre cents fois, et qui montre une grande ressemblance avec celle des espèces que j'ai examinées : toutefois, je crois que la figure de la dent la- iérale est inexacte. D'autre part, Troschel (2) a figuré la radule d’un Mol- lusque nommé Amnicola (Subulina) thermalis, qui appar- tient probablement à la section Thermhydrobia, Paulucci, et qui a été placé postérieurement dans le genre Belgran- dia, Bourguignat. Cette forme fait partie du genre Bithi- nella, tel que je le comprends. Sa plaque linguale a d’ail- leurs tous les caractères des Hydrobiinæ et montre, sur la dent centrale, une denticulation basale caractéristique. Les radules des Bithinella du groupe Bythiospæum, Bourguignat, ont été figurées, mais les dessins ne con- cordent pas et sont probablement peu exacts. Le denticule bäsal de la dent centrale n’est pas indiqué; la dent mar- ginale externe est décrite comme lisse à son bord et ce caractère existerait également chez le B. thermaïis, d’après (1) Malakozoologische Blâätter, XXV, pl. vi, 1878. (2) Das Gebiss der Schnecken, vol. I, p. 108, pl. vin, fig. 6. US ‘Ro Troschel. L'examen de la radule des animaux de cette section devra donc être tenté de nouveau. Enfin, on trouvera quelques renseignements sur les Bithinella d'Amérique dans l'ouvrage fondamental de Stimpson sur les Hydrobiinæ ({). & 3. En résumé, les Mollusques désignés sous le nom d’Avenionia , à part une espèce problématique, sont identiques avec ceux qui ont reçu le nom de Paulia; mais la date de la publication effective des Paulia est an- térieure à celle des Avenionia. Les Paulia et les Avenionia ne me paraissent consti- tuer qu’une petite section dans le genre Bithinella. Les organes visuels des Paulia ne sont nullement atro- phiés, comme on l’a affirmé. Par conséquent, il sera né- cessaire d'examiner attentivement tous les petits Mollus- ques des nappes d’eaux souterraines avant de les déclarer aveugles à cause de leur habitat. Ainsi, dans une récente liste de 14 espèces de Vitrella publiée par Clessin (2), on peut noter que les animaux de 2 espèces seulement (V. Quenstedti et Rougemonti) ont été observés; que celui du V. Quenstedti, d’après Wiedersheim, porterait, à la base des tentacules, un léger épaississement, considéré comme un œil atrophié, tandis que, sur le V. Rouge- monti, on ne trouve rien de semblable. Je ne serais pas surpris en apprenant qu'un certain nombre de Bythio- spæum ou Vitrella sont munis d’yeux tout aussi parfaits que ceux des Paulia. Au surplus, la cécité seule n’est pas un caractère géné- rique, et il serait facile de citer des Mollusques, des Crus- tacés, des Insectes, des Poissons aveugles, appartenant (1) Researches upon the Hydrobiinæ and allied forms, 1865. (2) Malakoz. Blätter, p. 110, 1882. es Bi à des genres dont les yeux sont normalement pigmentés. Mais, la constatation de la cécité est très intéressante, parce qu’elle nous indique alors que les animaux pro- viennent d’une région ou d’une profondeur non acces- sible à la lumière. Du moment que les Paulia ne sont pas aveugles, l’élon- gation de leurs tentacules ne peut plus être considérée comme un balancement d'organes, pas plus que l’exis- tence d’une otocyste renfermant un gros otolithe unique. L'otolithe unique, calcaire, se montre chez tous les Mol- lusques de la famille des Hydrobiinæ et a une valeur réelle en classification. Au contraire, chez les animaux de la famille des Paludinidæ, il est remplacé par des otoli- thes multiples (otoconies). Enfin, l’opercule des Paulia rentre dans le type spiral, ordinaire des Bithinella. 11 est semblable, par consé- quent, à celui des Bythiospæum, si mal observé par les auteurs, puisque Rougemont n'aurait pas vu son sommet spiral (1) et que, d'autre part, Clessin le figure enroulé à l'inverse comme celui d’une coquille sénestre (2). On peut supposer également que les petites Bithinelles appelées Lhotelleria, Bourguignat, et dont l’opercule est décrit comme non spiral, présentent une conformation normale de cette pièce. Dans un autre article, je continuerai l’étude de ce groupe intéressant de Gastropodes. P. F. (1) Clessin, loc. cit., p. 113, ad calcem. (2) Clessin, loc. cit., pl. 1, fig. 2. AS 2 Explication de la planche VII. Fig. 4. Bithinella Berenguieri, Bourguignat. Coquille adulte vue par sa face ventrale, grossie dix- sept fois. Fig. 2. Le même, vu par sa face dorsale; l'animal est dé- veloppé et en marche. Même grossissement. . Le même, vu par sa face ventrale ; l'animal est développé et fixé aux parois d’un bocal. Même grossissement. Fig. 4. Opercule du mème, grossi trente-cinq fois. Fig. 5. Une rangée de dents de la radule du même; les dents marginales externes sont tournées en dehors. Fig. 6. Bithinella Bourguignati, Locard. Coquille d’un individu bien aduite, grossie dix-sept fois. 7 ci ot Toutes ces figures, à l'exception de la fig. 5, ont été dessinées à la chambre claire par mon ami Schlumberger. Rectifcations de nomenclature, Par LE R. P. M. HEUDE. (2° article.) Je me trouve dans ja nécessité de changer, pour cause de double emploi, dans la nomenclature, les noms de quelques-unes des espèces que je viens de décrire comme nouvelles, dans le troisième cahier des Mémoires concer- nant l’histoire naturelle de l Empire Chinois (2° cahier des Notes sur les Mollusques terrestres de la vallée du Fleuve Bleu). a. CUT = 1. HELIX LEPRosULA, Heude. Helix leprosa, Heude, Note sur les Moll. terr. de la Val- lée du Fleuve Bleu, 2° partie, p. 106, n° 295, pl. xxvu, fig. 15, 1885 (non Shuttleworth). 2. HELix LACINIOSULA, Heude. Helix Jaciniosa, Heude, 1. c. 2° partie, p. 407, no 227, pl. xxix, fig. 9, 94, 1885 (non Lowe). 5. HELIX LITHINA, Heude. Helix calculus, Heude, 1. c. 2° partie, p. 109, n° 256, pl. xxvui, fig. 10, 1885 (non Lowe). 4. HELIx PUBEROSULA, Heude. Helix pulverulenta, Heude, 1. c. 2° partie, p. 113, n°251, pl. xxix, fig. 16, 1885 (non Lowe). 5. ENNEA poziuM, Heude. Ennea doliolum, Heude, 1. e. 2° partie, p. 116, n° 265, pl. xxx, fig. 15, 1885 (non Morelet). M. H. Descriplion du nouveau genre Heudeia, Par H. CROSSE. Parmi les formes inédites et véritablement curieuses que le R. P. Heude, de Zi-Ka-wei, vient de nous faire connaître, dans son récent Mémoire sur les Mollusques terrestres de la vallée du Fleuve Bleu (4), une des plus (4) Chang-Hai, 1885. Note sur les Mollusques terrestres de la vallée du Fleuve Bleu, — Deuxième fascicule. — AA — intéressantes nous paraît être celle qu’il a décrite et figu- rée sous le nom d’Helicina Setchuanensis. Cette forme, pour ainsi dire intermédiaire entre les genres Ceres et Proserpina, dont elle se rapproche par ses trois plis parié- taux blancs, pénétrant profondément à l’intérieur de l’ou- verture, et la section à péristome subdenté du genre He- licina, nous semble devoir constituer une coupe générique nouvelle, que nous proposons de désigner sous le nom de Heudeia, en l'honneur du R. P. Heude, à qui la science est redevable de la connaissance d’une portion impor- tante de la faune malacologique chinoise. Genre HEUDEÏIA, Crosse, 1885. Testa helicinæformis, imperforata, versus locum umbi- lici subdepressa, subcarinata, longitudinaliter costulato- striata, basi vix callosa, plicis parietalibus prominulis, intus penetrantibus et aperturam leviter coarctantibus munila; perisioma sat expansum, crassiusculum, sub- dentatum. — Operculum Helicinarum operculo simile, normale. | Coquille héliciniforme, imperforée, mais légèrement déprimée dans la région ombilicale, subearénée, munie de stries longitudinales fortement prononcées. Callosité basale peu accentuée et manquant presque complètement. Bord pariétal muni de plis saillants, pénétrant profondé- ment dans l’intérieur de l’ouverture et la rétrécissant lé- gèrement. Péristome assez développé, légèrement épaissi et subdenté. — Opercule semblable à celui des Héli- cines. Type : H. Setchuanensis, Heude. 1. HeUDEIA SETCHUANENSIS, Heude. Helicina Setchuanensis, Heude, Note Moll. terr. Vallée du — A5 — Fleuve Bleu, n° 189, p. 98, pl. xxiv, fig. 16, 164, 160, 1885. Coquille petite, rougeâtre, munie, dans le sens de la longueur, de stries costuliformes serrées. Spire peu éle- vée. Tours au nombre de cinq, plans, séparés par une su- ture bien marquée; dernier tour non descendant, sub- caréné. Ouverture oblique, subtriangulaire, légèrement rétrécie par la présence de trois plis pariétaux saillants, pénétrant profondément à l’intérieur et de coloration blanche. Péristome rougeâtre, développé et assez épaissi ; bord columellaire épaissi, subanguleux et entamant iégè- rement la région ombilicale ; bord basal muui d’une den- ticulation triangulaire assez forte; bord externe présen- tant un petit renflement denticuliforme et s’atténuant, dans le voisinage du point d'insertion. — Opercule sem- blable à celui des Hélicines ordinaires. Plus grand diamètre de la coquille, 7 millimètres ; plus petit, 6; hauteur totale, 5 millimètres (Musée de Zi-Ka- wei). Hab. Tchen-Kéou, où l'espèce paraît commune (Far- ges). Obs. Cette espèce est, jusqu'ici, la seule qui appartienne à la coupe nouvelle que nous proposons. Il existe bien, également dans la région de Tchen-Kéou, un Helicina (H. Fargesiana, Heude), qui s’en rapproche par sa forme géné- rale, ses stries, la carène de son dernier Lour et la dépression de sa région ombilicale, mais il est dépourvu des plis pa- riétaux, qui caractérisent le genre, et son péristome ne présente aucune denticulation. Ce n’est donc point un Heudeia. H. C. A, + me Description d’une nouvelle espèce de Peeten fossile du Canal de Suez, Par E. VAssEL. PecTEN Fiscueri, Vassel (PI. II, fig. 1). Pecten Fischeri, Vassel, Journ. Conchyl., vol. XXXII, p. 5, 1884. Coquille arrondie, subéquilatérale, plus longue que haute; valves moyennement bombées, la droite sensible- ment plus déprimée que la gauche, qui la déborde de 1 à 2 millimètres, au bord palléal. Oreillettes assez gran- des, presque rectangulaires, l’antérieure de la valve droite très faiblement échancrée pour le passage du byssus. Test assez épais ; 11-15 côtes arrondies, saillantes, à peu près aussi larges que les interstices, sur les deux valves. Toute la coquille est, à l'extérieur, ornée de lamelles concentriques, fines et rapprochées. Intérieurement, cor- respondent aux côtes des silions, assez profonds près du bord, et faibles à la partie supérieure, où ils sont masqués par un empâtement calcaire.lisse, se détachant assez faci- lement. Beaucoup d'exemplaires présentent, à l’intérieur, des traces d’une coloration rougeâtre. Fossette ligamentaire en secteur de cercle, aussi large que haute. = Dimensions de quelques exemplaires : HAUTEUR. LONGUEUR. 79 millim, 84 millim. 79 — 88 — 80 — 81 — 80 — 82 — 80 — 86 — 87 — 92 — 90 — 98 — PTT Cette espèce est très voisine du Pecten Lessepsi, Fuchs — P. isthmicus Fuchs (Le dernier n’est, ainsi que j'ai pu le constater, que la valve gauche du P. Lessepsi}. Elle s’en distingue par ses dimensions généralement plus fortes, par l’épaisseur nn peu moindre de son test ; par ses côtes plus nombreuses et beaucoup plus semblables, d’une valve à l’autre; par l'absence de stries longitudinales ; par ses oreillettes plus rectangulaires ; par son échancrure bys- sale sensiblement moins profonde. Ces caractères, vérifiés sur un grand nombre d'individus, paraissent assez con- stants pour justifier la création d’une espèce distincte. J'ai trouvé ce Pecten en véritables bancs dans les dé- blais du canal de Suez, au nord du mille 82.0, dans une marne blanc-jaunâtre, fine, friable et très soluble, que mon ami M. Théodor Fuchs regarde comme quaternaire. Il existe souvent, dans les exemplaires complets, un moule partiel en gypse cristallisé. Les coquilles que j'ai trouvées associées au P. Fischeri, dans ce gisement, sont : 1° Une élégante espèce d’Huître, très semblable, sinon identique, à l'O. cristagalli. — Abondante. 2° Pecten australis, Sowerby. — Assez abondant. 3° P. Lessepsi, Fuchs. — Plusieurs valves. Un exem- plaire complet, le seul dont l'existence me soit connue, et que j'ai offert au Muséum de Paris avec plusieurs bons exemplaires de P. Fischeri. 4° Spondylus, cf. multimuricatus. Un peu plus au nord, on rencontre des valves isolées de P. Fischeri et de P. Lessepsi, mélangées au P. Vasseli, Fuchs, et à l’Ostrea pseudo-crassissima, Fuchs, qui paraît être l'O. crassissima, Lamarck. E. V. Se R' Description de Coqguilles fossiles du Bassin Parisien, PAR LE COMMANDANT L. MORLETr. 1. PHASIANELLA BEzANÇonI (PI. II, fig. 5, 54, 5b). Tesla imperforata, turrita, crassiuscula, lævis, nitida, flammulis longitudinalibus obliquis, angustis, distanti- bus ornata, apice obtusa; anfractus 6 convexi, sutura simplice discreli; ullimus 1[3 longitudinis æquans; aper- tura subrotunda; margine columellari superne subcal- loso, basi subdilatato; labro acuto. — Long. 7, diam. maj. 3 millim. Apert. vix 2 12 maill. longa, 2 lata. Loc. Eocène moyen (calcaire grossier). Grignon (Oise). Coquille imperforée, turriculée, assez épaisse, lisse, brillante, ornée de flammules longitudinales obliques, fines et espacées. Sommet obtus ; spire composée de 6 tours très convexes, séparés par une suture simple, le dernier formant à lui seul le tiers de la longueur de la coquille. Ouverture subarrondie ; bord columellaire calleux, sur- tout à la partie supérieure, élargi du côté de l’ombilic ; bord externe simple et tranchant. Longueur totale de la coquille 7 millimètres, plus grand diamètre 3. Longueur de l'ouverture 2 1/2 millimètres, plus grande largeur 2. Obs. Cette espèce ne peut être confondue avec aucune de ses congénères, par sa forme générale qui est allongée, ses tours très convexes, le dernier moins aplati à l’en- trée de l’ouverture, laquelle est plus ronde que dans les autres espèces. Les flammules longitudinales, presque to- talement effacées et, d’ailleurs, difficiles à apercevoir, à 219 l'œil nu, ne se trouvent pas reproduites sur les figures de la planche ITT, 2. CANCELLARIA BEZANÇONI (PI. IT, 5, 34, 30). Testa imperforata, subovata, subfusiformis, crassius- cula, spiraliter lirata et costis longitudinalibus, regulari- ter distantibus, ad suturas denticulatis ornata; anfrac- bus 5, ultimus dimidiam testam fere æquans ; sutura pro- funda; apertura subelliptica, marginibus callo tenur junctis; margine columellari arcuato, superne luberculo minuto, et inferne plicis 2 crassis munito, inferne obli- que contorto; labro arcuato, extus varicoso, intus crasso, plicato-dentato, plicis regularibus, æqualibus.— Long. T, diam. maj. k millim. Apert. viæ 3 1/2 mall. longa, À 1/2 lata (Coll. Bezançon). Loc. Eocène moyen (sables de Beauchamp). Acy-en- Multien. Coquille imperforée, ovale, atténuée aux deux extré- mités, épaisse, solide, ornée de côtes longitudinales ré- gulièrement espacées, et de Stries transverses irrégulières, une fine entre chaque épaisse, une varice bordant le bord externe, les côtes longitudinales se prolongeant jusqu’à la rencontre du tour supérieur ; spire composée de 5 tours, le premier lisse, les autres ornés de côtes et de stries, augmentant graduellement, séparés par une suture pro- fonde, le dernier formant à lui seul la moitié de la longueur totale de la coquille; ouverture ellipsoide; bords réunis par un dépôt calleux très mince, et allant en s’épaississant jusqu’à la base de la columelle, bord columellaire légère- ment arqué, garni, dans la partie supérieure, d’un petit pli submarginé, dans la partie inférieure, de deux plis épais; columelle tordue dans la partie inférieure, où elle forme 4 Can 1H avec le bord externe un petit canal siphonaire ; bord droit régulièrement cintré, garni extérieurement d’une varice et intérieurement de crénelures très régulières. — Lon- gueur totale de la coquille 7 millimètres, plus grand dia- mètre 4. Longueur de l'ouverture 5 1/2 millimètres, plus grande largeur à peine 1 1/2. Parmi les échantillons bien conservés, on en trouve dont les côtes sont lamelleuses, à leur intersection avec les stries spirales. Obs. Cette espèce, voisine du Cancellaria canaliculata, Deshayes, du calcaire grossier, s’en distingue par sa taille plus petite, sa forme plus étroite, ses côtes longitudinales plus nombreuses, ses stries spirales plus serrées, son ou- verture plus resserrée et moins oblique. 5. CANCELLARIA SEMICLATHRATA (PI. IL, fig. 4, 44). Testa subrimata, ovato-elongata, minuta, solidiuscula, superne clathrata, inferne spiraliter lirata; spira elon- gatu ; anfractus 5 convexiusculi, sutura impressa dis- creti; ultimus dimidiam testæ partem vix attingens ; apertura ovoidea, marginibus callo tenui junctis; mar- gine columellari parum sinuato, triplicato, plica superna crassa et horizontali, cœæteris obliquis, approæimatis ; canali basali brevi; labro extus varicoso, intus crasso, re- gulariter crenato. — Long. 5 maillim.; diam. maj. 3. Apert. vix 2 1/2 millim. longa, 2 lata (Coll. Bezançon). Loc. Eocène moyen (sables de Beauchamp). Acy-en- Multien (Oise). Coquille munie d’une légère fente ombilicale, ovale, allongée, petite, épaisse, solide, ornée de côtes longitudi- nales variqueuses, irrégulières, ne dépassant pas le milieu du dernier tour, surtout sur la partie ventrale, et de stries Ai DEEE spirales fortes et régulières ; les côtes et stries s’entrecroi- sant donnent à la coquille une ornementation quadrillée; spire allongée, composée de 5 tours légèrement convexes, augmentant graduellement, séparés par une suture dé- primée, le dernier formant à lui seul un peu moins de la moitié de la longueur de la coquille; ouverture ovoide ; les bords sont réunis par un dépôt calleux très mince ; bord columellaire légèrement sinueux et garni de 5 plis, lesupérieur épais et horizontal, les 2 autreslégèrement obli- ques et presqueréunis; fenteombilicale recouverte en partie par la callosité columellaire, laquelle se redresse à partir du pli inférieur et forme un petit canal siphonaire ; bord externe garni extérieurement d’une légère varice et inté- rieurement d’une crénelure régulière et peu profonde. — Longueur totale de la coquille 5 millimètres, plus grand diamètre 5. Longueur de l’ouverture 2 1/2 millimètres, plus grande largeur 2. Obs. Cette espèce ne peut être confondue qu'avec le Cancellaria separata, Deshayes, du calcaire grossier ; mais il sera toujours facile de l’en distinguer par sa taille qui est plus courte, ses côtes longitudinales plus grosses et plus écartées, son ouverture plus évasée et le nombre des plis de sa columelle, qui est de 3, tandis qu'il est de 2 seule- ment chez le Cancellaria separata. 4. CANCELLARIA DANIELI (PI. IL, fig. 2, 24). Testa imperforata, ovata, solida, crassa, utrinque atte- nuata, spiraliter lirata, radiatim costulala el varicosa ; cosiis ad suturas nodosis; varicibus 3; spira acuta; an- fractus 6 parum convexi, sutura impressa discreti; ulti- mus dimidiam longitudinem fere æquans; apertura an- gusta, elliptica; marginibus callo tenui junctis; margine columellari obliquo, plicis 2 crassis instructo; labro sub- L he Or arcuato, crasso, extus varicoso, intus plicato-dentato, pli- cis majoribus et minoribus alternantibus, intus muticis+ — Long. 13, diam. maj. 7 millim. Apert. viæ 6 1/2 mil- lim. longa, 3 lata (Coll. Bezançon). Loc. Eocène moyen (sables de Beauchamp). Acy-en- Multien et Rozoy-en-Multien (Oise). Coquille imperforée, ovale-allongée, solide, épaisse, at- ténuée à ses extrémités, ornée de côtes longitudinales dé- passant légèrement la suture et de stries transverses très prononcées, ce qui donne à la coquille un aspect tuber- culeux, par le croisement des côtes et des stries : elle a en outre 5 varices, une sur le prolongement de la columelle, une autre sur le milieu du dernier tour, et la troisième près le bord externe de l'ouverture ; spire aiguë, composée de 6 tours peu convexes, augmentant graduellement, sé- parés par une suture déprimée, le dernier formant à lui seul environ Ja moitié de la longueur de la coquille; ou- verture resserrée ; bords réunis par un dépôt calleux mince, bord columellaire légèrement oblique, arqué, garni de 2 plis épais à la partie inférieure ; columelle obliquement tronquée; bord externe légèrement cintré, garni intérieu- rement de plis très forts et entre lesquels il en existe de plus petits, surtout dans la partie supérieure, ces plis ne dépassant pas l’épaisseur de la varice qui orne le bord droit extérieurement. — Longueur totale de la coquille 43 mil- limètres, plus grand diamètre 7. Longueur de l'ouverture. 6 1/2 millimètres, plus grande largeur 5. Obs. Cette espèce se rapproche du Cancellaria evulsa, Sowerby, mais elle sera toujours facile à distinguer de l’es- pèce de l’auteur anglais par sa forme plus courte, ses orne- ments moins serrés, son bord crénelé et son canal, forte- ment réfléchi du côté du bord gauche. L. M. ER BIBLIOGRAPHIE. Mémoires concernant l'Histoire naturelle de l'Empire Chinois, par des Pères de la bin: pagnie de Jésus. — Troisième cahier. — Notes sur les Mollusques terrestres de la vallée du Fleuve Bleu (1). Ce nouveau fascicule, qui n’est pas moins intéressant que le précédent (2), et qui comprend la suite de l’étude des Mollusques Gastropodes terrestres de la vallée du Fleuve Bleu est, comme lui, l’œuvre du R. P. Heude. Les espèces suivantes sont décrites comme nouvelles et figu- rées : Cyclophorus ferruginosus, C. Fargesianus, C. Dela- vayanus, C. punctatulus, C. Frinianus, C. mediastinus, C. clathratus ; Myxostoma recognitum, M. Setchuanense, M. humile, M. laciniatum, M. Lienense, M.? Aubryanum, M. tortile, M. exspoliatum,. M. vestitum, M. aureum, M. tubulare ; Spirostoma Frinianum (genre nouveau) ; Lep- topoma ? Ardouinianum ; Alycæus muciferus, A. planor- bulus, À. Fargesianus, À. neglectus, A. diminutus, A. Setchuanensis ; Diplommatina Setchuanensis, D. confusa, D. pupinella, D. pyra; Pupina destructa ; Helicina Set- chuanensis, H. Fargesiana ; Limax Setchuanensis ; Par- marion Setchuanensis ; Vaginulus Fargesianus ; Rathoui- (1) Chang-Hai, 1885. Dépôt à Paris, rue Barbet-de-Jouy, 17, chez M. Viguier, chez qui l’on trouve également le deuxième Cahier (4er des Mollusques); à Londres, chez MM. Trübner and Ce, libraires ; à Leipzig, chez M. Kôller, libraire. Un fascicule grand in-4, comprenant 46 pages d'impression et accompagné de 10 planches lithographiées. Prix de chaque cahier : 20 francs. (2) Conf. Journ. Conchyl., vol. XXX, p. 134, 1882. mn EE sia tigrina ; Vitrina Paulina ; Helicarion Setchuanensis, H. bulla, H. Fargesianus, H. globus, H. poma, H. ripa- rius, H. resinaceus, H. umbræcultor; Nanina buccata, N. flavopurpurea, N. Delavayana, N. Fargesiana, N. distorta, N. unica, N. sciadophila, N. derelicta ; Conulus sphæra, C. filovinctus, C. cuneus, C. bifilaris, C. infracinctus, C. pyramis, C. petasus-chinensis ; H. leprosa, H. latrun- culorum, H. improvisa, H. Conrauxiana, H. laciniosa, H. demolita, H. innominata, H, Delavayana, H. parasitica, H. parasitarum, H. sedentaria, H. calculus, H. furtiva, H. herpestes, H. mola, H. impatiens, H. Seguiniana, H. biforis, H. invia, H. reserata, H. murata, H. diodontina, H. biscalpta, H. rebellis, H, radulella, H. pulverulenta, H. puberula, H. araneætela, H. horripilosella ; Buliminus onychinus, B. Fargesianus, B. Aubryanus, B. Frinianus, B. Hunanensis, B. secalinus, B. avenaceus, B. Setchua- nensis, B. Delavayanus, B. ? squammosulus ; Ennea dolio- lum ; Stenogyra Fuchsiana, S. Aubryana, S. utriculus, S. Fargesiana, S, Fauveliana, S. Setchuanensis ; Streptaxis occidentalis, S. orientalis; Clausilia Ardouiniana, C. de- curtata, C. Fargesiana, C. Fargesianella, C. Delavayana, C. Vinçotiana, C. artifina, C. Seguiniana, C. Fuchsiana, C. longispina, C. antilopina, C. bisdelineata, C. Janse- niana, C. acanthula, C. aplostoma ; Succinea Fargesiana ; Assiminea Colembeliana. S Parmi ces nouveautés, deux n’appartiennent point à la Faune de la vallée du Fleuve Bleu, mais n’en sont pas moins intéressantes pour cela : le Leptopoma ? Ardoui- nianum, qui a été recueilli au Tonquin, sur les rochers du port d’A-Long, et qui, d’après l’auteur, « a les appa- rences de certaines coquilles marines ; » le Clausilia Ar- douiniana, qui vit sur les rochers du littoral du golfe du Tonquin. Le premier nous paraît être un Mollusque marin — 55 — du genre Littorina, incontestablement nouveau et appar- tenant à cette curieuse section qui possède, sur le dernier tour seulement, un petit nombre de lamelles, compara- bles à celles des Scalaria, et qui n’était représentée jus- qu'ici que par une espèce, le L. albicans, Metcalf, de Bornéo. Le second est une forme très remarquable, abso- lument inconnue en Asie jusqu’à présent, car elle appar- tient au groupe des Nenia, que l’on croyait particulier à l'Amérique, et se rapproche de celui des Laminifera ou Neniatlanta, des Basses-Pyrénées françaises. La théorie du naturaliste qui n’admet pas comme possible l’exis- tence des Nenia en Asie, et qui explique la présence de ses Neniatlanta, en Europe, à l’époque actuelle, par l’ancienne tradition de l’Atlantide (1), se trouve for- tement endommagée par cette découverte inattendue. En effet, un prolongement de l’Atlantide, voire même de l'Amérique jusqu’à l'extrémité de l'Indo-Chine, nous pa- rait quelque chose de difficile à faire admettre au monde savant. Le nombre des Mollusques terrestres de la vallée du Fleuve Bleu, décrits ou cités dans le fascicule qui nous occupe et dans celui qui l’a précédé, s'élève à 289 espèces. Les recherches effectuées se sont étendues depuis l’em- bouchure du Yang-tzé-Kiang jusqu’au Yun-Nan. Lorsque l’on examine les éléments dont se compose la Faune malacologique terrestre de la vallée du Fleuve Bleu, on constate tout d’abord que là, comme dans les vallées indiennes de l'Himalaya et au Thibet, s'effectue la rencontre des formes paléarctiqués avec lés formes tropi- cales de l'Inde et de l’Indo-Chine, et le mélange des deux Faunes. À côté d’Helix à facies presque européen, on (1) Ann. sc. nat. Zool., 6* sér., tome IV, p. 23 (Bourguignat, Clausilies de France), 1876. PR Tes trouve des Plectopylis analogues à ceux de l'Inde et de la Birmanie ; à côté de Buliminus à apparence paléarctique, on rencontre des Cyclophorus, des Diplommatina, des Alycæus, des Helicina, des Streptaxis et autres formes tropicales. Le genre Clausilia nous réserve d’autres sur- prises, et notamment celle de la découverte de deux es- pèces dextres, C. antilopina et C. bisdelineata, de Tchen- Kéou. On sait que, jusqu’à présent, on ne connaissait de Clausilies dextres qu’en Grèce et en Transylvanie. Le nouveau genre Spirostoma (S. Frinianum, Heude), à coquille discoïde et à opercule corné, concave sur sa face interne et de forme pyramidale-conique sur sa face ex- terne, nous paraît bien voisin du genre japonais Cœælo- poma, dont l’opercule est disposé de la même façon et dont il constitue, probablement, un double emploi, ou, tout au plus. une section (4). L'Helicina Setchuanensis, est une forme excessive- ment curieuse. Cette espèce, pour ainsi dire intermédiaire, d’une part, entre les genres Ceres et Proserpina, dont elle se rapproche par ses trois plis pariétaux blancs, pénétrant profondément à l'intérieur de l’ouverture, et, d'autre part, la séètion à péristome subdenté du genre Helicina, nous parait devoir constituer un genre nouveau, que nous pro- posons de désigner sous le nom de Heudeia (2). Si nous nous sommes étendu peut-être un peu longue- ment sur le nouveau Mémoire du R. P. Heude, c’est à (1) L'auteur, a qui, lors de son récent séjour à Paris, nous avons communiqué un Cœlopoma Japonicum, nous autorise à” dire qu’il partage notre manière de voir et que, d’ailleurs, la faune et la flore de la partie des îles Japonaises la plus voisine du territoire Chinois ont les plus grands rapports avec celles de la partie correspondante du Céleste Empire. H..C. (2) Conf. Journ. Conchyl., vol. XXXIIL, p. 43, 1885. EPA: UNE cause de son importance pour la connaissance de la Faune malacologique terrestre de l’empire Chinois et du grand intérêt qu'il présente, à ce titre, pour les naturalistes. Nous devons associer aux justes éloges que mérite l’auteur, pour ses recherches personnelles, MM. Farges et Delavay, des Missions Étrangères, dont le premier a fait connaître la remarquable série des Mollusques de Tchen-Kéou, le se- cond, recueilli des espèces intéressantes du Kin-cha-Kiang jusqu’au Yun-Nan, ainsi que le R. P. Rathouis, auquel on doit un appendice sur les mœurs et les habitudes du Rathouisia leonina et une anatomie très bien étudiée de ce curieux Mollusque nu, qui se nourrit de proies vivantes (Helix et Succinea), qu’il dévore par succion, et qui ap- partient incontestablement , tant par son absence de mà- choire que par la forme allongée et aiguë de ses dents linguales et par le rapprochement de ses ouvertures anale et respiratoire, aux Monotremata de la division des Agna- tha. Cette organisation, très particulière chez un Mol- lusque limaciforme, entièrement dépourvu de coquille externe et même de limacelle interne, justifie la création, proposée par le R. P. Heude, de la famille des Rathoui- siadæ (melius Rathouisiidæ), pour les espèces du genre Rathouisia. H. Crosse. Conchyliologie fluviatile de la Province de Nan- king et de la Chine centrale, par le æ. p. Heude. — Neuvième fascicule [!). L'auteur considère l'Unio Douglasiæ, Gray, comme (1) Paris, 1885, chez K. Savy, libraire, boulevard Saint-Ger- main, 77. Fascicule grand in-4, comprenant 18 pages d’impres- sion et accompagné de 9 planches lithographiées. da ER cs une espèce essentiellement polymorphe, à laquelle il con- vient de réunir ses U. dactylinus, U. Haïnanensis, U. fir- mus, U. chloreus, l'U. Osbeckii, Philippi et l'U. nux-per- sica, établi par Dunker sur une coquille tout à fait jeune. Il figure toutes ces variétés, en même temps que la forme typique. Il décrit et figure les espèces nouvelles suivantes : Dipsas occidentalis ; Anodon intemerata, A. Filippiana, A. Fantozatiana ; Unio Schomburgianus ; Pseudodon aureus ; Mycetopus iridineus, M. triangularis, M. cœru- leus, M. viridis, M. succineus, M. arcuatus. Il est assez remarquable de retrouver, dans les provinces chinoises de Ngan-Houé et de Se-Tchouan, plusieurs représentants du genre Mycetopus, que l’on croyait autrefois localisé dans une partie de l'Amérique du Sud. La belle publication du R. P. Heude comprend jus- qu'ici dix fascicules, consacrés à l'étude des Unionidæ et des Cyrenidæ de la Chine centrale. Nous espérons que l’auteur, dans un ou deux fascicules ultérieurs, voudra bien nous faire connaître aussi les Gastropodes fluviatiles de cette partie de l’Empire Chinois ; ils sont moins nom- breux peut-être que les Acéphalés, mais ils ne sont pas moins intéressants, et nous ne croyons pas trop nous avancer en affirmant que là aussi doivent se rencontrer des formes nouvelles pour la science et dignes d’attirer l’attention des naturalistes. H. CROSSE. Recherches paléontologiques sur les Bépôts ter- tiaires à Milne-Edwardsia el Vivipara du pliocène inférieur du département de l’ain, par M. Arnouid Loeard (1). (1) Mâcon, 1883. Brochure grand in-8 de 166 pages d’impres- sion, accompagnée de 4 planches gravées. Lt ON L'auteur espérait pouvoir publier, en collaboration avec M. R. Tournouër, un travail d'ensemble sur la géologie des terrains tertiaires et quaternaires de Ja partie centrale du bassin du Rhône. Malheureusement, la mort de notre regrettable ami est venue empêcher la réalisation de ce projet, en vue duquel de nombreux et intéressants maté- riaux avaient été recueillis, particulièrement dans les dé- pôts à Vivapara du département de l'Ain. M. Focard se contente donc de donner, dans son travail, les principaux résultats des recherches paléontologiques poursuivies pen- dant plusieurs années, dans ces terrains, par ses corres- pondants et par lui-même. On connaît aujourd’hui une quinzaine de gisements appartenant à ces niveaux et échelonnés entre Lyon et Saint-Amour, dans le Jura. L'auteur les étudie successive- ment et décrit les nouveautés suivantes : Dans les marnes grises du Bas-Neyron : Planorbis Tour- noueri, P. Philippei, P. Falsani; Bythinia Neyroneusis ; Pisidium [danicum. Dans les sables du Sermenaz : Helix Falsani, H. Ma- gnini, H. Sermenazensis ; Milne-Edwardsia Bourguignati; Unio Miribellensis. Dans les marnes jaunes des Boulées : Melanopsis Rho- danica ; Pisidium Tardyanum. Dans les säbles de Trévoux : Meianopsis Trivortiana. Dans les marnes grises de Pérouge : Clausilia Falsani ; genre nouveau Michaudia, proposé pour le Valvata ? Fal- sani (Lithoglyphus), Tournouër. Dans les marnes de Gevrieu, Priay et Varambon : Me- lanopsis Ogerieni. Dans les marnes grises de Condal : Helix Ducrosti, H. Chaignoni. 60 — Dans les marnes jaunes du Villard : Sphærium Lorte- tianum ; Unio Ogerieni. Dans les marnes jaunes de Cormoz : Pisidium Char- pyanum. Dans les marnes chloriteuses du Vernais : Valvata Oge- rieni. Nous reprocherons à M. Locard d’avoir adopté, dans son titre et dans le corps de son Mémoire, le vocable géné- rique Milne-Edwardsia, qui est mauvais et inadmissible à un double titre, d’abord parce que ce nom n’a été proposé par son auteur , M. Bourguignat, qu’en 1877 (1) pour les Clausilia Terveri, C. maxima et CG. Larteti, tandis que, dès 1870 (2), M. Sandberger avait donné celui de Tripty- chia au même groupe, et ensuite parce que cette déno- mination, considérée en elle-même, est mal formée, au point de vue des règles de la nomenclature (3). La Faune à Triptychia et à Vivipara du pliocène infé- rieur de l’Ain comprend environ 80 espèces, une trentaine de Gastropodes terrestres, composés principalement d’'He- lix, auxquels s’adjoignent, comme formes caractéristiques, des Clausilia de grande taille et des Triptychia ; environ 55 espèces de Gastropodes aquatiques, dans lesquels do- minent les Melaniidæ et les Paludinidæ ; enfin, une quin- zaine de Lamellibranches, qui appartiennent aux genres encore actueliement existants (sauf le genre Anodonta), (1) Ann. Sciences nat., tome VI, p. 59, 1877. (2) Die Land- und Süss-wasser Conch. der Vorwell, Schluss- heft, p. 460, 1870. (3) Milne-Edwardsia n’est pas plus admissible, comme nom générique, que ne le serait Wyville-Thomsonia, Gwyn-Jeffreysia, ou toute autre dénomination analogue, composée d’un double nom de personne. | H. 0 nt OR <= et qui n’offrent rien de particulièrement remarquable. Le Mémoire de M. Locard constitue un travail intéres- sant et utile à consulter pour l'étude de la paléontologie tertiaire du S.-E. de la France. H. CROSSE. Manuel de Conchyliologie et de Paléontologie conchyliologique. Histoire naturelle des Mollus- ques vivants et fossiles, par le mr P. Fischer. — Fascicule VIIT (1). Les nouvelles coupes suivantes sont proposées par l’au- teur : dans la famille des Nerineidæ, le genre Aptyxiella (type : A. sexcostata, Orbigny) ; dans celle des Melaniidæ, le genre Semisinus, Swainson, emend. (pour Hemisinus) ; le genre Hantkenia, Munier-Chalmas ms. (type : H. Pichleri, Hoernes) ; dans celle des Solariidæ, le sous-genre Pseudomalaxis (type : P. Zanclæa, Philippi); le genre Cli- macopoma (type : Solarium patulum, Lamarck);, le genre Homalaxis, Deshayes, emend. (pour Omalaxis); le genre Eccyliomphalus, Portlock, emend. (pour Ecculiomphalus) ; dans celle des Homalogyridæ, le genre Homalogyra, Jef- freys, emend. (pour Omalogyra) ; dans celle des Rissoidæ, le genre Rissoia, Fréminville, emend. (pour Rissoa), la section des Thapsiella (pour celle des Thapsia, Monterosato, non Albers); dans celle des Hydrobiidæ, le genre Briar- tia, Munier-Chalmas, emend. (pour Briardia) ; dans celle des Paludinidæ, la section des Eyriesia (type : Paludina Ejriesi, Morelet); le sous-genre Tylotoma, Haldeman, emend. (pour Tulotoma) ; dans celle des Capulidæ, le genre (4) Paris, 1885, chez F. Savy, libraire-éditeur, boulevard Saint-Germain, 77. Fascicule grand in-8 de 96 pages d’impres- sion, avec de nombreuses gravures sur bois imprimées dans le texte. HT Re Diaphorostoma (pour Platyostoma, Conrad); dans celle des Naticidæ, la section des Megatylotus (type : Ampul- lina crassatina, Lamarck), et celle des Eunaticina (type : Natica papilla, Gmelin); dans celle des Scalariidæ, le genre Elasmonema (Callonema, Hall, non Conrad), et le genre Crosseia, À. Adams, emend. (pour Crossea). L'auteur, arrivé à la division des Gymnoglosses, pro- pose de les séparer en deux sections : Homæostropha, à nucléus enroulé régulièrement (Eulimidæ), et Heterostro- pha, à nucléus contourné ou enroulé dans un plan diffé- rent de celui des autres tours (Pyramidellidæ). Dans la famille des Valvatidæ, nous trouvons classé, avec doute il est vrai, le curieux genre Orygoceras de Brusina. Cette classification ne nous satisfait pas : nous préférerions, pour cette forme bizare, à spire presque en- tièrement déroulée et qui ne ressemble à aucune des au- tres espèces connues, une famille spéciale, celle des Ory- goceratidæ, par exemple. Nous admettons difficilement la réunion, à titre de section, de nos Leucoptychia aux Leptopoma, notre genre comprenant, à la fois, d'anciens Leptopoma et d'anciens Cyclophorus, à test relativement épais. L'auteur propose la famille des Seguenziidæ, pour le singulier genre Seguenzia, dont les affinités ne sont cer- tainement, sous aucun rapport, du côté des Solariidæ, comme le voulait Jeffreys. H. CROSSE. The rerrestrial Mollusca inhabiting the Society Islands. By (Les Mollusques terrestres habitant les îles de la Société. Par) Andrew Garrett (1). (1) Philadelphie, 1884, Fascicule grand in-4, comprenant BEN 7. NE L'archipel de la Société, qui constitue le groupe le plus important du S.-E. de la Polynésie, se compose de huit îles d’origine volcanique et de deux de formation coral- _liennes, parmi lesquelles sept seulement possèdent des es- pèces terrestres qui leur sont particulières, savoir : Taïti (22), Moorea (11), Huaheine (10), Raiatea (25), Tahaa(8), Borabora (4) et Maupiti (2). Sur 159 espèces recueillies par l’auteur, dans les diverses îles de la Société, 108 ne se rencontrent point, en dehors du groupe. C'est donc une Faune bien particulière, caractérisée par la présence de nombreuses espèces de Partula; d'Helicidæ tous de pe- tite taille et appartenant principalement aux groupes des Endodonta : Pitys, Microcystis, Trochonanina et Trocho- morpha; de Succinea d’assez grande dimension ; de Tor- natellina; d'Omphalotropis ; d’Helicina ; enfin, de Scali- nella et de Taheitia. Sauf le Partula hyalina, Broderip, que l’on retrouve aux îles Australes et à Mangaia, une des îles de Cook, toutes les espèces qui vivent aussi dans d’autres groupes sont invariablement de petite taille. Dans les genres Partula et Succinea, une partie des espè- ces est arboricole, tandis que le reste vit sur le sol. Il y a près de cent ans que les deux premières coquilles terrestres des îles de la Société (Limax faba, Martyn, et Bulimus Otaheitanus, Bruguière) ont été rapportées par le capitaine Cook. Cet archipel fut successivement exploré, au point de vue conchyliologique, par Lesson (Voyage de la Coquille), en 1850 ; par Quoy et Gaimard (Voyage de l’Astrolabe), en 1852; par H. Cuming; par les naturalistes de l’United States Exploring Expedition; par Hombron et 98 pages d'impression et accompagné de 2 planches lithogra- phiées (Extr. de la partie I du volume IX de la seconde série du .« Journal of the Academy of Naiural Sciences of Philadelphia, 1384). ip Jacquinot (Voyage au pôle Sud), en 1854; par les natura- listes autrichiens de la Novara, de 1857 à 1859, et, enfin, par l’auteur du présent Mémoire, M. Andrew Garrett, qui, de 1860 à 1863, a fait, dans tout le groupe, les recherches les plus assidues et les plus fructueuses, et qui n’a guère laissé de vallées ni de montagnes sans les avoir explorées à fond : la science est redevable à ce zélé naturaliste de la connaissance de plus de 50 espèces terrestres inédites, ap- partenant à la Faune malacologique des îles de la Société. Dans son Mémoire, l’auteur décrit et figure les espèces nouvelles suivantes : Microcystis angustivoluta, M. scalpta ; Trochonanina subrugosa, T. Tahitensis ; Zonites Mooreana (melius Mooreanus) ; Trochomorpha assimilis ; Patula acu- ticosta, Mousson ms., P. lamellicosta; Pitys consobrina, P. subtilis, P. punctiperforata, P. Boraborensis; Libera, nouveau genre proposé pour l'Helix bursatella de Gould, et peut-être un peu critiquable, au point de vue des lois de la nomenclature, à cause de sa forme adjective, L. gregaria, L. recedens; Endodonta cretacea ; Atropis obesa ; Helicina simulans, H. Raiatensis. Les naturalistes liront avec intérêt le travail de M. An- drew Garrett, qui constitue une étude malacologique très omplète et très instructive sur les espèces terrestres du groupe des îles de la Société. H. CROSSE. Manual Of Conehology structural and systema- tic. With illustrations of the Species. By (Manuel de Conchyliologie structurale et systématique .Avec les figures des espèces. Par) George W. Tryon Sr. — Partie XXV (1). (1) Philadelphie, 1885, chez l’auteur (Acad. of Nat. Sciences, 65 — Partie XXV. — Le volume VII du Manuel de M. Tryon, qui doit comprendre l’étude des Terebridæ, Cancellariidæ, Strombidæ, Cypræidæ, Ovulidæ, Cassididæ et Doliidæ, commence avec ce fascicule, consacré à la famille des Terebridæ, dont il donne le catalogue général, l’index et la synonymie. L'auteur, après avoir passé en revue les diverses classifications, proposées successivement, pour les espèces de l’ancien genre Terebra, par Gray, Hinds, H. et A. Adams et Deshayes, n’adopte, dans la famille des Terebridæ, que le seul genre Terebra d’Adanson, en ad- mettant, comme subdivision, le sous-genre Euryta, H. et À. Adams (type : Terebra aciculata, Lamarck). M. Tryon admet, à la fin de cette section subgénérique, le Terebra trilineata, Adams et Angas, le T. Brazieri, Angas, lEuryta pulchella, Angas : il croit devoir réunir ces deux dernières espèces en une seule, sous le nouveau nom de Terebra Angasi (à cause du Terebra pulchella, Deshayes, antérieur). Nous considérons ce changement comme peu justifié, car, bien certainement, les coquilles figurées dans l'ouvrage, sous les noms de T. Brazieri, Euryta pulchella et T. Angasi, n’appartiennent pas au genre Terebra. Le T. trilineata ne fait pas non plus partie de ce genre ; c’est, selon toule apparence, un Pleurotomidé. Nous trouvons, dans le cours de la Monographie, un certain nombre de suppressions d’espèces, dont les unes sont justifiées, tandis que d’autres nous semblent un peu plus contestables. L'auteur fait remonter le genre Terebra à la période éocène : il considère avec raison les genres lyramitra, Cor. 19h and Race Streets). Fascicule in-8 comprenant 64 pages d'impression et accompagné de 12 planches coloriées. Prix de chaque fascicule (à Philadelphie) : figures coloriées, 25 francs ; figures noires, 15 francs. or — 1H 2 Cælatura et Terebrifusus, de Conrad, rapportés par cet auteur aux Terebridæ comme n’appartenant pas à cette famille : malheureusement, les genres de Conrad, aussi bien que ses classifications, laissent souvent beaucoup à désirer. La distribution géographique des Terebra, à l’époque actuelle, est tropicale et subtropicale : les espèces de ce genre ne paraissent pas vivre, habituellement, dans les eaux profondes. H. CRosse. Deutsehe Exeursions-Mollusken-Fauna. Von (Faune malacologique Allemande d’excursion. Par) S. Clessin (1). L'auteur s’est proposé de publier, en un seul volume d’un format très réduit et très portatif, tout ce qui, dans l’état actuel de nos connaissances, se rattache à l'histoire naturelle des Mollusques terrestres et fluviatiles de l’Alle- magne. Son but a été également de faciliter, dans le cours des excursions et des promenades scientifiques, la détermination des espèces recueillies, en donnant une bonne figure de chacune d’elles, à côté ou immédiatement au-dessous de la phrase descriptive. Ce but, M. Clessin doit l'avoir atteint, si nous en jugeons par le succès de son ouyrage, qui en est, actuellement, à sa deuxième édi- tion. Après quelques pages de généralités et une revue biblio- graphique très étendue des principaux ouvrages qui ont (1) Nuremberg, 1884-1885, chez Bauer et Raspe (E. Küster), éditeurs. — Deuxième édition. Un volume in-12, publié en 4 li- vraisons, comprenant 663 pages de texte et accompagné de nom- breuses gravures sur bois, imprimées dans le texte. POP été publiés, jusqu'ici, sur la faune malacologique alle- mande, l’auteur étudie les principaux points de l’organi- sation intime des Mollusques dont il a à s'occuper; il passe ensuite en revue successivement les espèces terrestres et fluviatiles qui ont été recueillies, authentiquement, dans les diverses parties de l'Allemagne. Pour chacune d'elles, il donne, sous une forme très concise, la synonymie, la description de l’animal, celle de la coquille, la figure, le mode de station, la distribution géographique et les ob- servations particulières, quand il y a lieu. Pour ne point abandonner tout à fait les droits de la critique, nous reprocherons à l’auteur d’avoir conservé quelques noms peut-être un peu défectueux, au point de vue des règles de la nomenclature, entre autres le genre Zonitoides (1) de Lehmann, le genre Vivipara et la section des Cincinna, proposée par Hübner, pour les formes de Valvata se rattachant au Nerita piscinalis de Müller : cha- cun de ces deux derniers noms est tiré d’un adjectif, ce qui est à éviter (2). Par exemple, où nous le louerons sans réserve, c’est lorsqu'il s’élève vigoureusement (livraison #, p. 4) contre les auteurs atteints d’une trop forte dose de « nouvellécolisme » (qu’on nous passe ce néologisme ha- sardé !), qui ne peuvent rencontrer la moindre variation de stries, de forme ou de coloration, sans procéder immé- diatement à la fabrication d’une espèce... quelquefois mème de plusieurs. L'ouvrage se termine par un tableau synoptique de la distribution géographique des espèces dans les diverses régions de l’Allemagne. Il nous paraît appelé à rendre d’utiles services aux naturalistes, pour l’étude et la déter- (1) Linné proscrit la terminaison oides, dans les noms géné- riques. (2) Nomina adjectiva substantivis pejora sunt (L.). Enr à HER mination des Mollusques terrestres et fluviatiles de l'Eu- rope centrale. H. CRoSSE. Notes on some New Zealand Land Shells, With. descriptions of new species. — Revision of the Land Mollusea OÏ New Zealand. — Notes on some Marine Mollusea, with descriptions of new species. — Revision of the recent Rhaechi- glossate Mollusca Of New Zealand, By (Notes sur quelques Coquilles terrestres de la Nouvelle- Zélande, avec descriptions d'espèces nouvelles. — Revision des Mollusques terrestres de la Nou- velle-Zélande. — Notes sur quelques Mollusques marins, avec descriptions d'espèces nouvelles. — Revision des Mollusques Rhachiglosses actuel- lement vivants en Nouvelle-Zélande. Par) le pro- fesseur F. WW. Hutton |). EL. — Dans la première portion de ce Mémoire, l’auteur fait connaître l’armature linguale, la mâchoire et d’autres particularités anatomiques des Mollusques terrestres de la Nouvelle-Zélande déjà antérieurement connus ; dans la seconde, il décrit les nouveautés suivantes : Patula Jessica, P. Bianca, P. Timandra, P. Sylvia; Fruticicola Adriana; Endodonta Marina, E. Nerissa ; Phrixgnatus (melius Phricognatus) Celia (Helix fatua, Hutton, non Pfeiffer), P. Phrynia, P. Ariel, P. Titania, P.? Haastii ; Pfeifferia ? Cressida ; Gerontia Cordelia ; Amphidoxa Perdita, A. Jac- (1) Nouvelle-Zélande, 1883-1884. Brochure in-8 de 80 pages d'impression, accompagnée de 3 planches noires (Extr. des Tran- sactions of the Philosophical Institute of Canterbury, 1883). HO quenetta, À. Lavinia ; Charopa Miranda, C. planulata, C.? Cassandra ; Therasia Tamora, T. Thaisa, T. Valeria; Trochomorpha ? Hermia ; Cyclotus Charmian ; Leptopoma? pallida. IT. — M. Hutton énumère 116 espèces de Mollusques terrestres comme appartenant à la faune de Ja Nouvelle- Zélande : 7, dont 5 Limax, { Arion, 1 Zonites et 2 Helix, ont été introduits d'Angleterre et acclimatés. Environ moitié des espèces est particulière à lîle du Nord, un quart à l’île du Sud, l’autre quart est commun aux deux. Deux des trois espèces de l’île Stewart ne se rencontrent pas ailleurs, pas plus que l’espèce unique de l’île Camp- bell. Par contre, les quatre espèces connues des îles Auc- kland sont toutes Néo-Zélandaises ; il en est de même de de celles des îles Chatham. En dehors de la Nouvelle-Zé- lande, le Vitrina Kermadecensis se retrouve aux îles Ker- madec, le Therasia Ophelia dans l’Australie septentrionale, et le Paryphanta Milligani est Tasmanien. Dans son Cata- logue, l’auteur propose les nouvelles coupes suivantes : genre Thera (type : Helix alpha, Pfeiffer); genre Phrix- gnatus (melius Phricognatus ; type Helix Maria, Gray); sous-genre Calymna (type : Amphidoxa costulata, Hutton); genre Otoconcha (type ; Vitrina dimidiata, Pfeiffer); genre Pyrrha(type : P. Cressida, Hutton); genre Psyra (type : Helix dimorpha, Pfeiffer); genre Therasia {type : Helix Celinda, Gray); genre Phacussa (type : Helix hypopolia, Pfeiffer) ; genre Elæa (type : Helix Coresia, Gray). III. — Espèces décrites comme nouvelles : Cyclostrema fluctuata ; Acmæa cingulata ; Kellia citrina, K. sangui- nea ; Unio depauperatus, U. rugatus. IV. — Dans sa revision des Mollusques Rhachiglosses de la Nouvelle-Zélande, l’auteur propose le genre Kaly- don pour le Fusus duodecimus, Gray ; le sous-genre Lep- PR 7 (OE sia pour le Buccinum haustrum, Martyn. Il énumère 45 espèces de Mollusques Rhachiglosses, vivant réellement dans les eaux de la Nouvelle-Zélande, après avoir dû en éliminer 37 de la liste, comme étrangères à cette faune, bien que citées comme Néo-Zélandaises par divers auteurs. Ces nombreuses et regrettables erreurs de distribution géographique paraissent devoir être attribuées, en grande partie, à Reeve, qui a considéré la terre de Van Diémen comme appartenant à la Nouvelle-Zélande, et à H. Cuming, qui n’attachait pas suffisamment d'importance à l’exacti- tude des localités. Les quatre Mémoires publiés par M. Hutton forment une utile contribution à la connaissance de la faune ma- lacologique de la Nouvelle-Zélande, et ils seront lus avec intérêt par les naturalistes. H. CROSSE. Histoire naturelle de là Franee. — 6° Partie. Mollusques (Céphalopodes, Gastéropodes), avec 20 planches, par Albert Granger (1). Ce livre, dans lequel on trouvera toutes les notions élé- mentaires nécessaires pour la recherche et la préparation des Mollusques terrestres, fluviatiles et marins de France, sera consulté utilement par tous ceux qui s'intéressent aux études malacologiques dans notre pays. L'auteur, tout en sachant rester élémentaire, se montre suffisamment au courant des progrès de la science pour qu'il n’y ail rien à lui reprocher, sous ce rapport. Le volume actuel, le seul encore paru, comprend les généralités et l’étude des Cé- phalopodes, des Gastropodes et des Ptéropodes. Le (1) Paris, 1884, chez E. Devyrolle, naturaliste, rue de la Mon- naie, 23. Un volume in-12 comprenant 272 pages de texte el ac- compagné de 20 planches noires. Prix : 4 francs. rl deuxième et dernier volume, actuellement sous presse, doit renfermer les Mollusques bivalves, les Tuniciers et les Infusoires. H. CRossE. Mediterranean Mollusea (Mollusques Méditerra- néens. Par) J. Gwyn Jeffreys (1). L'auteur reconnait que, conformément à l'opinion émise par le Rév. R. Boog Watson, son Brugnonia pul- chella est, selon toute apparence, établi sur une forme embryonnaire. Il y a donc lieu de supprimer de la nomen- clature le genre et l'espèce, très probablement créé sur l’état jeune du Cassis sulcosa. H. CRossE. Notes on Brocchÿs Collection Of Subapennine Shells. By (Notes sur la Collection de Coquilles Subapennines de Brocchi. Par) &. &wyn Jef- freys (2). L'auteur ayant récemment visité, à Milan, la collection Brocchi, qui renferme les types dont le savant italien s’est servi pour son célèbre ouvrage « Conchiologia fossile sub- apennia, » publie, à ce sujet, quelques observations inté- ressantes. Le Patella sinuosa, dont Bronn a fait le type de son genre Brocchia, est tout simplement an Capulus hun- _garicus attaché à un Cassidaria, et qui a subi la répercus- sion ou le contremoulage de ses côtes, effet que l’on re- (1) Londres, 1883. Brochure in-8 de 1 page d'impression (Extr. du n° de juillet 14883 des Ann. a. Mag. of Nat. Hist.). (2) Londres, 1884. Brochure in-8 de 8 pages d'impression (Extr. du n° de février 1884 du Quart. Journ. of the Geol. So- ciely). ER, a trouve fréquemment chez les Anomia, les Calyptræa et autres Coquilles quasi-parasitiques. Le genre Brocchia, dont M. Biondi a fait une Monographie comprenant 12 es- pèces, est donc à supprimer totalement. Le Patella. cor- nucopiæ est une variété conique du Capulus hungaricus. Le Nerita helicina est établi sur de petits individus du Natica catena, Dacosta, et le Dentalium coarctatum sur un test d'Annélide ; le Murex granulosus est le Triforis perversa, Linné. Il est à regretter que plusieurs des formes typiques de: Brocchi se trouvent égarées, ce qui contribue à rendre incertaines quelques-unes de ses espèces. L'auteur conclut, de l'examen approfondi qu’il a fait, tant de la collection Brocchi que de diverses autres collec- tions plus importantes de Coquilles pliocènes du nord et du centre de l'Italie : 1° Que ces fossiles représentent des dépôts qui ont dû être effectués dans des eaux relativement peu profondes el ne pas dépasser, probablement, une cinquantaine de brasses. On ne signale parmi eux qu'une seule espèce d’eau pro- fonde, le Seguenzia formosa, tandis que les couches de Calabre et de Sicile dénotent des formations d’eaux pro- fondes ; 2 Que, d’ailleurs, les formations miocènes de l’Itaiie centrale ont dû être effectuées également dans des eaux peu profondes ; 5° Enfin, qu’il n’a pas pu être découvert jusqu'ici, par les observateurs les plus méticuleux, la plus légère diffé- rence entre les espèces fossiles du pliocène, qui vivent en- core dans les mers actuelles, et leurs descendants d’aujour- d’hui, malgré l’espace de temps incalculablement long qui sépare les deux périodes. H. Cross. AT Les Mollusques marins du Koussillon, par E. Bucquoy, Ph. Dautzenherg et G. Doll- fus. — Fascicules 7 et 8 (1). Fascicule 7. — Ce fascicule comprend la suite de la famille des Littorinidæ, et la première partie du genre Rissoa. Les auteurs, dans ce dernier genre, proposent deux sections subgénériques : Schwartzia (type : Rissoa monodonta, Bivona), et Massotia (type : Rissoa lactea, Michaud). Ils donnent le nouveau nom de Rissoa pago- dula au Rissoa Philippiana, Jeffreys (non Nyst). Fascicule 8. — Nous trouvons, dans ce fascicule, la fin du genre Rissoa, et les genres Barleeia, Assiminea, Trun- catella, Skeneia et Homalogyra ; puis, dans la famille des Neritidæ, le genre Smaragdia (S. viridis, Linné, avec deux variétés nouvelles, var. producta et var. albo-maculata), et, dans celle des Turbinidæ, les genres Turbo et Phasia- nella. La synonymie et l'étude des espèces continuent à être traitées avec beaucoup de soin par les auteurs, qui ont également réussi dans la tâche difficile de représenter, à l’aide des procédés photographiques, les diverses espèces de Rissoa et les autres petits Littorinidæ. H. CROSSE. (1) Paris, août et septembre 1884, chez J. B. Baillière et fils, 19, rue Hautefeuille, et chez Ph. Dautzenberg, rue de l’Univer- sité, 213. Fascicule 7, comprenant 48 pages d’impression et ac- compagné de 5 planches photographiées d’après nature. Fasci- cule 8, comprenant 48 pages d'impression et accompagné de 5 planches photographiées d’après nature. LPPE Se Catalogue of Mollusea and Echinodermata dred- ged on the coast of Labrador by the Expeai- tion under the direction of Mr. W. A. Stearns, in 1882. By (Catalogue des Mollusques et Echi- nodermes dragués sur la côte du Labrador, par l'Expédition faite, en 1882, sous la direction de M. W. A. Stearns. Par) Katharine 3. Bush (1). Les dragages qui ont fourni à l’auteur les matériaux de son Catalogue ont été effectués dans le courant du mois d'août 1889, et à de faibles profondeurs, sur la partie de la côte du Labrador comprise entre la baie For- teau et Dead Island. Aucune espèce n’est décrite comme nouvelle. Parmi les espèces recueillies, nous citerons le genre Bela, qui compte d’assez nombreux représentants (10 espèces) ; l’'Admete Couthouyi, Jay; le Tritonofusus cretaceus, Reeve ; le Trichotropis borealis, Broderip et Sowerby ; l’Aporrhais occidentalis, Beck : le Pecten Islan- dicus, Müller ; le Rhynchonella psittacea, Gmelin. L’au- teur ajoute à sa liste, en supplément, les espèces citées par le D" A.S. Packard, comme vivant au Labrador et qui n’ont pas été recueillies par l’expédition Stearns. H. CROSSE. Om £Limfjordens tidligere og nuværende Marine Fauna, med sœrligt hensyn til Biéddyrfau- maen. Ved Jonas Collin (2). {1} Washington, 1883. Brochure grand in-8 de 12 pages d’im- pression, accompagnée de 1 planche noire (Extr. des Proc. of United States Nat. Hist. Museum, 1883). (2) Copenhague, 1884. Volume grand in-8 de 169 pages d'impression, accompagné de 1 planche noire. 0 — Nous voyons avec plaisir M. Jonas Collin revenir aux études malacologiques, en publiant un Mémoire intéres- sant sur la faune marine du Limford. Ce golfe étroit, et démesurément long, est situé dans le nord du Jutland ; il communique avec le Cattegat, à l’est, s'enfonce très avant à l’ouest, et n’est séparé de la mer du Nord que par un isthme très étroit, quelquefois envahi par la mer. L’au- teur énumère successivement les espèces , assez nombreu- ses, qui y ont été recueillies, et fait connaître le résultat de ses observations sur quelques-unes d’entre elles, et no- tamment sur le Buccinum undatum, Linné, dont il étudie et figure les curieuses modifications de radula ; sur le Facelina Drummondi, Thompson, dont il reproduit la sin- gulière lamelle médiane ; enfin sur le Philine quadrata, Wood, remarquable par le lobe terminal de son bord ex- terne, obtus et finement dentelé près du sommet. H. Cross. Note malacologiche sulla Fauna Italiana del Socio (Notes malacologiques sur la Faune Ita- lienne, par) Napoleone Pini (|). L'auteur décrit comme nouvelles les espèces suivantes : Pupa Polloneræ, du Tyrol ; Unio rusticus, du lac de Gar- late, U. Cusianus, du lac Cusio ; Anodonta brevirostris, du lac de Garlate, et A. palustris, du lac Cusio. Les espèces d'Unionidæ sont figurées. Nous ferons observer à l’auteur qu’il existe déjà,antérieurement, un Unio rusticus, So- (1) Milan, 1884. Brochure in-8 de 9 pages d'impression, ac- compagnée de 6 gravures sur bois imprimées dans le texte (Extr. du vol. XXVII des Ati della Soc. tal. di Scienze naturali, 1884). Lin QU werby, et un U. rusticus, Lea ; de plus, le nom d’Ano- donta palustris a aussi été employé précédemment. H. CROSSE. Novità malacologiche {1}. — Novità malacologiche. IT Nota (2) del Socio segretario (Nouveautés mala- cologiques. Note I. — Nouveautés malacologi- ques. Note IT. Par) Napoleone Pini. I. — Dans sa première Note, l’auteur décrit comme nouvelles les espèces suivantes : Pomatias subalpinus, des Alpes-Maritimes ; P. valsabinus, du val de Sabia : P. Sta- bilei, du val de Sassina ; Acme microspira, du val de Brembana ; Clausilia Baudii, de la colline de Combette, pour lequel M. Pini propose une section nouvelle, qu’il nomme Pedemontiana ; C. Doriæ, d’Aoste et de Bielle, qui appartient à la même section ; C. Ligurica, de la Spezzia ; C. Silensis, de Calabre ; Helix Pedemontana, du val de Pesio; Limax millipunctatus, de Voltri. L’auteur remplace le nom déjà employé de son Anodonta palustris par celui d'A. paludosa ; mais, malheureusement, l’un ne vaut pas mieux que l’autre, car il existe déjà un A. palu- dosa, Turton, antérieur. II. — M. Pini, dans une deuxième Note qui fait suite à la première , décrit encore d’autres nouveautés italien - nes : Pomatias reconditus, P. intermedius, P. Agarühi; (t) Milan, 1884. Brochure in-8 de 28 pages d'impression (Extr. du vol. XXVII des Atti della Soc. Ital. di Sc. nat., 1884). (2) Milan, 1884. Brochure in-8 de 16 pages d'impression, ac- compagnée d’une planche noire double (Extr. du vol. XXVIT des Ati della Soc. Ital. di Sc. nat,, 1884). — 71 — Clausilia Studeri, C. Brugnoneana; Arion Polloneræ. Il figure les diverses espèces ou variétés de Gastropodes ter- restres qu’il a décrites dans ses deux Mémoires. H. CROSSE. Sur une des causes de la variation dans le temps des Faunes malacologiques, à propos de la filiation des Peeten Restitutensis et latissi- mus. Par M. Fontannes (1). L'auteur nous fait connaître un fait paléontologique curieux : c'est que deux formes de Pecten tertiaires, le P. Restitutensis, Fontannes, et le P. latissimus, Brocchi, qui se succèdent mais pe se confondent sur aucun point, dans le bassin du Rhône, sont contemporaines dans le Ley- thakalk du bassin du Danube, c’est-à-dire à un niveau in- termédiaire entre la mollasse de Saint-Paul-Trois-Châteaux et les sables de Saint-Ariès. Dans le bassin du Danube, le -P. latissimus se rencontre principalement dans les sables, et le P. Restitutensis plus spécialement dans les calcaires. Faut-il voir dans l’une de ces formes une simple variété de l’autre, ou l’admettre comme mutation ascendante ? Faut-il, au contraire, considérer les deux espèces comme bonnes ? La question paraît encore douteuse. L’intéressant Mémoire de M. Fontannes est accompagné d’une planche, remarquablement bien exécutée par les procédés héliographiques. H. CROSSE. (1) Paris, 1884. Brochure grand in-8 de 18 pages d’impres- sion, accompagnée d’une planche héliographique (Extr. du tome XI11 de la 3° série du Bulletin de la Soc. géol. de France, 1884). TR Die Neritodonta Dalmatiens und Siavoniens, nebst allerlei Malacologischen Bemerkungen. Von (Les Neritodonta de Dalmatie et d'Esclavonie, avec diverses observations malacologiques. Par) Spiridion Brusina (1). Le nouveau travail de notre savant confrère d’Agram comprend douze chapitres dont nous allons passer en revue les principaux. L'auteur établit que, contrairement aux assertions d’un naturaliste plus connu par la quantité que par la qualité de ses espèces, il n’a jamais rencontré jusqu'ici un seul Vivipara dans les couches à Mélanopsides de la Dalmatie. On n’a non plus trouvé, dans ces couches, aucune des espèces suivantes, citées à tort comme Dalmates : Hydro- bia Sirmica, Neumayr (elle est d'Esclavonie); Melanop- tychia Mojsisovicsi, Neumayr (elle est de Bosnie) ; Mela- nopsis tenuiplicata, Neumayr (elle est de Bosnie) ; Mela- nopsis pterochila, Brusina, M. Sandbergeri, Neumayr (elles sont d’Esclavonie) ; Nerita (Neritodonta) platystoma, Brusina (elle est d’Esclavonie). M. Brusina donne la liste des espèces de la couche à Mé- lanopsides, qui sont au nombre de 70, et parmi lesquelles les suivantes sont nouvelles : Pisidium Bellardii; Litho- glyphus Tripaloi; Prososthenia eburnea, P. annulifera ; Bithinia Jurinaci;, Melanopsis Trstenjaki, M. Dalmatina, M. bicoronata; Planorbis Dalmaticus; Limnæa Korlevici, L. Klaici ; Succinea Martinovici, S. Drnisana. Il propose le nouveau genre Neritodonta, dont le prin- (1) Francfort, 1884. Brochure in-8 de 104 pages d'impression, accompagnée de 1 planche lithographiée (Extr. de l’année 1884 du Jahrb. d. Malak. Gesells.). — 79 — cipal caractère consiste dans la présence d’une petite dent sur l'impression musculaire inférieure et qui est aux Theodoxus à peu près ce que les Melanoptychia sont aux Melanopsis. N'ayant jamais rencontré leur opercule, parmi les milliers d'individus recueillis dans les couches fossi- lifères de la Dalmatie et de l’Esclavonie, il suppose que cette pièce devait être de structure cornée. Type : N. im- bricata, Brusina. L’auteur décrit comme espèces nou- nelles du genre : N. Gnezdai, N. xanthozona, N. tropi- dophora. Il propose ensuite les changements de nom suivants: Neritina scoliogramma (N. nivosa, Fuchs, non Brusina) ; Clausilia Kneri (C. Lesinensis olim, pour une espèce vivante qui n'existe pas dans l’île dalmate de Lesina). Enfin, il essaie de défendre le genre Emmericia, qu’il a établi sur une unique espèce, le Paludina patula de Brumati, contre les envahissements de la musique... je veux dire de la malacologie de l'avenir, qui, comme en- trée de jeu, débute par créer, d'un coup, 67 espèces d'Emmericia, là où il n’en voyait qu'une seule, et qui lui abime tout son genre. M. Brusina à tort de se plaindre. S'il n’est pas content, on lui fera trois mille espèces d Emmericia, toutes aussi bonnes les unes que les autres, et ce sera bien fait pour lui! H Crosse. NÉCROLOGIE. Parmi les naturalistes qui se sont livrés à l’étude de la science malacologique et dont nous avons eu à regretter la perte dans le courant de l’année 1884, nous devons mentionner les suivants : sr) ass En Angleterre, George Brettingham Sowerby, auteur et éditeur du Thesaurus Conchyliorum. Né le 25 mars 18192, il est mort subitement à Londres, le 25 juillet 1884, à l’âge de soixante-douze ans. Issu d’une famille de natu- ralistes, et lui-même à la fois naturaliste et dessinateur de talent, il occupa, pendant de longues années, en An- gleterre, la première place pour l'illustration des ouvra- ges conchyliologiques. C’est à son crayon infatigable que l’on doit les belles planches du Conchologia Iconica de Reeve, le plus important ouvrage malacologique qui ait été fait jusqu'ici; celles du Conchologia Systematica, et des Elements of Conchology du même auteur; celles du Con- chologia Indica de Hanley et Theobald, des Proceedings of the Zoological Society of London, du Voyage du Sama- rang, de celui du Sulphur, et d’une foule d’autres œuvres scientifiques importantes, qu’il serait trop long d’énumé- rer. Après la mort regrettable de Reeve, il continua et termina le Conchologia Iconica. Si nous nous sommes vu quelquefois dans la nécessité de critiquer en lui le natu- raliste, nous n'avons jamais eu que des éloges sans ré- serve à donner à l'artiste éminent qui a rendu à la science et aux savants des services inappréciables, et dont ils doivent lui être reconnaissants. En Russie, À. G. Fischer de Waldheim, Président de la Société Impériale des Naturalistes de Moscou, est décédé dans le courant du mois de juillet 1884. Il a publié plu- sieurs Mémoires malacologiques. H. Crosse et P. FISCHER. —_— EE ——————————— —— — ——…———""———— Paris, = Imprimerie J, Tremblay, rue de l’Eperon, 5; Mme Ve TREMPLAY, née Bouchard-Huzard, successeur, Journal de Conchyliologie. Arnoul dl. Znyp. Becquet LE Lars. 1 Leucoptychia foliacea, Chemnitz. GR fe vs Re Fear, Tryon. Aynoul del. ER PE DEN x \ 4 5 5° Q VA Be 8 \ 4 1 | 11% rep. Becquet fr. Parts. Mollusques de l'Afrique équinoxiale. 7, , 2N {NO Ei œee. ’ecten Fischeri, Vassel. 'ancellaria Dameli, LMorlet. 5 Phasranella np Fume Jp. Decquel f1. L'ATIS. Cancellaria Bezançoni,L Morlet. ne | LLC semclathrata,L.Morlet. D + Dezançon1, L.Morlet. Catalogue des Moïllusques observés dans le sud-ouest du Portugal, par AuGusro NoBre. — Coimbre, 1884. Brochure grand in-8 de 28 pages d'impression. Molluscos Marinhos do Noroeste de Portugal, par Au- eusro Nogre.— Porto, 1884. Brochure: grand in-8 de 59 pages d'impression (tirage spécial). Introduccion à la Fauna malacologica de Vallvidrera y Catalogo razonado de los Molluscos testaceos terrestres y fluviatiles del territorio. Memoria leida à la Real Academia de Ciencias naturales y artes de Barcelona, en sesion del 24 de Enero 1884, por el Dr D. Joaquin M. SazvanA. — Barcelone, 1884. Brochure grand in-8 de 59 pages d'impression. Beiträge zur Molluskenfauna Griechenlands. — III. — Von P. Hesse. — Francfort, 1884. Brochure in-8 de 20 pages d'impression, accompagnée de 2 planches lithographiées. (Extr. du vol. XI du Jahrb. Malak. Gesells. 1884.) Études critiques sur des Brachiopodes nouveaux ou peu connus, par EUGÈNE DESLONGCHAMPS. — Fascicules 4, 5 et 6: — Caen, 1884, et à Paris, chez F. Savy, libraire, boulevard Saint-Germain, 77. Brochure in-8 de 76 pages d'impression, accompagnée de 14 planches lithographiées. Die Mollusken der nachstén Umbegung von Bern. Nach den im Museum für Naturgeschichte vorbandenen Sammlungen. Von Prof. Dr THEeopx. STuDER.— Berne, 1884. Brochure in-8 de 18 pages d'impression. Supplément aux Unionidæ de la Servie, par HENRI Drouër. — Paris, 188%, chez J.-B. Baillière et fils, libraires, 19, rue Hautefeuille. Brochure in-8 de 16 pages d'impression, accom- pagnée de 2 planches lithographiées. Address 10 the Geological Section of the British Associa- tion. By W.T. BLanrorp. — Londres, 1884. Brochure in-8 de 21 pages d'impression. Le Crapaud (Buffo utilis). Son utilité au point de vue de la culture, par E. Perir. — Deuxième édition, revue et augmentée. — Pau, 188%, chez l’auteur, place du Vieux-Palais, 11. Explorations du Travailleur et du Talisman. Quelques ob- servations préliminaires à l'étude de la Zoophotie, par je marquis DE Fou. -- Lyon, 1884. Brochure grand in-8 de 7 pages d'impression. Explorations du Travailleur et du Talisman. Les Rhizo- podes réticulaires, après les explorations dé 1880, 1881, 1882, 1883, par le marquis pe FoziN. — Pau, 1884, Brochure grand in-8 de 25 pages d'impression. : A remarquable type of Mollusks, by Wizziam H. Dar. — New-York, 1884. Brochure grand in-8 de 2 pages d’impres- sion. (Extr. du vol. IV, n° 76, p. 50 du numéro de juillet 1884 du journal « Science. ») Contributions à la Faune malacologique française. — VIII. — Description de quelques Anodontes nouveaux pour la Faune française, par ARnouzp Locarp. — Lyon, 1884. Brochure format raisin de 44 pages d'impression, — IX. — Monographie des Helix du groupe de l'Helix fasciata, Poiret, par ARNOULD LocARD. — Lyon, 1885. Brochure format raisin de 55 pages d'impression, avee un tableau synoptique. Table des Matières CONTENUES DANS CETTE LIVRAISON. Catalogue des espèces du genre Leucoptychia . . . Coquilles terrestres et fluviatiles de l'Afrique équi- Rectification de nomenclature (2 article). .:. . . Description du nouveau genre Heudeïa: . ! . . . . . Description d’une nouvelle espèce de :Pecten ,du canal(deySuez:e er elier tete et else PS Description de coquilles fossiles du Bassin Parisien. BIDIOPTADRIC. EME Me Hole te A Te EN Sete lee NÉCrOIOPIP Eee SIENS PER Te AUS LORS Pages TCB UOSSE MSA ET D À. MoRELET. 1. : . | 20 Pi Fischer: UN 22033 M. HeubEN TOR 49 H CROSÉ ISA 43 BE re MASSRE ét 0e 46 L'AMoRLER! 1 218 48 H: GROSSE. 2 RE 53 H. Crosse et P. Fis- CHER à Le Ne PPT EAN 79 Le Journal paraît par trimestre et forme 1 volume par an. PRIX DE L’ABONNEMENT {PAYABLE D'AVANCE) : Pour Paris etpourles départements (reçu franco). . . 16 fr. Pour l'étranger (Union postale) Pourles pays hors de l’Union postale id. AK US id. RAR S’adresser, pour l'abonnement, payable d'avance, et pour les com- munications scientifiques , à M.H. CRosse, directeur du Journal, rue Tronchet, 25,à Paris, chez qui on trouvera aussiles volumes précé- demment publiés du Journal de Conchyliologie. (Ecrire franco.) Il estrendu compte des ouvrages de Conchyliologie et de Paléonto- logie dout deux exemplaires sont adressés au bureau du Journal]. AS] PARIS. — IMPRIMERIE DE J. TREMBLAY, RUE DE L'ÉPERON, 9. —1885. M® V° TREMBLAY, NÉE BOUCHARD-HUZARD, SUCCESSEUR. | WE 3: Série. — L'ome XXVW, — No 2, JOURNAL DE CONCHYLIOLOGIE COMPRENANT L'ÉTUDE DES ' MOLLUSQUES VIVANTS ET FOSSILES, Publié sous la diréction de H. CROSSE et P. FISCHER. A PARIS, CHEZ H. CROSSE, RUE TRONCHET, 95. Dépôt à Lonüres, chez MM. WiLctams et NorGATz, 4, Henrietta Street, Covent-Garden. —. à Édimbourg, chez MM. WiLziams et NonGaTe, 20, South Frederick Street. 1888 ———————————_——_——] RER enr LE ACHAT ET VENTE DE COQUILLES. M. Robert NEUMaAnNN, naluraliste, a l’honneur d'informer : MM. les amateurs qu’il tient lonjours à leur disposition, à des prix modérés, des Colléctiôns he de Coquilles. 1l achète également des collections entières, provenant des amateurs qui désirent s’en défaire ou recueillies par des naturalistes-voyageurs. Pour les offres ou les demandes, on est prié de vouloir bien s'adresser à M. RePFTE Neumenx, naturaliste, à Eriurt ne LE IRL RE: INDEX GÉNÉRAL ET NISTÉMATIQUE DES MATIÈRES Contenues dans les vingt premiers volumes DU JOURNAL DE CONCHYLIOLOGIE 1850-1872 Un volume in-8° de 208 pages d’impréssion, comprenant la table des articles contenus dans les volumes I à XX, et la table, par ordre alphabétique, des Familles, Genres, Sous-Genres et Espèces de Mollusques,décrits ou cités dans ces volumes, EN VENTE ACTUELLEMENT AU BUREAU DÜ JOURNAL, RUE TRONCHET, 25. Prix : 8 francs. OUVRAGES NOUVEAUX Missionscientifique au Mexique et dans l'Amérique centrale, ouvrage publié par les soins du Ministre de l’instruc- tion publique.—Recherches zoologiques publiées sous la direction de M. Mizne-Epwanps, membrede l’Institut. 7e partie. —Étude sur les Mollusquesterrestres etfluviatiles, par MM. P. Fischer ét H. Cnosse. Paris) Imprimerie Nationale. MDCCCLXXX. Le premier volume (102 pages d'impression et 31 planches noires tel coloriées) ‘est terminé. La huitième livraison, qui forme le commencement du second volume, est actuellement ex vente ; la neuvième est sous presse el paratlra prochainement. JOURNAL DE CONCHYLIOLOGIE. 1er Avril 1885. De la récolte des Mollusques dans la région Cel- tique (particulièrement dans la rade de Brest) et des saisons les plus favorables pour leur re- cherche, Par LE D' F. DANIEL. Il arrive, bien souvent, que des naturalistes ou des voyageurs en villégiature sont déçus dans leurs espé- rances, lorsqu'ils visitent nos côtes, où ils comptent ren- contrer, sur les grèves et sur les plages sablonneuses, les mollusques ou les coquilles laissées par le reflux des marées. S'ils n'arrivent pas, après une tempête, dont les vents ont favorisé le rejet à la côte des productions de la faune et de la flore sous-marines, à peine trouvent-ils quelques rares individus abandonnés par le flot : ce sont, le plus souvent, des débris des coquilles, qui peuvent à peine servir à constater la présence des espèces dans les localités visitées. La récolte sérieuse des Mollusques ne peut se faire qu’au moyen de la drague, des filets, des casiers ou autres 6 — 892 — engins de pêche; mais il est rare qu’on ait à sa disposi- tion ces moyens qui nécessitent des canots, des marins, et qui deviennent très dispendieux, par suite des exi- gences de nos matelots et de nos pêcheurs, qui redoutent d'admettre, dans leurs travaux, des étrangers dont ils se méfent et auxquels ils ne veulent point faire connaître les localités, les bancs et les endroits favorables où ils récoltent leurs poissons et leurs coquillages: puis, sou- vent, l'Administration préposée aux pêches ne délivre qu'avec diificulté des permissions de draguer, ou même ne les délivre pas du tout, Je ne m'occuperai point, dans cet article, du dragage, qui peut être pratiqué en toute saison, mais seulement de ce que, en langage de pècherie, on nomme la pêche à pied. Or, il n’est pas indifférent de choisir les époques pour pratiquer cette pêche. A part les espèces litiorales que l’on rencontre à toutes marées, soit qu'elles habitent les roches et les fucus qui s’y attachent (comme les Troques, Turbos, Lit- torines, Patelles, Arches, Hinnites, etc.), soit qu’elles s’enfoncent dans les sables et la vase, comme les Myes, Lutraires, Solens, Vénus, Mactres, etc., les autres espèces voyagent et disparaissent de la côte, dès que les chaleurs commencent à se faire sentir. Elles ne pourraient, en effet, résister à l’influence des rayons solaires, qui échauf- fent les petites flaques d’eau que laissent entre elles les roches et y feraient périr les Mollusques, en même temps que les Algues, qui souvent, en quelques heures, sont décolorées et détruites. Seules, les espèces à test solide peuvent résister, et encore c’est en se cachant sous les fucus, pour se soustraire aux rayons du soleil : à l’époque de la coupe des goëmons, vers la fin d'avril, beaucoup de ces Mollusques périssent, lorsqu’on leur a enlevé leur abri naturel. SE 0e C'est donc depuis la fin de l'automne jusqu’au com- mencement de mai qu’il faut se rendre sur la côte, aux marées des syzygies d'équinoxe. Les Mollusques des sables s’enfoncent alors moins profondément, les Mollusques phytophages reviennent, au printemps, du fond vers le bord, pour dévorer les jeunes Algues dont ils se nour- rissent et qui croissent en hiver; puis, c’est aussi sur les bords du rivage que beaucoup de Mollusques (Acera, Bulla, Aplysia, Pleurobranchus, Buccinum, Triton) viennent pondre leurs œufs, qu'ils fixent, soit dans le sable, soit à la base des Zostères, ou bien aux pierres ou aux Corps sous-marins. Du mois de décembre au mois d'avril, on peut, si les courants et les vents ont porté à _ Ja côte, récolter bon nombre de ces espèces. Dans la rade de Brest, le banc de St-Marc, à la naissance de la région des Zostères, est souvent parsemé d’Acera, de Bulles et d’Aplysies, qui viennent y déposer leurs œufs. C’est sur- tout en janvier que nous en avons récolté le plus. Sur les sables de Lanninon et de l’anse du Poulmic, sur les plages de Morgat, c’est le Pleurobranchus membranaceus que l’on rencontre; mais, pour cette belle espèce, que l’on pourrait accuser d’être capricieuse, il faut souvent attendre plusieurs années, avant de la rencontrer, de nouveau, dans la même localité : elle nage entre deux eaux, et ce sont les courants ou les tempêtes qui l’amè- nent ; quelquefois aussi, elle est ramenée dans les filets des pêcheurs. On la trouve aussi dans les déchets de drague, notamment au petit port de refuge de Postrein : c’est au milieu de ces déchets, abandonnés par les pè- cheurs, que l’on rencontre, au milieu d'Oursins, d’As- téries et de coquilles vides et mortes, des espèces de fond, souvent assez rares (Thracia pubescens, Lyonsia Norwe- | — 84 — gica, Hinnites sinuosus), fixées dans l'intérieur des valves des Pectunculus, des Pecten et des Cardium. Les Aply- sies sont souvent aussi ramenées et rejetées par les dra- gueurs, qui jettent également au rebut les petits Cépha- lopodes et quantité de Mollusques nus. Sur les sables, surtout au commencement du prin- temps, à la naissance des bancs de Zostères, on voit ramper des Scalaires : elles y tracent un léger sillon, qui se termine par une petite butte, où s'enfonce le Mol- lusque, dont on ne voit saillir au dehors que l'extrémité de la coquille: c'est à Lanninon, surtout au Moulin-Blanc, qu'on en rencontre le plus. En les recueillant, on trouve aussi des Natices (Natica Alderi), puis, à Sainte-Barbe, jusqu’à Canfront, le Pandora inæquivalvis, le Denta- lium novemcostatum; à Morgat, le Dentalium striatum. En passant sur les Zostères encore immergés, au moment de la marée descendante, un filet à main à mailles très fines ou en canevas, on récolte nombre de petites espèces (Trochus, Rissoa) qui s’y fixent, ainsi qu'aux Algues; mais, si l'on veut en trouver en grande quantité, il faut, à marée basse, sur les rochers qui sont rarement décou- verts, enlever les Algues, telles que les Floridæ, les Chon- drus, surtout celles qui sont les plus touffues, puis, ou les secouer au-dessus d’un mouchoir, ou mieux encore, si cela se peut, les laver dans un vase que l'on a apporté. Les Mollusques s’en détachent et tombent au fond : il n’y a plus qu’à les sortir de l’eau et à les trier. Les Lacuna, Littorina, Rissoa, Phasianella, Triforis, Cerithium, etc., sont aussi trouvés en abondance, surtout dans les mois les moins chauds de l’année. On trouve moins de Mol- lusques sur les Zostères, à la marée montante, parce qu'étant à découvert, pendant quelques heures, ils se — 95 — laissent tomber de la plante, pour éviter les rayonssolaires, et quelquefois se cachent sous les pierres et dans la vase. D’autres petites espèces se cachent aussi et vivent à la base des pelites Algues et des Corallines. Il faut alors râcler la roche où celles-ci sont fixées et où se trouvent souvent des Ascidies. On les examine chez soi, en opé- rant le lavage ou la dessiccation de la masse qu’on a enlevée. C’est ainsi que se récolte le Skenea planorbis. Une des pêches les plus fructueuses que l'on puisse faire, et qui n’exige pas trop de peine, consiste à suivre, aux marées d’équinoxe, les pêcheurs amateurs d’ormeaux (Haliotides) et ceux qui recherchent les Crustacés et les Poissons qui se logent sous les grosses pierres, comme les Mollusques. On perdrait beaucoup de temps et on se fatiguerait inutilement en retournant ces blocs, le plus souvent plongés à moitié dans l’eau : l’ouvrage se trouve tout fait par les pêcheurs, et l’on peut ainsi visiter, en peu de temps, une surface relalivement grande, mise à découvert par eux. On trouve ainsi non seulement des Haliotides de toute taille, depuis 3 millimètres jusqu’à 10 et 12 centimètres de diamètre, des Fissurelles, des Patelles, des Lottia, des Emarginules, et surtout la petite espèce de Pleurobranche, pour laquelle Blainville a pro- posé le genre Berthella, et qui est, le plus souvent, d'un jaune ambré, mais, quelquefois aussi, (out à fait blanche. C’est comme cela que le genre Galcomma a été trouvé, sous les pierres, par M. Hesse. A ces pierres retournées, se fixe le Laminaria bulbosa, dans le pied duquel s'éta- blit, en s’y creusant une loge, le Lottia pellucida ; dans la voûte que forme le bulbe attaché à la pierre, se ren- contrent les Kellia, les Cardium roseum, et une foule de petites espèces, univalves ou bivalves, généralement rares (Chemnitzia, Odostomia, etc.). Sur ces bulbes eee et sur les pierres où ils se fixent, s’attachent aussi des Ascidies, que l’on trouve également sur les corps sous- marins : dans la substance de ces animaux, on récolte en abondance le Modiola discors, qui y est logé comme les Mollusques perforants le sont dans les roches. Quand on ne peut profiter des grandes marées pour voir les Laminaires à découvert, on peut se rendre, en canot, dans la région qu’elles occupent et les soulever, en sai- sissant le pied, à la base de la fronde. Ce pied ayant sou- vent deux mètres de longueur, si la pierre à Jaquelle l'Algue est fixée n’est point trop pesante, on peut ainsi examiner toute la plante; sinon, au moyen d'une serpette ou d’une petile faucille, fixée à un long bâton, on coupe le pied le plus près de ia bulbe : l'Algue détachée flotte, et on récolte les coquilles qui y sont fixées. Le Laminaria digilata, qui occupe la mer ouverte et dont le pied est rond, très dur et semblable, d'apparence, à un nerf de bœuf, est aussi habité par des coquilles et, notamment, par le Lottia cornes, qui se loge aussi dans le pied. Ces Mollusques, à l’état jeune et sor- tant de l’œuf, se rencontrent sur les Algues du genre Halymænia (H. ciliaris), leur organisation délicate ne leur permettant pas de se nourrir des Laminaires : on les trouve dans les creux de rochers où vivent ces Algues ; ils en émaillent la surface : c’est de mai à juin qu’on peut les récolter. Les vases enlevées au moyen du dragage par le cure- môle contiennent souvent des coquilles qui ont vécu, il y a bien des années, peut-être même des siècles, car on en trouve jusqu'à 41 et 12 mètres de profondeur, dans ces vases sablonneuses, accumulées en bancs puissants. Ces coquilles sont à l’état subfossile : ce sont, parmi les univalves, des Trochus, des Cerithium; parmi les UE D bivalves, des Nucula, des Lucina radula, des Lutraria hians, etc. Mortes sur place et étouffées pour l’accumu- lation des vases, les valves de ces dernières sont restées en place, réunies, et elles sont encore recouvertes d’épi- derme. Il est extrêmement rare que l’on puisse trouver ces espèces à l’état vivant, car elles semblent avoir dis- paru des localités où elles abondaient autrefois. On n’en drague plus guère de vivantes que dans le nouveau chenal ou sur les nouveaux bancs coquilliers : encore y sont- elles rares. Les bivalves qui habitent les sables s’y enfon- cent profondément, aussitôt qu’on s'approche de leur habitation, révélée, soit par un trou rond ou ovale, sui- vant l'espèce, et souvent aussi par un petit jet d'eau, produit lorsque le Mollusque s'enfonce dans sa loge. Pour les Lutraires et les Myes, c’est en employant la pioche ou la bèche qu’on s’en empare. Pour les Solen, le même procédé convient également, mais, le plus souvent, il suffit d'introduire du gros sel dans le trou béant; on y jette un peu d’eau : le Mollusque irrité cherche à s’en débarrasser et vient, en repoussant le liquide salé, jus- qu’à la surface du sol, quélquefois même il abandonne sa loge et on peut alors le saisir. Les pêcheurs emploient aussi très souvent, pour capturer les Solen, un fil de fer recourbé en crochet, avec lequel ils ramènent le Mol- lusque qu'ils ont traversé, le crochet sengageant sous le bord de la coquille. Les roches schisteuses sont souvent habitées par des Pholades : on les trouve à Canfront, au Fret, à l'entrée de la rivière de Daoulas, au niveau des marées basses. C'est au moyen du ciseau, de la pioche ou de la pince qu’on peut se les procurer. Bien souvent, après les grandes chaleurs de l'été, nombre de Mollusques, surtout parmi les bivalves, sortent Leo de leurs loges, à marée basse, et, s’ils n’ont pu se creu- ser une nouvelle demeure avant la marée montante, ils sont, ou tués par l’action des rayons solaires, ou surpris par le flux, qui les rejette plus haut sur les sables et les roule ainsi, mèlés aux Algues flottantes, jusqu’à la limite de la marée montante. Le même phénomène se produit pour les coquilles enlevées du fond, au moment des grandes tempêtes. C'est surtout vers le commencement de septembre que, sur les plages sablonneuses, on trouve, sur les bords, les coquilles ramenées par l’action des vagues. C’est généralement en longues bandes ondulées qu’elles sont disposées, mêlées aux débris d’Algues lais- sés par la mer, surtout dans les criques ou les baies. On trouve alors des espèces qu’on aurait beaucoup de peine à découvrir en fouillant le sable, à marée basse. Dans les baies de Morgat et de Dinant, on peut faire de riches récoltes, et c’est dans cette dernière baie que j'ai recueilli en nombre le Pharus legumen, en 1877, époque à laquelle il était à peine connu sur nos côtes. Là aussi se trouvait, rejetée à la côte, la jolie Tornatelle fasciée, que je n’ai jamais rencontrée sur aucune des autres plages des environs de Brest. Les Tellines, les Pandores, les Lu- cines et Bucardes, sont souvent ramenées ainsi, de même que les Mollusques nus, et surtout les coquilles ou osselets des Seiches et des Calmars. \ Sur les rochers abundent des Littorines de très petite taille, particulièrement sur les côtes du côté de la mer ouverte. Lorsque la mer a laissé ces rochers à sec, on les voit parsemant la roche ou entremêlées au milieu des pelites Balanes. Si l’on veut les récolter abondamment et sans perdre un temps précieux à les prendre isolément, le mieux est d'étendre, au bas de la roche, un mouchoir, et de se servir d’une brosse un peu rude ou d’un petit PT des balai en chiendent, que l’on passe sur la roche : les Lit- torines, Poronies et autres petites coquilles sont vite détachées et tombent sur le récipient qu’on leur a pré- paré. En dehors des lieux de pèche pour les Mollusques, on peut encore se procurer bon nombre d’espèces intéres- santes. Je ne parlerai que pour mémoire des espèces comes- tibles, que l’on trouve au marché et qui, quelquefois, sont mélangées à quelques autres qui ont été récoltées ou draguées avec elles. Ainsi les Capulus, les Avicula, les Fissurella, les Odostomia, les Emarginula, etc., se trou- veront souvent dans les paniers qui contiennent les Pecten maximus, P. opercularis. Quelquefois, mais rarement, on trouvera avec eux des Pinna, des Tritons, des individus de la Bulle oublie. Les Céphalopodes de grande taille (Loligo, Sepia) sont aussi rapportés par les pêcheurs. On trouvera quelquefois, surtout au printemps, les petits Céphalopodes au milieu de Poissons presque semblables aux Éperlans, qui sont connus, à Brest, sous le nom de « Petits-prètres. » Les Sepiola Rondeleti et les petits Calmars sont souvent ainsi ramenés dans les filets avec ces poissons. Sur les quais de nos ports, souvent dans les terrains du haut de la plage, on pourra avec avantage visiter les en- grais marins dragués, surtout par les pêcheurs et les marins côtiers. Les tas de goëémon rouge, les tas de maërl, sorte d’Algue encroûlée de calcaire, ressemblant à du Corail verdâtre, sont remplis d'animaux marins (Bucci- num, Pecten, Fissurella, Haliotis, Aplysia, etc.). Il arrive quelquefois que, dans l’intérieur des terres, en plein champ, lorsque ces produits sont étalés pour amender les terres, on peut encore récolter des espèces assez bonnes. & Cr Of J'en dirai autant des sables coquilliers dragués, soit au Minhou, à l'entrée de la rade de Brest, soit à l’'embou- chure de la rivière de Morlaix; ces derniers surtout, dé- posés en tas sur les quais de cette ville, sont remplis d'espèces fort jolies et quelquefois assez rares. Après la coupe des goëmons, on les ramène à terre et on les met en las pour en faire du fumier : il faut visiter avec soin les endroits où ils ont été déposés. On y trouvera nombre d'espèces de coquilles univalves (Lacuna, Liltorina, Tro- chus, etc.). Autour des habitations, on rencontre souvent des amas de coquilles qui ont servi, soit à la nourriture des habi- tants, soit à la nourriture des animaux. C'est ainsi que l’on trouvera les plus belles Patelles et les Haliotides : 1l ne faut que se baisser pour les choisir. Disons, en terminant, que lout ce qui a flotté sur là mer (casiers à Homards, boutes, radeaux, etc.) doit être visité avec soin, et que chaque fois que l’on trouvera une épave quelconque, on devra regarder si elle ne contient pas, à l’intérieur, des Mollusques perforants (Tarets, Xylo- phages, etc.). Quand des ancres, des chaines, des débris de navires seront retirés du fond de la mer, on sera presque certain d'y trouver des espèces des plus inté- ressantes, el qui souvent ne sont pas rapportées par la drague. z La visite des estomacs des Poissons pourra quelquefois fournir aussi de bonnes espèces. Le Poisson appelé « Vieille » dévore les Lottia; les Donzelles (Aiguillette) procurent quelquefois des Mollusques pélagiens; les Morues vont jusqu’à avaler des Buccins énormes et mème des Oursins. Puisque nous parlons d'Oursins, disons que, souvent, sur ceux-ci, on peut trouver, en les examinant, des pe- a QE 2e tites coquilles (Stilifer, Montacuta) qui se tiennent près de l’'onverture anale de ces Echinodermes. Enfin, sur les Astéries, sur les Crustacés et notamment sur les Langous- tes, on peut récolter des coquilles qui s’y attachent ou se logent entre les aspérités de leur carapace. On doit aussi visiter avec soin les Algues flottantes qui sont rejetées à la côte, car il peut s’y trouver quelques coquilles pélagiennes. Des Turritelles toutes vivantes sont souvent enlevées du fond par l’Algue appelée corda-filum, qui avait poussé et qui s'était développée sur ces coquilles. Les localités et les plages à explorer qui fourniront une ample récolte sont les suivantes : tout le pourtour de la rade de Brest, surtout la côte nord-ouest, à partir de Kerhuon jusqu’à l’entrée du goulet, mais particulière- ment les environs du port, sous les fortifications mêmes de Brest, sous le château, à Postrein et à l’ancien poly- gone; à Lanninon ; les nouvelles jetées du port de com- merce; les jetées de Saint-Marc, dites de Tristchler; le banc de Saint-Marc et du Moulin-Blanc; les anses du même nom et Sainte-Barbe; les roches qui bordent le goulet au nord-ouest, sur la côte sud ; le banc de Saint- Jean; la côte de Plougastel ; l’anse de Poulmic ; le Fret; la côte de l’[le-Longue qui regarde Quelern, en allant vers Châteaulin; les environs de Landévennec ; l'entrée de la rivière du Faou. En dehors de la rade : Camaret; la baie du Toulinguet, la baie de Dinant ; les grèves de Morgat et de Crozon, qui font partie de la baie de Douarnenez; l’île Laber ; la lieue de Grèves ; puis, en allant vers Quimper, la baie d’Au- dierne ; l'ile Tudy. En allant vers la Manche : Laber ; Ildut : Paimpol ; Ar- genton ; l'anse de Goulven ; Plouescat et l’île Vierge, près « 2 08 de Laber Varch; plus loin, Roscof, l’île de Baty et l’en- trée de la rivière de Morlaix. Il n’est peut-être pas sans intérêt d'indiquer ici les noms vulgaires que les habitants et les pêcheurs, ainsi que les enfants qui courent les plages, donnent aux différents Mollusques qu'ils récoltent habituellement. On peut ainsi connaître plus facilement l'habitat de ces Mol- lusques, et même en faire chercher par les pêcheurs et les enfants. Voici les plus usités : Pholade — Bonne-sœur religieuse. Taret — Tarière, Perce-bois. Solen — Pied de couteau. Lutraire — Pied de sabot. Venus verrucosa — Preire. Tapes de diverses espèces — Palourde. Bucardes — Coques. Pecten maximus — Coquille de Saint-Jacques. Pecten varius — Pétoncle. Pecten opercularis — Pétoncle. Littorina littoralis — Vignon, Bigorne. Trochus magus — Bigorne de chien. Buccin ondé — La grande Bigorne. Patelle — Brenique. Haliotide — Ormeau. Pinna — Jambonneau. Seiche — Morgatte. Loligo — Encornet. Poulpe — Chat de mer, Pieuvre. Aplysie — Lièvre de mer, ou Vache de mer. , F. D. LE us Note sur la Parmacelle trouvée près de Malaga (Espagne), Par LE D' J. G. HipALGo. En 1853, M. Rossmaessler a recueilli une coquille de Parmacella entre Malaga et Velez-Malaga. Cette coquille, figurée par M. Kobelt, dans la continuation de l'ouvrage de Rossmäessler (fig. 1518), a été classée par lui comme appartenant au Parmacella Deshayesi, Moquin-Tandon, qui habite le nord de l’Afrique. M. Crosse (Journ. Conchyl., 1880, pag. 541), dans le Mémoire qu’il a publié sur les Parmacelles, à l’occasion des deux exemplaires vivants de l’Estramadure (Espagne), que je lui avais envoyés, est d'avis que la Parmacelle de Malaga doit être bien plutôt le P. Valenciennesi, Webb et van Beneden, que le P. Deshayesi, attendu que la pre- mière de ces espèces est assez répandue dans la partie méridionale de l’ Espagne. Aujourd'hui, je puis assurer que l'opinion de M. Crosse est très exacte. Mon ami, M. Prieto Caules, a trouvé une es- pèce de Parmacelle vivante, exactement dans la même lo- calité que M. Rossmaessler, c’est-à-dire, à moitié chemin, entre Malaga et Velez-Malaga, près de la route. Elle est abondante sous les pierres, dans le lieu nommé « Punta de los Cantales. » L'examen que j'ai fait des quatre individus vivants, envoyés par lui, m’a démontré qu'ils se rappor- taient exactement aux figures données dans le Journal de Conchyliologie (1880, pl. IX), et faites, d’après nature, sur des exemplaires provenant de l’Estramadure (Espagne). Seulement, ils sont un peu plus grands et les fascies bru- uâtres de leur partie postérieure sont plus prononcés, ER, VAS comme dans la figure de Morelet (Moll. du Portugal). La longueur d’un individu bien développé atteint 125 milli= mètres, pendant la marche. La coquille est aussi plus grande (le terrain est calcaire), et elle se rapporte mieux avec la figure 4518 de Kobelt, qu'avec la figure 1517, représentant le Parmacella Deshayesi. En conséquence, je considère la Parmacelle de Malaga comme étant le Parmacella Valenciennesi, Webb et Van Beneden, puis- que les individus vivants, recueillis dans cette localité, ne se rapportent pas avec la figure 2 (pl. V) des Spicilèges de M. Bourguignat, représentant le Parmacella Deshayesi du nord de l'Afrique. Je ferai observer aussi que M. Pon- sonby signale le Parmacella Valenciennesi comme trouvé à Gibraltar, localité située à peu de distance de Malaga. En même temps que cette nolice, j’envoie à M. Crosse un des individus recueillis vivants pour qu'il puisse l’exa- miner. J. G. H. Note additionnelle sur le Parmacella Valen- ciennesi, Webb et Van Beneden, Par H. CROSSE. La Parmacelle de Malaga, qui vient de donner lieu à l'intéressante communication de M. le D' Hidalgo et dont notre savant confrère et ami a bien voulu nous envoyer un exemplaire, nous est arrivée vivante et en bon état. C'est bien le Parmacella Valenciennesi, Webb et Van Beneden. L'animal, placé sur des feuilles de salade mouillées, a mangé et, quelques heures après, il a commencé à ER pondre. En un peu plus de vingt-quatre heures, il a pondu cinquante-six œufs, exactement semblables à ceux qui ont été figurés précédemment dans notre Recueil (1), sauf en ce qu'ils étaient peut-être un peu moins arrondis, aux extrémités. L'orifice génital était élargi et gonflé, pen- dant la ponte, qui s’opérait lentement, mais régulière- ment. Le temps nécessaire à la sortie de chaque œuf était d'environ 8 à 10 minutes, depuis son apparition à l'entrée de l’orifice jusqu’à son expulsion définitive. Au bout de quelques minutes, chaque œuf pondu adhérait assez fortement à l’objet sur lequel il avait été déposé (feuille de salade, papier, autres œufs, etc.). Le Mol- Jusque, fatigué sans doute, à la suite de la double épreuve du voyage et de la ponte, est mort, deux jours après cette dernière opération. Nous avons constaté, de nouveau, que les Parmacelles étaient des animaux nocturnes. Le Mollusque, que, dans l'intérêt de nos observations sur ses habitudes, nous avions laissé libre, dans une boîte ouverte, ne bougeait point, pendant le jour, et se dissimulait dans la partie concave d’une feuille de salade, à laquelle il restait fixé par son disque locomoteur. La nuit, au contraire, il voya- geait beaucoup et on pouvait suivre facilement la direc- tion et la longueur de ses excursions (2 ou 3 mètres), à la trace de mucus desséché et brillant qu'il laissait der- rière lui. Ainsi que M. le D' Hidalgo, nous avons remarqué que la coquille des Parmacelles de Malaga était un peu plus grande et plus développée que celles que nous avions reçues précédemment et qui provenaient de l’Estrama- dure. Nous avons tout lieu de croire, comme lui, que 4) ourn. Conchyl., vol. XXVILL, pl. IX, fig. 3, 1880, PL: cette légère différence provient de la nature calcaire du terrain sur lequel vivent les Parmacelles de Malaga. H. Ç. Premier Supplément à la Faune Malacologique terrestre, fluviatile et marine des environs de Brest (Finistère), PAR LE D' F. DANIEL (1). 440. KezcrA Mac-Anprewi, Fischer. Hab. Trouvée fixée par un byssus, sous les pierres enfoncées dans le sable, à Morgat et à Landévennec (Bavay). 441. AZECA TRIDENS, Pulteney. Hab. Douarnenez (Bavay). 442. LiTTORINA COERULESCENS, Linné. Hab. Morgat. F. D. Nouvelles Observations sur l’Aeirsa subdeeus- sata, Cantraine, Sp., Par E. DE Boury. Récemment (2), M. Jeffreys a bien voulu donner une Note sur le dernier article que j'ai publié snr les Scala- (1) Voir Journ. de Conchyl., vol. XXXI, p. 391, 1883. (2) Journ. de Conchyl., 1884, vol. XXXII, n° 4, p. 403. No riidæ (4). Il s’agit d’une espèce dont la classification a été, jusqu’ici, assez discutée. M. Jeffreys relève le passage dans lequel je disais que, seul avec M. de Monterosato, éminent malacologiste anglais avait classé le Scalaria subdecuscata, Cantraine, parmi les Acirsa, et il se de- mande à quelle source j'ai pu puiser ce renseignement, relatif à une opinion qu'il ne partage nullement aujour- d’hui. M. de Monterosato, dans un des volumes précé- dents du Journal de Conchyliologie (2), a publié un ar- ticle dans lequel il traite assez longuement de l’Acirsa subdecussata, et commence par ces mots : « M. Jeffreys « rapporte cette espèce au genre Acirsa, à cause de sa « conformation générale... » Tel est le passage qui a donné lieu à l'affirmation que j'ai citée plus haut. M. de Monterosato avait, sans doute, lui-même puisé ce rensei- gnement dans les « Mémoires sur quelques-uns des Mol- « lusques provenant de l’expédition du Valorous », en 1877. Dans son dernier Mémoire {n° 8), sur les Mollus- ques des expéditions du « Lightning» et du « Porcupine », publié dans les « Proceedings of the Zoological Society of London » de 1884 (p. 152), M. Jeffreys place cette co- quille parmi les Scalaria. Cette publication et la mienne ayant été simultanées, je n'ai pas connu assez à temps l'opinion actuelle de M. Jeffreys. Malgré tout le respect que j'ai pour l'autorité du savant naturaliste anglais, il m'est impossible de partager son avis. Le principal motif allégué par lui est que, chez les véritables Acirsa, dont l'A. borealis, Beck, est le type, le sommet est oblus. Ce caractère a-t-il une importance générique aussi grande qu’on pourrait le croire, au pre- mier abord ? Je ne le pense pas. Si, en effet, je prends le (1) Journ. de Conchyl., 1884, vol. XXXII, n° 2, p. 160. (2) Journ. de Conchyl., 1878, vol. XXVI, p. 151. RE EUR genre Scalaria, tel qu'il a été compris, jusqu'ici, par le plus grand nombre des auteurs, et si j'en éloigne les formes douteuses, je trouve des espèces à sommet obtus et mamelonné {Scalaria crispa, Lamarck), des espèces à sommet pointu (S. casla, Adams; S. candidissima, Wein- kauff; S. clathratula, Montagu), et même à sommet ter- miné en alène (S. propinqua, Deshayes; S. varicosa, Deshayes; S. marginostoma, Baudon; S. Iyra, Sowerby). J'étudierai l’importance de ce caractère, dans la Mono- graphie des Scalaires vivantes et fossiles, que je prépare, et dont le premier fascicule paraîtra prochainement. Dans ce travail, je comprendrai le genre Scalaria dans une acception nouvelle, car, après avoir examiné des séries générales et complètes, il me paraît utile d'y créer plu sieurs coupes génériques qui l’élèveront à la hauteur d'une famille, ou, si on le préfère, d’une sous-famille. Il est possible que, dans cette étude, la valeur des caractères du sommet puisse devenir plus grande que je ne le suppose encore actuellement. Qu'en résulterait-il alors ? C’est que l’Acirsa subdecussata devrait former une coupe spéciale, à laquelle il faudrait, sans doute, rattacher les espèces fos- siles du bassin de Paris. Un caractère plus important, ce me semble, n’empèche pas M. Jeffreys de placer l'A. subdecussata parmi les Sca- laria. Dans ce dernier genre, en effet, lorsqu'il est pris dans son véritable sens, l’ouverture est toujours entière. Au contraire, dans l’A. subdecussata, comme dans l’A. borealis, elle ne l’est nullement. La forme générale, celle de l'ouverture et l’ornementation rapprochent, au con- traire, beaucoup ces deux espèces. Jusqu’ici, je ne possède pas encore de matériaux suffisants pour me permettre de séparer le Scalaria subdecussata des véritables Acirsa. J'ajouterai un mot, au sujet de l’Acirsa prælonga, Jef- 00 freys, figuré dans la publication citée plus haut (« Light- ning and Porcupine Expeditions »). Cette espèce ne me paraît nullement devoir faire partie du genre Acirsa, dont elle diffère par son système d’ornementation et par la présence d’an véritable disque. Elle me semble, au contraire, rentrer dans le groupe des Acrilla, qui com- prend, entre beaucoup d’autres espèces : S. acuminata, Sowerby ; S. decussata, Lamarck (nec Reeve, nec Kiener); S. angusta, Deshayes. E. DE B. Description d’une nouvelle espèce de Dendropupa, du terrain permien de Saône-et-Loire, Par P. FiscHER. Les couches fossilifères du terrain permien de Saône- et-Loire, qui, depuis quelques années, ont fourni d’admi- rables spécimens de Reptiles, de Batraciens, de Poissons, de Crustacés et de Plantes, paraissaient dépourvues de Mollusques terrestres, ainsi que les formations continen- tales du même âge, en Europe. Cette lacune vient d’être comblée. Dans une couche marneuse à végétaux (Walchia, Odontopteris, Callipteris), de Chambois, près Autun, M. B. Renault a trouvé une empreinte de coquille qu’il m'a communiquée, et dont l'examen m'a donné la preuve de l’existence, à cette épo- que, d’un Mollusque de la famille des Pupidæ, qui compte déjà un certain nombre de représentants dans les terrains paléozoiques d'Amérique. J’ai rapporté cette forme au genre Dendropupa, créé par R. Owen pour la coquille terrestre la plus commune du terrain houiller de la Nouvelle-Écosse. — 100 — Denpropupa WaLcHraruM, Fischer, fig. 1 (dans le texte). Testa imperforata, elongata, cylindro-conica, apice acuta; anfractus T convexiusculi, costulis radiantibus densis, prominentibus, parum obliquis, in anfractu ul- limo submuticis ornati; anfractus ultimus dimidium testæ non altingens; sutura impressa; apertura..……. (non integra). — Longit. 19; lat. &k mill. Coquille imperforée, allongée, cylindro-conique, à som- met assez aigu; tours de spire au nombre de 7 et un peu convexes, ornés de costula- tions rayonnantes assez fortes, serrées, sail- lantes, légèrement obliques, paraissant moins prononcées sur le dernier tour ; ce- lui-ci n’atteint pas la moitié de la longueur Fig. 1. totale; suture bien marquée; l’ouverture Dendropupa Ù . 4 pro SA EE À est visible qu’en partie. — Longueur 192, Fischer. largeur 4 millimètres (Collection paléon- Grossi ? fois. {ologique du Muséum). Habitat. Permien moyen de Chambois (Saône-et- Loire). Les dimensions de cette espèce dépassent un peu celles du Dendropupa vetusta, Dawson, fossile de la Nouvelle- Écosse ; la forme est différente ; les tours de spire sont moins nombreux (7 au lieu de 9) et moins courts; les costulations paraissent plus saillantes. L'ouverture, quoi- que très incomplète, n’est pas contractée et a dû être pri- vée de dents ou de plis. Mais ces caractères n’ont qu’une valeur spécifique, et la forme du Permien ne peut être rapprochée que des Dendropupa, remarquables par leur apparence de Buli- — 101 — miouns et leurs affinités avec une espèce vivante de l’Amé- rique du Nord : Pupa fallax, Say, type du genre Leuco- chila, Albers, et intercalée, d’autre part, dans le genre Pupoides, Pfeiffer. L'existence bien constatée d’un Mollusque pulmoné terrestre dans le Permien de Saône-et-Loire nous permet d'espérer qu'on exhumera bientôt une série de ces ani- maux dans cette formation fossilifère et même dans le terrain houiller d'Europe, où ils sont inconnus. En Amérique, depuis 14855, on a signalé successive- ment six espèces de Gastropodes à respiration aérienne, dans le Houiller, et une espèce dans une formation con- tinentalé du Dévonien. Les Mollusques terrestres du Silu- rien n’ont pas été décrits, mais rien ne s'oppose théori- quement à leur existence; elle paraît même probable. Les récentes découvertes d’Insectes et d’Arachnides (Scor- pions), dans le Silurien d'Europe, nous ont appris qu’il existait déjà une faune terrestre, à cette époque. La plupart des Mollusques pulmonés du Houiller d’A- mérique étaient logés dans des troncs de Sigillaria et associés à des débris de Reptiles (Dendrerpeton) et de Myriapodes (Xylobius). Ces animaux étaient donc arbori- coles et vivaient dans des forêts où dominaient les Sigilla- ria, Calamites, Lepidophloios et de nombreuses Fougères. Voici la liste de ces Mollusques : 4. DENDROPUPA VETUSTA, Dawson. Lyell et Dawson, Quarterly Journ. of Geol. Soc. Lon- don, vol. IX, p. 60, pl. 1v. 1855. — Dawson, Acadian Geology, p. 160. 14855. — Dawson, Air-breathers of the Coal Period. 1863. — Dawson, Quarterly Journal of Geol. Soc. London, vol. XVI, p. 268-277. 1860. — Dawson, Amer. Journ. Se., vol. XX (3), p. 405. 1880. — 102 — — White, À review of the non marine fossil Mollusca of North America, p. 406, pl. 11, fig. 1-2. 1885. Habitat. Mouiller de Sonth Joggins (Nouvelle-Écosse). Cette espèce est la première coquille terrestre qui ait été connue dans les terrains paléozoïques. Cette circon- stance a donné une certaine célébrité à sa découverte. On a décrit ses œufs dont l’enveloppe était solide, et même la coquille des embryons. Longueur d’une coquille adulte, 10 millimètres. 9. DenpropupA BiGsByi, Dawson. Dawson, American Journ. of Sciences, vol. XX (5), p. 410, fig. 5-6. 1880. — White, loc. cit., p. 406, pl. 11, fig. 9-10. 18853. Habitat. Houiller de South Joggins (Nouvelle-Écosse). Trouvé avec l'espèce précédente, dont il diffère, entre autres caractères, par sa taille beaucoup plus petite. 3. Pupa VERMILLiONENSIS, Bradley. Bradley, American Journ. of Sciences, vol. IV (5), p. 87-88. 1872. — Bradley, Report of geol. survey of Iinois, vol. IV, p. 254. — Dawson, American Journ. of Sciences, vol. XX (5), p. 410, fig. 8-9. 1880. — White, loc. cit., p. 456, pl. n, fig. 13-14. 1885. Habitat. Houiller de l'Indiana. Cette espèce est de petite taille; l'ouverture est dentée. 4. AnTaRACOPuPA O10ENsis, Whitfeld. Whitfield, American Journ. of Sciences, vol. XX (3), p. 126. 1880. — White, loc. cit., p. 456, pl. 11, fig. 5-8. 1883. — 103 — Habitat. Houiller de Marietta (Ohio). Petite espèce dont l'ouverture est dentée et le labre bien réfléchi. Elle me paraît voisine de quelques Pupa d'Amérique (P. contracta, Say) classés parmi les Leuco- chila, mais la spire est conique, comme celle de quelques Carychium. 5. ZoniTESs priscus, P. P. Carpenter. Carpenter in Dawson, Quart. Journ. of Geol. Soc. London, vol. XXIIL, p. 550-535. 1867. — Dawson, Amer. Journ. of Sciences, vol. XX (3), p. 441, fig. 10- 11. 1880. — White, loc. cit., p. 455, pl. 1, fig. 41-12. 1885. Habitat. Houiller de South Joggins (Nouvelle-Écosse). Cette petite coquille ressemble aux Hyalinia actuels. Carpenter la rapproche des Conulus, qui peuvent être considérés, ainsi que les Hyalinia , comme des sections du genre Zonites. 6. DawsonezLA Meet, Bradley. Bradley, American Journ. of Sciences, vol. IV (5), p. 88, fig. 2. 1872. — Bradley, Report of geol. survey of Illinois, vol. IV, p. 254. — Dawson, American Journ. of Sciences, vol. XX (5), p. 415, fig. 12-13. 1880. — White, loc. cit., p. 455, pl. 11, fig. 5-4. 18835. — Whit- field, American Journ. of Sciences, vol. XX (3), p. 127. 1880. Habitat. Houiller de l’Indiana. Ce Mollusque est remarquable par ses caractères. Con- fondu au début avec un genre de Mollasques marins (Anomphalus), il a été ensuite rapproché à tort, ce me semble, des Hélices dentées de l'Amérique du Nord — 104 — (Triodopsis et Stenotrema); ses affinités avec les Helicina semblent probables, comme l’indiquent la forme de l’ou- verture et la callosité ombilicale (Whitfield). L'opercule n’est pas connu. 7. STROPHITES GRANDÆVA, Dawson. Dawson, American Journ. of Sciences, vol. XX (5), p. 415, fig. 15. 1880. — White, loc. cit., p. 455, pl. #, fig. 1. 1885. Habitat. Fossile des couches végétales de Saint-John (Nouveau-Brunswick). Ces couches sont considérées comme dévoniennes. Empreinte très imparfaite et rapportée à celle d’une coquille du groupe des Pupa. En joignant à ces 7 espèces américaines l’espèce fran- çaise du Permien, on arrive à un total de 8 Mollusques terrestres des formations continentales paléozoïques. Sur ces 8 espèces, 6 appartiennent à la famille des Pupidæ et vivaient sur les arbres, comme la plupart des Pupidæ ac- tuels ; À est rangée dans la famille des Limacidæ et res- semble aux petits Hyalinia actuels ; 4 enfin a l'apparence des Helicina actuels et représenterait les Pulmonés oper- culés de la division des Rhipidoglosses. Par conséquent, les Mollusques pulmonés primaires sont répartis en trois familles et ne diffèrent presque pas des types modernes, tandis que les Gastropodes marins des mers dévoniennes et permo-carbonifériennes montrent une dissemblance re- marquable avec les formes marines actuelles. Ce chiffre de 8 espèces paraît bien faible, en comparai- son du nombre des Reptiles, des Insectes et des Plantes terrestres fossiles déjà connus dans les formations conti- nentales des terrains de transition; et l’on se demande — 105 — quelle est la cause de la rareté des le pulmonés, à cette époque. On ne peut pas dire que le calcaire indispensable aux Pulmonés terrestres à coquille leur ait fait défaut. [I a été constaté au contraire que la coquille des Dendropupa vetusta était aussi solide que celle des coquilles actuelles, et, d’ailleurs, durant la période houillère, les calcaires dé- voniens et carbonifériens étaient déjà soulevés. Peut-être la végétation dominante de cette époque (Fougères et Phanérogames gymnospermes) était -elle peu propice à la multiplication des Mollusques ? Peut-être aussi les continents sans grands reliefs et à vastes plages inondées , transformées en Jagunes, rendaient-ils dif- ficiles les conditions d'existence de ces animaux ? Quoi qu’il en soit, leur rareté est un fait indiscutable et qui doit être un stimulant pour les recherches des paléonto- logistes. Dans la liste qui précède, j'ai omis, à dessein, les fos- siles décrits sous les noms de Microconchus, Palæorbis, Gyromices, etc., qui ont été considérés par quelques au- teurs comme des Mollusques pulmonés. On s'accorde au- jourd’hui pour les identifier avec des tubes d'Annélides, du groupe des Spirorbis, et je renvoie, sur ce sujet, le lec- teur au travail intéressant d’Etheridge (Geol. Magazine, vol. VII). Por — 106 — Description d'espèces du Terrain tertiaire des environs de Paris (suite), Par M. Cossmanx (1). 42. CoRBULA AREOLIFERA (PI. IV, fig. 5). C.testa minuta, pisiformis, globulosa, triangularis, extus concentrice sulcata, vel subtilissime striata, postice bicarinata; umbonibus proeminentibus, tumidulis, oppo- silis; area posiica lævigata, in medio divisa et ad mar- ginem pallealem truncata; in valvula sinistra dens uni- cus et antierior, fossulam præcedens. Petite coquille globuleuse, pisiforme, aussi haute qu’elle est large, rendue triangulaire par la forte saillie des crochets qui sont gonflés et opposés, arrondie du côté antérieur, plus étroite et tronquée transversalement du côté postérieur. La surface extérieure est tantôt ornée de sillons concentriques et réguliers, tantôt seulement de fines stries qui ne deviennent plus visibles et plus pro- fondes que vers le bord palléal, mais qui s’effacent sur les crochets. Ces sillons ou ces stries sont brusquement arrêtés, vers le quart de la longueur de la coquille, du côté postérieur, à une carène limitant une dépression lisse qui correspond à une échancrure de la troncature du contour de la coquille; puis, au delà de cette aire, la surface se relève par une ondulation légèrement anguleuse et mar- quée, en travers, de quelques cicatricules obliques : c’est là la limite de corselet, qui est déprimé, lancéolé et complè- tement lisse. La charnière se compose, sur la valve droite, (4) Voir les n°5 d’avril 1881, d'avril et d'octobre 1882, d'avril 1883 du Journal de Conchyliologie. — 107 — la seule qui nous soit connue, d’une dent antérieure, mince et peu saillante, séparée du bord par un étroit sillon, dominant une petite fosselte destinée à recevoir la dent de l’autre valve. — Hauteur 5°°,5; longueur 6 millimètres. Rapports et différences. — Cette singulière coquille s’é- carte des autres espèces connues dans le bassin de Paris: c'est avec le C. pisum qu’elle aurait, par sa forme, le plus de rapports, si elle ne portait pas cette aire posté- rieure et carénée qui la rapproche du CG, angulata. Localité. — Sapicourt, éocène inférieur, niveau des sables de Cuise; cinq valves droites dans la collection Bezançon. Type figuré grossi 4 fois. 45. CAPSA MEDIUMBONATA (PI. IV, fig. 4). C. testa depressa, lævigala, ovato-transversa , antice attenuata, postice obliquiter truncata et elatior; umboni- bus medianis; lunula lanceolata, circumstriata ; cardine crassiusculo, angusto; valvula dextra cum dente unico, crasso, obliquo, bilobuto, ad nympham producto; val- vula sinistra cum dentibus duobus divergentibus inæ- qualibus; nympha brevissima, crassiuscula, oblusa et triangulari; impressio pallii juæta marginem posita; im- pressio anterioris musculi elongata et radiante costula limitata. Coquille ovale, transverse, déprimée, dont la surface extérieure est lisse, sauf quelques stries irrégulières d’ac- croissement. Le côté antérieur est arrondi, atténué et rétréci, le bord supérieur étant rectiligne et déclive. Le côté postérieur est, au contraire, plus large et oblique- ment tronqué dans la partie supérieure. Les crochets sont situés au milieu de la longueur, très aigus et sail- lants, quoique peu gonflés. — 108 — On distingue en avant une très petite lunule lancéolée, limitée par une strie profonde. Le bord cardinal, étroit et épaissi, porte, sur la valve gauche, deux dents diver- gentes : la dent antérieure est bifide et peu épaisse, la dent postérieure est très mince et presque confondue: avec la nymphe; entre les deux dents est une aire trian- gulaire et aplatie. Sur la valve droite, il n’y à qu'une seule dent saillante, oblique, épaisse et bilobée : le lobe antérieur est relevé; le lobe postérieur, aplati, forme un contrefort qui va horizontalement prendre son point d'appui contre la nymphe. Celle-ci est courte, triangu- laire, épaisse, obtuse à son extrémité. L’impression pal- léaie est très rapprochée du bord; l'impression muscu- laire antérieure est étroite, allongée et limitée par une imperceptible costule rayonnante qui remonte. presque sous le crochet. Quant au sinus et à l’impression posté- rieure, il ne nous a pas été possible de les distinguer. — Longueur 4 millimètres; hauteur 2°",6. Rapports et différences. — Nous comparerons cette espèce à celle du calcaire grossier, le C. minima, Des- hayes, et à celle de l’oligocène, le C. oligocænica, Cos- mann et Lambert. Le C. minima est moins régulièrement ovale, plus équilatéral; il a le crochet encore plus saillant et plus pointu, le côté postérieur moins largement développé, la dent antérieure moins détachée, la dent postérieure non bilobée, la nymphe moins épaisse et plus allongée. Le C. oligocænica est bien plus allongé, inéquilaté- ral, et a le côté antérieur plus étroit, bien plus long que le côté postérieur, la nymphe bien plus aiguë et plus saillante. Localités. — St-Etienne, près Pierrefonds, éocène infé- rieur, étage inférieur des sables de Cuise ; deux valves — 109 — droites, dont l’une est le type figuré grossi 5 fois (coll. Cossmann). Cuise, même niveau; une valve gauche beau- coup plus grande. Type figuré grossi 7 fois (coli. Bezan- çon). 44. Donax ovaLina (PI. IV, fig. 3). D. testa depressa, subovalis, inæquilateralis, antice paulo attenuata, postice subtruncata; latere cardinali curvilineari, haud recto; latere palliali elato; umbonibus aculis, proeminentibus, striis concentricis, subtilissimis, et radiantibus minutissime insculptis, in area posteriore ad marginem subgranulatis. Curdine perangusto, in val- vula sinistra dentibus duobus divergentibus, in deætra dente unico, bilobato, munito; dente laterali obsoleto; nympha brevis, rhomboidea; sinus pallii brevis, elatus. Coquille mince, déprimée, presque ovale; le côté anté- rieur est arrondi et un peu atténué; le côté postérieur, tronqué, décrit néanmoins un arc de cercle assez pro- noncé; les deux extrémités se réunissent, par un con- tour curviligne, au crochet qui est proéminent, pointu, peu gonflé et placé au tiers de la longueur. Le bord pal- léal est élargi, son contour est ovale, quoique un peu sinueux, du côté postérieur. La surface est ornée de fines stries d’accroissement qui présentent une certaine régu- larité; elles sont croisées par de petites stries rayon- nantes, burinées d’une manière excessivement fine dans l'épaisseur du test, et à peine visibles, mème sous un fort grossissement, sur le dos de la coquille. Du côté posté- rieur, les stries concentriques deviennent tout à fait lamelleuses, les stries rayonnantes s’accentuent et décou- pent même, vers les bords, où elles deviennent onduleuses, de petites granulations obsolèles. — 110 — La charnière, posée sur un bord mince et étroit com- porte : sur la valve gauche, deux dents cardinales étroites, divergentes et écartées, une fossette antérieure tout à fait superficielle, pour recevoir la dent latérale; sur la valve droite, une forte dent cardinale, largement et pro- fondément bilobée, et une dent latérale antérieure, qui se dessine timidement sur l'épanouissement du bord. La surface interne porte la trace des stries rayonnantes gravées sur le test extérieur. Les impressions musculaires sont inégales, placées assez bas; le sinus palléal est court, triangulaire, large et obtus à son extrémité. — Largeur 11 millimètres ; longueur 14°°,5. Rapports et différences. — Cette espèce est intermé- diaire entre le D. retusa, Lamarck, et le D. incompleta, Lamarck. Beaucoup plus régulièrement ovale que chacune de ces deux espèces, elle se distingue encore de la première par ses stries rayonnantes, et de la seconde, par sa forme aplatie et par la position de ses crochets. Localités. — Crouy, Nanteuil-le-Haudoin, éocène supé- rieur, sables moyens. Types figurés de chacune de ces localités (collection Bezançon). 45. CARDIUM DIASTICTUM (1) (PI. V, fig. 8). C. testa conveæa, obliqua, inæquiluteralis, antice rotun- data, postice truncata et superne paululum expansa ; um- bonibus tumidulis, acutis, opposilis; costulæ 65, intersti- tiis majores, requlariler et lateraliter granulosæ, ita ut inlerstithia punctata videantur; cardine crasso, uniden- tato; dentibus lateralibus solidis, brevibus, proximis; margine palliali crenulato, Coquille convexe, oblique, inéquilatérale, régulière- (1) AruoTixros, ponctué. — A1 — ment arrondie du côté antérieur, tronquée du côté pos- lérieur ; à partir de l’angle décurrent, qui part du crochet pour aboutir à l'extrémité de cette troncature, il y a une dépression creuse, puis un renflement qui correspond à une expansion du contour supérieur de la coquille. Les crochets sont gonflés, aigus et opposés. La surface est ornée de 60 à 65 petites côtes serrées, un peu plus larges que leurs intervalles, peu saillantes, séparées par de très profonds canaux; ceux-ci sont ponctués avec régularité par la saillie latérale des fines granulations qui ornent les côtes. Vues sous un certain jour, ces poncluations régulières semblent former des séries concentriques produites par des lamelles d’accroissement. La charnière est épaisse et composée d’une seule dent cardinale, saillante et triangulaire. Les dents latérales, très rapprochées du crochet, sont épaisses, courtes et solides; les impressions musculaires sont inégales ; celle du côté postérieur est allongée et piriforme. L’impression palléale est peu écartée du bord qui est finement crénelé. — Longueur 8°°,5; largeur 877,5. Rapports et différences.—[Cette espèce ne peut être con- _ fondue avec aucun des Cardium du groupe de C. obliquum; l’espèce la plus voisine est le C. formosum, Deshayes, qui a presque le même nombre de côtes, mais dont la forme est plus haute, et dont l’ornementation se compose de fines stries transverses, qui remontent sur les côtes sans y laisser trace des granulations qui caractérisent notre espèce; le C. multisquammatum, Deshayes, a les côtes moins nombreuses, plus larges, ornées de lamelles courtes et transverses ; le C. patruelinum, Deshayes, n’a pas la même forme, ses écailles sont triangulaires. Localilé. — Parnes, calcaire grossier ; type figuré grossi 2 fois (collection Bezançon). — 112 — 46. HEemicaRDioM MiTE (PI. IV, fig. 6). H. testa minutissima, perobliqua, subcarinata, antice brevis et rotundata, postice lriangulata; costulis 35-40 radiantibus, subplanis, milibus, haud ornatis ; cardine angusto, dente prominulo, dente laterali postico, elon- gato. Très petite coquille, mince, n'ayant probablement pas encore atteint sa taille et son développement définitifs, mais néanmoins suffisamment caractérisée pour mériter d'être décrite. Sa forme est très oblique; le côté antérieur est court et arrondi; le côté postérieur est presque trian- gulaire, le bord cardinal étant parfaitement rectiligne, tandis que le bord palléal vient former avec lui un angle presque droit. Les crochets sont gonflés et opposés; la surface de la coquille est obtusément carénée par un angle arrondi qui va se perdre obliquement vers le bord inférieur ; elle est ornée de 55 à 40 côles rayonnantes, presque planes, peu saillantes et dénuées d'ornements ; quelques-unes d'entre elles sont un peu plus saillantes, du côté postérieur, au delà de l'angle du dos. La charnière . se compose d'un bord cardinal très étroit, portant une seule dent saillante, et d’une dent latérale postérieure très allongée et écartée du crochet. — Longueur 2"",5; hauteur 2°°,95. Rapports et différences. — Cette coquille est plus courte et plus arrondie que les autres Hemicardium des environs de Paris ; elle ne peut être confondue avec aucun d’eux. Elle est représentée avec un fort grossissement. Localité. — Chaumont en Vexin, calcaire grossier. Typé figuré (collection Bezançon). = hs Genre GOOSSENSIA. G. tesla irregularis, extus radiatim et concentrice or- nala; umbonibus acutis, oppositis; cardine bidentato; dentibus divergentibus duobus inæqualibus ; dente laterali postico, haud propinquo, parum proeminente; dente luterali anteriore propinquo, angusto, cum murgine superiore fere confuso ; impressionibus musculorum inæqualibus ; impressio pallii integra. | Rapports et différences. — Les coquilles de ce genre, autant qu'on peut en juger par l’espèce que nous avons sous les veux, ont l'apparence extérieure des Cames, tandis que leur charnière les rapproche des Sportelles, et leurs impressions des Diplodontes. En réalité, il est assez dif- ficile de classer notre nouveau genre dans une famille connue, en raison de ses caractères singuliers et multi- ples. [Il n'est représenté que par une seule espèce de l’éocène, décrite ci-après. 47. GOOSSENSIA PLICATULOIDES (PI. V, fig. 7). G. testa depressa, irregularis, contortula, haud clausa ac postice hiantula ; latere antico angustiore, subanguloso; latere postico bitruncato; umbone acuto, depressiusculo, proeminente ; costulis radiantibus, postice tribus, remotis, inter quas nonnullæ minores interponuntur, in medio ac antice numerosis, irreqularibus; sulcis aut lamellis con- centricis, profundis, ad costulas posteriores articulatas spinigeris, antice crispulis; cardine lato, dentibus duobus divergentibus; anteriore bifido, posteriore perpendicu- lari; dente laterali posteriore, elongato, miti; dente late- rali antico, propinquo, angusto, cum margine superiore fere confuso ; impressionibus musculorum inæqualibus, in- 8 — 114 — æquidistantibus; impressio pallii integra, profunda ; margine palliali obluse crenulato. Coquille épaisse, oblique, irrégulière, quelquefois apla- tie, quelquefois bossue comme une Saxicave et presque tor- due sur elle-même, non close et légèrement bâillante, du côté palléal et du côté postérieur. Le côté antérieur est le plus étroit et le plus court, il est un peu anguleux; le côté postérieur, plus large, est doublement tronqué par deux brisures successives de son contour. Le crochet sail- lant et pointu, à peine gonflé, est silué au tiers antérieur de la longueur transversale de la valve. Le bord supérieur est obliquement déclive et rectiligne en arrière de ce crochet. L’ornementation, presque aussi irrégulière que celle d’un Chama, est composée de costules rayonnantes et de sillons concentriques ; les trois cosiules postérieures sont écartées et correspondent aux angles du contour ; entre elles il y en a trois ou quatre plus petites, intercalées ; celles du milieu et du côté antérieur sont beaucoup plus serrées, elles s’effacent avant d'atteindre le crochet. Les sillons écartés de côté postérieur et souvent lamelleux laissent, à leur passage sur les trois costules, de petites épines articulées; du côté antérieur, ces lamelles sont crispées, comme celles des Chama. Le bord cardinal est large; il porte, sur la valve gau- che, deux dents divergentes: la dent antérieure est bifide, et la dent postérieure, confondue avec le rebord anté- rieur, forme une crête très saillante et perpendiculaire. En avant, il existe, très près du crochet, une longue dent latérale, étroite et presque confondue avec le bord supé- rieur. En arrière, il y a une dent latérale très visible et assez éloignée du crochet. La valve droite porte, au mi- — 115 — lieu, une grosse dent triangulaire formant un bouton saillant, et en arrière une lamelle oblique, distincte- ment séparée de la nymphe; les fossettes des dents laté- rales sont très peu visibles sur cette valve. Les impressions musculaires sont inégales et inéqui- distantes; l'impression antérieure est écartée, transverse et courbée comme un haricot; l’impression postérieure est piriforme, allongée; l'impression palléale, profonde, est assez éloignée du bord et ne présente aucune trace de sinus. Enfin, le bord palléal est épais et marqué de cré- nelures inégales, assez fortes et écartées au milieu, dispa- raissant du côté antérieur, et diminuant progressivement du côté postérieur. — Longueur 8 millimètres; hauteur 672,5. Localités. — Le Vivray, calcaire grossier inférieur; type figuré grossi 5 fois (fig. 74 à 7d) (collection Goos- sens). Chaumont en Vexin, sablière de la ville, mème niveau ; deux paires de valves dans la collection de M, de Boury, qui nous a généreusement cédé l’une de ces paires; type figuré, valve droite de la collection de Boury, grossie 2 fois et demie. 48. SPORTELLA iRRADIATA (PI. IV, fig. 2). S. tesla ovato-lransversa, conveæa, paulo inæquilatera- lis; umbonibus tumidulis, acutis; ‘latere antico depres- siusculo, elato, semicirculart; latere postico gibbosiore, angustiore, subiruncato; extus radiato-plicata, in tota superficie subtilissime inculplis striis irradiata ; cardine angusio, incrassato, unidentato; nympha brevis, incras- sata, antice subsulcata ; impressio anierioris musculi an- gusta el in medio strangulata ; impressio ‘posterioris crr- cularis ; impressio pallii radiis notata. — 116 — Coquille assez grande, ovale, transverse, convexe, un peu inéquilatérale ; les crochets sont gonflés, saillants et aigus. Le côté antérieur, plus déprimé, un peu plus al- longé, et plus élargi que l’autre, est régulièrement ar- rondi ; le côté postérieur, plus étroil et presque tronqué, est aussi plus gibbeux, le maximum de la convexité coïn- cidant presque avec une sorte de petite costule postérieure, obtuse et recourbée, qui va en rayonnant du sommet jus- qu'au bord palléal. La surface extérieure est ornée, non seulement de fines stries d’accroissement, mais encore de stries rayonnantes excessivement fines, burinées dans le test, et qui rappellent un peu celles des Nucules. Le bord cardinal est étroit, épais et arrondi; il porte, du côté antérieur, sur la valve gauche, la seule que nous ayons sous les yeux, une dent oblique, saillante, courte et épaisse. En arrière, la nymphe, très nettement circon- scrite, est marquée d’un sillon qui vient aboutir au cro- chet. Les impressions musculaires sont placées assez bas dans l'intérieur de la valve; celle du côté antérieur est allongée et rétrécie par un étranglement très accusé; celle du côté postérieur est, au contraire, parfaitement arrondie; l'impression palléale est éloignée du bord et frangée par des plis rayonüants qui se prolongent à l’in- térieur de la coquille. Largeur 15 millimètres ; largeur 8°*,5. Rapports et différences. — La forme et les dimensions de cette coquille la rapprochent des S. macromya et S. modesta, Deshayes; elle s’en distingue par ses stries rayonnantes; elle n’a, d’ailleurs, ni les plis concentri- ques et réguliers de la seconde de ces espèces, ni la charnière de la première. Elle est aussi moins transverse que le S. gibbosula, Deshayes, et elle a les crochets plus proéminents. si MF Localité. — Cuise, éocène inférieur. Type unique figuré (collection du D' Bezançon). 46. LuTETIA DEFICIENS (PI. V, fig. 6). L. testa minima, convexa, orbicularis, subæquilatera- lis, extus lucida et subtilissime striata ; umbone paululum proeminente ; cardine angustissimo ; dentibus duobus di- vergentibus (anteriore perpendiculariter projecto), dente tertio postico ‘cum nympha confuso ; lunula indistincta, sulco haud circumscripta. Petite coquille conŸexe, orbiculaire, presque équilaté- rale ; côté antérieur légèrement tronqué, côté postérieur plus arrondi, mais aussi un peu plus atténué que l’autre. La saillie du crochet donne un aspect un peu triangu- laire au contour supérieur de la coquille, plus haute qu'elle n’est large. La surface extérieure est brillante, mais marquée de stries d’accroissement fibreuses et serrées. Le bord cardinal est très étroit; il porte d’abord, sur la valve droite, du côté antérieur, deux dents très divergentes : celle qui est en avant se projette perpendiculairement à la charnière; la troisième dent est complètement con- fondue avec la nymphe. La lunule est peu distincte, non circonscrile par une strie, et simplement indiquée par une pelite dénivellation arrondie. Les impressions muscu- laires sont situées excessivement haut, à l'intérieur de la coquille, et l’impression palléale est très éloignée du bord. Largeur 2 millimètres; hauteur, y compris le crochet, 2na,25. Rapports et différences. — On n’a, jusqu’à présent, rencontré de représentants de ce genre, généralement — 118 — peu riche en espèces, que dans les sables de Cuise (L. um- bonata, Deshayes), dans le calcaire grossier (L. Pari- siensis, Deshayes), dans l’oligocène moyen (L. oligocæ- nica, Cosmann et Lambert, et L. Munieri, Tournouër (1), et dans l’étage laughien de Saucats, près Bordeaux (L. Bur- digalensis, Deshayes). L’individu que nous venons de décrire vient donc com- bler la lacune qui paraissait exister dans l’éocène supé- rieur, et va nous permettre de suivre la chaîne des trans- formations successives de la forme de ces coquilles. Nous avons précisément sous les yeux une valve droite de cha- cune des localités de Cuise, Mouchy, Le Guépelle, Jeures et Saucats ; nous allons donc indiquer très minutieuse- ment les caractères comparatifs qui nous mettent en droit d'affirmer qu'il y a bien cinq espèces distinctes. À son apparition dans l’éocène inférieur, le genre dé- bute par une forme profonde, ovale subquadrangulaire; le sommet est projeté tout à fait du côté antérieur et la charnière est épaisse. En passant dans l'éocène moyen, la forme reste inéqui- latérale, mais moins nettement quadrangulaire, le côté postérieur est seulement plus atténué, la profondeur de chaque valve est surtout bien moindre; enfin quelques autres petites différences, telles que l'absence de lunule bien circonscrite, ont décidé Deshayes à faire la séparation des deux espèces qui sont le plus voisines de tout le genre. Dans l’éocène supérieur, la forme change absolument : la coquille paraît être presque ronde, un peu plus haute (1) Nous ne pouvons juger de cette espèce que par la figure qu’en a donnée M. Tournouër, dans le Bulletin de la Société géo- logique, 3° série, t. VIT, pl. x, fig. 12. Elle est bien plus oblique que nolre espèce. — 119 — que large, ses deux côtés sont à peu près également ar- rondis, le crochet est presque médian, la charnière beau- coup plus étroite, enfin les valves sont encore moins con- vexes que dans l'étage précédent. L'espèce de l’oligocène est ovale et arrondie, mais son crochet est plus antérieur que celui de l’espèce de l'étage précédent ; d'autre part, elle est moins transverse et moins profonde que l’espèce du calcaire grossier pa- risien. Enfin, dans les assises inférieures de l’étage miocène, aux environs de Bordeaux, la forme change absolument et devient nettement triangulaire; mais l’aplatissement se maintient et le crochet redevient médian. La char- nière offre aussi quelques différences, sur lesquelles M. Be- noist, géologue distingué du Sud-Ouest, s’appuyait, dans une des lettres qu’il nous a adressées, pour classer plutôt cette coquille dans le genre Goodallia; il est certain que l’on ne distingue pas, sur cette charnière, les trois dents caractéristiques des Lutetia, mais on n’y remarque pas non plus les caractères des Goodallia, tandis que sa forme la rapproche des autres espèces dont il vient d’être ques- tion, et avec lesquelles nous la laissons provisoirement. La surface extérieure des cinq espèces a le même aspect brillant, quoique avec des stries d’accroissement plus ou moins fibreuses. Localité. — Le Guépelle, éocène supérieur, sables moyens, niveau moyen. Type figuré grossi 8 fois, exem- plaire unique (collection Cossmann). - 50. EMARGINULA MACRA (PI. V, fig. 4). E. testa elongata, ançqusta, lateribus maceris, apice postico, supra marginem proeminente ; rimula elata, bre- vis, canalem transversim costaitum et utrinque carina- — 120 — tum, apud dorsum delinquens ; costulis obliquiter radian- tibus, tenuissimis, numerosis, propinquis, minultissime granulosis. Petite coquille allongée, étroite, rétrécie du côté pos- térieur, maigre et efflanquée sur les côtés, un peu élargie du côté antérieur. Le sommet, tout à fait marginal, est enroulé au-dessus du contour du bord postérieur, qu'il dépasse. La fente antérieure est large, courte et arrondie en arrière ; elle laisse, sur le dos de la coquille, un canal costulé en travers par des lamelles courbes, et limité, de part et d'autre, par une mince carène. L'ornementation consiste en de fines côtes rayonnantes, obliques, nombreuses et rapprochées, ornées de granula- tions extrêmement petites, qui sont produites par des lamelles d’accroissement à peu près invisibles. On ne dis- tingue, à l’intérieur, aucune trace d'impression muscu- laire; le rebord postérieur est large et un peu tronqué; le canal et ses carènes se dessinent en relief adouci, sur Ja surface intérieure de la coquille qui, d’ailleurs, est très mince. Longueur 4 millimètres; largeur 2 millimètres ; hau- LA teur. 122,9: Localité. — Fours, près Fontenay, calcaire grossier : type unique (collection Bezançon). 91. FISSURELLA TAPEINA (1) (PI. VI, fig. 7). F. testa ovalis, depressa, perangusta, antice paulo acu- tior, lateribus fere maceratis; fissura ad tertiam partem longitudinis aperta, antice elatior; costulis 50-60 fere æqualibus, subtilissime ac transversim squammulosis, la- mellis concentricis et densis cluthratis; in interstitiis cos- (4) Taresvos, surbaissé, déprimé. Pme? |; ges tulæ À aut ? apparent, quæ non apicem attingunt ; mar- gine crenulato ; impressio muscularis duplicata et valde notata. Grande et belle coquille ovale, très peu élevée, relati- vement à sa taille, étroite et allongée, presque amaigrie sur les flancs, dont le contour n’est pas absolument régu- lier, et qui se rétrécit un peu, du côté antérieur ; son profil est conique et à peine concave, du côté postérieur, tandis qu'il est à peu près droit en avant, du côté de la perfo- ration. Celle-ci est étroite, un peu élargie en avant, taillée obliquement dans l’épaisseur du test; elle n’a pas la forme d’un entonnoir, mais elle s’évase cependant un peu, du côté du sommet, tandis que le reste de son contour est coupé à angle aigu. Elle est située vers le tiers antérieur de la longueur de la coquille. L'ornementation de sa surface se compose : 1° de 50 à 60 côtes fines, étroites, écartées, presque égales entre elles, entre lesquelles s'intercalent, vers les bords et jus- qu’à la moitié de la hauteur, des côtes intermédiaires à peu près aussi grosses que les côtes principales, mais qui n'arrivent jamais au sommet ; 2° (le lamelles concen- triques, courtes et serrées, qui se relèvent en passant sur les côtes qu’elles rendent squammeuses. Le treillis formé par ces deux systèmes de côtes a un aspect régulier, mais les lamelles contentriques dominent, en approchant du sommet, tandis que, sur les bords de la coquille, ce sont, au coutraire, les côtes rayonnantes qui ont le plus d’im- portance. Les bords sont épais et crénelés. L’impression muscu- laire est formée d’un double trait : le trait extérieur est profondément marqué el voisiu du bord de la coquille; le trait intérieur est frangé par des corrosions qui ne per- — 122 — tent pas de suivre régulièrement son tracé. Les abords de la perforation sont larges : l'appui postérieur et transver- sal est court et peu marqué; de ses extrémités naissent deux côtes divergentes qui vont se perdre vers l'impres- sion musculaire. Longueur 31 millimètres; largeur 18 millimètres; hauteur 7 millimètres. Rapports et différences. — Cette espèce est voisine du F. distans, Deshayes, que l'on rencontre dans les cou- ches du même âge, mais elle est bien plus étroite; car sa longueur est à sa largeur comme 51 à 18, tandis que le même rapport est à peu près de 11 à 9, dans l’autre espèce. Sa hauteur est aussi beaucoup moindre; enfin, ses côtes, plus égales entre elles, sont beaucoup plus nombreuses. Son ornementation la distingue aisément du F. incerta, Deshayes, qui a presque les mêmes proportions. Localité. — Le Roquet, près Magny, éocène inférieur, sable de Cuise. Type figuré grossi À fois et demie (col- lection de Boury). 52. LACUNA TEREBRALIS (PI. VE, fig. À). L. testa prælongu, scalaroides, acuta; anfractibus T-8 conveæis, sutura profunda et obliquiter ascendente sepa- ratis ; ultimus spira mullo minor; costulis aæialibus nu- merosis, sinuosis, ad suturam inferiorem crispulis ; sirus spiralibus densis, parum distinctis; basi rotundata el clathrata; upertura elongata, trapezoidalis; columella recta, margine sinistro oblecta, sulco mediano aruta, et eætus ad basin antice acutissime curinala. Petite coquille allongée, à spire aiguë, à tours convexes et scalaroïdes, séparés entre eux par une suture profonde et oblique. Ces tours sont au nombre de 7 ou 8; les trois — 1925 — premiers sont lisses et brillants; bientôt se montrent de petites costules axiales, courbes et sinueuses, dont la régu- larité est dérangée, de place en place, par une côte un peu plus forte, formant la trace d’un arrêt dans l’accrois- sement de la coquille. Ces côtes sont traversées par de très fines stries spirales, peu visibles même à la loupe, et qui ne prennent plus de force que sur la base du dernier tour. Celui-ci est convexe, égal aux deux cinquièmes de la longueur totale ; les côtes y dessinent une S très accu- sée et persistent sur la base, en formant avec les stries spirales un treillis dans lequel elles dominent. L'ouverture est étroite, allongée en hauteur, et elle a la forme d’un trapèze dont le grand côté est au labre. Ce dernier a un profil sinueux comme les côtes, tandis que le petit côté est représenté par le bord columellaire recti- ligne, qui recouvre complètement la columelle, en laissant un sillon médian non ombiliqué. Un bourrelet nettement caréné sépare celte région de la base de la coquille. En avant, l'ouverture est tronquée transversalement, et le bord gauche dessine une petite pointe qui joue le rôle d’une lèvre rudimentaire. Longueur 4 millimètres; largeur 1°°,75. Rapports et différences. — Celte espèce se rapproche du L. chona, de Raincourt, des sables moyens; mais elle est bien plus allongée et son dernier tour est beaucoup plus court. Localité. — Hérouval, éocène inférieur, dans les sables de l'étage de Cuise, où elle paraît être excessivement rare. Type figuré grossi 6 fois (exemplaire unique de la collec- tion Bourdot). 55. LirroriNA rRocHIFORMIS (PI. VE, fig. 5). L. testa variabilis, conica, anfractibus 7 planis vel RE CE — 124 — converiusculis, lævigatis aut obsolete ad inferiorem par- tem cinctis, sutura marginala separatis; ultimus spira paulo minor, ad peripheriam paululum vel acute carina- tus ; basi convexa, imperforata; apertura obliqua, labro tenui et labro incrassato, sulco mediano notato, cincta. Coquille de petite taille, variable, plus ou moins étroile, conique, aiguë, composée de 7 tours, dont les 5 premiers sont convexes ; les suivants sont plans ou lé- gèrement convexes et portent, près de la suture inférieure, un angle plus ou moins accusé qui borde une rampe déclive, accompagnant la suture ; leur surface est lisse ou obscurément sillonnée de 3 cordonnets spiraux au-dessus de l'angle inférieur. Le dernier tour est à peu près égal aux deux cinquièmes de la longueur totale; sur les indi- vidus lisses, il se termine, à la circonférence de la base, par une carène aiguë; les échantillons sillonnés ont, au contraire, l’angle de la base beaucoup moins net et celle-ci, plus convexe, est dénuce de la dépression circulaire qui contribue, sur les autres individus, à rendre l’angle plus saillant et plus accusé. La base est lisse, et c’est à peine si l’on y peut distin- guer la trace de quelques sillons concentriques effacés ; elle est imperforée au centre et marquée, de place en place, par quelques accroissements sinueux qui ont mar- qué leur arrêt par un sillon rayonnant assez profond. L'ouverture est située dans un plan oblique à l'axe ; son bord droit est mince; le bord columellaire est arrondi, épais, calleux, marqué, au milieu, d’un faible sillon dé- current. 5"*,9; diamètre 4 millim. (individu lisse.) 4,5; — 5 millim. (individu sillonné). Rapports et différences. — Cette coquille, qui n’est Hauteur — 125 — pas très rare, a dû ètre confondue avec le L. tricostalis, Deshayes, qui a presque les mêmes proportions et la mème forme; elle s’en distingue par l'absence des ca- rènes, qui ont fait donner à l’autre espèce le nom de tricostalis. Le L. melanoides, Deshayes, est beaucoup plus allongé que la variété la plus étroite de notre espèce, puisque le rapport de sa hauteur à son diamètre est de 2 ; d'ailleurs, il a deux sillons à la base du dernier tour. Il est donc impossible de ne pas en séparer notre Littorine, bien qu’elle soit assez variable : nous avons figuré deux types extrêmes, différant l’un de l’autre par leurs proportions et par leur ornementation; mais nous avons sous les yeux des individus intermédiaires qui passent graduellement d’un type à l’autre. Localités. — La Ferme de lOrme, calcaire grossier moyen. Types figurés : variété lisse et trapue, grossie 4 fois (base grossie 2 fois) (collection Bezançon); variété sillonnée et étroite grossie 5 fois (collection Cossmann). 54. UmBreLLa RaiNcOURTI (PI. V, fig. 4). U. testa depressa, irregularis, apice fere centruli, acuto, contortulo ; striis radiantibus filiformibus , paulo undulo- sis ; impressio musculi circularis, antice interrupta. Coquille orbiculaire, déprimée, irrégulière, dont le sommet, situé presque au centré de la surface extérieure, est pointu, légèrement déjeté du côté postérieur et lisse. La surface extérieure, irrégulièrement bossuée, est ornée d’un grand nombre de siries rayonnantes filiformes, un peu tremblées. La surface intérieure ne porte aucune trace de stries rayonnantes ; elle est lisse, vernissée, mais martelée de petites inégalités qui correspondent aux sail- lies de la surface extérieure ; un sillon oblique et latéral — 126 — paraît exister du côté droit. L’impression musculaire est circulaire, très étroite à gauche, plus large à droite et interrompue, du côté antérieur, non pas au milieu, mais latéralement, du côté opposé à celui où existe le sillon dont il vient d’être question. — Largeur 45 millimètres ; longueur 15"°,5 ; hauteur 4,6, Rapports et différences. — Cette espèce se distingue facilement de l’U. Laudunensis, Deshayes, qui est lisse extérieurement, rayonné intérieurement, plus aplati et plus haut que large. | Localité. — Chaumont en Vexin, éocène moyen, dans l’étage inférieur du calcaire grossier. Type unique figuré grossi 1 fois et demie (collection Bourdot). 55. PLanorgis Cuisensis (PI. VI, fig. G). P. testa minuta, læœvigata, depressa, æquiconcava, ad peripheriam angulata; anfractibus rapide crescentibus, superne subplanis, inferne convexiusculis, sutura carinata uirinque separalis ; apertura trigona, perampla. Petite coquille lisse, déprimée, presque aussi excavée du côté de la spire que du côté de l’ombilic, anguleuse quoique arrondie, et dépourvue de carène à la circonfé- rence du dernier tour. La spire se compose de 5 à 6 tours croissant rapidement, presque plans à leur partie supé- rieure, un peu convexes en dessous et séparés entre eux par une suture qui est carénée. La rampe qui accompagne cette suture est nettement taillée, mais elle est plus large du côté de l’ombilic que du côté de la spire. L'ouverture est triangulaire et aplatie, assez grande, et son péristome est continu. — Largeur 2%%,75; longueur 5 millimèe- tres; épaisseur 1 millimètre. | Rappurts et différences. — Notre espèce se distingue 7 tr TT — 127 — aisément des autres Planorbes de l’éocène, qui ont la bouche triangulaire et la spire excavée. Le P. angulatus, Baudon, a une ceinture aplatie à la circonférence du dernier tour; le P. lenticularis, Baudon, est beaucoup moins excavé et son dernier tour est plus caréné à la circonférence ; le P. hemistoma, Sowerby, est, au con- traire, plus arrondi. Localité. — Cuise-la-Motte, éocène inférieur; un seul individu (collection Bezançon), grossi 9 fois sur la figure. 56. ANCILLARIA EXCAVATA (PI. VI, fig. 5). A. tesia crassa, ovato-elonguta, apice acuto; anfracti- bus (5-6) parum distinctis, primis convexiusculis ; penul- timus in medio concavus, ad suturam superiorem margti- natus; sutura excavata et profunde canaliculata; ultimus anfractus spira duplo longior, amplus, ovalus, antice attenuatus ; canali brevi et late emarginato ; columella intorta, incrassata et obsolete plicata ; apertura postice labro et labio callosis angustata et canaliculata. Grande et épaisse coquille ovale, allongée, pointue au sommet, composée de 5 ou 6 tours peu distincts, comme le sont généralement ceux des Ancillaires. Les premiers sont obtusément convexes, mais l’avant-dernier est con- cave au milieu, convexe à sa partie inférieure et bordé vers le haut par une sorte de carène arrondie qui isole, le long de la suture supérieure, un large canal profondé- ment excavé. Le dernier tour, égal aux deux tiers de la longueur totale, est amplement ovale, atténué du côté antérieur, où il se termine par un canal large, court et peu profondément échancré. Le bourrelet columellaire, peu visible sur le dos de la coquille, est assez large et con- fusément plissé » le bord columellaire, situé dans son pro- — 198 — longement, descend jusqu’à la partie inférieure de l’ou- verture et s’épaissit à cet endroit, en face d’une callosité du labre, de sorte que l'ouverture est tout à fait rétrécie et forme un angle canaliculé qui va rejoindre le sillon de la suture. Le bourrelet qui accompagne et qui limite ce sillon s'arrête brusquement au-dessous du bord colu- mellaire. — Longueur 28 millimètres ; largeur 12 milli- mètres. Rapports ef différences. — Cette espèce est nettement caractérisée par la forme de sa spire, et surtout par le sillon profondément excavé qui accompagne sa suture. On trouve quelque chose d’analogue dans l'A. canalifera, La- marck ; mais cette espèce est infiniment plus étroite et a la spire bien plus courte que notre coquille ; il n’y a aucune comparaison à établir entre ces deux types. L'A. excavata a plutôt la forme générale de l’A. obesula ou de l'A, glan- dina. Localité. — Saint-Gobain, dans la tranchée du chemin de fer, niveau des sables de Cuise, éocène inférieur. Type unique figuré grossi 4 fois et un quart (collection Bourdot). 57. MITRA TETRAPTYCTA (PI. VI, fig. 8). M. testa brevis, ventricosa, anfractibus 6 paulo con- vexis, ad suturam marginatam depressiusculis ; primis embryonalibus lævigatis, deinde costulatis, et ultimis sublævigatis ; ultimus anfractus rotundatus, spiram sub- æquans, antice attenuatus et obliquiter striatus; aper- tura ampla, antice truncaia, labro subincrassalo, labio plicis quatuor transversis, lamelliformibus, notato. Petite coquille ventrue, courte, composée de 6 ou 7 lours un peu convexes au milieu, déprimés aux abords de la suture inférieure qui est accompagñée d'un bourre- — 129 — let saillant et subgranuleux. Les premiers tours forment un bouton embryonnaire obtus et sénestre; les suivants sont ornés de petites côtes arrondies, pustuleuses et arrê- tées à la dépression canaliculée qui surmonte le bourrelct inférieur de chaque tour. Ces côtes disparaissent et s’effa- cent sur l’avant-dernier tour et le dernier, qui sont pres- que absolument lisses. Le dernier tour est à peu près égal à la spire; il est arrondi, ventru, rapidement atténué en avant, où le canal porte 8 ou 9 stries obliques et pro- fondément gravées dans l'épaisseur du test. L'ouverture est grande et élargie; son bord droit est un peu épaissi et assez courbé; il ne se rapproche guère, en avant, du bord columellaire, de sorte que le canal est largement ouvert et que la troncature de la co- lumelle est parfaitement accusée. Le bord gauche porte quatre plis transverses, minces, lamelleux, très peu obli- ques, sauf le premier en avant, qui est aussi le moins visible.——-Hauteur 8 millimètres; diamètre 4 millimètres. Rapports et différences. — Cette espèce est extrêmement voisine du M. graniformis, Lamarck: elles’en distinguetou- tefois par sa forme encore plus trapue, par son dernier tour qui est au plus égal à la spire, tandis que l’autre espèce a la spire passablement plus courte que le dernier tour ; par ses côtes plus grosses, plus pustuleuses ; par les plis de son ouverture, qui sont moins nombreux et moins obli- ques; enfin par son ouverture plus large. Elle se dis- tingue encore du M. marginata, Lamarck, par les pro- portions de son dernier tour, par le nombre de ses plis et par son ornementation;, des M. fusellina, Lamarck, et M. hordeola, Deshayes, par sa forme bien plus ventrue; du M. Vincentiana, Cossmann, par l’absence de sillons spiraux, etc. Localité. — Hérouval, éocène inférieur, sable de 9 — 1350 — Cuise; très rare. Type figuré grossi # fois (collection Bourdot). EI. — Observations au sujet d'espèces déjà connues. À. JouanNETIA THELUSSONIÆ , de Raïincourt et Munier (PLV Hp): Journ. de Conchyl., avril 1865, pl. VIIE, fig. 4. Cette espèce a été incomplètement figurée, et sa descrip- tion, faite d’après des échantillons probablement peu frais, ne mentionne pas l’appendice caudal de la valve droite, bien que ce soit là un caractère essentiel du genre Jouannetia. Nous avons retrouvé, à Marines et au Fayel, des exemplaires de cette intéressante espèce : ceux du Fayel, roulés et endommagés, ressemblent, à s'y mé- prendre, aux exemplaires de Verneuil qui ont servi de type à MM. de Raincourt et Munier-Chalmas, Quant aux échantillons de Marines, la valve gauche a exactement les mêmes ornements et les mêmes dimensions que le J. The- lussoniæ ; seule, la valve droite s’'augmente, à l'extrémité postérieure, d'un appendice caudiforme, largement ovale, aplati et retroussé, mince, dentelé d’une crète de petites pointes extrêmement aiguës et tout à fait recourbées en arrière. Cet appendice, dont les limites sont faciles à saisir sur le contour de la valve, devait se détacher avec une grande facilité ; c’est ainsi que nous expliquons sa disparition sur les échantillons beaucoup moins frais de Verneuil et du Fayel. Comme tous les autres caractères sont identiques, nous préférons croire à ure mutilation du type de MM. de Raincourt et Munier qu’à la nécessité de créer — 131 — une espèce dont il nous serait difficile d'indiquer les dif- férences. Localités. — Marines, éocène supérieur, niveau infé- rieur des sables moyens. Types figurés (collection Bezan- çon). Le Fayel, même niveau (collection Bezançon). Ver- neuil, même niveau (de Raincourt et Munier-Chalmas), GENRE ACROREIA (1). Nacella, Cossmann, Journ. de Conchyl., avril 1882 (non Schumacher). Coquille lisse, mince, pointue, oblongue, étroite, éle- vée, dont le sommet aigu est excentré du côté postérieur. Dépression postérieure et aplatie, rayonnant du sommet vers le contour, et limitée par deux angles obtus, dont l’un est situé presque exactement dans l’axe longitudinal de la coquille, tandis que l’autre diverge du côté gauche en se courbant légèrement, ce qui fait que la dépression n’est pas médiane, mais latérale. Base formant un ovale un peu acuminé en arrière et dont les bords ne sont pas situés dans le même plan. Observations. — C'est par erreur que nous avons pré- cédemment rapporté une singulière coquille d'Hérouval au genre Nacella, institué par Schumacher pour des formes tout à fait différentes, et dénuées d’ailleurs de la dépres- sion dissymétrique qui caractérise notre genre et qui nous permet de le classer à côté des Siphonaires. Mais nous ne pouvons être très affirmatif à cet égard, n'ayant pu distinguer la forme de l'impression du muscle sur au- cun des échantillons que nous avons eus sous les yeux. Hab. Fossile, éocène inférieur. (1) Étym. axpoesse, sommet d’une montagne. B. AcRoREIA BAYyLEï (PI. V, fig. 3). Nacella Bayiei, Cossmann, Journ. de Conchyl., avril 1882. Nous figurons quelques autres types de cette intéres- sante espèce que l’on n’a encore rencontrée qu’à Hérou- val. Comme on le voit d'après les figures, sa forme est très variable, tantôt assez élargie, tantôt, au contraire, tout à fait rétrécie; mais la position du sommet et la dé- pression postérieure ne changent pas. Bien que nous ayons eu sous les yeux plusieurs échantillons (coll. Bour- dot) de la même localité (Hérouval), il ne nous a pas été possible, même en faisant miroiter sous la lumière l’inté- rieur de la coquille, d'observer la moindre trace d’im- pression musculaire. C. EMARGINULA cLyPEATA, Lamarck, var. Bourdoti (PI. V, fig. 2). On rencontre à Hérouval une jolie Emarginule, assez voisine de l'E. clypeata, Lamarck, mais qui s’en distingue par quelques caractères qui nous auraient paru suffisants pour la séparer, s’il n’existait dans le calcaire grossier (coll. Bezançon) des individus intermédiaires qui nous décident à ne faire de la coquille d’Hérouval qu'une sim- ple variété. — Longueur 11 millimètres ; largeur 6 mil- limètres ; hauteur 2°°,5. Rapports el différences. — L'E. clypeata, Lamarck, du calcaire grossier, est beaucoup plus aplati et n’a pas le sommet tout à fait aussi près du bord; sa forme est plus étroite et plus profonde; enfin il présente quelques dif- férences d’ornementation qu’il est plus facile de saisir à l'œil que de définir par des explications. — 135 — L’E. cymbiola, Deshayes, du calcaire grossier, a une forme plus voisine de notre variété et son sommet dépasse même le bord postérieur ; mais son ornementation, beau- coup plus régulière et plus fine, l’en distingue d’une ma- nière certaine. Eofin l'E. Parisiensis, de Raincourt et Munier, de l’éo- cèné supérieur, est plus rétréci, du côté postérieur ; il a ‘une ornementation plus simple que celle de notre espèce et le septum interne est plus large. Localité. — Hérouval, éocène inférieur, étage des sa- bles de Cuise. Type unique figuré grossi 2 fois et 5 fois et demie (collection Bourdot). D. SoLARIUM FATULUM, Lamarck. Nous croyons utile de revenir sur cette espèce que Deshayes ne connaissait que dans le calcaire grossier et que nous avons déjà signalée à Saint-Gobain, dans l’éocène inférieur (J. de Conchyl., oct. 1882). M. de Boury vient de nous communiquer des individus du Fayel que nous n’osons pas séparer du type de Lamarck, et qui complè- tent, par conséquent, la série des mutations de cette es- pèce dans les trois étages de l’éocène parisien. Nous allons indiquer, en quelques mots, par quels caractères se distinguent ces mutations : 1"€ génération. — Solarium patulum (mul. infra- eocænica). La hauteur de la coquille est un peu inférieure à la moitié de son diamètre ; ombilic égal aux 5/9 du dia- mètre de la base, garni d’une rangée de 50 à 40 perles obtuses, dont la régularité est dérangée par les plis d’ac- croissement; fines stries concentriques d’inégale gros- seur, sur la base et sur la surface; fins plis d’accroisse- ment obliques ; suture accompagnée, de part et d'autre, d’un bourrelet obtusément granuleux ; le bourrelet supé- — 154 — rieur de chaque tour est accusé par une légère dépres- sion de la surface de ce tour; de mème, la carène de la circonférence est, en dessous, rendue plus aiguë par une dépression de la base (Localité : Saint-Gobain [collection Cossmann]). 2° génération. — Solarium patulum (type de La- marck). La hauteur de la coquille adulte est égale à la moi- tié de son diamètre. L’ombilic n’occupe plus que la moi- tié de la base; il est garni de 27 à 55 crénelures et son rebord est plus nettement caréné que dans la mutation précédente. Les plis d’accroissement laissent souvent, sur la carène extérieure de la base, une rangée de fines cré- nelures; les stries concentriques sont à peine visibles. La suture n’est bordée, en dehors, que d’un seul bourrelet saillant granuleux et très étroit; les tours sont presque concaves, ce qui accuse encore la saillie du bourrelet su- tural. La suface de la base forme presque un angle con- cave (Localités : Parnes, Villiers, etc. [coll. Cossmann]). 8° génération. — Solarium patulum (mut. supra- eocænica). La hauteur est égale aux 3/8 du diamètre, et l'ombilic est égal à la moitié du diamètre de la base; il est garni de 20 à 25 grosses crénelures, tandis qu’au mème diamètre le type du calcaire grossier en porte au moins 65. La surface est trop usée pour qu’on puisse en distinguer l’ornementation, base peu convexe, carène peu accusée; un seul bourrelet peu saillant (?) et peu visible au-dessous de la suture (Localité : Le Fayel [collection de Boury| ). En résumé, on voit qu'il s’agit de différences légères et qui ne justifieraient pas la création d’espèces dis- tinctes : le type varie peu et accuse une tendance carac- térisée par le rétrécissement graduel de l’ombilic, par l’exagération progressive des crénelures et par la diminu- — 135 — tion de la surface extérieure. C’est dans le calcaire gros- sier que cette espèce se rencontre le plus fréquemment. E. COLUMBELLA ANGusTA, Deshayes sp. (PI. VI, fig. 4). Triton angustum, Deshayes, 1824. Env. de Paris, II, p. 609, pl. xcr, fig. 7-9. Les caractères de cette espèce n’ont aucun rapport avec le genre Triton, et la rapprochent, au contraire, du genre Columbella. Son labre épaissi, crénelé à l’intérieur, son bord columellaire marqué de plusieurs rides puncti- formes, les stries concentriques de la base de son dernier tour, la forme échancrée de son canal, sont autant de motifs pour la classer dans ce dernier genre, qui remonte, par conséquent, plus haut qu’on ne le pensait. Ce qui con- tribuait à causer l'erreur commise par Deshayes, c'est la présence, du côté opposé à l’ouverture, d’une série de varices placées comme celles des Tritons. Mais d’abord ces varices ne sont pas toujours aussi régulièrement dispo- sées ; lorsqu'on examine une série d'individus de cette espèce, on en voit dans lesquels les varices, laissées par les arrêts du labre, sont distribuées comme celles des Ranelles, ou ne se correspondent pas d’un tour à l’autre; il y en a qui n'ont de varices que sur le dos ; bref, ce n’est pas un caractère constant, et il ne faut pas y attacher une importance capitale, quoiqu'il soit rare cependant de con- stater l’existence de varices sur une Colombelle. | Rapports et différences. — Cette espèce se distingue de celles des terrains supérieurs, et notamment du G. subu- lata, par ses varices, par sa spire plus courte et par la persistance de ses stries spirales, qui ne s’arrêtent qu’à l'angle de la circonférence du dernier tour. — 156 — Localités. — KEocène inférieur, la plupart des gise- ments du bassin de Paris ; assez commune. Type figuré grossi 2 fois ; Cuise (collection Cossmann). F. FiSSURELLA SUBLAMELLOSA, Deshayes (PI. V, fig. 5). Nous croyons intéressant de figurer un jeune individu du F. sublamellosa, dans lequel la fente est tellement antérieure et le sommet tellement recourbé, que l’on pourrait, au premier abord, la confondre avec une Ri- mule. Mais la lame qui borde la fente, du côté de l’inté- rieur, supprime toule hésitation. Il est à remarquer que le nombre des côtes principales est de 20, comme dans le type adulte, mais que les côtes intermédiaires ne sont pas aussi nombreuses : on n’en compte pas plus d’une dans chaque intervalle. Les autres caractères sont iden- tiques. Localité. — Hérouval, éocène inférieur, dans l'étage des sables de Cuise. Type figuré (collection Bourdot). G. Lacuna Durempcer, Deshayes (PI. VI, fig. 2). Cette espèce fait partie d’un groupe de Lacunes, dans lesquelles le sillon caractéristique du genre se réduit à un simple prolongement de l'ombilic, qui est caréné, du côté de la base, tandis que le bord columellaire se réfléchit au- dessus de lui. On passe des véritables Lacunes à ce groupe d'espèces, par des nuances insaisissables, de sorte qu’il ne nous parait pas possible de créer une coupe nou- velle pour cette forme, d’autant plus que les autres ca- ractères, el surtout la forme versante de l'ouverture, du côté antérieur, restent à peu près les mêmes. Cette espèce descend à un niveau plus bas que Deshayes ne l'avait cru. On la rencontre à Hérouval, dans l’étage — 157 — des sables de Cnise, éocène inférieur. C'est de cette loca- lité que provient l'échantillon figuré (collection Bourdot). M. C. BIBLIOGHRAPIIIF, Manual Of Conchology structural and systema- tic. Second series : Pulmonata. With 1llustra- tions of the Species. By (Manuel de Conchyliolo- gie structurale et systématique. — Seconde série : Pulmonés. — Avec les figures des espèces. Par) George W. Tryon Jr. — Partie 1 (1) et partie IL (2). L'auteur a eu l’heureuse idée de commencer, dès à pré- sent, à faire paraître la seconde partie de son Manuel de Conchyliologie (celle qui traite des Mollusques Pulmonés), sans attendre la fin de la première, qui est consacrée à l'étude des Mollusques marins et dont la publication doit, vraisermblablement, se prolonger pendant quelques années encore, malgré toute l’activité que déploie M. Tryon pour mener à bien la grande œuvre qu'il a entreprise. Partie I. — La classification adoptée par l’auteur est en rapport avec l’état actuel de la science. Il divise les (1) Philadelphie, 1885, chez l’auteur (Academy of Natural Sciences of Philadelphia, Cor. 19th and Race Streets). Fascicule in-8 comprenant 64 pages d'impression et accompagné de 17 planches coloriées. Prix de chaque fascicule (à Philadelphie) : figures coloriées, 25 francs; figures noires, 15 francs. (2) Philadelphie, 1885, chez l’auteur. Fascicule in-8 compre- nant 64 pages d’impression et accompagné de 9 planches colo- riées, — 158 — Pulmonata en deux Ordres, celui des Stylommatophora et celui des Basommatophora, selon que les yeux sont placés à la partie supérieure des tentacules, ou à leur base. Les Stylommatophora se partagent en deux sous-ordres : Mo- notremata, à orifices mâle et femelle réunis, et Ditremata, à orifices mâle et femelle largement séparés. Les Mono- tremata sont subdivisés en Agnatha, dépourvus de mä- choire et carnivores, et Gnathophora, munis de mâchoires et phytophages. Les Agnatha comprennent 4 familles : Testacellidæ, Oleacinidæ, Streptaxidæ et Helicoidea. Nous trouvons, dans la famille des Testacellidæ, les genres Testacella; Daudebardia ; Chlamydephorus; Plec- trophorus (coupe bien douteuse de Férussac) et Sele- nochlamys; dans celle des Oleacinidæ, les genres Stre- belia ; Oleacina, avec les sections Boltenia, Varicella et Melia ; Glandina, Poiretia et Selasiella ; Streptostyla, avec les sections Streptostyla (sensu stricto)}, Chersomitra et le sous-genre Petenia ; Pseudosubulina ; Volutaxis et Ra- venia ; dans celle des Streptaxidæ, les genres Streptaxis, avec les sections Artemon, Discartemon et Eustreptaxis, Omphalotyx; Gibbus, avec les sections Gibbus (sensu stricto), Passamaella, Goniodomus, Plicadomus, Edentu- lina, Gonospira, le sous-genre Ennea, avec les sections Uniplicaria, Nevillia, Enneastrum, Gulella, Huttonella, le sous-genre Diaphora; le genre Streptostele, avec les sec-! tions Elma et Ptychotrema. Nous reprocherons à l’auteur d’avoir adopté le nom générique Oleacina de Bolten, qui est sans valeur, comme n'ayant pas été accompagné d’une diagnose générique, au lieu de Glandina, Schumacher, qui est préférable. Nous lui signalerons aussi une rectification à opérer au sujet de l'habitat de l’Oleacina leucozonias, Walch, qu’il indique, à tort, comme provenant de la Martinique, où l'espèce — 139 — n'existe certainement pas. Nous la croyons de la Ja- maique. Partie II. — Le deuxième fascicule donne la suite et la fin des espèces du genre Streptaxis, du genre Gibbus, du sous-genre Ennea, du sous-genre Diaphora et du genre Streptostele. Nous passons ensuite à la famille des Heli- coïdea, qui comprend les genres Guestieria; Diplom- phalus; Micromphalia; Rhytida: Paryphanta; Elæa; Ærope. Le fascicule s'arrête au genre Paryphanta. La valeur du texte, dans cette deuxième série, ne nous paraît inférieure en rien à celle de la première, et les plan- ches, dessinées avec soin, par MM, Edwin, L. Sheppard et John Ross, sont d’une excellente exécution, particulière- ment en ce qui concerne les Glandina et les Streptoslyla. Nous pensons donc que l’auteur peut compter, à bon droit, sur un succès au moins égal à celui qu’il a obtenu en publiant sa première série des Mollusques marins. Les naturalistes qui s'occupent de l'étude des Mollusques terrestres trouveront, à la fois, dans le nouvel ouvrage de M. Tryon, un recueil monographique plus complet que les autres, à cause de la date récente de sa publication, et un guide scientifique excellent pour le classement de leurs espèces. H. Cross. Nomenclatura generica e specifica di alcune Con- chiglie Mediterranee, pel marchese di (No- menclature générique et spécifique de quelques Coquilles méditerranéennes, par le marquis de) Monterosato |l). (1} Palerme, 1884, Brochure petit in-4 de 152 pages d'impres- sion. — 140 — L'auteur décrit les sections et genres nouveaux qui sui- vent, établis sur des formes méditerranéennes : sect. Pal- liolum (type; Pecten incomparabilis, Risso), gen. Mytilaster (type: Mytilus lineatus, Gmelin) ; gen. Gregariella (type : Modiolus sulcatus, Risso); gen. Modiella (type : Modiola polita, Verrill et Smith); gen. Rhomboïidella {type : Modiola rhombea, Berkel) ; gen. Neolepton (type : Lepton sulca- tulum, Jeffreys); gen. Loripinus (type: Lucina fragilis, Philippi); gen. Lucinella (type : Lucina commutata, Phi- lippi); sect. Parvicardium (type : Cardium parvum, Phi- lippi); sect. Oudardia (type : Tellina Oudardi, Payrau- deau); sect. Lutricularia (type : Erycina ovata, Philippi) ; gen. Pseudantalis (type : Dentalium rubescens, Deshayes) ; gen. Patellastra (type : Patella Lusitanica, Gmelin); gen. Gibbulastra (type : Trochus divaricatus, Linné) ; gen. Ca- ragolus (type : Trochus turbinatus, Bonnanni); sect. Juju- binus (type : Trochus Matoni, Payraudeau); gen. Tri- coliella (type : Phasianella intermedia, Scacchi}; sect. Pusillina (type : Rissoa pusilla, Philippi); sect. Api- cularia (type: Rissoa similis, Scacchi); sect. Alvinia (type : Alvania Weinkauffi, Schwartz ms.); sect. Acto- nia (type : Rissoa Testæ, Aradas et Maggiore); sect. Acious (Lype : Turbo cimex, Linné); gen. Acinopsis (type : Turbo cancellatus, Dacosta) ; sect. Galeodina (type : Turbo striatulus, Dacosta) ; sect. Thapsia (type: Rissoa rudis, Philippi); sect. Cingulina (type : Rissoa obtusa, Can- traine) ; sect. Cingilla (type : Turbo trifasciatus, Adams); sect. Parvisetia (type : Rissoa Scillæ, Seguenza); sect. Microsetia (type : Rissoa Cossuræ, Calcara); genre Pseu- dosetia {type : Rissoa turgida, dJeffreys); sect. Tragula (type : Odostomia fenestrata, Jeffreys) ; sect. Trabecula (type : Odostomia Jeffreysiana, Seguenza ms.) ; sect. Pyr- gisculus (type : Melania scalaris, Philippi); sect. Pyrgo- — A14i — lidium (type : Odostomia rosea, Monterosato); sect. Pyr- gostelis (type : Melania rufa, Philippi); sect. Pyrgostylus (type : Turbo striatulus, Linné) ; sect. Megastomia (type : Odostomia conspicua, Alder); sect. Brachystomia {type : Odostomia rissoides, Hanley); sect. Auristomia (type : Odostomia Erjaveciana, Brusina); sect. Vitreolina (type : Helix incurva, Renieri); sect. Acicularia (type : Eulima beryllina, Monterosato); gen. Subularia (type : Turbo subulatus, Donovan); gen. Pseudorbis (type : Fossarus granulum, Brugnone); gen. Poweria (type : Murex scala- rinus, Bivona); sect. Pagodula (type : Murex carinatus, j Bivona); sect. Pseudofusus {type : Murex rostratus, Olivi) ; gen. Cerithidinm (type : Cerithium submammillatum, Rayneval et Ponzi); gen. Cinctella (type : Cerithium trili- ” neatam, Philippi); gen. Metaxia (type : Cerithium rugu- losum, Sowerby) ; gen. Crossopleura (type : Pleurotoma Maravignæ, Bivona p.); sect. Ginnania (type : Pleurotoma fuscata, Philippi); sect. Vielliersia (type : Murex atte- nuatus, Montagu) ; sect. Smithia (type : Pleurotoma strio- lata, Scacchi); sect. Clathromangelia (type : Pleurotoma granum, Philippi); gen. Cordieria (type : Murex reticu- latus, Brocchi); sect. Philbertia (type : Pleurotoma bico- lor, Risso) ; sect. Cirillia {type : Murex linearis, Mon- tagu) ; sect. Leufroyia (type : Pleurotoma Leufroyi, Mich.); sect. Folineæa (type : Buccinum Lefebvrii, Maravigna) ; gen. Chauvetia (type : Nesæa granulata, Tiberi); sect. Gibberulina (type : Voluta clandestina, Brocchi); gen. Ringiculina (type : Ringicula leptochila, Brugnone) ; gen. Cylichnina (type : Cylichna lævisculpta, Granata); sect. Roxamilla (type : Cylichna Jeffreysi, Weinkauff); sect. Ossiania (type : Philine Monterosatoi, Jeffreys); sect. Hermania (type : Bulla scabra, Müller) ; gen. Johania (type : Bulla retifera, Forbes) ; Joannisia (type : Tylodina 18 = citrina, Joannis); gen. Williamia (type : Patelloidea vitrea, Cantraine), Nous reprocherons à ces coupes d’être peut- être un peu multipliées. L'auteur décrit les espèces nouvelles suivantes : Gryphæa navicula ; Meleagrina Savignyi? du port d’Alexandrie(c’est peut-être une importation de la mer Rouge, par le canal de Suez ?); Gibbula Vimontiæ ; Alvania consociella ; Setia limpida ; Microsetia cælata; Brochina incompta, B. de- curtata; Cæcum semitrachea, Brusina ms.; Pyrgostelis spectabilis ; Turbonilla aculissima ; Pollia coccinea à "Pseudofusus parvulus, P. Labronicus; Philbertia alter- nans; Cylichnina crebrisculpta. Le Mémoire de M. de Monterosato sera consulté utile- - ment par les naturalistes qui s'occupent de l’étude des Mol- lusques marins de la Méditerranée, la compétence bien connue de l’auteur, en cette matière, étant un sûr garant de l'intérêt que présente son travail. H. CROSSE. Moluscos fossiles de los Terrenos terciarios superiores de Cataluña, descritos por el D° (Mollusques fossiles des Terrains tertiaires supé- rieurs de Catalogne, par le D’) aime Almera et Arturo Bofill (|). Ce Mémoire, qui est consacré à l'étude des Cancella- riadæ fossiles des Terrains tertiaires supérieurs de la Ca- talogne, est écrit en espagnol, mais avec la traduction latine complète, en regard du chaque page de texte. Grâce (1) Madrid, 1884, Brochure petit in-4 de 76 pages d’impres- sion, accompagnée de 5 planches lithographiées (Extr. du Bole- tin de la Comision del Mapa Geologico). — 143 — à cette heureuse idée, dont nous devons féliciter les au- teurs, leur ouvrage est mis à la portée des savants de toutes les nations. Les terrains tertiaires de la Catalogne, dans l’état actuel des connaissances, renferment seize espèces de Cancellaria, dont les auteurs donnent les descriptions, les figures et la synonymie. Ils signalent comme nou- velles les formes suivantes : Cancellaria gradata, Hornes, var. Masferreri; C. foveata, n. sp. ; C. calcarata, Brocchi, var. quadrulata ; C. lyrata, Brocchi, var. angusta. Les diagnoses sont correctes, la synonymie bien traitée, les localités relevées avec soin et les planches fort bien exécutées. Il ne nous reste donc à former qu’un vœu, c’est que MM. Almera et Bofill continuent, pour les autres familles, l'œuvre qu’ils ont si bien commencée pour celle des Cancellariadæ et qu’ils fassent, pour les terrains ter- tiaires supérieurs de la Catalogne, ce que Hôrnes et Partsch ont si brillamment exécuté pour le bassin tertiaire de Vienne, au grand profit de la science. H. Cross. Introduccion a la Fauna malncologiea de Vall- vidrera, y Catalogo razonado de los Moluscos testaceos terrestres y fluviatiles del territorio, por el D’ (Introduction à la Faune malacologique de Vallvidrera, et Catalogue raisonné des Mollusques testacés terrestres el fluviatiles du territoire, par le D’) Soaquin M. Salvaria (1). (1) Barcelone, 1884. Brochure in-8 de 59 pages d'impression (Extr. du Boletin de la Academia de Ciencias natur. y artes de Barcelona). — 144 — Vallvidrera est une commune de la province de Barce- lone, dont le territoire accidenté et la situation à quel- ques kilomètres de la Méditerranée offrent, au point de vue malacologique, les conditions locales nécessaires pour l'existence simultanée d'assez nombreuses espèces litto- rales et de quelques espèces de montagnes ou de val- lées relativement élevées, par rapport au niveau de la mer. Il en résulte que, si la majeure partie des Mollus- ques terrestres et fluviatiles de la plaine de Barcelone se retrouve à Vallvidrera, on rencontre, en outre, dans cette dernière localité, des espèces qui n’ont pas été recueil- lies dans la première. L'auteur énumère, dans son Catalogue raisonné, 65 es- pèces, savoir : 57 terrestres et 6 fluviatiles, ces der- nières appartenant exclusivement à la famille des Lim- uæidæ. Il décrit, comme nouvelles, une variété de petite taille du Succinea Pfeifferi, Rossmässler, et nne variété 8 blanche et ceinte d’une zone hyaline de l’Helix cespi- tum, Draparnaud. Il considère l’Helix Fleurati, Bourgui- gnat, comme établie sur une simple variélé ‘africaine de l’H. vermiculata, Muller, variété qui se retrouve, d’ailleurs, dans les environs de Barcelone. Le Mémoire de M. Salvaña est accompagné d’une liste bibliographique des ouvrages consultés, et d’une note relative à quelques espèces terrestres, non encore signa- lées en Espagne, jusqu'ici, par M. le D' J. Hidalgo, et qui ont été recueillies, dans cette contrée, par l’auteur (particulièrement l'Helix rufescens, Pennant, dans la province de Gerona, et l’H. personata, Lamarck, dans la province de Lerida). Nous ne pouvons qu’engager M. le D' Salvaña à pour- suivre le cours de ses recherches malacologiques en Espa- — 145 — gne, et à continuer à en faire connaitre le résultat, par ses publications. H. CROSSE. Contribution à la Faune conchyliologique marine du Portugal. — fataiogue des Mollusques observés dans le Sud-Quest, par Augusto Nobre (1). Les matériaux dont l’auteur s’est servi pour dresser son Catalogue ont été recueillis par lui, lors de quelques excursions effectuées sur les plages des environs de Lis- bonne et dans la baie de Sétubal. On sait que le Tage, qui est large et profond et qui subit l'influence maritime, nourrit un grand nombre de Mollusques marins, et notamment l'Ostrea (Gryphæa) angulata de Lamarck, L'auteur décrit une variété nouvelle (var. coronata) da Nassa (Hinia) reticulata, Linné. Parmi les espèces qu'il mentionne, nous signalerons le Cymba olla, Linné; le Trochus fragaroides, Linné, non encore inaiqué sur la côte atlantique d'Europe; le Solecurtus strigiflatus, Linné, comme Mollasque du sud remontant au nord, et le Cyprina Islandica, Linné, comme espèce du nord descen- dant vers le sud. Les espèces citées sont au nombre de 153 : 99 sont communes à l'Angleterre, 415 à la France océanique, 98 au nord de l'Espagne, 111 au nord-est du Portugal, 116 à la Méditerranée. Cette Faune présente donc un caractère parfaitement mixte, puisqu'elle emprunte à peu près autant d'éléments spécifiques à celle des mers situées (1) Coïmbre, 1884, à l’Imprimerie de l’Université. Brochure grand in-8 de 28 pages d'impression. 10 — 146 — plus au nord (118 espèces) qu’à celle de la Méditerranée (116 espèces). Le travail de M. Nobre, ainsi que l’indique son titre, constitue une utile contribution à la connaissance de la Faune conchyliologique marine du Portugal. H. CROSSE. Molluscos Marinhos d0 Noroeste de Portugal, por (Mollusques marins du Nord-Ouest du Por- tugal, par) Augusto Nobre (1). Le nouveau Xémoire de M. A. Nobre comprend prin- cipalement l’étude des Mollusques marins qui vivent aux “environs de Porto, dans la partie nord-ouest du Portugal. L'auteur énumère 2 espèces de Brachiopodes, 76 d’Acé- phalés, 84 de Gastropodes et 4 de Céphalopodes, ce qui fait un total de 466 espèces de Mollusques marins, sans y comprendre les Nudibranches, qui n’ont pas encore été suffisamment étudiés en Portugal. Sur ce nombre, 87 avaient déjà été recueillies, dans les eaux portugaises, par Mac-Andrew, et 25 par le D' E. Allen; les 56 autres sont nouvelles pour la Faune du Portugal. M. Nobre ter- mine son travail par d’intéressantes observations sur la distribution des espèces marines sur les côles portu- gaises, et dansles zones profondes des mers voisines. Tout le Mémoire est traité d’une façon très régulière et très scientifique, et il est facile de s’apercevoir que l’auteur a beaucoup lu et a su s'inspirer des bons modèles. Nous (1) Porto, 1884. Brochure grand in-8 de 58 pages d’impres- sion (Tirage spécial, imprimé avec luxe et à exemplaires numé- rotés). — 1h47 — espérons donc qu’il continuera à étudier la Faune mala- cologique de son pays, encore si imparfaitement connue, et à publier le résultat de ses observations scientifiques. Il nous paraît avoir tout ce qu’il faut pour réussir. H. CRossE. Conchiglie littorali Mediterranee, pel marchese di (Coquilles Méditerranéennes, par le marquis de) Monterosato (1). L'auteur, qui a déjà précédemment étudié une partie des espèces littorales recueillies sur la plage de Carini, près Palerme, par M. le marquis De Gregorio, continue la publication de son travail. Dans la familie des Rissoidæ, il décrit, comme espèces nouvelles : Zip- _pora paradoxa; Apicularia (Lia), Benoiti; Alvania con- sociella, Acinopsis hirta; Barleeia majuscula ; Setia glo- bulosa, S. inflata (var. olim), S. turriculata (var. olim), S. amabilis (Rissoa pulcherrima, auctorum, non Jeffreys), S. limpida ; «-Microsetia cælata; il décrit encore les Bro- china decurtata et B. incompta, et le Cæcum semitra- chea, Brusina ms. M. de Monterosato propose d'établir, dans Ja famille des Rissoidæ, les coupes nouvelles qui suivent : Apicularia (type : A. similis, Scacchi); Alvinia {type : A. Weinkauff, Schwartz); Acinus (type : A. cimex, Linné); Acinopsis (type : A. cancellata, Dacosta); Galeodina (type : G. striatula, Dacosta): Thapsia (type : T. rudis, Philipp) ; Cingulina (type : C. obtusa, Cantraine) ; Cingilla (type : C. trifasciata, Adams); Parvisetia (lype : P. Scillæ, (1) Palerme, 1884. Brochure in-4 de 24 pages d'impression (Suite : p. 15 à 38). (Extr. du Naturalista Siciliano, 1884). — 1485 — Seguenza) ; Minosetia {type : C. Cossuræ, Calcara) ; Pseu- dosetia (type : P. turgida, Jeffreys). H. CRosse. Notes on the Saw and Lingual Dentition Of Pul- monate Moïlusks, by (Notes sur la mâchoire et la denture linguale des Mollusques Pulmonés, par) WW. &. Binney ||). Dans ce Mémoire, pour ainsi dire récapitulatif, l’auteur donne, en texte et en planches, une sorte d’aperçu synop- tique ou de résumé de ses nombreux travaux sur la mâchoire et l’armature linguale des Mollusques Pulmonés. Ce genre d’études paraît, au premier abord, un peu diffi- cile et un peu aride à ceux qui ne sont point encore suff- samment familiarisés avec lui, mais on ne tarde point à s’'apercevoir que, dans beaucoup de cas douteux de classi- fication, les caractères lirés de la présence ou de l’ab- sence de mâchoire et de la disposition de la radule, chez les Mollusques Gastropodes, jettent une vive lumière sur les questions pendantes et permettent de trancher faci- iement les difficultés qui se présentent, C’est grâce à son secours que, pour ne parler que des Mollusques terres- tres, on a pu arriver à débrouiller la famille des Testa- cellidæ et à en rapprocher les Glandines; que l’on a pu séparer, d’une façon vraiment scientifique, les Cylin- drelles, les Bulimes et les Stenogyra, qui étaient mêlés les uns avec les autres, et arriver à ne plus confondre les Gonospira avec les Pupa. Il ne faut pas juger les travaux de ce genre d’après ce (1) New-York, 1884. Brochure grand in-8 de 48 pages d’im- pression, accompagnée de 16 planches lithographiées (Exir. du vol. II des Annals of the New-York Acad. Nat. Sc.J. — 149 — qu’en ont dit quelques naturalistes superficiels, qui de- vaient les connaître assurément fort mal, car ils n’ont pas hésité, entre autres bourdes, à attribuer aux savants alle- manÿs l'invention et le premier usage de cette méthole de classification. Pourtant, la vérité est que c’est un Sut- dois, Lovèn, qui, le premier, en 1847, introduisit le sys- tème dans la science, et que, dès 1856, un Anglais, le D'Gray, terminait son « Guide to Mollusca, » alors que le D' Troschel', en Allemagne , venait à peine de com- mencer son « Gebiss der Schnecken. » Nous voyons avec plaisir notre savant confrère de Bur- lington revenir aux études malacologiques, qu’il parais- sait avoir laissées un peu de côté, depuis quelque temps. H. Crosse. Materialien zur Kenntniss der Bevonisehen Abla- gerungen 1n Bussland [Matériaux pour la con- naissance des couches dévoniennes de Russie, par) Æih. lshernyschew (|). L'auteur étudie successivement les couches dévoniennes du lac Koltuban, celles du territoire de la Petchora, celles d'Orel-Woronesch, et enfa celles qui forment, en Russie, le groupe dévonien principal, dans les gouvernements de Livonie, de Courlande, de Pskow, de Witebsk, de Kowno, de Mohilew, de Smolensk, de Nowgorod et de Saint-Pé- tersbourg. Les espèces suivantes sont décrites comme nouvelles : (1) Saint-Pétersbourg, 1884, chez Eggers et Cie. Brochure grand in-4 de 82 pages d'impression, accompaguée de 3 planches lithographiées et de coupes géologiques imprimées dans le texte (Extr. du vol. I des Mémoires du Comité géologique). : — 150 — Avicula Meglitzkii, A. Antipowi; Retzia Koltubanica. H. CROSSE. Die Fauna der Congerienschichten VON Agram in Kroatien. Von (La Faune des couches à Con- géries d'Agram, en Croatie. Par) S. Brusina (1). La Faune des couches à Congéries est excessivement remarquable, au point de vue malacologique. Elle pré- sente un caractère bien prononcé de faune d’eau sau- mâtre et se compose principalement de Cardiidæ, de Con- geria et de Melanopsis, auxquels se mêlent des espèces appartenant à des genres déjà disparus, ou en voie d’ex- ünction, et des formes étranges, ne ressemblant absolu- ment à rien de ce que l’on connaît ailleurs (les Valen- ciennesia, par exemple). Parmi les faunes de l’époque actuelle, il n’y a guère que celles de la mer Caspienne et du lac d’Aral, dont ont puisse rapprocher, sous certains rapports et jusqu’à un certain point, la faune des cou- ches à Congéries. Elle est également curieuse, au point de vue du degré de localisation de la plupart des espèces qui la composent. Chaque nouveau gisement que l’on décou- vre, dans ces couches, présente invariablement un bon nombre d'espèces nouvelles. L'auteur décrit comme nouvelles les espèces suivantes : Neritona Martensi; Neritodonta Pilari; Dreissena Croa- tica, D. Zagrabiensis, D. superfætata ; Dreissenomya Croa- (1) Vienne, 1884, chez A. Hôlder, Rothenthurmstrasse, 15. Brochure grand in-4 de 64 pages d'impression, accompagnée de 4 planches lithographiées et de gravures sur bois imprimées dans le texte (Extr. du vol. IT des « Beiträge zur Paläontologie Osterreich-Ungarns und des Orients »). — 151 — tica; Adacna histiophora, A. Meisi, À. Croatica, A. Zagra- biensis, À. Rogenhoferi, À. Pelzelni, A. Steindachneri, A. hemicardia, À. Baraci, A. prionophora, À. ocheto- phora, A. otiophora, A. diprosopa, À. Budmani, A. ptero- phora, A. Kiseljachi; Pisidium Krambergeri; Bythinia Clessini, B. pumila ; Melanopsis Faberi ; Planorbis con- stans, P. clathratus ; genre nouveau Zagrabica, proposé pour des Limnæidæ à forme d’Ampullaires (Z. naticina, Z. ampullacea, Z. Maceki, Z. cyclostomopsis, Z. Folnego- vici); genre nouveau Boscovicia, proposé pour d’autres Limnæidæ, assez voisins des Benedictia (type : B. Josephi, Brusina); genre nouveau Lytostoma, proposé pour le Limnæa grammica, Brusina; Limnæa Kobelti; Dreissena Marcovici, D. Gnezdai. Le Valenciennesia pelta, Brusina, est figuré pour la première fois. Le Mémoire, dont nous venons rendre compte, nous semble de nature à intéresser tous ceux qui s'occupent de paléontologie tertiaire, car la faune dont il s'occupe est très originale et mérite d’être étudiée. H. CRosse. Contribution à la Faune malacologique fran- gaise. — VIl. Monographie des Hélices du groupe de l’elix Hollenensis, Locard, par Arnould Locard (1). L'Helix Bollenensis, forme méridionale, recueillie à Bollène (Vaucluse), est déjà un peu douteuse, au point (1) Lyon, 1884. Brochure petit in-4 de 28 pages d'impression, accompagnée d’une planche dessinée au trait et d’un tableau synoptique. de vue spécifique, pour les naturalistes de l’école de La- marck, de Deshayes et de Pfeiffer, qui, comme nous, ne peuvent pas se résigner à admettre l’existence, en France, de cinq ou six mille espèces de Mollusques terrestres et fluviatiles. Beaucoup de malacologistes n’y voient, à tort ou à raison, qu’une variété de l’H. striata, Muller. Voici, maintenant, que M. Locard fait de son espèce un groupe, autour duquel il range 8 autres espèces, dont 4 sont peu connues (H. Lauracina, H. Carpensoractensis etH.Visanica, Fagot, et H. prinohila, Mabille), et 4 entièrement nouvelles (H. Robiniana, Bourguignat; H. foliorum, Fagot ; H. Per- roudiana, Locard; H. Tricastinorum, Frère Florence)! Ce sont, véritablement, les procédés homæopathiques appliqués à la malacologie. Nous regrettons, plus que nous ne saurions le dire, de voir un savant sérieux et sin- cère, comme M. Locard, qui est doué de toutes les apti- tudes nécessaires pour faire un bon naturaliste, verser dans cette ornière scientifique, qui ne peut aboutir qu’à l'incertitude, en matière spécifique, et au chaos. Ces réserves faites sur le fond de la doctrine, qui nous paraît dangereuse, et au sujet de laquelle, par consé- quent, nous ne pouvons dissimuler notre opinion, sous peine de manquer à la probité scientifique, nous devons reconnaître, dans le nouveau Mémoire de M. A. Locard, les qualités de forme et d'ordre méthodique qui distin- guent habituellement les travaux de notre honorable con- frère. H. Crosse. An account of the Land and Freshwater Mol- lusea collected during the Voyage of the « Challenger », from December 1872 to May 1876. By (Compte rendu des Mollusques terres- — 155 — tres et fluviatiles recueillis, pendant le voyage du « Challenger », de décembre 1872 à mai 1876. Par) fdgn: A: Smitn (1). Le « Challenger », qui, dans le cours de son impor- tante Expédition, a enrichi la science de tant de belles découvertes, arrachées par la drague aux abîmes de l’O- céan, ne pouvait manquer de rapporter également des Mollusques terrestres et fluviatiles intéressants. Ces es- pèces, au nombre de 152, ont été étudiées par M. Edgar A. Smith, du British Museum. Notre savant confrère de Londres y a trouvé les nouveautés suivantes, qu’il décrit et dont il donne la figure : Athoracophorus virgatus; Helix (Geotrochus) Moseleyi, EH. (G.) Labillardierei, H. (Hemiplecta) infrastriata, H. (H.?) Cartereti, H. (Chlo- ritis) Dentrecasteauxi; Partula Hartmanni; Cyclostoma infans ; Helicina Ponsonbyi (toutes ces espèces provien- nent de Wild Island, du groupe des îles de l’Amirauté) ; Pythia Apiensis; Melania Apiensis, M, turbans, M. ordi- naria (de l'ile Ani, du groupe des Nouvelles Hébrides) ; Helix (Trochomorpha) latimarginata, d'Ovalau (îles Viti) ; Parmacochlea Fischeri, genre nouveau, provenant de Cape York (Australie septentrionale), dont l'animal res- semble extérieurement à un Parmarion et dont la co- quille, en partie cachée par le manteau, offre l'aspect d'un petit Sigaret, continué en forme de disque ou de lamelle ; Helix (Thalassia) Traversi et H. (Patula) Stokesi, de la Nouvelle-Zélande ; Helix (Hyalinia) exulata, de l'ile Tristan d’Acunha; Helix (Strepsanoda) Selkirki, de l’île (4) Londres, 1884. Brochure in-8 de 25 pages d'impression, accompagnée de 2 planches coloriées (Extr. des Proc. of the Zool. Soc, of London de 1884). — 154 — Juan Fernandez ; Succinea Falklandica, desiles Falkland, H. CROSSE. Results of an examination of Syrian Mollusean Fossils, chiefly from the range of Mount Le- banon. By (Résultats de l'examen de Mollusques fossiles de Syrie, provenant principalement du Mont Liban. Par) Charles E. Hamlin (1). Les fossiles qui font l'objet de ce travail ont été re- cueillis, dans la région du Mont Liban (Syrie), par le Rév. Selah Merrill et par Mistress Bird, veuve d'un mis- sionnaire protestant. Ils appartiennent au Cénomanien, au Turonien et au Sénonien d’A. d'Orbigny. Les espèces suivantes sont décrites comme nouvelles et figurées : Lu- natia Gileadensis; Amauropsis subcanaliculata, A. gra- data, A. Abeihensis; Tylostoma Birdanum; Turritella elæonis ; Eunema ? bicarinata ; Nerinæa pauxilla, N. (Cryp- toplocus) Libanensis; Alaria monodactyla; Actæonina vafra; Colostracon sinuatum, genre nouveau, voisin des Aclæonina, mais à columelle plus prolongée en forme de bec; C. curtum; Cerithium gracilens ; Corbula aligera ; Liopistha Libanotica ; Ceromya sinuata ; Pholadomya de- pacta ; Cytherea (Callista?) Libanotica ; [socardia Merilli ; Cyprina Orientalis, GC. (Venilicardia?) Abeïhensis; Car- dium (Protocardia) Judaicum ; Gonodon? hebes; Cardita lacunar; Nucula (Cucullella ?) Palæstina ; Leda decussata ; (1) Cambridge, 1884, au Muséum, Brochure in-4 de 68 pages d'impression et accompagnée de 6 planches lithographiées et de 1 dessin imprimé dans le texte. — 155 — Perna orientalis, P. tetragona; Ostrea (Alectryonia) ali- cula. H. CROSSE. Les Mollusques marins du Roussillon, par Æ. Bucquoy, Ph. Dautzenherg Ci G. Doll- fus. — Fascicule 9 (1). Dans ce fascicule, les auteurs s'occupent du genre Trochus et étudient successivement les espèces du sous- genre Zizyphinus (au nombre de 10), le sous-genre Fors- kalia (4 espèce) et le sous-genre Gibbula (42 espèces, dont 5 seulement sont traitées dans la livraison). Ce genre, très développé dans la Méditerranée, est un des plus intéres- sants et, en même temps, un de ceux dont les espèces, pourtant connues depuis longtemps, ont donné lieu au plus grand nombre de confusions et d’erreurs dans la détermination spécifique. La nécessité d’une synonymie faite avec soin s'impose donc tout naturellement ici, et, sous ce rapport, le travail des auteurs ne laisse rien à désirer. Nous les féliciterons également de n'avoir pas cédé à la tentation, malheureusement si fréquente, chez les auteurs de Catalogues locaux, de faire des espèces nou- velles avec toutes les variétés de forme ou de coloration qui se présentent, et Dieu sait s’il y en a, particulière- ment chez les Trochidæ ! H. CROSsE. (1) Paris, 1885, chez J. B. Baillière et fils, rue Hautefeuille, 19, et chez M. Ph. Dautzenberg, rue de l'Université, 213. Fasci- cule grand in-8, comprenant 44 pages d'impression et accompa- gné de 5 planches pholographiées d’après nature. — 156 — Die Mollusken der nächsten Umgebung von &ern. Nach den im Museum für Naturgeschichte vor- bandenen Sammlungen. Von {Les Moilusques des environs de Berne. D’après les collections du Musée d'histoire naturelle. Par) Æhéophile Studer (1). L'auteur, après avoir fait l’énumération des nombreux et intéressants matériaux qu’il a eus à sa disposition et qui lui ont permis de rendre son travail plus complet, donne le Catalogue des espèces de Mollusques terrestres et flu- vialiles qui vivent dans les environs de Berne. Il en compte 105, et indique avec soin les localités dans! les- quelles elles ont été recueillies. Ce nombre, qui ne com- prend, d’ailleurs, que des espèces sérieuses, adoptées par tous les naturalistes, est considérable et indique que les environs de Berne sont riches en Mollusques et que ces animaux y ont été recherchés avec soin. Le genre Helix, naturellement, prédomine dans cette faune, comme dans celle des régions voisines, au point de vue du nombre des espèces, parmi lesquelles nous citerons l’H.obvoluta, Mül- ler, et l'E. personata, Lamarck. Le Cyclostoma elegans vit aux environs de Berne : en revanche, on n’y rencontre aucun représentant du genre Pomatias, si abondamment répandu dans le Jura. Les espèces fluviatiles sont relati- vement assez nombreuses (53). En résumé, le travail de M. Studer est un bon catalogue local, utile à consulter pour les naturalistes. H. CROSsE. (1) Berne, 1884. Brochure petit in-8 de 18 pages d'impression (Extr. des Mittheil. Naturf. Gesells. in Bern). — 157 — Supplément aux Unionidæ de la Serbie, Par Henri Drouêët (1). Dans ce Supplément aux Unionidæ de la Serbie, pu- blié en 1882, l’auteur décrit les espèces nouvelles sui- vantes : Unio Dokici, U. Serbicus, [U. truncatulus, U. ri- valis. C’est grâce aux recherches et aux communications de MM. les professeurs Pancic et Dokic que M. Drouët a pu nous faire connaître d’une manière aussi complète et aussi satisfaisante les Unionidæ de la Serbie, qui com- prennent, dans l’état actuel des connaissances, 52 espèces (22 Unio et 10 Anodonta). L'auteur ne mentionne pas, parmi ces espèces, le Margaritana margaritifera, Linné, cité, par M. Dokic, comme recueilli en Serbie, parce qu’il n’a rencontré celte forme dans aucun des nombreux en- vois d'Unionidæ Serbes qui lui ont été faits et que sa pré- sence, dans la région dont il s’agit, ne lui parait pas en- core authentiquement démontrée. Nous ne pouvons qu'encourager l’auteur à continuer ses utiles publications sur les Uuionidæ des parties Îles moins connues de l’Europe. Ses précédents travaux le rendent plus apte que personne à poursuivre avec succès l'étude difficile de cette famille et à la faire bien connaitre aux naluralistes. H. CROSSE. Études critiques sur des &rachiopodes nouveaux ou peu Connus, par Eugene Deslongechamps. — 4°, 5° et 6° fascicules (2). (1) Paris, 1884, chez Baillière, rue Hautefeuille, 49. Brochure in-8 de 16 pages d'impression, accompagnée de 2 planches litho- graphiées. (2) Paris, 1884, chez Savy, boulevard Saint-Germain, 77. Fas- — 158 — Dans ce travail, qui continue les trois fascicules précé- demment parus, l’auteur, très compétent, comme l’on sait, en matière de Brachiopodes, nous donne une étude critique très approfondie et fort intéressante sur les di- vers systèmes de classification de ces animaux, qui ont été, jusqu'ici, imaginés par les naturalistes. Il propose ensuite le sien, qui consiste à n’adopter, pour ceux des Brachiopodes qui étaient compris, autrefois, dans le vieux genre Terebratula, qu'une seule famille, celle des Tere- bratulidæ, qu’il divise en deux groupes : 4° Groupe. — Pas de métamorphoses de l'appareil; manteau garni de spicules calcaires. — Il comprend les genres Liothyris, Douvillé, avec les sections Glossothyris et Pygope; Terebratulina, Orbigny, avec la section Agulha- ria, et le sous-genre Disculina; Megerlea, Davidson, avec le sous-genre Megerlina; Kraussina, Davidson; Platidia, Costa. 2e Groupe. — Appareil brachial avec métamorphoses ou stades; manteau non garni de spicules. — Il comprend les genres Terebratula, avec la section Hemiptychina et les sous-genres Dielasma, Dictiothyris, Macandrewia : Cœnothyris, Douvillé; Waldheimia, King, avec les sous- genres Eudesia (comprenant la section Flabellothyris), Ismenia et Lyra; Antiptychina, Zittel, avec la section Plesiothyris ; Zeilleria, Douvillé, avec le sous-genre Me- ganteris et les sections Fimbriothyris, Microthyris, Aula- cothyris, Epicyrta, Cincta et Neothyris; Kingina, David- son ; Cryptonella, Hall.; Centronella, Bill.; Leptocælia, Hall.; Reusselæria, Hall.; Terebratella, Orbigny, avec les sous-genres Trigonosemus, Laqueus et Magasella; Bou- cicules in-8, comprenant 176 pages d’impression et accompagnés de 14 planches dessinées par l’auteur et lithographiées. Prix de chaque fascicule : 2 francs 50 centimes. — 159 — chardia, Davidson; Magas, Sowerby, avec le sous-genre Rhynchora, Dalm. L'auteur décrit et figure les espèces nouvelles suivantes du lias et de l'oolithe inférieur : Ismenia Murchisonæ; Spiriferina Collenoti; Crania gonialis, C. mayalis, C. sim- plex, C. peltarion, C. crista-galli. Les nouvelles « Études critiques » de M. Eug. Deslong- champs sont de nature à intéresser vivement tous ceux qui s'occupent des Brachiopodes. Nous ajouterons que les planches, dessinées et lithographiées par l’auteur avec un rare talent, constituent un élément de succès de plus pour son œuvre, dont la continuation est éminemment désirable. H. CRossE. Note sur une nouvelle Classification de la famille des "Terebratulidæ >» par E. E. Deslong- champs (1). L'auteur donne sous forme de tableau, accompagné d'une explication sommaire, les principaux éléments de la nouvelle classification de la famille des Terebratulidæ, qu'il a proposée dans ses « Études critiques » et dont nous venons de rendre compte. H. CROSSE. On the Mollusea procured during the « Light ming » and « Poreupine » Expeditions, 1868- 1870 (Part VILL). By (Sur les Mollusques recueil- lis pendant les Expédilions du « Lightning » et (1) Caen, 1884, et à Paris, chez F. Savy, libraire, boulevard Saint-Germain, 77. Brochure in-4 de 4 pages d'impression. — 160 — du « Porcupine », de 1868 à 1870. — Partie VIT. — Par) J. Gwyn Jeffreys (A }e L'auteur décrit et figure les espèces nouvelles suivantes : dans la famille des Aclidæ, Cioniscus gracilis, C. striatus; dans celle des Pyramidellidæ, Odostomia suboblonga, O. tenuis, O0. prælonga, O, crassa, O. sigmoidea, Monte- rosato ms., O.flexuosa, O. sinuosa, OÔ. acuticostata, O. ful- gidula, O. attenuata, O. compressa, OÔ. paucistriata, O. se- micostata; dans celle des Eulimidæ, Gegania pinguis (genre nouveau) ; Eulima glabra, E. solida, E. fusco-api- cata, E. abbreviata, E. subumbilicata, E. minuta. L’au- teur propose, sous la dénomination de Tiberia, une nou- velle section dont le type est le Pyramidella nitidula, À. Adams : cette forme est profondément ombiliquée. Ce mémoire est, malheureusement, le dernier que doive publier, sur les Mollusques du « Lightning » et du « Por- cupine », notre éminent confrère de Londres. La mort est venue arrêter ce travailleur infatigable, dans sa carrière scientifique si bien remplie, et il est à craindre que la série si intéressante de l'Expédition des deux navires an- glais ne se trouve brusquement interrompue. H. CROSSE. (1) Londres, 1883. Brochure in-8 de 32 pages d'impression, accompagnée de 3 planches lithographiées (Extr. des Proceed. of he Zool. Society of London, de Mai 1884). Paris, — Imprimerie J. Tremblay, rue de l’Eperon, 5; Mme Ve TREMBLAY, née Douchard-Huzard, successeurs Journal de Conchyhologie. 1885. PIS EN. 272 Becquet C fr. Paris. Ârnoul del. 1. Jouannetia Thelussoniæ, Raincourt et Munier. | 4. Capsa mediumbonata,Cossmann. >. Sportella jrradiata, Cossmann. 5. Corbula areohifera, Cossmann. 3.Donax ovalina, Cossmann. 6. Hemmcardium mite, Cossmätin. Pi Journal de Conchyhologie. 1885. PTTAV: ) ] D TS Cossrmann del. Lmp. Becquet fr Paris. 1 Emarginula macra, Cossmann. 5. Fissurella sublamellosa, Deshayes. PR clypeata, Lamarck, var Bourdoti. 6. Lutetia deficiens, Cossmann. 3. Acroreia Bayle:, Cossmann. 7. Goossensia plicatuloides, Cossmann. 4, Umbrella Raincourti, Cossmann. | 8. Cardium diastictum, Cossmann. JA à | { AUATRMAENT TE AC L'ANEREN A HLISN TON, | ASTON HR h eor LARGE LAN TR JA LIEN [ un nur | We Lt] ei 1 À (l Ë f \ 14 Le AA 0 [M k a sur ? : e TR ” AS * DT PAS LL A LUS TRS . re tes ï "| | ; ‘1 ? A uw l à * PT dt \ i n ; ï Ê È L ’ Li f Li t # i - ï Lo % “Re 1 LU » ï y uw” ï t ñ T 1 # ( L L TA if { 1 L l» l ï “ . | f | pe ft | Journal de Conchyliologie. 1885. BL É s a do PET 58 4 éd Rss i Cossmannr del. Znp Becquet fr Parcs. Arnonl lit. 4, Lacuna terebralis, Cossmann. | 5. Littorina trochiformis, Cossmann. LI Dutemplet, Deskhares. 6. Planorbis Cuisensis, Cossmann. 8, Ancillaria excavata, Cossmann. | 7, Fissurella tapeina, Cossmann. 4. Columbella angusta, Deshayes. | 8. Mitra tetraptycta, Cossmann. Journal de Conchyhologre. 1885. EE AVI 5 533350 a, PAT _ NT an 5555 TT) AU Ne F3 RUES CU N2 ré Je clumberger del. Lmp._ Becquet Fr. Parts. Arnoul lité. 1_5. Bithinella Berenguieri, Bourguignat. FRE eme Bourguignatt, Locard. A DDR. On the Presence of Eyes and other Sense-Organs in the Shells of the Ghitonidæ, by H. N. Mosecey. — Londres, 1884. Brochure in-8 de 7 pages d'impression. Exploration de la presqu'ile: de Malacca. La politique anglaise dans les pays Malais, par M. DE MorcAN, Ingénieur des Mines. — Paris, 1885. Brochure grand in-8 de 11 pages d'impression. Rectifications pour servir a l’étude de la Faune éocène du Bassin de Paris, par M. CHeLoT. — Paris, 1885. Brochure in-8 de 13 pages d’impression. Contributions to tbe History of the Commander Islands. — Report on the Mollusca of the Commander Islands, Bering Sea, collected by Leonhard Stejneger in 1882 and 1833, by W. H. Dazz. — Washinglon, 1884. Brochure in-8 de 10 pages d'impression, | On à Collection of Shells from Florida by. Mr. Henry Hempuizz, by W.H. Dazz. — Washington, 1883. Brochure in-8 de 25 pages d'impression, accompagnée d'une planche noire. S. Brusina. Bemerkungen über Rumänische Paludi- nen-Schichten, mit Bezug auf professor G. COBALESCU’s WERrk : «. Sludii geologice si palæontologice asupra unor « Teramuri Tertiare din unile Parti ale Romaniei. » — Vienne, 1885. Brochure grand in-8 de 7 pages d'impression. 8; Revision of the Recent Lamellibranchiata of New Zealand,, by captain F. W. Hurron. — Nouvelle Zélande, : 1884. Brochure in-8 de 22 pages d'impression. Descrizione di uua forma nuova di Marginella ed alcune osser- vazioni sull uso dei vocaboli mutazione e varietà. Nota di L. Foresri. — Pisa, 1885. Brochure grand in-8 de 5 pages d'impression, accompagnée de 2 gravures sur bois imprimées dans le texte. Sull’ Helix homoleuca del littorale Croato, di S. Bru- siNA. — Pise, 1884. Brochure grand in-8 de 6 pages d’impres- sion, Observations sur quelques espèces nouvelles du Bassin de Paris décrites par M.le marquis De RaiNcourr, par M. E. DE Boury. — Paris, 1884. Brochure grand in-8 de 10 pages d’im- pression, accompagnée de 2 coupes géologiques. imprimées daps le texte. | | Revision of the Marine Tænioglossate and Ptenoglossate Mollusca of New-Zealand, by captain F, W. Hurron. — Nouvelle-Zélande, 1885. Brochure in-8 de 13 pages d'im- pression. er ide io à On the concordance of the Moôllusca inhabiting both sides of the North Atlantic and the intermediate, Seas, bÿ.J. GWYN JEFFREYS. — Londres, 1884. Brochure in-8 de 4 :pages ,d'’im- pression. Ne él satulre, Primi Studi sulla Collezione zoologica della « Garacciolo » e leltera al comandaute CARLO p# AMEZAGA del prof. ANTONIO CarRuccio. — Rome, 1885. Brochure grand in-8 de 27 pages d'impression. : nie Notes on a-Nevada Shell (Pyrgula Nevadensis), by R. Eczsworta Cazz and C. E..BeecHer.--Philadelphie, 1884. Brochure in-8 de 5 pages d'impression, accompagnée d’une ! planche noire et d’une gravure sur bois, imprimée dans. le . texte. Table des Matières CONTENUES DANS CETTE LIVRAISON. $ Pages De Ja récolte des Mollusques dans la région Celtique (particulièrement dans la rade de Brest) et des saisons les plus favorables pour leur recherche. .. !F. DANIEL! . . : . . 81 Note sur la Parmacelle frouvée près de Malaga (Es- fan) 0, PT. EEE PRE ARR CE MID GDS 0e 000 Note additionnelle sur le Parmacella Valenciennesi, : Webb et Van Beneden, . .......+..... H: CRgBeE Ne et MA Premier Supplément à la Faune malacologique ter- restre, fluviatile et marine des environs de Brest (Finistère). . . . ..: HT GIPLS. OO SC AN TELS 2 a 00 Nouvelles observations sur Jl'Acirsa subdecussata, Cantraine, 8p5/°, 4 HUILE ED SAUT L 0 OS OT PE BOTRYe: "21 100 Description d’une espèce nouvelle de Dendropupa, f du terrain permien de Saône-et-Loire. . : . . . il CB'precege TE E009 Description d'espèces du terrain tertiaire des envi- rons de Paris (suite)... 4.0... M. CossmanN. . .. 106 Bibliographie. . . .. LG RAN DO EE OROSSE.: Peel 137 Le Journal paraît par trimestre et forme 4 volume par ap. . PRIX DE L'ABONNEMENT (PAYABLE D'AVANCE) Pour Paris et pour les départements (reçu franco). . . 16fr. Pour l'étranger (Union postale) id. PPÉRRONE L Pourles pays hors de l’Union postale id. a er VOS S’adresser, pour l’abonnement, payable d'avance, et pour les com- munications scientifiques , à M.H. CRossE, directeur du Journal, rue Tronchet, 25,à Paris, chez qui on trouvera aussi les volumes précé- demment publiés du Journal de Conchyliologie. (Ecrire franco.) Il estrendu compte des ouvrages de Conchyliologie et de Paléonto- logie dout deux exemplaires sont adressés au bureau duJournal. PARIS, — IMPRIMERIE DE J. TREMBLAY, RUE DE L'ÉPERON, 5. — 1885. Me Ve TREMBLAY, NÉE BOUCHARD-HUZARD, SUCCESSEUR. 3: Série. — ‘l'oume KEVW. — N° 8. JOURNAL CONCHYLIOLOGIE L'ÉTUDE DES MOLLUSQUES VIVANTS ET FOSSILES, Publié sous la direction de H. CROSSE et P. FISCHER. V4 : _— A PARIS, CHEZ H. CROSSE, RUE TRONCHET, 25. Dépôt à Londres, chez MM. Wicuiams et NonçaTe, 4, Heurietta Street, Covent-Garden. _ à Édimbourg, chez MM. Wicuiams et NORGATE, 20, South Frederick Street. 1885 À LE DEAR RE RE EE ACHAT ET VENTE DE COQUILLES. M. Robert NEUMANN, naluralisie, a l’honneur d'informer MM. les amateurs qu’il lient toujours. à leur disposition, à des prix modérés, des Collections considérables de Coquilles. 11 achète également des collections entières, provenant des amateurs qui désirent s’en défaire ou recueillies par des naluralistes-voyageurs. Pour les offres ou les demandes, on est prié de vouloir bien s'adresser à M. Robert N eumann, naturaliste, à Erfurt (Allemägne). ro F4 10000 INDEX GÉNÉRAL ET SISTÉMATIQUE DES MATIÈRES Gontenues dans les vingt premiers volumes JOURNAL DE CONCHYLIOLOGIE 1850-1872 Un volume in-8° de 208 pages d'impression, comprenant la table des articles contenus dans les volumes I à XX, et la table, par ordre alphabétique, des Familles, Genres, Sous-Genres et Espèces de Mollusques décrits ou cités dans ces volumes. EN VENTE ACTUELLEMENT AU BUREAU DU JOURNAL, RUE TRONCHET, 95. Prix : 8 francs. D OUVRAGES NOUVEAUX Mission scientifique au Mexique et dans l'Amérique centrale, ouvrage publié par lessoins du Ministre de l’instruc- tion publique.—Recherches zoologiques publiées sous la direction de M. Misxe-Fpwarps, membrede l’Institut. 7° partie. —Étude surles Mollusques terrestres et fluviatiles, par MM. P. Fiscuer et H. CRossE. Paris, Imprimerie Nationale, MDCCCLXXX. Le premier volume (702 pages d'impression el 31 planche noires et coloriées) est terminé. La huitième livraison, qui forme le commencement du second volume, est actuellement en vente ; la neuvième est sous presse el parañtra Prochainement. ES JOURNAL DE CONCHYLIOLOGIE. fer Juillet 18985. De la nécessité de la suppression des genres Sinusigera el Cheletropis, Par H. CROSSE. Le genre Sinusigera, proposé par Alcide d’Orbigny, en 1846 (1), pour une petite coquille pélagienne à ouverture grimaçante et à péristome tourmenté, qu'il nomma S. cancellata (2), a été, depuis sa création, l'objet de nombreuses controverses entre les naturalistes, dont les uns admettaient la valeur du genre et le classaient succes- sivement parmi les Ptéropodes, les Hétéropodes ou les Gastropodes, tandis que les autres le considéraient comme établi sur l’état larvaire ou embryonnaire de Mollusques appartenant vraisemblablement à la famille des Muricidæ. Ceite dernière opinion a été soutenue par S. P. Wood- ward, en 1868, dans la deuxième édition de son Ma- nuel (5). (4) Hist. pol. y nat. de la îisla de Cuba, Moluscos, vol, V, p. 241, 1846. (2) L. e., Atlas, pl. xxu, fig. 7 à 9, 1846. (3) Manual of the Mollusea, second edition, p. 212, 1868. {1 — 162 —. Cette diversité d’appréciations s’expliquait facilement en présence des caractères hétéroclites et tout à fait con- tradictoires dont on constatait l'existence, chez ces Mol- lusques. En effet, si, d’un côté, la solidité, relativement très grande, des coquilles, proportionnellement à leur extrême petitesse, si l’épaisseur de leur péristome et le nombre assez considérable de leurs tours de spire permet- taient de les regarder comme des formes arrivées à leur point de développement définitif, de l’autre, la singulière apparence des animaux, leur aspect larvaire et leur velum quadrilobé autorisaient à supposer que l’on n'avait affaire qu’à des animaux imparfaits et incomplètement adultes. Jusqu’à ces dernières années, on manquait de preuves complètes et irréfutables à l'appui de l’une ou de l’autre de ces opinions. M. Calamel est, à notre connaissance, le premier observateur qui ait fourni ces preuves et re- connu, autrement que par hypothèse, que le genre Sinu- sigera n'avait aucune raison d’être. En 1871, se trouvant à Benguela, sur la côte ouest d'Afrique, il a constaté, en examinant des Purpura de tout âge de la section des Stramonita (P. hæmastoma, Linné), que les tours em- bryonnaires de cette espèce offraient tous les caractères du genre Sinusigera, et que cette coupe générique était basée sur l’état larvaire d'un Mollusque et non point sur son élat de développement définitif. D'après M. Tryon (Manual of Conchology, vol. IL, p. 52, 1880), M. Arthur Adams avait déjà rapporté au Purpura serialis une espèce de Cheletropis (synonyme de Sinusigera). L’intéressante découverte de M. Calamel n’a été signalée qu’en 1882 (1) par M. Jousseaume, qui a adopté sa manière de voir, mais qui a eu le tort d’écorcher, dans son article, le nom (1) Le Naturaliste, vol. Il, p. 183, 1882. — 165 — du genre dont il s’agit et de le désigner sous la dénomi- nation fautive et quatre fois répétée de Sinugigera (au lieu de Sinusigera). En 1885, M. Craven, auteur d'une monographie du genre Sinusigera, reconnut de son côté qu'il avait com- mis une erreur en considérant les Sinusigera comme des coquilles adultes. Nous ne pouvons mieux faire que de traduire les passages suivants de son article rectifi- catif (1) : « Dans les Annales de la Société malacologique de Bel- gique (vol. XIT, 1877), j'ai publié une monographie de ce genre, et donné les raisons qui me l'ont fait consi- dérer comme composé de coquilles complètement déve- loppées. Les deux principaux arguments en faveur de cette manière de voir étaient la grande distance de Ja terre à laquelle ces coquilles étaient le plus souvent rencontrées, et les dimensions constantes de chaque espèce. « Récemment, j'ai été à mème de constater que cette opinion était erronée, et que ces belles coquilles, si cu- rieusement ornementées, étaient, sans aucun doute possible, l’état larvaire de divers Gastropodes, « Parmi quelques résidus de sondages recueillis par le Rév. R. B. Watson et provenant de Madère, j’ai trouvé plusieurs exemplaires de jeunes coquilles dans lesquels l'embryon est tout à fait complet. Ces coquilles em- bryonnaires ne sont autre chose que ce qui a été consi- | déré jusqu'ici comme des Sinusigera. «. Grâce à l’obligeance du Rév. R. B. Watson, je suis en état de figurer un de ces spécimens montrant l'embryon et, à sa suite, la continuation de l'accroissement de la (4) Ann. a, Mag. of nat. Hist., fifth ser., n° 62, p. 441, février 1883. 2 À — 16% — coquille. Dans cette espèce, la coquille embryonnaire est un Sinusigera intermédiaire entre S. Huxleyi, For- bes, et S. microscopica, Gray, et, dans les figures (4), les lobes claviformes, à partir desquels la coquille a conti- nué son accroissement, sont aisément reconnaissables. La coquille adulte de cette espèce est, selon toute pro- babilité, un Purpura très voisin du P. hæmastoma, Linné. « Parmi ces mêmes résidus de sondages, il y a aussi plusieurs spécimens d’une autre espèce dont l'embryon est excessivement voisin du Sinusigera cancellata, Or- bigny ; mais, relativement à ce que peut être l’état adulte de cette coquille, il y a plus d'incertitude : il est possible que ce soit un Pisania. « Sinusigera perversa, Craven, est le jeune d’un Trifo- ris ou de quelque genre de Cerithiidæ voisin. « Des observations ultérieures démontreront, sans nul doute, que les coquilles des Sinusigera sont les em- bryons de plusieurs genres divers. Peut-être aussi ces embryons, quand ils sont entrainés loin des côtes par des courants ou des tempêtes, passent-ils leur exis- tence dans cet état larvaire, sans s’accroître ni se déve- lopper jamais davantage ? Peut-être n’y a-t-il que ceux qui, plus heureux, se trouvent près des côtes, dans des eaux peu profondes, qui atteignent le fond et continuent là leur développement normal et leur accroissement ? Je crois que ce fait a été reconnu pour quelques autres formes océaniques... « En tout cas, le genre Sinusigera doit aujourd hui cesser d'exister, et le temps seul fera connaître succes- sivement de quelles espèces de Gastropodes les diverses (4) Ce sont ces figures que nous reproduisons (PI. IX, fig. 5, 54), — 165 — « formes décrites jusqu'ici, comme espèces distinctes de « Sinusigera, se trouvent être les jeunes. » Nos conclusions sont à peu près les mêmes que celles de M. Alfred E. Craven. La plupart des Sinusigera con- nus sont établis sur l’état embryonnaire d'espèces appar- tenant aux Purpuridæ, et le genre doit être supprimé pu- rement et simplement. Nous ajouterons que cette suppres- sion n’est nullement regrettable, au point de vue de la nomenclature, car le nom générique de Sinusigera était bien mal formé et bien médiocre. Nous devons dire aussi que le genre Cheletropis de Forbes (1), soit qu’on le con- sidère comme un simple synonyme du nom générique Sinusigera, soit qu'on l’applique exclusivement au groupe des formes relativement plus minces et plus transparentes, nous paraît devoir être également supprimé de la nomen- clature, comme établi sur des coquilles embryonnaires. Nous reproduisons (pl. IX, fig. 5 et 52) les figures pu- bliées par M. Craven dans les Annals and Magazine of natural History (2). Ces figures permettent de se rendre un compte exact de la manière dont le Mollusque soude à la coquille embryonnaire le commencement de sa coquille définitive, dont la nature et les caractères sont essentiel- lement différents. D'ailleurs, le test de la plupart des Purpuridæ ne tarde pas à s’encroûter plus ou moins, à sa partie supérieure, dès que la spire a acquis un certain dé- veloppement. Les premiers tours se nécrosent ou s’en- croûtent, et la coquille embryonnaire ne se retrouve plus chez aucun individu adulte (et nous avons examiné, à ce point de vue, des centaines d'individus de Purpura du (4) Voy. of H. M. S. Rattlesnake, vol. IT, p. 385, 1852 (Ap- pendice). (2) Ann. a. Mag. of. nat. Hist., fifih ser., n° 62, p. 141, février 1883 (gravures sur bois imprimées dans le texte). — 166 — groupe des Stramonita) ; elle tombe ou s'atrophie, et il n’en reste plus la moindre trace. H. C. Note sur l'animal de l’Adewrhis suhearinatus, Montagu, Par P. FiscHer. $ I. L'histoire de la classification des Adeorbis montre combien sont insurmontables les difficultés que rencon- trent les naturalistes, lorsqu'ils sont réduits aux seuls ca- ractères que présente la coquille. Montagu avait découvert, sur les côtes d'Angleterre, une petite coquille blanche, aplatie, qu’il fit connaitre sous le nom d’Helix subcarinata, malgré son habitat marin (Testacea Britannica, p. 458, pl. vu). En 1842, S. Wood (Catalogue of Shells from the Crag. Annals and Magazine of natural History, vol. IX, p. 550, 1842) décrivit un nouveau genre Adeorbis, créé pour quelques espèces de Mollusques univalves fossiles, et dont voici la liste : 4. Adeorbis striatus, $. Wood. 2 — supranitidus, S. Wood. d — tricarinatus, S. Wood. 4. — subcarinatus, Montagu. 5 — subimbricatus, S. Wood. S. Wood donna les diagnoses des espèces nouvelles, et figura l’une d'elles, l’Adeorbis striatus (L. c., pl. v, fig. 4 et 6). D’après Wood, le genre Adeorbis diffère des Skeneia — 167 — par la forme de son péritrème, qui est sinueux et non circulaire. Il semblait naturel de prendre pour type du genre Adeorbis l'A. striatus, S. Wood, le premier nommé sur la liste et le seul figuré, mais tous les auteurs ont préféré considérer comme type du genre l’Adeorbis subcarinatus, espèce plus anciennement connue que les quatre autres. Cette manière de voir étant universellement admise, je ne vois pas la nécessité d'y contredire ; mais il faut cepen- dant signaler que l’Adeorbis striatus, Wood, appartient à un autre genre que l’Adeorbis subcarinatus, Montagu, et qu’il doit être identifié avec le Valvata (?) striata de Phi- lippi ( Enumeratio Molluscorum Siciliæ, vol. 1, p. 147, pl. 1x, fig. 5, 1856), devenu, en 1865, le ype du genre Circulas, Jeffreys. Il en résulte que le type du genre Cir- culus de Jeffreys et celui du genre Adeorbis de S. Wood (non auctorum) sont identiques. | 8. Wood, en 1848 (Mollusca from the Crag. Paleont. Soc., p. 156), assimila son Adeorbis striatus avec le Val- vata striata, Philippi, et intercala le genre Adeorbis entre les Margarita et les Natica. Philippi (Enumeratio Molluscorum Siciliæ, vol. If, p. 441, 1844), ayant retrouvé en Sicile l'Helix subcari- nata, Montagu, le décrivit sous le nom générique de Na- tica, et l’on a quelque peine à comprendre les raisons qui ont entraîné ce savant naturaliste à commettre une erreur aussi considérable. Mais, en 1855 (Handbuch der Conchyliologie, p. 174), il a accepté le genre Adeorbis, qu’il place dans la famille des Paludinacea, entre les Fos- sarus et les Skeneia. Il pressentait ainsi les relations véri- _ tables des Adeorbis avec les Skeneia. Gray, en 4847 (Proceed. zool. Soc. London, p.145),émit une opinion très nette au sujet des Adeorbis en les plaçant — 168 — dans une sous-famille des Zizyphina , qui correspond à celle des Trochidæ des auteurs. Pour lui, par conséquent, les Adeorbis sont des Gastropodes rhipidoglosses. Cette opinion fut acceptée dès lors par la plupart des auteurs subséquents. H. et A. Adams (Genera of recent Mollusca, 1. I, p. 407, 1854), pour préciser davantage, classent les Adeorbis dans la sous-famille des Liotiinæ, de la famille des Trochidæ ; Gray, er 1857 (Guide to the System. distr. of Mollusca, p.147) ; Chenu, en 1859 (Manuel de Con- chyliologie, vol. 1, p. 552); Zittel, en 1882 (Handbuch der Palæontologie, p. 192), suivent les errements d’'H. et À. Adams. Woodward (A Manual of the Mollusca, p. 145, 1856) reconnaît également les relations des Adeorbis avec les Trochus et les considère comme appartenant à Ja famille des Turbinidæ. | Il n’est pas étonnant que les auteurs, en majorité, aient rapproché les Adeorbis des Trechidæ. Le genre Cyclostrema, dont l’animal est très voisin des Trochus, semble servir de trait d'union par sa coquille blanche, non nacrée, de petite taille, et plus ou moins analogue à celle des Adeorbis. La séparation des Adeorbis et des Cy- clostrema est quelquefois extrêmement difficile. Aussi H.Adams, dans sa Monographie des Adeorbis, a-t-il compris sous ce nom les coquilles à péristome non continu, tandis qu'il cataloguait comme Cyclostrema les coquilles à péris- tome continu. Ce caractère empirique n’a probablement qu'une médiocre valeur. Deshayes, en 1861 (Description des animaux sans ver- tèbres du Bassin de Paris, vol. IE, p. 451), manifesta une opinion diamétralement opposée à celle de Gray, Adams, Chenu, Woodward, etc. « Nous avons observé vivante, dit-il, l'espèce typique de Wood (Adeorbis subcarinatus), et nous pouvons affirmer que l'animal est différent de — 169 — celui des Troques ou de la famille des Turbinés, et qu’il se rattache plus naturellement à celle-ci (famille des Ris- soidæ), où il constitue un type organique très distinct de tous ceux qui nous sont connus. » Cette observation très importante de Deshayes resta sans écho. En 1867, une nouvelle hypothèse sur la classification des Adeorbis fut enfin produite par Gwyn Jeffreys (Bri- tish Conchology, vol. IV, p. 250), mais sans grande con- viction, puisqu'il la déclare lui-même non satisfaisante. Il plaça ces Mollusques dans la famille des Solariidæ, et son avis fut partagé par Tryon (Structural and System. Conchology, vol. IT, p. 219, 1885) et quelques autres conchyliologistes. Dans mon Manuel de Conchyliologie, p. 772, 1885, le genre Adeorbis devient le type d’une petite famille dis- tincte des Gastropodes tænioglosses, et nous verrons plus loin que celte classificalion a été complètement justifiée. Cet exposé préliminaire, que j'aurais pu rendre beau- coup plus long, suffit pour donner une idée de la variété des avis émis par les naturalistes, qui, d’ailleurs, n'avaient à leur disposition que des documents tout à fait insuffi- sants. | Un premier point à connaître était la forme et la struc- ture de l’opercule des Adeorbis; or, l'observation de cette pièce si importante a été entachée, au début, d'une grave inexactitude. En effet, Forbes et Hanley (British Mollusca, vol. IT, p. 541, 1855) attribuent à l’Adeorbis. subcarinatus un opercule circulaire, testacé, multispiré, à surface ponc- tuée ; d’autre part, Clark avait décrit cet opercule comme celluleux et calcaire. Or, Jeffreys ayant eu l’occasion de l’examiner, reconnut qu’il n’était autre chose que le test d’un Foraminifère (Spirillina perforata, Williamson), — 170 — qui s'était parfaitement adapté à la forme de l'ouverture de la coquille (British Conchology, vol. I, p. 4, 1862). Le véritable opercule de l’Adeorbis subcarinatus fut observé ultérieurement par Jeffreys sur un spécimen dragué à Mogador par Mac Andrew. Il est décrit en ces termes : « Operculum thin, obliquely striated in the line of growth; spire extremely small, comprising several minute and close-set turns, and not unlike that of the operculum of à Natica; the outer whorl is disproportio- naly large. » (British Conchology, vol. IV, p. 252, 1867.) Enfin, l'animal de l'Adeorbis subcarinatus a été exa- miné par deux naturalistes des îles anglo-normandes, MM. Marshall et Duprey. D'après Marshall, ce Mollusque serait assez grand, pro- portionnellement à sa coquille , et aurait une coloration rouge tellement intense qu’il semblait avoir taché les doigts de l'observateur (Jeffreys, British Conchology, vol. V, p. 216, 1869). Les observations de Duprey (Annals and Magazine of natural History, vol. XVIIE, p. 545, 1876) sont beaucoup plus étendues : « Corps blanc, semi-transparent, teinté de rose, facilement contenu dans la coquille ; mufle assez long, extensible, échancré à son extrémité antérieure, et d'un rouge brillant intérieurement ; tentacules diver- gents, assez longs, extensibles, émoussés à leur extré- mité ou prenant mème la forme d’une massue ; leur par- tie supérieure est blanche, leur partie inférieure rougeâ- tre, au côté interne ; yeux très petits, placés à la base externe et un peu en arrière des tentacules, ordinaire- ment couverts par la coquille et visibles seulement quand l'animal se contourne sur lui-mème; pied légèrement échancré en avant, obtus et dilaté à ses angles, presque carré en arrière, blanc, avec une zone longitudinale rou geâtre à sa partie moyenne; branchie pectiniforme, au côté droit du corps, mais n’étant pas toujours saillante. « Cet animal n’est pas timide, et nage renversé à la surface de l’eau. Sa coquille est parfois blanche, mais en général elle présente une teinte ocreuse. » On comprend combien il était important d’être rensei- gné sur les caractères zoologiques de l’Adeorbis subcari- natus; aussi est-ce avec une grande satisfaction que j'ai appris que notre zélé confrère, M. Dautzenberg, avait pu recueillir quelques spécimens vivants sur le littoral de la Bretagne, à Saint-Lunaire (Ille-et-Vilaine). On trouve les animaux d’Adeorbis sous les pierres du rivage, dans les localités dont la vase est noirâtre, dans la zone littorale et à la partie supérieure de la zone des La- minaires. Leur teinte rougeâtre permet de les distinguer assez facilement. Un croquis que m'a montré M. Daut- zenberg représente le pied sans la moindre trace des fila- ments tentaculiformes qui ornent la ligne épipodiale des Trochus, Turbo, Cyclostrema. Au commencement de cette année (1885), M. Daut- zenberg m'a fait parvenir trois individus vivants, conte- nus dans un petit tube d’eau de mer et provenant de Jersey. Un de ces animaux est arrivé en bon état et a pu se développer; les deux autres n’ont pas donné signe de vie et sont restés au fond du tube. Le premier, durant la nuit qui a suivi son arrivée à Paris, a rampé le long des parois du tube pour aller se fixer au-dessus de la surface de l’eau; replongé dans le liquide, il en est ressorti une deuxième fois. Il n’a pas vécu plus de trois jours, à Paris, mais ce court espace de temps a été suffisant pour m'as- surer, comme M, Dautzenberg, de l'absence de tentacules sur Ja ligne épipodiale, et pour constater quelques parti- 1 — 172 — cularités intéressantes au point de vue de la classifica- tion. $ IT. L'animal de l’Adeorbis subcarinatus rentre faci- lement dans sa coquille et peut s’y enfoncer assez profon- dément. La tête porte deux tentacules assez épais, médio- crement longs, obtus à leur extrémité, subcylindriques. Les yeux sont placés à la base et en dehors de ces tenta- cules ; le mufle est assez court. Le pied ne dépasse pas, en extension, le plus grand diamètre de la coquille ; il est subtronqué en avant, un peu rétréci ensuite, et ovale atténué en arrière; sa forme rappelle celle d’une semelle de soulier. Comme nous l’a- vons dit ci-dessus, on n’aperçoit aucun appendice sur la ligne épipodiale, et par conséquent ce pied ressemble assez bien à celui d’un Littorina. L'opercule a été très exactement décrit par Jeffreys ; mais il est difficile à observer, sa surface étant très sou- vent recouverte d'un enduit calcaire ou sablonneux, dans lequel sont même empâtés de petits Foraminifères. Pour le bien étudier, il faut casser une partie du dernier tour de spire de la coquille, laisser sécher la surface de l’oper- cule et l’examiner sous un faible grossissement. Sa forme est ovale ; ses tours de spire sont peu nombreux (3 ou 4), séparés par une suture légèrement élevée ; les premiers sont serrés, étroits ; le dernier est très grand, orné de stries rayonnantes, obliques ; le nucléus est excentrique, rapproché de la base du bord columellaire de la coquille. Les caractères de cet opercule l’éloignent donc beau- coup des Trochidæ et des Cyclostrematidæ, caractérisés par leur opercule circulaire, à tours nombreux, étroits et à nucléus central. La radule se compose d’environ 68 rangées de dents horizontales ; chaque rangée, formée de 7 dents, a pour | — 175 — formule : 2. 1. 1. 1. 2, et présente tous les caractères attribués aux Gastropodes tænioglosses (Littorina, Rissoia, Skeneia). La dent centrale est trapézoïdale, large ; son bord, ré- fléchi, porte 5 cuspides, dont la moyenne, un peu obtuse, est la plus longue et la plus large ; les cuspides latérales sont très faibles. La base de cette dent est lobée, comme celle des Rissoia ; ces lobes sont déterminés par des en- tailles assez profondes. Je suppose que le lobe moyen de chaque côté correspond probablement à un denticule basal. La dent latérale a un pédicule allongé ; son bord, ré- fléchi , porte 5 cuspides assez petites, à l'exception de la moyenne. La forme de cette dent rappelle celle de la dent latérale des Rissoia, Hydrobia, Skeneia. La première dent marginale est longue, à bord fine- ment denticulé et légèrement arqué; ce bord semble comme perlé. La deuxième dent, ou marginale externe, est plus étroite, plus petite que la première, et son bord paraît non denticulé. Cette radule ressemble donc beaucoup à celle des Ris- soidæ et des Skeneiidæ ; et c’est dans le voisinage de ces deux familles qu’on devra placer les Adeorbis, qui, d’ail- leurs, se rapprochent des Skeneiidæ par la forme générale de leur coquille. Ainsi se trouve pleinement justifiée la classification proposée par Deshayes en 1861, et, en partie, celle de Phi- lippi, en 14855. Personne ne pourra plus parler désormais des affinités des Adeorbis avec les Trochus, Liotia et autres genres du groupe des Gastropodes rhipidoglosses. Ce ré- sultat confirme une fois encore la valeur consilérable de la radule comme caractère de.classification. P. F. — 174 — Explication de la planche IX. Fig. 4. Animal d’Adeorbis subcarinatus, Montagu, en partie développé et vu par sa face ventrale. Grossi 17 fois. Fig. 2. Radule du mème. Grossie 800 fois. Fig. 5. Opercule en place dans la coquille. Grossi 47 fois. Fig. 4. Coquille vue en dessous. Grossie 17 fois. Note sur l'animal de l’Æyhocystis elephas, de Morgan, Par P. Fiscner. M. de Morgan m'a communiqué un assez grand nom- bre de restes de parties molles, extraites de coquilles d'Hybocystis elephas, et qu’il avait eu la précaution de conserver dans l'alcool. Ces débris se composent généra- lement du pied, de la tête et de quelques viscères de la partie antérieure du corps. Leur examen est utile pour donner quelques renseignements préliminaires sur les Mollusques du genre Hyÿbocystis. $ I. L'animal doit être très allongé ; il est entouré par un manteau très mince, dont le bord antérieur est simple, non papilleux. La poche pulmonaire ressemble à celle des Cyciostomes. La tête est très courte, ainsi que le mufle, qui est épais, rugueux où chagriné, strié ou sillonné transversalement à sa face supérieure. L’orifice buccal varie suivant qu’il est ou non distendu. Sur la plupart des spécimens exa- minés, il est ovale-arrondi, ouvert, et montre par son ori- fice l'extrémité antérieure saillante de la radale et les plaques de la mâchoire. Cette disposition est probable- UNE 2 ment anormale, et quelques individus ont l’orifice buccal semblable en apparence à celui des Cyclostomes et for- mant une simple fente. Les tentacules, contractés par la liqueur alcoolique, sont subconiques, courts, épais, striés en travers, un peu étranglés à leur base et d’une coloration rougeâtre uni- forme, bien différente de celle du muîle et de la région cervicale. À leur base externe, on trouve les yeux assez gros, bien pigmentés, et placés sur des pédoncules courts, obtus et légèrement convexes. Le pied est épais, charnu, iarge, court, subcirculaire ou ovale, subtronqué en avant, obtus et arrondi en ar- rière. On voit, à son bord antérieur, un double rebord ‘bien marqué qui circonscrit l’orifice d’un sinus pédieux largement ouvert. La face plantaire porte des sillons et des plis transverses, irréguliers, dus à la contraction des tissus, mais il n'existe pas trace d'une division des mus- cles en deux parties longitudinales, indépendantes dans la reptation, comme on le remarque chez les Cyclostoma, Chondropoma et autres genres de la famille des Cyclo- stomatidæ. Le pied des Hybocystis a donc la même struc- ture que celui es Cyclophorus, Megalomastoma, Tomo- cyclus et autres genres de la famille des Cyciophoridæ. À la partie supérieure du pied, on trouve l'insertion de l’opercule. La surface d'adhérence est circulaire avec une saillie ombiliquée non centrale qui correspond au nucléus de la face interne de l'opercule. L’adhérence des parties molles à l’opercule se fait donc par une surface qui occupe un peu plus de la moilié de la face interne de l’opercule, laissant libre le reste de cette pièce, de la même manière que chez les Cyclopho- TUS. | J'ai trouvé, sur 46 individus que j’ai examinés, 8 mâles — 176 — et 8 femeiles. Les mâles sont un peu plus petits que les femelles. Je regrette beaucoup de n'avoir pu faire cette recherche sur les animaux pourvus de leur coquille, pour découvrir les différences que présente le test, suivant les sexes, différences qui existent dans les coquilles de quel- ques genres de la famille des Cyclophoridæ. Les individus mâles ont leur verge insérée au côté droit du cou, en arrière de la base du tentacule, immé- diatement au-dessus du disque locomoteur et au niveau de l'intervalle qui sépare le mufle du bord antérieur du pied. La verge est toujours saillante, conique, parfois légè- rement enroulée, médiocrement longue, munie de plu- sieurs sillons longitudinaux, aiguë à son extrémité. Sa position tout à fait latérale rappelle celle des Tomocyclus, parmi les Cyclophoridæ, et celle de la plupart des Cyclo- stomatidæ. Chez les Aperostoma (ou Cyclotus américains de Pfeiffer), nous l'avons trouvée, au contraire, insérée sur la ligne médiane et dorsale du cou. Le rectum débouche au côté droit de la poche pulmo- naire. Il était, chez quelques individus, distendu par des matières noirâtres, terreuses et mélangées de fibrilles vé- gétales coriaces. La bouche est armée de deux plaques mandibulaires, chitineuses, brunâtres, solides, résistantes, visibles à l’œil nu et occupant la partie supérieure du palais. Examinées à un fort grossissement, elles sont constituées par une infinité de rangées de très petits hexagones, un peu al- longés, formant un guillochage élégant (PI. X, fig. 34 et 52). Unedisposition analogue existe chez tous les Cyclophoridæ. La radule a pour formule (2.1.1.1.2) X 66. Elle est allongée, un peu recourbée à son extrémité, mais moins longue relativement que chez la plupart des Cyclostomati- — 177 — dæ. Les dents sont disposées en rangées obliques de de- dans en dehors et en partant de la ligne médiane. La dent centrale est légèrement oblongue, un peu étranglée et en forme de sablier, à sa partie moyenne, assez élargie à sa base où elle paraît un peu échancrée. Son bord libre forme une large cuspide très courte, très obtuse : de chaque côté se montre un rudiment de cus- pide latérale. La dent latérale est très grande, oblique, allongée, à base étroite, arrondie, obtuse, à sommet dirigé normale- ment en dehors, et par conséquent à l'inverse des autres dents. Son bord libre est bicuspidé; une cuspide externe courte, très large, obtuse, correspond à la cuspide mé- diane des Cyclophoridæ ; la cuspide interne est petite et courte. Les deux dents marginales sont bicuspidées, à cuspide interne plus faible que l’externe qui est triangulaire. $ 2. En somme, l'animal de l’Hybocystis elephas a tous les caractères des Mollusques de la famille des Cyclopho- ridæ, savoir : ses plaques mandibulaires guillochées, sa radule à dents latérales et marginales de même type, son pied entier et non divisé longitudinalement, son mufle très court, etc. On ne saurait donc rapprocher les Hybo- cystis des Cyclostomatidæ, malgré leur opercule calcaire. Comme je l’ai déjà indiqué (Manuel de Conchyliologie, p. 741), les Hybocystis peuvent être classés dans le voisi- nage des Pupina, d’une part, et des Cataulus, d’autre part; mais ils diffèrent de la plupart des Cyclophoridæ par leurs dents latérales et marginales bicuspidées et par leur dent centrale à cuspide moyenne tout à fait obtuse. Ces carac- tères qui se joignent à ceux de la coquille et de l’oper- cule permettent de considérer comme légitime la coupe 12 — 178 — générique proposée par Benson, ef qui a, en outre, l’a- vantage de renfermer des espèces à distribution géogra- phique bien limitée, ce qui est, en général, la pierre de touche des genres naturels. Parmi les genres les plus voisins des Hybocystis, nous devons mentionner les Pupina, divisés en nombreux sous- genres, et dont la radule est connue suffisamment. Dans une récente publication, Gredler (Zur Conchylien-Fauna von China, Jahrbücher der Deutschen Malak. Gesellschaft, p. 157, pl. ui, fig. 6, 1884) a représenté la radule du Pupina ephippium ; la forme des dents rappelle celle des Hybocystis, mais le bord de la dent centrale est nette- ment tricuspidé ; celui de la dent latérale est quadricus- pidé. Toutefois, la dent latérale montre la disposition fondamentale caractéristique des Hybocystis et a son som- met tourné normalement en dehors. Chez le Registoma grande, Gray, d'après Troschel (Das Gebiss der Schnecken, p. 68, pl. 1v, fig. 7), la dent latérale est figurée avec son sommet incliné en dedans ; mais on peut se demander si Troschel n’a pas reclifié son dessin, en considérant comme accidentelle l'inclinaison de la dent en dehors, D'ailleurs, il décrit la dent latérale comme tricuspidée, la première marginale comme qua- dricuspidée, et la deuxième marginale comme tricuspidée. Les Hybocystis ne diffèrent donc des Pupina que par leur radule à dents latérales et marginales bicuspidées et non tricuspidées où quadricuspidées; ce qui, en réalité, a une mince importance. Stoliczka (Journal Asiat. Soc. Bengal., p. 150, 1871) a donc été bien inspiré en classant les Hybocystis dans la famille des Pupinidæ., Je ne puis porter un jugement aussi favorable sur la classification proposée par L. Pfeif- fer qui intercale les Hybocystis dans la grande famille des — 179 — Cyclostomacea et dans la sous-famille des Cyclotea, les tenant ainsi très éloignés de la sous-famille des Pupinea (Monogr. Pneumonop. viventium, Supplementum terlium, 1876); mais L. Pfeiffer, naturaliste très habile pour la description des espèces et la recherche des caractères artificiels et systématiques des genres, s'est toujours montré insuffisant dans l'appréciation des affinités natu- relles et dans le groupement rationnel des Mollusques pulmonés operculés, qu’il a étudiés, d'ailleurs, avec tant de soin et de conscience. LPS Explication de la planche À. Fig. À. Animal de l’Hybocystis elephas, de Morgan, d'a- près un individu femelle, conservé dans l’al- cool. La tête et le pied sont vus en avant. — m, bord du manteau; {, tentacules ; 0, pédon- cule oculaire; $s, orifice du sinus pédieux ; p, face plantaire. Fig. 2. Animal du même, individu mâle; la tête et le pied sont vus en avant. — m, manteau ; b, ori- fice buccal dilaté; {, tentacule; 0, pédoncule oculaire; p, pied; v, verge. Fig. 5. Même individu mâle, vu de profil et du côté droit. — 1, tentacule; b, orifice buccal; p, pied; v, verge. Fig. 4. Radule du même. — a, dent centrale; b, dent latérale; €, première dent marginale; d, deuxième dent marginale. Fig. 5a. Portion d’une des plaques mandibulaires très grossie. Fig. 54. Détail de la même, à un plus fort grossissement. Les figures 1, 2, 5 sont grossies deux fois. — 180 — Étude monographique sur les espèces du genre Hybocystis de Benson, Par H. CROSSE. Le genre Hybocystis (1) a été proposé par Benson, en 1859 (2), pour une espèce de Birmanie, de la famille des Cyclophoridæ, qu’il avait décrite, en 1856 (5), sous le nom de Megalomastoma gravidum, à l’état adulte, et sous celui d'Otopoma Blennus, à l’état jeune (4), double emploi qu’il a, d’ailleurs, reconnu lui-même et rectifé, en établissant sa coupe générique. Quelques années avant l'auteur anglais, en 1856(5), un savant malacologiste américain, M. Gould, a proposé, sous la dénomination de Pollicaria, un genre qui a aussi pour type principal l'espèce de Benson, et qui devrait être adopté de préférence, comme antérieur, s’il n’avait pas l'inconvénient d’être insuffisamment défini, mal circon- scrit, et de renfermer des espèces appartenant à des genres différents (Hybocystis et Rhaphaulus). Au con- traire, la coupe de Benson est nettement caractérisée et ne laisse rien à désirer, sous le rapport de l'exactitude et de la précision. Genre HYBOCYSTIS, Benson, 1859. Coquille ovoïde, pupiforme, déviée de son axe, dans (4) Étymol., VCos curvus, xÜoTis vesica. {2} Ann. a. Mag. of nat. Hist., 3° sér, IV, p. 90, août 1859. (3) Ann, a, Mag. of nat. Hist., 2e sér., XVII, p. 229, mars 1856. (4) Ann. a. Mag. of nat. Hist., 2° sér., XVII, p. 231, mars 1856. , (5) Proc. Boston Soc. of nat. Hist., p. 13, octobre 1856. — 181 — les derniers tours, à la façon de certains Streptaxis. Avant- dernier tour relativement développé et aplati en avant, au-dessus de l'ouverture, d’une façon tout à fait particu- lière. Ouverture subcirculaire, anguleuse, à sa partie supé- rieure, chez les individus jeunes, et y présentant un petit prolongement canaliforme, qui s’oblitère peu à peu, à me- sure que l’animal se développe, et qui finit par se bou- cher complètement en n’offrant plus que l’apparence d’un area triangulaire, traversé longitudinalement par une ci- catrice linéaire, et en laissant alors au péristome une forme plus nettement circulaire. Péristome double : l’in- terne relativement moins épais, un peu plus foncé de colo- ration que l’autre et toujours plus luisant; l’externe plus clair, plus terne, plus développé, réfléchi, tantôt réuni complètement à l’externe, tantôt plus ou moins séparé de lui. Opercule testacé, assez épais, subcirculaire, à nucléus central et composé de deux couches à aspect différent. Face externe multispirée, légèrement concave, particu- lièrement à la partie centrale; dernier tour brusquement interrompu, chez les jeunes individus, plus atténué, à sa terminaison, chez les adultes, Face interne paucispirée (un tour à un tour et demi de spire), légèrement concave à sa partie médiane, et circonscrite par une carène peu prononcée ; deuxième moitié du dernier tour légèrement saillante. D’après la structure du pied, qui n’est pas divisé, comme celui des Cyclostomidæ, en deux parties longitu- dinales, indépendantes l’une de l’autre, pour la-reptation, le genre Hybocystis, doit évidemment être rangé dans la famille des Cyclophoridæ, entre les Haïinesia et les Rha- phaulus. Les Hybocystis peuvent se subdiviser en 2 groupes. Le — 182 — premier, qui a pour type l’H. elephas, de Morgan, pos- sède un opercule dont la face externe est munie de la- melles libres et légèrement saillantes, du côté de l’exté- rieur, et présente des traces d’un épiderme très peu persistant. Le second, qui à pour type l'H. Mouhoti, Pfeiffer, se distingue par un opercule relativement mince, et dont les lamelles ne sont pas libres, sur la face externe. L'H, gravida, Benson, appartient à ce groupe, par la face externe de son opercule aplati et non lamelleux ; mais il se rattache à l’autre, sous le rapport de la face interne, qui reproduit exactement la disposition et Ja coloration de la partie similaire, chez l'H. elephas. Il participe aux caractères des deux groupes. L'H. Myersi, Haines, qui se relie intimement à l'H. Mouhoti par sa forme générale et Son système de coloration, doit, vraisemblablement, faire partie du même groupe. Distribution géographique. Les espèces d'Hybocystis actuellement connues sont au nombre de 4. Leur distribution géographique est nette- ment circonscrite, ainsi que cela arrive, le plus souvent, pour les genres vraiment naturels : l’H. gravida a été re- cueilli à Moulmein et à Tavoy, dans le Tenasserim (Bir- manie anglaise) ; l’H. elephas, à Perak, dans la presqu'île de Malacca ; l'H. Mouhoti, dans le Laos, et l’'H. Myersi dans le royaume de Siam. On peut donc considérer, ‘dans l’état actuel des connaissances, le genre Hybocystis comme localisé dans la presqu'île de Malacca et dans la partie de l'Indo-Chine qui forme, pour ainsi dire, la base de cette presqu'île (Birmanie, Laos et Siam). On ne connaît, jusqu'ici, aucune espèce de ce genre qui ait été recueillie à l’état fossile. Les prétendus Hybo- — 183 — cyslis décrits, sous celte dénomination, par MM. Filhol et Bourguignat (1), ne présentent aucun des principaux ca- ractères du genre, ni le double péristome, ni la déviation si particulière des derniers tours de la spire par rapport à l'axe, ni le développement anormal de l’avant-dernier tour, ni le sillon canaliforme de la partie supérieure du péristome, dans le voisinage du point d'insertion : par conséquent, ils ne peuvent être rapportés à cette coupe. Il est, d’ailleurs, facile de contrôler la vérité de notre asserlion et de juger la question, en comparant les vérita- bles Hybocystis, dont les 4 espèces actuellement connues sont représentées sur notre planche XI, avec les prétendus Hybocystis fossiles, leurs auteurs ayant eu l’imprudence de les faire figurer (2). Catalogue des espèces. Section L. 1. Hygocysris ELEPHAS, Morgan (PI. X[, fig. 4). Hybocistis elephas, Morgan, Naturaliste, vol. ILE, p. 70, 1885 (melius Hybocystis). T. anguste perforata, pupæformis, valde distorta, sal ponderosa, solida, purum striala, rugosiuscula, haud n1- tens, pallide carneo-aurantiaca; spira distorto-ovatu ; apice obluso , salurate roseo; sulura impressa , lale sub- marginala; anfr. 6 1f2 conveæi, penultimus elongatus, (1) Ann. des sciences géol., vol. VITE, p. 286-293, pl. xxvur, fig. 1-15, 1877 (H. Filholi, Bourguignat ; H. Desnoyersiana, Fil- hol; H. Milne-Edwardsiana, Filhol ; H. Bourguignatiana, Filhol ; H. Europæa, Filhol ; H. Chatiwiana, Filhol). (2) Ann. des sciences géol., vol. VIEIL pl. xxvur, fig. 1-15, 1877 (Phosphorites du Quercy). — 184 — distortus, devians, supra aperturam planatus, sublævi- gatus, dorso gibbus, ultimus angustior, distortus, breviter et subilo ascendens, peculiariter rugoso-mulleatus ; aper- tura leviter sursum spectans, defleæa, circuluris, 1ntus pallide luteo-aurantiaca; peristoma luteo-aurantiacum, duplex, internum subcirculare, nilidum, crassum, exter- num parum nitens, valde incrassatum, in speciminibus adultis prolongatum , liberum , expansum , lule reflexæum, sutura lineari canalis obliterati juxla insertionem, in area triangulari plus minusve apparente. — Cperculum calcareum , subcirculare, extus mullispirum, sub epider- mide decidua, fusca, albidum, sublamellosum, medio con- caviusculum, nucleo centrali, intus paucispirum, subpla- natum, nitidum, castaneo-fuscum, medio nigricans ,.haud nitens, viæ concaviusculum, subcarinatum , ultimo an- fractu in maculam triangularem , lacteam, desinente. — Long. 49 millim., diam. anfr. penultimi 24; apertura cum peristomate 20 mill. longa, 19 lata (Coll. Crosse). Habitat in valle fluminis Perak dicti, peninsulæ Malac- canæ (M. de Morgan). | Var. & Minor. pallidior, albida. — Long. 45 millim., diam.maj.anfr. penultimi 21.— Apertura 15 millim. lata (Coll. de Morgan). Habitat in valle flumanis Pluss dicti (M. de Morgan). Hybocistis Jousseaumei, Morgan, Naturaliste, vol. IT, p. 70 (melius Hybacystis). Coquille munie d’une perforation ombilicale étroite, pupiforme, fortement distordue et déviée de son axe, à la façon des Streptaxis, solide, assez pesante, à peine striée, paraissant même lisse à l'œil nu, terne et d'un jaune orangé clair, plus ou moins carnéolé. Spire régulière dans les premiers tours, déviée dans les deux derniers et ter- — 185 — minée par un sommet obtus, d’un rose violâtre foncé. Suture bien marquée, linéaire, mais accompagnée d'une large dépression qui la fait paraître submarginée. Tours de spire au nombre de 6 1/2 et convexes; avant-dernier tour allongé, dévié, fortement aplati au-dessus de l’ouver- ture, renflé à la partie dorsale, et paraissant à peu près lisse, par suite de l'usure des stries d’accroissement ; der- nier tour plus étroit, brusquement mais brièvement ascen- dant et présentant, sur sa partie dorsale, des malléations rugueuses. Ouverture légèrement déviée, relevée dans le sens de la hauteur, circulaire et d’un jaune orangé clair à l’intérieur. Péristome double et d’un jaune orangé clair : l’interne luisant, l’externe plus épais, plus terne, angu- leux à sa partie supérieure (qui préseute la trace d’un canal obsolète, existant chez les jeunes individus, mais s’oblitérant ensuite et disparaissant complètement chez les adultes), épaissi, réfléchi, fortement prolongé et deve- nant entièrement libre, chez les individus complètement développés, et se terminant, à l’extérieur, par un rebord très développé, largement réfléchi et variciforme. Opercule calcaire (pl. XE, fig. 14, 1e), subcirculaire. Face externe polygyrée, blanchâtre (sous un épiderme bru- nâtre, peu persistant}, concave à sa partie centrale etlamel- leuse. Dernier tour de spire finissant assez brusquement, particulièrement chez les individus jeunes. Face interne presque plane, luisante, ne comptant qu’un tour de spire, noirâtre, au point d'insertion du muscle, d’un brun mar- ron, à l’endroit correspondant à la partie libre de l’oper- cule, et présentant, à sa terminaison, une tache triangu- laire d’un blanc laiteux et se continuant en prolongement filiforme, du côté de la suture. La partie centrale de la face interne est légèrement concave, mais entourée d’un rebord caréné, plus saillant d’un côté que de l’autre. — 186 — Longueur totale de la coquille 49 millimètres, diamètre de l’avant-dernier tour 24. Longueur de l’ouverture, en y comprenant le péristome, 20 millimètres, largeur 19 (Coll. Crosse). Var. 8. Minor. Plus petite de taille que la forme typi- que et de coloration plus claire, tournant au blanchôtre. Longueur totale de la coquille 45 millimètres, largeur de l’avant-dernier tour 21. Diamètre de louverture 45 millimètres (Coll. de Morgan). Hab. Toute la vallée du fleuve de Perak, dans les lieux humides, sur la mousse et les feuilles mortes. La variété g a été recueillie dans la vallée de la rivière Pluss, où elle vit en compagnie de la forme typique (M. de Morgan). Obs. Cette remarquable espèce, qui constitue la plus intéressante découverte malacologique qu’ait faite M. J. de Morgan, dans le cours de son exploration scientifique de la presqu'île de Malacca, est véritablement le géant du genre Hybocystis. Quelques-uns des individus recueillis par notre savant confrère de la Société géologique de France atteignent jusqu’à 57 millimètres de longueur, sur une largeur de 27. L'Hybocystis Jousseaumei, de Morgan, ne nous paraît constituer qu'une simple variété de peite taille de PH. elephas : elle doit donc être supprimée comme espèce. L'H. elephas vit à terre, ce qui s'explique facilement par le poids relativement considérable de sa coquille : il n’est donc pes étonnant que les parties du test qui trai- nent à terre se trouvent plus ou moins usées par le frot- tement, particulièrement chez les individus adultes. L’es- pèce paraît assez rare, car les individus rapportés n’ont été recueillis qu’isolément. Comme chez la plupart des Cyclostomacés, les individus mâles sont un peu plus petits que les femelles. — 187 — Les figures 1, 12 et 10 de la planche XI représentent un individu adulte de l'H. elephas. La figure 10, vue de côté, permet d'apprécier l'énorme développement du pé- ristome. La figure 1€ représente un individu de la même espèce, plus jeune, et, par conséquent, à péristome moins développé. | L'H. elephas n’ayant, jusqu’à présent, été décrit qu’en français, nous avons cru utile d’en donner une diagnose latine, conformément aux règles de la nomenclature. Section 2. 9, Hygocysris GRAVIDA, Benson. Megalomastoma gravidum , Benson, Ann. a. Mag. nat. Hist., 2°sér., XVII, p. 229. Mars 1856. Cyclostoma pollex, Gould, Proc. Boston, Soc. nat. hist., VE, p. 15. Octobre 1856. Megalomastoma gravidum, Pfeiffer, Mon. Pneumon., Suppl. primum, p. 79. 1858. Hybocystis gravida, Benson, Ann. a. Mag. nat. Hist., 5° sé AIN, p.91. 4859: — -— Pfeiffer, Novit. Conch., vol. I, p. 195, pl. xxxv, fig. 4, 2. 1860. Cyclostoma (Pollicaria) pollex, Gould, Otia Conchol., p. 221. 1862. Hybocystis gravida, W. T. Blanford, Ant. à. Mag. nat, Hist., 5° sér., XIE, p. 460. 1864. — Pfeiffer, Mon. Pneumon., Suppl. sec., p. 56. 1865. Hybocystis (Megalomastoma) gravida, Hanley et Thecbald, Conch. Indica, pl. vu, fig. 1. 1870. Pollicaria gravida , Stoliczka , Journ. Asiat. Soc., XL, p. 150. 1871. — 188 — Hybocystis (Megalomastoma) gravida, Paetel, Cat., p.119. 1873. — gravida, Pfeiffer, Mon. Pneumon., Suppl. ter- tium, p. 67. 4876. — — Filhol, Ann. sc. géol., tome VIIT, p. 295. 1877. Coquille munie d’une perforation ombiiicale, pupi- forme, contournée et légèrement déviée, par rapport à son axe, solide, assez terne, paraissant à peu près lisse et, en réalité, à peine marquée de quelques stries d’accrois- sement. Coloration d'un brun blanchâtre très clair. Spire de forme ovale, légèrement bistournée et terminée par un sommet obtus. Suture bien marquée et bordée. Tours de spire au nombre de 6 et convexes ; avant-dernier tour développé, dévié. par rapport à son axe, aplati au-dessus de l'ouverture, bombé à la partie dorsale; dernier tour également dévié, relativement étroit, brusquement et brièvement ascendant. Ouverture légèrement inclinée en haut, subcirculaire , brunâtre à l’intérieur. Péristome blanchâtre et double, bien que ses deux bords semblent à peu près complètement réunis : l’interne est luisant et épaissi; l’externe, relativement plus terne, est anguleux, à sa partie supérieure, et présente, chez les individus adultes, l’aréa triangulaire typique, troversée longitudi- nalement par la cicatrice linéaire, caractéristique du genre. — Opercule typique (d’après Pfeiffer). Longueur totale de la coquille 55 millimètres, plus grand diamètre de l’avant-dernier tour 20. Diamètre de l’ouverture, non compris le péristome, 11 millimètres (Coll. Crosse). — 189 — Var. 8 Minor, rufo-cornea (P1. XI, fig. 2). Hybocystis gravida, var, 8, Pfeiffer, Novit. Conch., vol. T, p. 195, pl. xxxv, fig. 5, 4, 1860. — — — Pfeiffer, Mon.Pneumon., Suppl. tertium, p. 67, 1876. Cette variété ne se distingue de la forme typique que par sa taille sensiblement plus petite, par sa coloration rosâtre, particulièrement sur les premiers tours, et par le nombre de ses tours de spire (5 1/2 au lieu de 6). — Longueur totale de la coquille 25 millimètres, plus grand diamètre 14 (Coll. Crosse). Hab. Moulmein, en Birmanie (Theobald; W. T. Blan- ford ; Stoliczka). Obs. L'espèce décrite par Benson (1), sous le nom d’Otopoma Blennus, n’est, d’après l’auteur lui-même (2), autre chose que l’état jeune de l'Hybocystis gravida : elle doit donc être supprimée purement et simplement. Nous connaissons l’opercule de la variété 8 de l’'H. gra- vida, qui n’a pas été décrit jusqu'ici, et nous en possé- dons un exemplaire dans notre collection. Sur sa face in- terne, il est très voisin de celui de l'H, elephas, luisant, d’un brun marron clair, et présente, comme lui, à sa terminaison, une tache triangulaire, d’un blanc laiteux, et qui se continue en prolongement filiforme : sa partie centrale est légèrement concave, et entourée d’un rebord caréné. Sur sa face externe, au contraire, il ressemble à celui de l’'H. Mouhoti, et, comme lui, il est aplati, légè- (1) Ann. a. Mag. of nat. Hist., sér. 2, XVII, p. 231. (2) Ann. a. Mag, of nat. Hist., août 1859 [tirage à part, p. 2). — 190 — rement concave à la partie centrale, polygyré, et à tours non disposés en lamelles. 5. HyBocysris Mounori, Pfeiffer (PI. XI, fig. 5). Hybocystis Mouhoti, Pfeiffer, Proc. Zocl. Soc. London, p. 276, pl. xxxvi, fig. 15. 1862. 22 — Pfeiffer, Novit. Conch., vol. I, p. 227, pl. zix, fig. 5-8. 1862. — — Pfeiffer, Mon. Pneumon., Suppl. sec., p. 57. 1865. — — Mouhot, Trav., vol. II, tab. ad., p. 186, fig. 15. 1865. — — Martens, Ostas. Zool., vol. IT, p. 67. 1867. — (Megalomastoma) Mouhoti, Paetel, Cat., p.119. ; 1875. _— Mouhoti, Pfeiffer, Mon. Preumon., Suppl. tert., p. 67. 1876. _ is Filho!, Ann. sc. géol., tome VIII, p. 292. 1877. Coquille subombiliquée, pupiforme, comprimée, s0- lide, faiblement striée, légèrement déviée, par rapport à son axe. Coloration d'un brun violâtre foncé. Spire irré- gulièrement oblongue, légèrement contournée et termi- née par un sommet obtus. Tours de spire au nombre de 6, les 4 premiers assez convexes, formant un cône sur- baissé assez régulier, l’avant-dernier beaucoup plus long que le précédent, dévié par rapport à son axe, fortement aplati, du côté et au-dessus de l’ouverture; le dernier finement martelé, ascendant et arqué. Ouverture oblique, dépassant l’axe, à sa partie basale, de forme ovale-angu- leuse, chez les individus jeunes, s’arrondissant et s’apla- = fo => tissant davantage, chez les adultes, et d’un brun pourpré à l’intérieur. Péristome double, à bords nettement sépa- rés l'un de l’autre, et d'une belle couleur orangée fon- cée : l’interne luisant, l’externe plus épais, plus terne, réfléchi et porté en avant, près du point d'insertion. — Opercule testacé, mais plus mince et plus aplati que celui de l'espèce qui forme la section précédente, polygyré, mais à tours non disposés en lamelles, sur sa face ex- terne, qui est d’un brun clair, tournant au grisâtre; face interne paucispirée et d'un brun nocirâtre. Longueur totale de la coquille 55 millimètres, plus grand diamètre 17. Longueur de l'ouverture, y compris le péristome, 45 millimètres; plus grande largeur 14 1/2 (Coll. Crosse). Hab. Montagnes du Laos Siamois (H. Mouhot).—Cam- bodge, d’après Pfeiffer (?). Obs. Très belle espèce, recueillie par le naturaliste voyageur Henri Mouhot, dans le cours du voyage scienti- fique qui lui a coûté la vie. Chez l'H. Mouhoti, la cicatrice linéaire du bord externe, dans le voisinage du point d'insertion, existe comme dans les autres espèces du genre, mais elle est, à la fois, plus large et un peu moins nette. 4. Hyeocysris Myersi, Haines , emend. (PI. XI, fig. 4, ex icone). Cyclostoma Myersii, Haines, Ann. Lyc. New York, vol. VE, p. 157, pl. v, fig. 9-11. 1855. Pollicaria Myersii, Gould, Proc. Boston Soc., vol. VE, p. 15. 1856. — — Gould, Otia Conch., p. 13. 1862. Coquille munie d’une perforation ombilicale étroite, ovale-oblongue, pupiforme, comprimée du côté de l'ou- — 192 — verture, renflée du côté opposé, solide, presque lisse et d’un brun marron. Spire oblongue-conique, terminée par un sommet légèrement obtus. Suture légère et de colora- tion claire. Tours de spire au nombre de 6 et convexes; avant-dernier tour comprimé, du côté de l’ouverture; der- nier tour atténué, descendant. Ouverture subverticale, subcirculaire, anguleuse à sa partie supérieure. Péristome double, continu, épaissi, développé, devenant anguleux près du point d'insertion du bord externe, et jaune ; bord columellaire développé, prolongé latéralement. Opercule non encore observé. Longueur totale de la coquille 36 millimètres, plus grand diamètre 18. Plus grande longueur de l'ouverture (près du point d'insertion du bord externe) 13 millimètres (y compris le péristome), plus grande largeur 45 (y com- pris le péristome). Hab. Royaume de Siam. Obs. Nous ne connaissons cette espèce, qui paraît bien particulière, que par les 5 figures qu’en donne l’auteur, et dont nous reproduisons une, la figure 11 (ex icone). Quant aux figures données par Pfeiffer, dans ses Novi- tates (1), elles ne nous semblent pas pouvoir être rappor- tées à l'H. Myersi, mais bien plutôt à l'H. gravida, dont elles représenteraient un individu de grande taille. Aussi nous abstenons-nous de citer ces figures et la synonymie de Pfeiffer, car elle nous paraît trop incertaine. L'H. Myersi se rapproche beaucoup plus de l'H. Mouhoti, Pfeif- fer, du Laos Siamois, dont il a la forme générale et pres- que la coloration, que de l’'H. gravida ; son habitat est, d’ailleurs, presque le même que celui de l’'H. Mouhoti. Il ne nous paraît différer de cette dernière espèce que par (4) Novit. Conch., vol. FE, pl. x1x, fig. 1,2. 1856, = 495 — son péristome, qui est d’un jaune clair, par sa spire d’un brun marron et par la largeur, peut-être un pen moindre, de son dernier tour. Le péristome de l'H. Mouhoti est d’un rouge orangé vif, l'intérieur de son ouverture est d'un brun pourpré, et sa spire, particulièrement sur les derniers tours, est d’un brun violâtre très accentué et très particulier. Les deux bords, interne et externe, du péristome paraissent aussi plus rapprochés et plus intime- ment reliés l’un à l’autre, chez l’H. Myersi, que chez l’H. Mouhoti, autant qu’il est permis d’en juger par la figure que donne M. Haines de la première de ces deux espèces. H. C. Description d'une nouvelle espèce d’Helix d'Espagne, Par LE D' J. G. Hipazco. 1. HELix Quanrasi, Hidalgo (PI. IX, fig. G). Testa late et perspective umbilicata, lenticularis, de- pressa, lenuis, sub lente minulissime granulatla pilisque brevissimis, parum distinctis, hirsuta, cornea; spira pluno- concaviuscula; anfr. 5 conveæiusculi, primus latiusculus, cæleri angusti, lente accrescentes, ullimus penullimo paulo latior, antice non descendens, superne vix angula- lus, periphæria convexus, sublus planiusculus, pone aper- luram subconstriclus; sutura impressa; apertura verti- calis, arcualo-linearis, Ssuperne angustior; peristoma concolor, ad inserlionem simpleæ, subsinualum, deinde reflezum, marginibus lamina valde elevata, semicirculari, margine refleæu, utrinque rolundatim junctis. — Diam. 5, alt. 2 millim. (Coll. Crosse et Hidalgo.) 13 — 194 — Hab. Tabernes de Validigna, près de Valence, Espagne (Bosca !). Mon ami, M. Edouard Bosca, n’a trouvé, jusqu'ici, que trois exemplaires de cette remarquable espèce, l’un vivant, les deux autres morts. Il se propose de rechercher, à Tabernes et dans ses environs, et d’essayer de recueillir un plus grand nombre d'exemplaires vivants, quand la disparition du choléra aura rendu les communications plus faciles, dans les environs de Valence. Cette curieuse espèce d’'Helix rappelle un peu, par des- sus, l'H. constricta, Boubée, de France et d’Espagne, et, par dessous, les H. paludosa, Pfeiffer, de Cuba, et H. Car- penteriana, Bland, des Etats-Unis. Sur l'échantillon vi- vant, on voit les petits poils, à la loupe, mais les granu- lations sont peu apparentes. Chez les individus recueillis morts (déjà blanchis et un peu plus solides), les poils ont disparu, mais on distingue très bien, avec le secours d'une loupe un peu forte, les granulations, qui sont rhomboiïdales, étant formées par l’entrecroisement des stries d’accroissement avec d’autres stries obliques. Du côté de l’ombilic, on aperçoit les tours de spire, comme sur la partie opposée, mais d’une autre manière. Le pre- mier tour, dans le fond de l’ombilic, est assez large ; les deuxième et troisième sont étroits; le quatrième est large, et le dernier plus large encore que le quatrième. Je dédie cette Hélice à mon savant ami M. Florencio Quodras, qui a bien voulu me communiquer, sur les espèces de l'Espagne et des Philippines, de nombreux et intéressants documents, que je me propose d’utiliser dans mes publications ultérieures. Ge H: — 195 — Explication des fiqures de la planche IX. Fig. 6. Helix Quadrasi, vu du côté de l'ouverture et grossi. | Fig. 6a. Le même, vu du côté de l'ouverture, dessiné au trait et de grandeur naturelle. Fig. 60. Le même, vu de face, avec l'ouverture cachée par le développement du bord externe, et grossi. Fig. 6. Le mème, vu du côté de la spire, et grossi. Fig. 64. Le mème, vu du côté de la spire, dessiné au trait et de grandeur naturelle. Fig. 6e. Le même, vu du côté de l’ombilic, et grossi. Description d’une espèce nouvelle de Ciree, des Philippines, Par LE D' J. G. HipaLco. Circe Baranpz, Hidalgo {PI. IX, fig. 7, 7a). Testa subquadrata, latere antico breviore, rotunduto, postico lalo, truncato; compressu, tenuis, pallide luteu, albo distanter biradiatla; divaricatim striata, striis nu- merosis, confertis, subgranulosis, prope marginem hic ullic bifurcatis; lunula lanceolata, transversim strialu. — Long. 41 millim. (Coll. Hidalgo). Hab. Iles Philippines (Baranda !). Très jolie espèce, qui, quoique me paraissant un peu Jeune, est bien distincte, par ses caractères, des petits individus des autres espèces actuellement connues du mème groupe (Circe divaricata, C. transversaria, C. æqui- voca, etc.). Le bord dorsal descend obliquement, du côté de la lunule, mais il est presque horizontal, dans sa par- tie postérieure. L’unique exemplaire que j'ai vu a été recueilli, aux îles Philippines, par M. Isidro Saenz de Baranda, à la mé- moire duquel je dédie cette espèce. G. H. Note rectificative, PAR LE COMMANDANT L. MORLET. Nous avons publié récemment, dans le Journal de Conchyliologie (vol. XXXIIT, page 49, pl. nr, fig. 5, 54, 50, 1885), une espèce nouvelle de Cancellaria, que nous avons dédiée à M. le D' Bezançon. Pendant que le numéro de janvier du Journal était sous presse, M. le marquis de Raïincourt faisait paraitre, dans le Bulletin de la Sociélé géologique de France (5° série, tome XII, p. 545, pl. x11, fig. 10, 1884), une autre Cancellaire nouvelle, qu'il dédiait également à M. le D' Bezançon. En raison de la priorité, qui revient, de droit, à M. le marquis de Raincourt, nous proposons de supprimer le nom de notre espèce et de la dénommer Cancellaria Mul- tienensis, d’après le nom de la localité (Acy-en-Multien). L'OR — 197 — Description d'espèces du Terrain tertiaire des environs de Paris (suite), Par M. Cossmanx (1). 58. CruciBuLuM BERNAYI (PI. VIII, fig. 1). C. testa capuliformis, gibbosa, sublævigata, obtuse ac radiatim striatula, concentrice et irregulariter gradata, apice mediano, postico, spiraliter intorto; latere poste- riore. brevi, subconcavo, quartam partem longitudinis subæquante; latere anteriore convexo; cavitas nitida, ap- pendiculo laminari, semicontorto, ad apicem protracta; lamina intus longitudinaliter sulcata. : Jolie espèce, assez mince, qui a la forme d’un Capulus. Elle est bombée, ovale, plus rétrécie en arrière qu’en avant ; sa surface paraît lisse, au premier abord, mais on y distingue, à la loupe, de fines stries rayonnantes, croi- sées çà et là par des accroissements irréguliers et souvent élagés en gradins. Le sommet est dans l’axe longitudinal, au quart de la longueur du côté postérieur ; il est enroulé sur lui-même et décrit latéralement un tour de spire. Le contour dorsal de la coquille est concave en arrière, au- dessous de ce sommet, et convexe en avant, mais suivant une courbe plus prononcée vers le sommet que vers les bords. L'ouverture est basale et forme un ovale presque régu- lier, très élargi en avant; sa surface interne est lisse et vernissée, quoiqu’elle garde cependant la trace des gra- dins correspondant aux arrêts de l’accroissement de la coquille. La cavité est creusée en entonnoir profond, au (1) Voir les numéros d’avril et d'octobre 1882, d’avril 1883 et d'avril 1885 du Journal de Conchyliologie. = 08l > fond duquel, vis-à-vis la pointe du sommet, s'attache verticalement une sorte de cornet que l'on croirait formé par une mince lame en demi-lune, repliée sur elle-même, et dont la coupe horizontale aurait à peu près la forme d’une ellipse coupée suivant son petit axe. La surface in- térieure de ce segment est finement sillonnée dans le sens longitudinal; l'un des sillons est beaucoup plus profond que les centres. L’attache de cet appendice est calleuse et épaisse en arrière. Dimensions. Longueur 10 millimètres, 5; largeur 8 mil- limètres, 5; hauteur 5 millimètres. Rapports et différences. Cette espèce paraît se distin- guer de l’unique espèce éocène connue par sa surface pres- que lisse et par le contour non festonné de son ouverture. Localité. V:lmondois. Eocène supérieur, sables de l'horizon de Beauchamp. Type unique figuré, grossi deux fois (Coll. Bernay). 99. CAPULUS PARMOPHOROIDES (PI. VII, fig. 2), C. testa clyperiformis, regularis, ovalis, extus subltilis- sime et reguluriter radiata ; apice postico fere terminal, paululum intorto; apertura basali, elliptica, postice mar- gine carinato circumcincla ; impressio brevis, angusta. Coquille clypéiforme, régulière, ovale, bâillante sur les côtés et dont le contour dorsal rappelle, à s’y méprendre, celui de certains Parmophores élargis et dilatés. La sur- face extérieure est finement ornée de stries rayonnantes et serrées, qui paraissent burinées dans la couche corti- cale du test, comme celles de quelques espèces de Limnæa. Le sommet est presque terminal, pointu et situé à la moitié environ de la hauteur de la coquille qui se bombe davantage au milieu ; il est un peu tordu sur lui-même. — 4199 — L’ouverture est basale, elliptique, accompagnée, à l’inté- rieur, d'une sorte de rebord postérieur, plat et caréné, qui disparaît sur les côtés. L’impression des muscles est à peu près à la moitié de la longueur totale; elle est étroite et courte et elle s'attache à une ligne ondulée qui remonte, sous le rebord caréné, dans la cavité du som- met. Dimensions. Longueur 9 millimètres ; largeur 7 milli- inètres, 5 ; hauteur 3 millimètres, 5. Rapports et différences. L’impression musculaire, je bâillement basal et le sommet légèrement contourné de celie espèce ne permeltent pas de la placer dans le genre Parmophorus, dont elle a l’apparence extérieure. Elle ne peut d’ailleurs être confondue, à cause de sa forme ré- gulière, avec aucun des autres Capulus du bassin de Paris. Localité. Auvers. Eocène supérieur, sables de l’hori- zon de Beauchamp. Type figuré, grossi 2 fois 4/2 (Coll. Bernay). 60. EmarGINULA compressA (PI. VIIL, fig. 7). E. lesta elongata, angusla, profundissima, elevata, apice fere mediano ; costulis radiantibus triginta proemi- nentibus, sæpe rugosulis, inierstitiis canaliculatis et sub- tilissime lamellosis, separalis, ad extremitates digilatis ; fissura breviuscula. Jolie coquille, allongée, très étroite, très profonde et très comprimée latéralement, élevée en hauteur, à som- met presque central, un peu pointu, légèrement incliné et recourbé du côté postérieur. L’ornementation se compose d’environ 50 côtes un peu courbées, à peu près toutes’ égales entre elles, non — 900 — carénées, très saillantes, rugueuses et souvent subarticu- lées, séparées entre elles par des intervalles canaliculés, égaux à leur largeur et au fond desquels on distingue de fines lamelles transverses, croisées par une toute petite costule rayonnante, formant avec elles des mailles régu- lières. Sur les flancs, ces côtes ne dépassent guère le con- tour qui est simplement festonné par leur saillie; mais, aux deux extrémités, et surtout en arrière, elles forment de véritables digitations qui dépassent parfois le bord de près de 1 millimètre. En avant, la fissure est extrème- ment courte et l’échancrure ne se distingue même que difficilement des autres festons; mais elle est comprise entre. deux côtes sur le bord desquelles elle a laissé, comme trace, une petite carène saillante; l’aire com- prise entre ces deux carènes n’est pas canaliculée comme les autres intervalles des côtes, mais, au contraire, légè- rement bombée et ornée, en travers, de petites lamelles courbes, représentant les accroissements de l’échancrure. L'impression musculaire forme, à l’intérieur de la co- quille, une couronne assez rapprochée du bord et impri- mée en creux dans le test. Dimensions. Longueur 8 millimètres, 5 ; largeur 3 mil- limètres ; hauteur 5 millimètres. Rapports et différences. Nous avons hésité avant de considérer cette coquille comme distincte de l'E. radiola, Lamarck, dont elle pourrait n'être qu'une forte variété ; mais ses proportions sont très différentes et nous n'avons jamais trouvé, dans les nombreux individus examinés, d'intermédiaires passant d’une forme à l’autre. L’E. ra- diola a plus de côtes rayonnantes, si l'on compte celles qui s'intercalent, vers les bords, entre les côtes princi- pales. Quant à l'E. elegans, Defrance, il est tout à fait arrondi; si l'on réunit les deux premières, il faudra aussi — 201 — y réunir celle-ci, et il n’y a plus de raison pour s'arrêter dans cette voie. ; Localité. Thury-sous-Clermont ; commune. Type figuré grossi 5 fois (Coll. Cosmann). 61. Raissoina Raincourri (PI. VIIL, fig. 6). R. testa minutissima, turriculata, parum elongata, an- fractibus 6-7 conveæiusculis, obliquiter costulatis et spi- raliter striatis; ultimus tertiam partem longitudinis su- perans ; aperlura ovalis, antice paululum depressa, extus labro marginalo cincta. Très petite coquille turriculée, d’une forme peu allon- gée dans son ensemble, composée de 6 ou 7 tours con- vexes, subanguleux vers le bas, séparés entre eux par une suture profonde, mais non canaliculée; les deux premiers sont lisses et forment un bouton embryonnaire obtus ; bientôt apparaissent des côtes courbées, puis obli- ques d'avant en arrière, entre lesquelles se distinguent, à partir du deuxième tour avant le dernier, de fines stries burinées dans l'épaisseur du test. Le dernier tour est grand; il dépasse le tiers de la longueur totale et les côtes y dessinent la sinuosité d’une S très allongée; elles s’effacent tout à fait en avant sur la base et les stries spi- rales deviennent, à cet endroit, plus profondes et plus écartées. L'ouverture est ovale, un peu déprimée et versante, du côté antérieur, où les deux bords se rejoignent sous un angle un peu obtus; le bord columellaire est lisse et cal- leux ; le labre est très épais, réfléchi au dehors et garni d'un bourrelet sur lequel persistent quelques stries ; ce bourrelet suit l’inclinaison des côtes. Dimensions. Longueur 3 millimètres ; largeur 4 mil- limètre, 285. Rapports et différences. Cette espèce est voisine du R. clavula, Deshayes, mais elle est beaucoup plus courte; elle a les tours bien plus convexes, les côtes plus obliques et le bourrelet plus saillant. Localité. Le Ruel; Eocène supérieur ; sables de l'hori- zon de Beauchamp. Type figuré grossi 7 fois (Coll. Coss- mann). 62. Buccrnorusus HemiGymnus (PI. VIIL, fig. 5). B. lesta turriculata, anfractibus (8-10) parum con- vexis, subgradatis, sutura cunaliculata separatis, infra trisulcatis, supra unisulcatis, in medio sublævigatis, aut sublilissime fusciatis; ultimus anfractus spiram subæquans ; basi convexa, rapide attenuala, funiculosa ; canali angusto, intorlo; apertura ovali, labro incurvo, in- lus plicato, cincta. Belle coquille allongée, turriculée, composée de 8 à 10 tours, dont les premiers forment un bouton embryon- naire oblus, tandis que les suivants sont peu convexes, disposés en gradins et séparés par une suture profondé- ment canaliculée, disjointe même en certains endroits. La surface de ces tours est ornée, au-dessus de la suture inférieure, de trois sillons spiraux inégaux et décrois- sants, l’inférieur étant le plus large; au-dessous de la su- ture supérieure, d'un sillon qui ne se dégage guère de la suture que sur les derniers tours. Le milieu des tours pa- rait lisse; mais, quand la surface n’est pas usée, on y distingue trois stries spirales, à peine visibles, séparant de larges bandelettes lisses. Les stries d’accroissement sont peu marquées. Le dernier tour est à peu près égal à la moitié de la longueur totale ; sa base est convexe, quoique rapidement — 205 — atténuée, et ornée de sept cordelettes écartées, quelques- unes bifides, qui persistent sur le dos du canal, où elles se serrent davantage. L'ouverture est semblable à un sec- teur de cercle, dont la courbure serait formée par le labre, tandis que l’angle au centre serait produit par la brisure du bord gauche, à la naissance du canal. Celui-ci est étroit, tordu, et recouvert d’un bord columellaire très mince, sur lequel on ne distingue pas de véritables plis, mais seulement la trace des cordelettes spirales de la base. Le labre est sinueux, légèrement épaissi et marqué, à l’intérieur, de plis nombreux et serrés. Dimensions. Longueur 32 millimètres; diamètre 14 millimètres. Localité. Valmondois ; Eocène supérieur; sables de l'horizon de Beauchamp. Deux individus, dont l’un figuré grossi À fois 4/5 (Coll. Bernay). 65. TRITON cuNEATUM (PI. VIII, fig. 5). T. testa conica, ventricosa, anfractibus T subulatis, paululum angulatis, sutura lineari separatis, strialis, costulatis et spiraliter nodulorum funiculis, ornatis; ulti- mus Spira longior, supra angulum, ad basin quinque fus- ciatus ; canali brevissimo, aperto ; margine columellari transversim plicato ; labro incrassato et sex plicis intus ornalo. Coquille conique, presque subulée, ventrue, composée de 7 tours subanguleux aux deux tiers de leur hauteur, séparés par une suture linéaire eb’ondulée. Les premiers sont à peu près lisses, l'angle apparaît dès le cinquième avant le dernier, et la surface se couvre de costules ser: rées, croisées par deux cordons spiraux au-dessous de l'angle ; bientôt naissent, à l'intersection, de petits tuber- culés noduleux, plus gros sur langle de chaque tour. — 204 — Entre les trois cordons spiraux, on distingue des stries fines et inégales, treillissées par de petits plis d’accroisse- ment. _ Le dernier tour est un peu plus long que la spire; il est ventru et convexe ; la rampe au-dessous de l’angle est plane, tandis que la base est convexe; sur la rampe infé- rieure, les rangées axiales de nodules sont obliques : elles sont droites et rayonnantes sur la base, où cinq cordons, aussi saillants que les côtes et également espacés, for- ment avec elles un quadrillage très régulier. Les stries in- termédiaires persistent jasqu'à la base du canal qui porte encore six cordonnets obliques. Il est court, un peu tordu et recouvert par un mince rebord columellaire qui ne laisse apercevoir aucun ombilic. L'ouverture est ovale et rétrécie par le rebord interne du labre, qui porte six tubercules pointus. Le bourrelet externe est saillant ; la varice opposée à l’ouverture l’est beaucoup moins ; le bord columellaire porte, à la base, deux ou:trois plis inégaux, séparés par un large inter- valle lisse des quatre plissements antérieurs, qui sont, au contraire, très serrés et qui occupent toute la largeur du bord. L’échancrure antérieure est peu large, mais pro- fonde. ” Dimensions. Hauteur 24 millimètres ; diamètre 14 mil- limètres. Rapports et différences. Beaucoup plus ventru et plus grossièrement orné que le T. argutum, Brander, moins allongé, plus anguleux; ayant le dernier tour plus grand et n'ayant pas la même ornementation que le T. scabrius- culum, Deshayes, notre Triton est certainement une espèce nouvelle et bien caractérisée, ne fût-ce que par sa taille. Localité. Le Fayel ; Eocène supérieur ; sables de l’ho- i ‘ — 205 — rizon de Beauchamp. Type unique figuré (Coll, Bernay). 64, MeruLa Vasseurt (PI. VIIT, fig. 4). M. testa ovato-elongata, apice haud acuto, anfractibus 6 parum convexis, decussatis, sutura subcunaliculata se- paratis ; ultimus spira paulo longior, antice vix attenua- tus ; àpertura angusta, postice canaliculata, antice canali lato et profunde emarginato, terminata ; labro elato, lævi- gato, supra basin distincto ; labro exius marginato, intus plicis brevibus notato. Jolie coquille ovale, un peu ventrue, quoique allongée dans son ensemble, à sommet obtus, composée de tours peu convexes, presque subulés, et séparés entre eux par une suture peu visible, quoique légèrement canaliculée. Toute leur surface est régulièrement ornée d’un treillis formé par l’entrecroisement de 6 à 8 carènes spirales peu ‘saillantes et de nombreuses petites lamelles d’accroisse- ment, un peu moins larges et moins saillantes que les carènes spirales et moins régulièrement distribuées ; l’in- tersection de ces deux systèmes de costules donne nais- sance à des granulations peu accentuées. Le dernier tour est un peu plus long que le reste de la spire ; il est ovale et peu atténué du côté antérieur. L’ou- verture est étroite, canaliculée, anguleuse en arrière, parce que le bord droit vient s'appliquer presque tangen- tiellement sur l’avant-dernier tour, et terminée en avant par un large canal, qui est profondément échancré sur le dos. Le bord gauche, lisse et sans plis, est étalé sur la base du dernier tour et nettement délimité. Le bord droit est épaissi et variqueux à l’extérieur, marqué à l’intérieur de petits plis courts et parallèles. Dimensions. Longueur 10 millimètres ; largeur 5 mil- limètres. — 206 — Rapports et différences. J'ai séparé, sans difficulté, cette coquille d’un groupe de Buccinum decussatum, avec lesquels elle se trouvait mélangée ; elle n'appartient vrai- semblablement pas à ce genre; en tout cas, elle s’en dis- tingue par sa forme ovale, par son dernier tour plus grand que la spire, par son ornementation beaucoup plus accentuée et par le bourrelet de son bord droit. Elle ré- pond exactement à la diagnose du genre Metula, H. et A. Adams. et elle ressemble au M. clathrata, quoiqu’elle soit plus ventrue. Localité. Grignon. Un seul individu, grossi 5 fois (Coll. Cossmann). C. BIBLIOGGEAPHEE, Recherches zoologiques et anatomiques sur les Mollusques Opisthobranches du golfe de Mar seille. — Première partie, Feetibranehes. Par NE. A. Vayssiére (1). Le golfe de Marseille, ainsi que le fait observer l’auteur, est assez riche en Mollusques Tectibranches : cette abon- dance est due surtout à la variété qui existe dans la nature des fonds de cette partie du littoral méditerranéen. La plupart d’entre eux vivent à une profondeur de 6 à 8 mè- tres, et c’est généralement d'avril à septembre qu'ils sont le plus abondants. L'auteur énumère et décrit, tant au point de vue mala- (1) Marseille, 1885. Volume in-4 de 181 pages d’impression, accompagné de 6 planches lithographiées, dont 1 est coloriée. me ENT cologique qu’au point de vue conchyliologique, 35 espèces, qu’il range dans trois sous-ordres : 1. Cephalaspidea : 20 espèces (Actæon tornatilis, À. globulinus ; Bulla striata ; Haminea cornea, H. hydatis ; Acera bullata; Scaphander lignarias; Philine aperta, P. Monterosati, P. catena ; Cylichna diaphana; Utriculus truncatulus, U. mamillatus, U. nitidulus, U. obtusus, U. umbulicatus; Valvula acuminata; Gastropteron Mec- kelii; Doridium carnosum, D. membranaceum). 2. Anaspidea : G espèces (Aplysia fasciata, A. depilans, A. punctata; Aplysiella Webbii; Notarchus punctatus : Lobiger Philippii). 3. Notaspidea : 9 espèces (Pelta coronata ; Pleurobran- chus plumula, P. aurantiacus, P. Monterosati; Oscanius membranaceus, O. tuberculatus: Pleurobranchæa Mecke- li; Umbrella mediterranea; Tylodina citrina). Quelques Tectibranches sont carnivores (Scaphander, Philine, Doridium); d’autres omnivores (Gastropteron, Pleurobranchus) ; quelques-uns enfin complètement her- bivores (Aplysia, Notarchus). L'auteur joint à ses descriptions de nombreux et inté- ressants détails anatomiques sur l’organisation intime de ces Mollusques, et il appuie ses observations sur de nom- breux dessins exécutés par lui, d’après nature, avec beaucoup de soin. Le genre Aplysiella (A. Webbii) consti- tue uue coupe bien distincte, qu'il y a lieu de séparer complètement des Aplysia, et qui se rapproche bien davantage du genre Notarchus, particulièrement au point de vue anatomique. Les Notarchus possèdent une petite coquille presque microscopique, située sous les téguments palléaux, en arrière de l'anus. Leurs parapodies, ou lobes latéraux du pied, sont très développées et viennent, au- dessus du dos, se souder l’une à l’autre sur presque toute — 208 — la longueur de leurs bords. Les Pleurobranchus mem- branaceus et P. tuberculatus, chez lesquels les orifices de la génération sont complètement séparés (la vulve étant placée en avant et un peu au-dessous de la branchie, et le pénis plus rapproché de la région céphalique et protégé par de forts replis de téguments latéraux), sont séparés, sous la dénomination générique Oscanius, Leach (emend.), des vrais Pleurobranchus (P. Plumula, P. aurantia- cus, etc.), chez lesquels l’organe copulateur vient débou- cher, à côté de la vulve, dans une sorte de cloaque géni- tal. L'auteur n’a pu parvenir à découvrir de coquille chez le Pleurobranchæa Meckelii, bien qu’il soit probable qu’il en possède une, de dimension microscopique, comme les Gastropteron et les Notarchus. Les otocystes de l'Um- brella mediterranea reposent toujours sur la partie antéro- supérieure des ganglions pédieux, mais ils sont souvent ca- chés par les connectifs cérébro-pédieux ; ils sont difficiles à trouver : les otolithes de la vésicule auditive sont très nombreux (150 à 200). Le Tylodina Rafinesquii, Philippi, doit être réuni au T. citrina, Joannis. Dans cette espèce, les œufs, très nombreux, sont contenus dans un ruban nidamentaire, d'un jaune citron : les embryons possèdent une coquille de forme nautiloïde. L'auteur nous fait con- naître, dans tous ses détails, le système nerveux de cette espèce, ainsi que celui de l'Umbrella mediterranea, déjà précédemment étudié par M. Moquin-Tandon fils (1). Nous n’avons que des éloges à donner au remarquable mémoire de M. Vayssière, qui compte, à notre avis, parmi les meilleurs que l'on ait publiés jusqu'ici sur la malacologie méditerranéenne; mais son travail ne ren- ferme que la.moitié des Opisthobranches. Nous comptons (4) Ann. sc. nat. Zoologie, 5° série, tome XIV, 1870. Le — 209 — bien que, comme il le fait espérer, il nous en donnera prochainement la seconde partie, en publiant les Nudi- branches du golfe de Marseille. Cette publication comble- rait une importante lacune scientifique dans l’histoire naturelle des Mollusques marins des côtes de France. H. CRossr. Manuel de Conechyliologie et de Paléontologie conchyliologique. Histoire naturelle des Mollus- ques vivants et fossiles, par le mr P. Fischer. — Fascicule IX (1). Dans ce fascicule, qui termine la série des Gastropodes, l'auteur établit les coupes suivantes : pour les Pyrami- dellidæ, Murchisoniella (au lieu de Murchisonella, Môrch) ; dans le sous-ordre des Scutibranches, qu'il subdivise, d’après la radule, en Rhipidoglossa et Docoglossa, la sec- tion Geophorus (type : Helicina agglutinans, Sowerby); les genres Schasichila, Shuttleworth, emend.; Eutrocha- tella (Trochatella, Swainson, 1840, non Lesson, 1850); Maclurites, Lesueur, emend.; Horiostoma, Munier-Chal- mas, emend.; la section Phasianotrochus (type : Elenchus badius, Wood); le sous-genre Odontotrochus (type : Tro- chus chlorostomus, Menke); la section Austrocochlea (type: Monodonta constricta, Lamarck); le sous-genre Neodiloma (type : Monodonta Æthiops, Gmelin) ; le genre Neompha- lius (Omphalius, Philippi, 1847, non Omphalia, de Haan, 1825); le genre Eumargarita (Margarita, Leach, 1819, non Leach, 1814); la section Tinotis, H. et A. Adams (1) Paris, 1885, chez F. Savy, libraire, boulevard Saint-Ger- main, 77. Fascicule grand in-8 de 112 pages d'impression, avec de nombreuses gravures sur bois imprimées dans le texte, 14 v — 210 — emend. (Teinotis); le sous-genre Loxoplocus (type : Mur- chisonia tropidophora, Whiteaves) ; les sections Didymo- don (type : Trochotoma quinquecincta, Zieten); Talan- todiscus (type : Pleurotomaria mirabilis, Deslonchamps) ; Pyrgotrochus (type : P. bitorquata, Deslonchamps) ; Pero- trochus (type : P. Quoyana, Fischer et Bernardi); En- temnotrochus (type : P. Adansoniana, Crosse et Fischer) ; Phauerotrema (type : P. iabrosa, Hall) ; le genre Zidora, A. Adams, emend. (Zeidora); la section Proscutum (type : Parmophorus compressus, Deshayes) ; dans l’ordre des Polyplacophora, le genre Holochiton avec le sous-genre Eochiton; les sous-genres Tomochiton, Porochiton, les genres Anisochiton ; Diarthrochiton. L'auteur considère les genres Tripaloia, Letourneux, Calvertia, Saint-Simonia, Petrellinia et Burgersteinia, Bourguignat, comme constituant de simples synonymes du genre Neritodonta, Brusina, et comme devant, par conséquent, être supprimés. Il place la famille des Belle- rophontidæ (genre Bellerophon) immédiatement après celle des Pleurotomariidæ, à cause des rapports qui exis- tent entre ces formes, relativement à la bande du sinus. Le curieux genre Phaneta, A. Adams, lui semble devoir être rangé dans la famille des Stomatiidæ, à cause de son test nacré. Nous ne sommes pas tout à fait de son avis au sujet du remplacement du nom générique Parmophorus, Blainville, 4817, par celui de Scutum, Montfort, emend. Montfort, il est vrai, a l’antériorité, puisque sa dénomi- nation remonte à 14810 ; mais, comme il a créé son genre sous le nom de Scutus, qui constitue un affreux barba- risme, et qu’il nous paraît impossible d'admettre, en ma- tière de nomenclature scientifique, une ânerie ou une faute grossière de grammaire, même si cette faute est cor- rigée tardivement par un autre que l’auteur, nous ne SM = pouvons, pour celle fois, partager l’avis de notre confrère et ami. Tant pis pour Denis de Montfort s’il ne savait pas suffisamment le latin ! Nous signalerons comme fort intéressante l'étude de l'Ordre des Poiyplacophora, dans laquelle l’auteur ex- pose la récente et curieuse découverte de nombreux et véritables yeux sur les valves d’un grand nombre de Chi- tonidæ. Il place à côté des Chitons, d'accord avec M. le professeur Marion, de Marseille, les animaux vermiformes, connus sous les noms de Chætoderma et Neomenia, et dont le classement zoologique semble douteux aux natu- ralistes. Il admet enfin, sous le nom de Scaphopodes, une classe particulière pour les Dentaliidæ et les formes voi- sines. Nous avouons, en ce qui nous concerne, que, ces ani- maux possèdant un radula et une sorte de moignon céphalique, il nous est difficile de les considérer autre- ment que comme des Gastropodes dégénérés, et que, par conséquent, il nous semble inutile d'en faire une classe à part, comparable, en importance, à celle des Céphalo- podes, des Gastropodes et des Pélécypodes. Les naturalistes qui s'intéressent aux études matacolo- giques trouveront, dans ce fascicule et dans ceux qui le précèdent, les moyens de se tenir au courant des progrès _les plus récents de la science. Nous espérons, d’ailleurs, que, d'ici à peu de mois, le Manuel de Conchyliologie, dont la publication est déjà bien avancée, sera entière- ment terminé et à la disposition de ses souscripteurs. H, CROSSE. Manual Of Conehology structural and systema- tic. With illustrations of the Species. By (ianuel de Conchyliologie structurale et systématique. — 9212 — Avec les figures des espèces. Par) George W. Tryon Jr. — Parties XXVI {1} et XXVIT (2). Partie XX VI. — Cette partie est consacrée à l'étude monographique des Cancellariidæ et des Strombidæ. Dansla première de ces familles, l’auteur n’admet qu’un seul genre, le genre Cancellaria avec la section Cancellaria (sensu stricto), comprenant les sous-sections Euclia et Merica, et la section Trigonostoma : la coupe des Admete est considérée par lui comme ne possédant qu’une va- leur subgénérique. M. Tryon reconnaît comme bonnes 77 espèces et en mentionne 25 autres, qu'il tient pour douteuses ou mal identifiées. Il décrit et figure comme espèce nouvelle le C. Grayi, des Philippines, confondu par Sowerby et Reeve avec le C. asperella de Lamarck. La famille des Strombidæ est divisée en trois sous- familles : Strombinæ, Aporrhainæ et Struthiolariinæ. Dans la première, le genre Strombus comprend les sous- genres Pugnellus et Pereiræa ; le genre Pterocera, les sous-genres Phyllocheilus et Harpagodes; le genre Ros- tellaria, les sous-genres Rimella, Hippochrenes et Ptero- donta; le genre Terebellum n’en possède aucun. La seconde renferme les genres Aporrhais, Diartema, Alaria, avec les sous-genres Diempterus et Spinigera, La troi- sième est limitée à l'unique genre Struthiolaria. Il est assez étrange de constater que, contrairement à (1) Philadelphie, 1885, chez l’auteur (Acad. of nat. Sciences, Cor, 19th and Race Streets). Fascicule in-8 comprenant 88 pages d'impression et accompagné de 19 planches coloriées. Prix de chaque fascicule (à Philadelphie) : figures coloriées, 25 francs ; figures noires, 15 francs. (2) Philadelphie, 1885, chez l’auteur. Fascicule in-8 compre- nant 88 pages d'impression el accompagné de 23 planches colo- riées. QE ce qui s’est passé pour la plupart des autres genres, le genre Strombus ne s’est pas sensiblement augmenté en espèces, depuis une trentaine d'années, et qu’il en est encore à peu près réduit aux 56 espèces de la Monogra- phie de Reeve, publiée en 1851. On peut dire la même chose du genre Pterocera. Le Rostellaria delicatula, Ne- vill, etles Rimella speciosa et R. Tyleri, H. et A. Adams n'avaient jamais été figurés jusqu'ici. Partie XXVII. — La Monographie des Cypræidæ occupe la totalité de la vingt-seplième partie du Manuel de M. Tryon. L'auteur n’admet comme coupe gérérique que le genre Cypræa, avec le sous-genre Trivia. Nous par- tageons assurément sa manière de voir et nous approu- vons sa méthode, lorsqu'il supprime les coupes inutiles et les espèces qui n’ont pas de raisons d'être suffisantes ; mais, néanmoins, il ne faut pas aller trop loin dans la voie des suppressions. Ainsi, par exemple, nous ne pou- vons approuver l'auteur lorsqu'il réduit les Cypræa bre- videntata, Sowerby, et C. Crossei, Marie, au rang de simples variétés du CG. stolida, Linné, et cela tout en conservant, comme espèce, le C. Erythræensis, Beck, qui, pourtant, se rapproche infiniment plus que les deux autres du C, stolida. Par contre, nous lui donnons notre approbation la plus complète lorsqu'il démolit une dizaine d'espèces, établies bien à tort, par M. le D' de Rochebrune, sur de simples variétés des C. moneta et C. annulus de Linné, et lors- qu'il supprime les C. Lienardi et C. tricornis, Jousseaume, qui ne sont que des C. cicercula. La Monographie de la famille des Cypræidæ n’est pas, comme les précédentes, due à la plume de M. Tryon. Elle a pour auteur M. S. Raymond Roberts, malacologiste américain distingué. Dans les deux parties du Manual of Conchology que nous venons d'analyser, l’exécution des planches coloriées con- tinue à être très satisfaisante. La régularité avec laquelle paraissent les livraisons est un sûr garant de la prochaine terminaison de l'important ouvrage de notre savant con- frère de Philadelphie. H. CROSSE. On à Collection of Sheïts sent from Florida by Mr. Henry Hemphill. By (1). — Notes on some Floridian Land and Fresh-water Shells With a Revision of the Auriewiacen of the Eastern United States. By (2) (Sur une Collection de Coquilles envoyées de Floride par M. Henry Hemphill. — Notes sur qelques Coquilles ter- restres et fluviatiles de Floride, avec une Révi- sion des Auriculacea des États-Unis de l'Est. Par) ww. HE. Dali. I. — La faune malacologique marine de la partie du littoral américain qui s'étend au sud du Cap Hatteras, et, de là, jusqu’à la frontière Mexicano-Texienne, est, jusqu'ici, la moins connue de celles qui existent sur les côtes de l'Amérique du Nord. Sauf le « Catalogue of the marine Shells of Florida » de Calkins et la « List of the Mollusca obtained in South Carolina and Florida » de Melvill, il n'existe sur ce sujet qu’un petit nombre de documents. (1) Washington, 1883. Brochure grand in-8 de 25 pages d’im- pression, accompagnée d’une planche noire (Extr. des Proc. of U. S. Nat. Museum, 1883). (2) Washington, 1885. Brochure grand in-8 de 35 pages d’im- pression, accompagnée d’une planche noire (Extr. des Proc. of U. S. Nat. Museum, 1885). — 215 — Aussi devons-nous savoir gré à M. Dall d’avoir comblé cette lacune en publiant le résultat malacologique des recherches effectuées, en Floride, par l’un des meilleurs et des plus habiles collecteurs américains, M. Henry Hemphill. La faune du sud de la Floride a les plus grands rap- ports avec celle des Antilles et présente un curieux mé- lange de formes tropicales et de formes tempérées, tout en possédant quelques espèces qui paraissent n'avoir pas encore été rencontrées ailleurs. Quant à la ligne de dé- marcation entre la faune malacologique du nord et de l’ouest de la Floride et celle des Keys, elle est moins distincte qu'on ne l'avait supposé jusqu'ici, mais elle est néanmoins suffisamment évidente pour qu’on ne puisse pas la contester. L'auteur décrit comme nouvelles et figure les espèces suivantes : Leuconia Hemphillii; Phos intricatus; Mitra (Mitromorpha?) Floridana ; Drillia thea, D. leucocyma, D. limonitella ; Eulima (Leïostraca) Hemphillii ; Pyrami- della vincta ; Odostomia acutidens ; Parthenia cedrosa ; Turbonilla viridaria, T. punicea, qui n’est peut-être qu'une variété de la précédente espèce ; Cytherea (Tran- sennella ?) Conradina. M. Hemphill n’a rencontré, à Key West, ni Melaniidæ, ni Unionidæ, et il n’a trouvé, dans la Caroline du sud, que très peu de représentants de ces deux familles. IL. — Espèces de Floride décrites comme nouvelles : Hydrobia ? Wetherbyi ; Pupilla Floridana ; Pedipes elon- gatus; Sayella Crosseana ( nouveau sous-genre dont le type est le Leuconia Hemphillii, Dall, et qui semble in- termédiaire entre les Blauneria et les Detracia, bien que plus voisin du premier de ces deux groupes) ; Onchidium Floridanum. TT M. Dall rétablit la synonymie assez embrouillée de l'Helix (Polygyra) cereolus, Mühlfeldt, auquel les auteurs n’ont pas donné moins de dix autres noms spécifiques. Il fait observer, en parlant des Limnophila de la Floride, que le Limnæa Palmeri, décrit par Ini et dont le type provient de l'embouchure de la rivière Yaqui (golfe de Californie), n’est décidément pas un Limnæu, mais bien un Recluzia marin, qu'il convient de faire rentrer dans ce dernier genre, sous la dénomination de R. Palmeri. H. CRosse. Report on the Mollusen of the Commander 1s- lands, Bering Sca, collected by Lconhard Stejneger in 1882 and 1883. By. — New or specially interesting Shells of the Point Barrow Expedition. By (1!) (Rapport sur les Mollusques des îles Commander, dans la mer de Behring, recueillis par Leonhard Stejneger en 1882 et 1883. — Coquilles nouvelles ou parli- culièrement intéressantes, provenant de l'Expé- dition de Point Barrow. Par) ww. H. Bail. I. — Le littoral des îles Commander en général, et de l'île Bebring en particulier, est rocheux ; presque par- tout, les grès dominent. Dans les lacs du nord de file Behring, on rencontre deux espèces de Limnæa (L. ovata, Draparnaud, et L. humilis, Say), et un Pisidium (P. æquilaterale, T. Prime). La faune malacologique terrestre (1) Washington, 1884. Deux brochures grand in-8 de 10et de 4 pages d'impression, accompagnées d’une planche noire (Exir. des Proc. of U. S. Nat. Museum, 1884). — 217 — de cette ile ne comprend que 6 espèces (Limax hyperbo- reus, Westerlund ; Vitrina exilis, Morelet ; Hyalina radia- tula, Alder; Conulus pupulus, Gouid ; Patula floccula, Morelet ; Pupilla decora, Gould). Les genres Succinea, Cochlicopa et Aplecta n’y sont pas représentés. Il est assez curieux de ne pas rencontrer dons cette île le Pa- tula striatula, Anthony, si largement répandu sur la côte américaine de la mer de Behring. Espèces décrites comme nouvelles : Lacunaria reflexa ; Cerithiopsis Stejnegeri ; Strombella callorhina, var. Stejnegeri. Sur un total de 45 espèces de Mollusques qui ont été recueillis aux îles Commander, dans la mer de Bebring, par M. Leonhard Stejneger, 59 se retrouvent dans la chaine des iles Aléoutiennes, et 5 autres y seront très probablement recueillies ultérieurement ; 29 se retrou- vent au Kamtchatka ; 27 sont des espèces arctiques ; 17 vivent également dans le nord du Japon, et 14 sur les côtes de Californie. La faune de ces îles se relie donc in- timement à celle des iles Aléoutiennes et, à un degré un peu moindre, à celle du Kamtchatka. Son caractère géné- ral est arctique. IL.— Les espèces suivantes, provenant de Point Barrow, sont décrites comme nouvelles : Bela harpa, B. Murdo- chiana ; Strombella malleata. L'auteur propose de dési- gner sous le nom de fasciole anale la bande qui indique la place de la fente marginale chez les Pleurotoma, Pleu- rotomaria, Scissurella et Rimula, par opposition à la fas- ciole siphonale, qui indique la place du siphon. Les es- pèces de Mollusques rapportées par l’expédition de Point Barrow sont au nombre de 16. Elles ont élé recueillies et communiquées à M. Dall par le lieutenant P. H. Ray. Les deux mémoires de M. Dall constituent d’utiles et — 918 — intéressantes contributions à la connaissance de la faune malacologique des mers arctiques, et ils méritent, à ce titre, d’être signalés à l'attention des naturalistes. H. CROSSE. Record of Zoologieal Litterature.—Mollusea. — Motluseoidea. By (Mémorial de Biblogra- phie Zoologique. Par) Ed. von Martens (|). — Volume XX (1883). L'auteur vient de publier l’année 1883 de la partie malacologique du « Record of Zoological Litterature ». Les naturalistes trouveront dans cet utile ouvrage de précieux renseignements bibliographiques. M. de Martens donne d’abord la liste des publications de l’année, en suivant l’ordre alphabétique des noms des auteurs, puis une analyse des ouvrages concernant l'anatomie et la physiologie des Mollusques, ainsi que leur distribution géographique; enfin, il énumère les espèces, genres et sous-genres nouveaux qui ont été proposés dans le cours de l’année, A la suite de la bibliographie des Mol- lusques, il publie également celle des Molluscoidea de 1885, comprenant les Brachiopodes , les Tuniciers et les Bryozoaires. Le travail de M. E. de Martens fait partie du vo- lume XX du « Record of Zoological Litterature », qui comprend l’ensemble des ouvrages publiés en 1885 sur les diverses branches de la zoologie. H. CROSSE. {1} Londres, 1884. Fascicule in-8 de 113 pages d'impression. 2 9 = Sitzung-Bericht der Gesellschaft maturforschen- der Freunde ZU Berlin von 17 marz 1885 {1). Nous trouvons, dans le compte rendu de la séance du 17 mars 1885 de la Société des amis de l'histoire natu- relle de Berlin, une intéressante communication de M. de Martens sur la faune malacologique de la Géorgie du Sud, visitée, en 1885, par une Expédition allemande. Il ne paraît point y exister de Mollusques terrestres ni fluviatiles ; 34 espèces de Mollusques marins ont été re- cueillies. Les suivantes sont décrites comme nouvelles : Trophon brevispira ; Cominella (Chlanidota) densesculpta, C. modesta ; Mangelia ? nigropunctata ; Littorina pellita ; Lacuna antarctica ; Rissoa grisea ; Modiolarca bicolor; Lepton costulatum ; Lyonsia arcæformis. Le caractère de l'ensemble de cette petite faune marine est tout à fait polaire. H. CROSSE. Annuaire Géologique universel ef Guide du Géologue autour de la terre, dans les Musées, les principales Collections et les Gisements de fossiles et de minéraux, par le mr lBbagin- couré (2). Le nouvel Annuaire, dont l’auteur publie la première année, est appelé à rendre de grands services à {ous les naturalistes qui s'occupent de géologie ou de paléontolo- gie,en leur donnant, sous une forme facile à consulter, les (4) Berlin, 1885. Brochure in-8 de 6 pages d’impression (Extr. du Sitz. Ber. Gesells. naturf. Freunde zu Berlin, 17 mars 1885). (2) Paris, 1885, au Comptoir géologique de Paris, rue Tour- non, 15. Un volume in-8 cartonné de 438 pages d’impression. LE 00 adresses et les spécialités de leurs confrères de France et de l'étranger et en leur indiquant, dans chaque région, les localités et les collections publiques ou privées qui peuvent présenter de l'intérêt pour leurs études. Aussi croyons-nous être agréable à nos lecteurs en leur signa- lant la publication de cet utile ouvrage, qui constitue une véritable mine de renseignements scientifiques de toute espèce. | H. CRossE. Hand-List Of Mollusea 1n the Indian Museum, Calcutta, by (Liste portative des Mollusques du Musée Indien de Calcutta, par) Geoffrey Ne- vil (1). — Partie II. Gastropoda. Prosobran- chia-Neurobranchia (Suite). Le succès qu’a obtenu la première partie du « Hand- List >», publié en 1878 par l’auteur, en faisait désirer la continuation par les naturalistes. Malheureusement, nous craignons bien que ce nouveau volume, qui renferme la suite des Gastropoda Prosobranchia-Neurobranchia, ne se trouve être le dernier de la série, M. Geoffrey Nevill ayant, par suite du mauvais état de sa santé, été obligé de renoncer à ses fonctions de premier aide-naturaliste du Muséum Indien et de quitter définitivement Calcutta pour retourner en Europe. Les espèces appartenant aux familles des Valvatidæ, Ampullariidæ, Paludinidæ, Ris- soidæ, Littorinidæ, Planaxidæ et Melaniidæ sont succes- sivement énumérées ; les suivantes sont décrites comme nouvelles : Paludina Philippinensis (P. intermedia, Han- ley, non Deshayes); Assiminea subcornea (Hydrocena (4) Calcutta, 1884. Volume in-8 cartonné de 306 pages d’im- pression. — 921 — cornea, Pfeiffer, non Leith) ; Rissoina Woodmasoniana, R. Indica, R. monilifera, R. Mainwaringiana ; Isseliella, nouveau sous-genre (Isselia, O. Semper, non Bourgui- gnat), Rissoina (Isseliella) pseudo-concinna (R. concinna, Sowerby, non À. Adams); Littorina erronea, de Ceylan (attribué à tort à la Nouvelle-Zélande, où l’espèce n'existe pas, sous le nom de L. Noyæ Zelandiæ, Reeve) ; Risella (Peasiella) Roepstorffiana, R. (P.) Templiana ; Fossar mirabilis, F. imperforatus, F. (Couthouyia) appressus, F. (C.) solutus, F. (C.) subreticulatus ; Conradia Stolicz- kiana, C. Adamsiana ; Alaba Woodmasoniana ; Me- lania (Striatella) Nevilli, Brot, var. Andamanica ; Melania (Acrostoma) Assamensis; sous-genre nouveau Mainwaringia, type : Melania {Mainwaringia) paludo- moidea, type nouveau de Port-Canning. Parmi les autres espèces déjà antérieurement connues, qui se trouvent énumérées, nous en mentionnerons un grand nombre qui sont citées pour la première fois comme recueillies aux îles Andaman et aux iles Nicobar, régions assez in- complètement explorées jusqu'ici, et dont il est intéres- sant de connaître plus amplement la faune malacolo- gique. H. CROSSE. On the Mollusea procured during the « Light- ning » and « Porcupine » Expeditions, 1868- 1870. — Part IX. — By the late (Sur les Mollus- ques recueillis dans le cours des Expédilions du « Lightning » et du « Porcupine », de 1868 à 1870. — Partie IX. — Par feu) &. Gwyn Jef- freys (1). (1) Londres, 1885. Brochure in-8 de 37 pages d'impression, — 222 — Nous ne nous attendions pas à cette publication pos- thume, dont notre regrettable confrère et ami, M. le D' J. Gwyn Jeffreys, avait présenté et lu le manuscrit, à la séance du 20 janvier 1885 de la Société Zoologique de Londres, quatre jours avant la mort subite {qui est venue si déplorablement l'enlever à la science. M. Edgar A. Smith, du British Museum, a bien voulu, sur la demande de la famille, se charger de surveiller l'impression de cette dernière œuvre d’un savant dont l'existence tout entière a été vouée au progrès des sciences naturelles. L'auteur, poursuivant l’examen des Gastropoda recueil- lis, de 1868 à 1870, dans le cours des Expéditions scien- tifiques du « Lightning » et du « Porcupine », décrit et figure les nouveautés suivantes : dans la famille des Na- ticidæ, Natica notabilis, N. subplicata, N. angulata, N. globosa, qui appartiennent à la section des espèces à opercule chitineux ou corné (Natica sensu striclo), N. compacta, N. obtusa, de la section à ombilic plus ou moins recouvert par un callus (Neverita de Risso), N. operculata, de ja section à opercule calcaire (Nacca de Risso) ; dans celle des Solariidæ, Seguenzia tricarinata, S. laxa; dans celle des Velutinidæ, Lamellaria tenuis ; dans celle des Cancellariidæ, Trichotropis fimbriata, T. densistriala ; dans celle des Cerithiidæ, le nouveau genre Stylus, qui est caractérisé par son apex tout particulier, terminé par une pointe semidétachée et droite, et dont le type est une forme spécifique nouvelle, Stylus insignis, Cerithium gracile, C. obeliscoides, C. cylindratum. C. Watsoni (C. gemmatum, Watson, non Hinds); dans celle des Cerithiopsidæ, Triforis aspera, Cerithiopsis horrida. La dernière œuvre de M. J. Gwyn Jeffreys ne peut être accompagnée de 3 planches lithographiées (Extr. des Proc. Zool. Soc. London, janvier 1885). se = que bien accueillie par les naturalistes : elle renouvellera leurs regrets, pour la perte si éminemment regrettable que la science a faite en la personne du savant explora- teur des zones profondes de l'Atlantique et des mers voi- sines. H. CRosse. À complete List of the scientific Papers of Fhomas Bland, from 1852 to 1883. By (Liste complète des Mémoires scientifiques publiés par M. Tho- mas Bland, de 1852 à 1883. Par) arthur F. Gray (1). De 1852 à 1883, notre honorable confrère de New- York, M. Thomas Bland, a publié soixante-douze Mé- moires, presque tous consacrés à l’étude des Mollusques terrestres et fluviatiles des Antilles et de leur distribution géographique. Sous ce dernier rapport, peu de natura- listes américains ont été aussi utiles à la science. Dans le reste de ses travaux, M. Bland s'est occupé, avec non moins de succès, de la répartition des Mollusques terrestres sur le continent américain, et, surtout, de leur armature linguale et maxillaire, à la connaissance de la- quelle il a contribué, pour une large part, tantôt seul, tantôt en collaboration avec M. W. G. Binney. M. Arthur F, Gray nous paraît donc avoir fait une œuvre utile en donnant le Catalogue complet des publications malacolo- giques de notre savant confrère et en résumant ainsi les services qu'il a rendus à la science. H. Grosse. (4) Salem, Mass., 1884. Brochure in-8 de 12 pages d’impres- sion. — 224 — Description d’une espèce nouvelle de Mrellusque Gastéropode |(Bythinella Lancelevei), par Axnould ELocard (1). L'auteur décrit comme espèce nouvelle, sous le nom de Bythinella Lancelevei, une petite coquille fluviatile qui à été trouvée, au mois de septembre 1884, par M. Lancelevée, à Villequier (Seine-Inférieure), sous les pierres submergées du ruisseau du Chemin-du-Nord, qui coule vers la Seine, où ce Mollusque, qui appartient au groupe du B. viridis, est, paraît-il, très abondant. H. CROSSE. On the concordance of the Mollusea inhabiting both sides of the North Atiantie and the inter- mediale Seas. By (Sur la concordance des Mol- lusques habitant les deux côtés du Nord de l'Atlantique et les mers intermédiaires. Par) J. Gwyn Jeffreys (2). Lors de son excursion scientifique, faite dans l’Amé- rique du Nord, pendant l’été de 1871, et après avoir vi- sité les principales collections publiques ou privées des Etats-Unis, M. Jeffreys estima que, en prenant comme moyenne de la faune malacologique nord-américaine les indications du « Report on the Invertebrate of Massa- chussets, de Gould (édition Binney), on pouvait arriver (1) Rouen, 1884. Brochure in-8 de 4 pages d'impression (Extr. du Bulletin de la Société des Amis des sciences naturelles de Rouen, année 1884, 2° semestre). (2) Londres, 1884. Brochure in-8 de 4 pages d'impression. — 9295 — à reconnaître que, sur les 560 espèces citées comme amé- ricaines, 175 se retrouvaient en Europe (savoir, 39 espèces terrestres et fluviatiles sur 110, et 154 espèces marines sur 250). Plus tard, grâce aux recherches et aux dragages dans les eaux profondes effectués par divers savants Amé- ricains, parmi lesquels nous citerons M. Whiteaves, du Canada, et MM. Verrill et Dall, des Etats-Unis, et com- plétés par ceux des naturalistes d'Europe, le nombre des Mollusques marins communs aux deux côtés de l’Atlan- tique Septentrional s’augmenta d’une trentaine d'espèces, toutes provenant des zones profondes. Enfin, le second Catalogue des Mollusques ajoutés à la faune de la Nou- velle-Angleterre, Catalogue publié en 1884, par M. Ver- rill, dans les « Transactions of the Connecticut Aca- demy », a permis d'augmenter encore de 27 espèces européennes la faune malacologique du côté américain du nord de l’Atlantique. Non seulement la profondeur, dans les eaux marines, ne semble pas constituer un obstacle à l'émigration des espèces, mais encore, par suite de l'existence de courants ou autres mouvements: d'eaux qui existent à peu près constamment, dans les zones abyssales, on est tenté de croire que cette émigra- tion lente mais continue est plutôt favorisée qu’entravée. Il y a donc tout lieu de supposer que, mieux l’on con- naîtra les côtes Européennes et Américaines de l’Atlan- tique, ainsi que les zones abyssales intermédiaires, plus on verra augmenter le nombre des espèces communes aux deux côtés de l’immense Océan, dont la partie septentrio- nale nous sépare de l'Amérique du Nord. H. Crosse. — 226 — Notes on a Nevada Shell (Pyrgula Nevadensis), by (Notes sur une Coquille de Nevada {Pyrgula Nevadensis), par) B. Ellsworth Call et ©. E. Beecher [l). Cette intéressante espèce a été décrite en 1883 (Proc. Phil. Acad., 1875, p. 171-176) par M. le D' Stearns : elle se trouve par myriades dans les eaux du lac Pyramide, dans le territoire de Nevada (Etats-Unis). Les auteurs du présent Mémoire nous font connaître son armature lin- guale et sa mâchoire. Cette dernière est mince et mem- braneuse. Le processus linguiforme de la partie inférieure de la dent centrale, que l’on trouve chez les Amnicola, n'existe pas chez les Pyrgula. H. CROSSE. Sur l'existence de Mollusques puimonés ter- vestres dans le terrain persmien de Saône- ct-Loire, Par P. Fischer (a Dans cette Note, l’auteur signale, dans les terrains per- miens d'Autun (Saône-et-Loire), la présence d’un Mol- lusque pulmoné terrestre, nouveau pour la science, le Dendropupa Walchiarum. Nous renvoyons, pour la des- cription et la figure de cette intéressante espèce, qui vient augmenter le petit nombre des Mollusques pulmonés, si- (1) Etats-Unis, 1884. Brochure in-8 de 5 pages d'impression, accompagnée d’une planche graphique et de plusieurs gravures sur bois imprimées dans le texte (Extr. du n° 9 de septembre 188%, du vol. XVIII de « The American Naturalist). (2) Paris, 1885. Brochure in-4 de 3 pages d'impression (Extr. des Comptes rendus des séances de l’Académie des Sciences, 9 février 1885). — 227 — gnalés jusqu'ici, dans les terrains primaires, à l’article publié par l’auteur, sur le même sujet, dans le précédent numéro du Journal de Conchyliologie (1). H. Crosse. re Beiträge zur Molluskenfauna Griechenlands. — IT. — Von (Contributions à la Faune malaco- logique de la Grèce. — IIT. — Par) P. Hesse (2). L'auteur, dans cetie nouvelle partie d’un sujet qu’il a déjà, précédemment , traité d’une façon intéressante, s'occupe particulièrement de l'anatomie d’un certain nombre de Mollusques terrestres, qui lui ont été commu- niqués par M. le baron H. von Maltzan et par M. K. von Kimakowicz. C’est ainsi qu'il décrit et figure successive- ment les radula des Hyalinia ægopinoides, H. æquata; Zonites Græcus, Z. verticillus, et l’appäreil génital des Helix lens, H. Cantiana, H. noverca, H. Westerlundi, H. cyclolabris. Il propose, dans le genre Helix, la nouvelle section Pseudocampylæa, pour les Helix pellita, H. Naxiana, H. lecta, Férussac, H. sublecta, Maltzan, H. noverca, Shuttleworth, H. zonella, Spratt : ce groupe, qui semble particulier à l’Archipel Grec, a son centre de distribution géographique dans l'ile de Crète. L'auteur émet des doutes sur la réalité de la présence, affirmée par Deshayes, de l’Helix pellita en Morée. : H. CRossE. (1) Journ. de Conchyl., vol. XXXIIL, p. 99 et 100, fig. { (dans le texte), 1885. (2) Francfort, 1884. Brochure in-8 de 20 pages d’impression, accompagnée de 2 planches noires (Extr. du vol. XI du Jahrbü- cher der deutschen malak. Gesellschaft, 1884). — 228 — Notice of the remarquable Marine Fauna 0ccu- pying the outer banks of the Southern Const Of New England, N° 10. — Brief Contributions to Zoology from the Museum of Yale College, N° LVI. By (Note sur la remarquable Faune Ma- rine occupant les parties extérieures de la côte méridionale de la Nouvelle-Angleterre, n° 10. — Contributions à la Zoologie du Muséum d’Yale College, n° LVI. Par) A. E. Verrill (1). Dans cette Note, l’auteur nous fait connaître les princi- paux résultats scientifiques de la continuation de l’explo- ration de la région du Gulf Stream, effectuée par le stea- mer « Albatross », dans sa campagne de 1884, sous le commandement du lieutenant Z. L. Tanner. Nous ne trouvons rien à signaler, au point de vue nralacologique, l’auteur se réservant sans doute pour une publication spé- ciale ; mais nous mentionnerons les descriptions de plu- sieurs Echinodermes nouveaux, appartenant aux genres Brisinga, Archaster et Ophiochiton. Un fait géologique remarquable est signalé, c’est que, dans ces régions, sous les eaux du Gulf Stream et à de grandes profondeurs, va- riant de 600 à 2,000 brasses, le fond de la mer, au lieu de se composer, comme d'habitude, de vase à Globige- rina ou à Ptéropodes, est constitué, le plus souvent, par une marne compacte et dure, dont la consistance est ana- logue à celle du savon. H. CROSSsE. (1) Etats-Unis, 1884. Brochure in-8 de 8 pages d'impression (Extr. du vol. XXVIIL de l’American Journal of Science, no- vembre 1884). — 229 — Revision of the 'oxeglossate Mollusena Of New Zealand (1). — Revision of the Marine Eænio- glossate and Ptenoglossate Mollusea Of New Zealand (2). — Revision of the Recent Laimel- libranchiata OÏ New Zealand {3). By (Révision des Mollusques Toxoglosses de la Nouvelle-Zé- lande. — Révision des Mollusques marins Tæ- nioglosses et Pténoglosses de la Nouvelle-Zélande. — Révision des Lamellibranches vivants de la Nouvelle-Zélande. Par) le capitaine FF. ww. Hut- ton. [. — D’après l’auteur, les Conus distans, Bruguière, C. Zealandicus, Hutton, et Drillia æmula, Angas, ne vi- vent point dans les eaux de la Nouvelle-Zélande et doivent être rayés du Catalogue de cette contrée. Le Pleurotoma Neozelanica, Smith, a l’antériorité sur le Drillia Cheese- mani, Hutton ; le P. albula, Hutton, sur le P. antipodum, Smith; le Drillia Maorum, Smith, sur les Pleurotoma Buchanani et P. Trailli, Hutton {non P. Buchanani, Hutton, fossile tertiaire, qui est spécifiquement distinct); leClathurella Sinclairi, Smith, sur le Defrancia juteo-fas- ciata, Hutton; le Terebra tristis, Deshayes, sur l’Acus (1) Sydney, 1884. Brochure in-8 de 4 pages d'impression (Extr. du vol. 1X des Proceed. of the Linnean Soc. of New South Wales, 1884). (2) Sydney, 1884. Brochure in-8 de 13 pages d'impression (Extr. du vol. IX des Proceed. of the Linnean Soc. of New South Wales, 1884). (3) Sydney, 1884. Brochure in-8 de 22 pages d'impression (Extr. du vol. IX des Proceed. of the Linnean Soc. of New South Wales, 1884). — 9250 — Kirki, Hutton, et le Terebra antarctica, Smith ms; le Daphnella limnæiformis, Kiéner, sur le D. cancellata, Hutton. II. — Le Triton fusiformis, Kiéner, d’après l’auteur, vit en Australie, mais non en Nouvelle-Zélande. Le Natica vitrea, Hutton, a l’antériorité sur le N. amphiala, Watson; le Trichotropis inornata, Hutton, sur le T. clathrata, Sowerby; le Bittium terebelloides, Martens, sur le Ceri- thium cinctum, Hutton; le Triphoris Angasi, Crosse, sur le Cerithium minimum, Hutton; le Scalaria Jukesiana, Forbes, sur le S. Wellingtonensis, Kirk. L'auteur propose le nouveau nom de Scalaria tenella pour son $. lineolata, dénomination antérieurement employée par Kiéner. Dans la famille des Solariidæ, il persiste à citer le Solarium luteum de Lamarck comme se trouvant, à la fois, dans les eaux de la Nouvelle-Zélande et de l'Australie et dans celles de la Méditerranée, ce qui nous paraît difficile à admettre. IT. — Le Barnea similis, Gray, est antérieur au Pholas antipodum , Philippi, le Pholadidea tridens, Gray, au P. spatulata, Reeve; le Saxicava australis, Lamarck, à l'Hiatella minuta, Gray ; le Panopæa Neozelanica, Quoy et Gaimard, au P. Solandri, Gray. L'auteur rétablit l’antério- rité pour plusieurs autres espèces de Lamellibrariches, dé- signées par plusieurs auteurs sous des noms différents. Il supprime aussi du Catalogue des Mollusques de la Nou- velle-Zélande un grand nombre d'espèces qui ont été attribuées, à tort, à ce groupe. d’iles par les auteurs, et qui, en réalité, ne s’y trouvent point. Ces suppressions, basées sur la connaissance approfondie de Ja faune mala- cologique de la Nouvelle-Zélande, que possède si bien M. Hutton, rendent un grand service à la science, au — 9251 — point de vue de la distribution géographique des espèces. H. CROSSE. Critical List of Moliusea from North-West Coast Of Australia. — Synonymy of some Land Mol- lusca from Papua 0 New Guinea. By (Liste critique de Mollusques provenant de la côte N. O. d'Australie. — Synonymie de quelques Mollusques terrestres, provenant de la Papouasie ou Nouvelle-Guinée. Par) #. Brazier (1). [. — L'auteur étudie, au point de vue critique, une collection de 50 espèces de Mollusques marins, qui ont été recueillis sur la côte N. O. de l'Australie, à Cossack (Terre de Dampier). Parmi ces espèces, nous signale- rons la présence de notre Spondylus Wrightianus (2). IT. — L'auteur nous apprend que les quatre espèces d’Helicidæ qui ont été décrites, par M. E. A. Smith, en 1883 (Ann. a. Mag. of nat. Hist., vol. XI, 1883), comme ayant été recueillies dans l’île d’Entrecasteaux, située au large de la côte S. E. de la Nouvelle-Guinée, provenaient, en réalité, de l’intérieur des terres de cette grande île, entre Port Moresby et la chaîne de montagnes de l’Astro- labe, où elles avaient été trouvées par l’Expédition de MM. Goldie, Rolls, Cairn et Hunstein. Il donne le nom d’Helix (0bba) Goldiei à l’'H. (0.) oxystoma, E. A. Smith (non Thomæ), l’une de ces espèces. Il rappelle aussi (1) Sydney, 1884. Brochure in-8 de 16 pages d'impression (Extr. du vol. IX des Proceed. of the Linnean Soc. of New South Wales, 1884). (2) Journ. Conchyl., vol. XX, p. 360, 1872, et vol. XXI, p. 253, pl. IX, fig, 1, 1873. — 9232 — qu’une autre de ces mêmes espèces, nommée par M. Smith, H. (Geotrochus) latiaxis, a été antérieurement décrite par lui, sous la dénomination d’H. (G.) Zeno. H. CROSSE. List of some recent Shells found in lagers of clay on the Maclay-Coast, New-Guinea. By (Liste de quelques Coquilles vivantes, trouvées dans des couches d'argile, sur la côte Maclay, Nou- velle-Guinée. Par) . Brazier (1). L'auteur, dans cette Note, donne la liste d’un certain nombre de Coquilles appartenant à l’époque actuelle, mais paraissant avoir été arrachées à des couches d’argile du fond de l’Océan, par suite de quelque phénomène volcanique ou $Sous-marin, qui ont été recueillies par le baron Maclay, en 1877, sur la côte N. E. de la Nouvelle- Guinée. Bien que roulées et souvent en mauvais état, elles sont, le plus souvent, déterminables : toutes se trouvent être des espèces communes aux îles Philippines, à la Mer de Chine et au détroit de Torres. Elles sont toutes connues. H. CROSSE. Synonymy of and Remarks upon the Specific nomes and authorities of four species of Australian Marine Shells, originally described by D' John Edward Gray, in 1825 and 1827. By (Synonymie (1) Sydney, 1884. Brochure in-8 de 5 pages d'impression (Extr. du vol. IX des Proceed. of the Linnean Soc. of New South Wales, 1884). — 9255 — et observations relatives aux noms spécifiques appliqués à quatre espèces de Coquilles marines d'Australie, originairement décrites par le D’ John Edward Gray, en 1825 et 1827. Par) 3ohn Bra- zier (1). D’après les recherches de l’auteur, le Nassa livida, Gray (Capt. King’s Narrative of a Survey of the Coasts of Australia, vol. If, Appendix, p. 484, 1827), est l’espèce qui a été nommée successivement Buccinum unicolorum et B. unicolor par Kiéner, Nassa unicolorata et Nassa ru- tilans par Reeve. Le Strombus australis, décrit également par Gray, en 1827, dans l’ouvrage cité plus haut, est attribué, à tort, à Sowerby, dans les Monographies de Kiéner, Küster, Reeve et Sowerby. Le Bulla australis, Gray (Ann. of Philosophy, New Series, vol. IX, p. 408, 1825), a été attribué, à tort, à Quoy et Gaimard, sous la mème dénomination, par divers auteurs, et nommé en- suite, en 1884, B. oblonga par A. Adams (in Sowerby, Thes: Conch., vol. IE, p. 577, pl. cxxui, fig. 74, 1854). Enfin, le Bullina lineata, Gray, décrit, en 1895, dans le mème ouvrage et à la même page que l'espèce précé- dente, a été nommé, en 4854, par MM. H. et À. Adams, B. undata (Genera, vol. IT, p. 8, et vol. IIT, pl. Lvi, fig. S4) : de plus, la plupart des auteurs attribuent, à tort, l’espèce à Wood. H. CRossE. On the Presence of Eyes and other Sense-Organs in the Shells of the Chitoniäæ. By (Sur la pré- (1) Sydney , 1885. Brochure in-8 de 10 pages d'impression (Extr. du vol. X des Proceed. of the Linnean Soc. of New South Wales, 1835). — 254 — sence d'yeux et d’autres organes des sens, sur les coquilles des Ghitonidæ. Par) H. N. Mose- ley (1). Jusqu’à ces derniers temps, on n'avait point observé -_ d’organes de la vue spéciaux, chez les Chitonidæ arrivés à leur entier développement, et la plupart des natura- listes admettaient que ces animaux en étaient dépourvus. M. Moseley, professeur d'anatomie comparée à l’Univer- sité d'Oxford, vient de démontrer, dans un Mémoire fort intéressant, que cette opinion était erronée. Les organes de la vue existent, non pas précisément chez tous les Chitonidæ, mais bien dans la majeure par- tie des genres appartenant à cette famille. Les yeux, chez les Chitonidæ, se trouvent entièrement localisés sur la surface extérieure de la coquille, dans la partie visible au dehors (tégmentum ), et jamais sur la partie invisible des valves qui sert à leur articulation commune, ni sur la zone plus ou moins développée et plus ou moins cal- caire qui entoure habituellement la coquille. Ces yeux, quelquefois ovales, mais presque toujours circulaires, sont d’une petitesse excessive, puisque leur diamètre n’atteint qu'un cent soixante-quinzième de pouce (anglais), chez le Schizochiton incisus, un trois cent cinquantième, chez lAcanthopleura spinigera, et un six centième, chez le Co- rephium aculeatum. Vus au microscope, ces organes se présentent comme des points circulaires, convexes, for- tement réfringents et offrant l'apparence du verre ou du cristal. Au centre de chaque point convexe, se trouve une petite région circulaire, un peu {plus foncée : c’est liris et son contour. (1) Londres, 1884. Brochure in-8 de 7 pages d'impression (Extr. des Ann. a. Mag. of nat. Hist., août 1884). — 255 — De plus, toute la substance du tegmentum, chez les Chitonidæ, est traversée par une série de canaux ramifiés qui, à l’état de vie des animaux, sont occupés par des ramifications correspondantes de tissus mous, accompa- gnés de nerfs nombreux. Ce réseau de parties molles, contenues dans les canaux, vient aboutir, soit aux yeux, soit à des corps allongés tout particuliers, qui semblent à l’auteur devoir constituer les organes du toucher. Dans le genre Chiton (sensu stricto), les yeux manquent entière- ment, mais les organes du toucher existent. Chez le Schi- zochiton incisus, les yeux sont disposés par rangées. Il y en a 6 rangées sur la valve antérieure, 6 sur la valve pos- térieure et 2 sur chacune des valves intermédiaires, soit 24 rangées, dont chacune comprend 15 yeux, soit en tout 560 yeux. Chez le Corephium aculeatum, le nombre des yeux est beaucoup plus considérable encore et l’au- teur l’évalue au chiffre de 8,500. Les organes visuels manquent dans le genre Chilonellus. L'auteur n’a pu en découvrir non plus chez aucun des Chitonidæ fossiles qu'il a examinés, ce qui est assez singulier, car les an- ciennes formes de cette famille semblent assez voisines des Schizochiton. La curieuse découverte de M. Moseley mérite d’être si- gnalée à toute l'attention des naturalistes. Elle contri- buera à augmenter les difficultés que présente la classi- fication des Chitonidæ parmi les Mollusques, car une pa- reille disposition des organes visuels s’éloigne beaucoup de celle qu’on rencontre, habituellement, chez les Gas- tropodes. H. Cross. — 256 — Contributions à la Faune malacologique fran- gaise. — VIII. Description de quelques Ano- dontes nouveaux pour la Faune française (1). — IX. Monographie des Helix du groupe de l’'Helix unifasciata, Poiret (2). Par Arnouldä Locard d I. — L'auteur décrit comme nouvelles les 12 espèces suivantes d'Anodonta de France : A. Nevirnensis, Pe- chaud ms., A. Hecartiana, A. thripedesta, A. Perroudi, À. glycella, Bourguignat ms., À. spathuliformis, À. eu- thymeana, A. Florenciana, A. campyla, Bourguignat ms., À. Lortetiana, A. Arundinum, Servain ms., A. Mira- nella, Bourguignat ms. Aucune de ces formes n’est figu- rée. Ces nouvelles descriptions portent à 114 le nombre des espèces d’Anodonta existant en France et admises par l'auteur comme spécifiquement distinctes. C’est beau- coup, à notre point de vue, et nous ne pouvons nous em- pêcher de faire remarquer que la France est un pays re- lativement assez pauvre en Unionidæ et que, si l’on appliquait les principes de spécification admis par M. Lo- card à un pays riche, aux États-Unis, par exemple, on arriverait à compter les espèces d’Unionidæ par dizaines et peut-être par centaines de mille. Serait-ce vraiment un progrès dont la science malacologique aurait à se louer ? Nous en doutons. (1) Lyon, 1884. Fascicule in-4 de 44 pages d'impression (Extr. de la Soc. d'agriculture, histoire naturelle et arts utiles de Lyon, 1884). (2) Lyon, 1885. Fascicule in-£4 de 55 pages d'impression, accompagné d’un tableau synoptique (Extr. de la Soc. d’agricul- ture, histoire naturelle et arts utiles de Lyon, séance du 7 no- vembre 1884). D IL. — L'auteur, après une étude critique intéressante de l’espèce qui a été nommée, par Poiret, Helix unifas- ciala et, par Studer, H. candidula, se prononce en faveur de la première de ces dénominations et s’occupe ensuite de former un groupe avec les espèces françaises qui lui paraissent se relier le plus intimement avec l'Helix qu’il a prise pour type. Il en compte dix-huit qu'il divise en trois sous-groupes, et parmi lesquelles les suivantes sont décrites comme nouvelles : Helix microphana, Bourgui- gnat ms., H. Garoceliana, H. Tarasconensis, Bourgui- gnat ms., H. Elimberrisiana, H. Arelatensis. Ces formes ont été, jusqu'ici, rattachées, par la plupart des natura- listes, les unes à l’H. rugosiuscula, les autres à l’H. uni- fasciata. H. CROSSE. Note sur une Faunule malacologique Gallo- Romaine, trouvée en 1885 dans la nécropole de Trion, à Lyon, lue à l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, dans la séance du 16 juin 1885, par Arnould Loeard (1). M. Arnould Locard nous donne la liste de 21 espèces déterminées, composant une sorte de faunule malacolo- gique gallo-romaine, et recueillies en 1885, à Lyon, sur le flanc sud de la colline de Fourvières, près la place de Trion, parmi les débris d’une nécropole qui paraît remon- ter à la fin du 1°’ siècle. Toutes ces espèces sont à la fois méditerranéennes et marines, et se composent de Mollus- ques comestibles ou de Muricidæ propres à la teinture de la pourpre, à l'exception de trois. Une est exotique, le {1} Lyon, 1885. Brochure in-4 de 21 pages d'impression. — 258 — Cypræa tigris. L'auteur explique sa présence par le rôle que cette espèce et d’autres de ses congénères jouaient, au temps du paganisme, dans les manifestations du culte de Vénus, du dieu de Lampsaque et des forces généra- tives de la nature, et qui devait les faire particulière- ment rechercher. Les deux autres sont l’Helix pomatia typique et la forme allongée qui a été nommée H. pyrgia par M. Bourguignat. L’état moyen de développement de ces coquilles semble démontrer qu’à l’époque Gallo-Ro- maine le type spécifique était plus grand et plus fort que de nos jours, phénomène de dégénérescence qui paraît à l’auteur être dû, au moins en partie, aux abus de la pêche. Aucun Helix aspersa n’a été trouvé dans la nécro- pole, ce qui tend à confirmer l'opinion d’après laquelle cette espèce n'aurait été introduite, en France, que par les moines des couvents, qui l’auraient importée d'Italie. Cette étude malacologico-archéologique nous paraît très bien faite et son étude nous a véritablement intéressé. Nous sommes donc heureux de pouvoir donner à l’auteur, sans aucune restriction cette fois, les éloges qu'il mérite, pour l’érudition dont il a fait preuve dans son travail. H. Crosse. Beiträge zu einer Monographie der Ammonitengat- iung Harpoceras. Von [Contributions à une Monographie du genre Harpoceras [division des Ammonites|. Par) Émile Haug (1). Les représentants du genre Harpoceras de Waagen sont (1) Strasbourg, 1884. Volume in+8 de 138 pages d’impression, accompagné de 2 doubles planches lithographiées (Extr. du vol. III du Neues Jahrbuch für Mineralogie, ete., 1884). — 239 — très nombreux dans les terrains jurassiques de l'Alsace. Il n’est donc pas étonnant que l’auteur, qui est Alsacien, et qui avait autour de lui une partie des matériaux né- cessaires pour sa Monographie, ait été tenté par le sujet. On sait que la coupe générique dont il s’agit a été établie, en 1869, pour les espèces d’Ammonites que l’on compre- nait autrefois dans le groupe des Falcifères. M. Haug, après un exposé bibliographique des ouvrages dans lesquels on trouve des Harpoceras décrits, figurés ou cités, s'occupe des caractères zoologiques ‘de ces Mollus- ques, de leur développement embryonnaire, de la forme de leurs coquilles et de leur système de sculpture. Il traite incidemment de la question des Aptychus, dont on ren- contre des échantillons chez un certain nombre d'espèces d’Harpoceras. Il passe ensuite à la partie descriptive des espèces du genre qu'il énumère successivement, avec leur synonymie. Il décrit comme espèces nouvelles : Hildo- ceras quadratum (nom générique d’Hyatt, adopté par M. Haug pour réunir les espèces du groupe de l’Harpoce- ras bifrons); Hammatoceras (Sonninia) superstes, forme alsacienne de Mietesheim, voisine du Sonninia propin- quans, Bayle; Harpoceras Steinmanni, H. Alsaticum (Ammonites Tessonianus, Quenstedt, non d’Orbigny). H. CROSSE. Manual Of Conecholegy structural and systema- tic. Second Series : Pulmonata. With Illustra- tions of the Species. By (Manuel de Conchyliolo- gie structurale et systématique. — Seconde série : Pulmonés. — Avec les figures des espèces. Par) — 240 — George W. Tryon Jr. — Partie III (1) et par- tie IV (2). Partie III. — Vans ce fascicule, l’auteur termine l’é- tude des Agnatha par la description des espèces apparte- nant aux genres Elæa, Hutton, et Ærope, Albers. Il passe ensuite aux Gnathophora, deuxième grande division du sous-ordre des Monotremata, qui comprend : 1° les Ho- lognatha, animaux à mâchoire simple, sans appendice supérieur (Vitrina, Helix, Bulimus, Cylindrella, Pupa, Limax, etc.); 2° les Elasmognatha, à mâchoire munie d’une plaque accessoire, placée à la partie supérieure et quadrangulaire (Succinea). Dans les Vitrinidæ, première famille des Holognatha, V'auteur décrit et figure les espèces des genres Vitrina, avec les sections Semilimax, Phenacolimax, Oligolimax et Gallandia; Vitrinoidea; Vitrinopsis; Parmella; Vitri- noconus ; Plutonia ; Trigonochlamys, avec le sous-genre Pseudolimax. Toutes ces coupes possèdent des animaux dépourvus de pore muqueux. Cet organe existe, au contraire, dans les genres suivants, appartenant à la même famille : Damayantia ; Laconia ; Mariaella, avec le sous- genre Tennentia; Urocyclus; Parmarion ; Aspidelus ; Vi- trinozonites; Velifera; Helicarion, avec les sections Cryptosoma, Austenia et Africarion. (1) Philadelphie, 1885, chez l’auteur (Academy of Natural Sciences of Philadelphia, Cor. 19th and Race Streets). Fascicule in-8 comprenant 64 pages d'impression et accompagné de 11 plan- ches coloriées. Prix de chaque fascicule (à Philadelphie) : figures coloriées, 25 francs ; figures noires, 15 francs. (2) Philadelphie, 1885, chez l’auteur. Fascicule in-8 compre- nant 72 pages d'impression et accompagné de 23 planches noires et coloriées. — 241 — Dans les Limacidæ, deuxième famille des Holognatha, l’auteur commence l’étude des espèces du genre Limax (section Limax sensu stricto). Partie IV. — Après avoir terminé l’énumération des espèces de la section précédente, M. Tryon passe à celles qui appartiennent aux autres sections du genre Limax, savoir : Lehmannia ; Ibycus ; Agriolimax ; Paralimax ; Cly- tropelta, Krynickia; Megapelta. Viennent ensuite suc- cessivement le genre Amalia, avec les sections Sansania , Gigantomilax et Eumilax ; le genre Parmacella, avec le sous-genre Cryptella ; le genre Phosphorax; enfin le genre Oopelta. La famille des Tebennophoridæ comprend le genre Te- bennophorus, avec la section Meghimatium et le sous- genre Pallifera, et le genre Tasmanien Cystopelta (type : C. Petterdi, Tate), qui, avec le large manteau et l'absence de coquille des Tebennophoridæ, possède l’armature lin- guale des Testacellidæ et la mâchoire des Arionidæ. L’au- teur renferme, dans la famille des Arionidæ, les genres Arion, avec les sections Lochea, Carinella, Prolepis, Bau- donia et Ariunculus; Geomalacus, avec le sous-genre assez problématique Letourneuxia; Ariolimax ; Hemphil- lia ; Anadenus ; Prophysaon ; Cryptostracon. Le premier volume, qui finit avec cette livraison, se termine par un index alphabétique et synonymique de toutes les espèces mentionnées. C’est pour la première fois que nous voyons figurée, dans un traité malacolo- gique méthodique, une aussi grande quantité de Mollus- ques limaciformes , dont les descriptions se trouvaient éparses çà et là, dans des ouvrages souvent d’un difficile accès. Aussi pensons-nous que les naturalistes doivent savoir beaucoup de gré à M. Tryon d’avoir réuni ponr eux, grâce aux richesses bibliographiques de l’Académie 16 — 242 — des sciences naturelles de Philadelphie, des documents aussi nombreux et aussi précieux. H. CRosse. Mollusea fossilia siratuum tertiariorum super- norum Catalaunisæ descripta a doctore D. Ja- cobo Almera Ci D. Arthuro Bofill et Poch. — Proemium. Strombidæ : Strombus, Rostella- ria (1). Deux genres seulement de la famille des Strombidæ se trouvent représentés dans les terrains tertiaires de la Catalogne, les genres Strombus et Rostellaria. Après quel- ques observations critiques sur l'historique du genre Strombus, les auteurs décrivent les 2 espèces qui ont été recueillies dans leurs terrains tertiaires. L’une, provenant de Montjuich, est rapportée par eux, à titre de variété, au S. lentiginosus, Linné, espèce qui vit actuellement aux Philippines et dans l'Océan Indien. D’après la figure et la description, nous la considérons comme spécifique- ment bien distincte de l’espèce actuelle, tant par sa taille, qui est plus petite, que par son ouverture et par les rugo- sités de la partie supérieure de son bord columellaire, . et nous proposons de la désigner sous le nom de S. Alme- rai. L'autre est le S. coronatus, Defrance. Une seule es- pèce du genre Rostellaria a été recueillie dans les terrains tertiaires de Catalogne. D’après les auteurs, c’est une va- riété du R. dentata, Grateloup. La Monographie locale de MM. Almera et Bofill, écrite en latin et en espagnol, nous paraît lraitée avec beaucoup de soin et d’érudition. (1) Barcelone, 1885. Fascicule in-4 de 29 pages d'impression, accompagné de 2 planches lithographiées sur papier de Chine (Extr. Memor. Regiæ Acad. Sc. Barcinonensis, 1885). — 245 — L’exécution des planches est des plus satisfaisantes. Nous croyons donc que l’ouvrage mérite d’être signalé à l’at- tention des naturalistes qui s'intéressent à la paléontolo- gie des terrains tertiaires. H. Cross. Moluscos del valle de Ribas (Cataluña). Con- tribucion al estudio de la Faunma maïiacologiea Pirenaiea, por (Mollusques de la vallée de Ri- bas (Catalogne). Contribution à l'étude de la faune malacologique pyrénéenne, par) Arturo Bofill y Poeh. — Première partie (1). L'auteur, dans son Mémoire, donne le Catalogue des Mollusques terrestres et fluviatiles qu’il a recueillis, en septembre 1885, dans la vallée pyrénéenne de Ribas et dans les environs. Cette petite faune, qui comprend 22 es- pèces, toutes connues (1 Zonites, 12 Helix, À Ferussacia, 5 Pupa, 1 Balea, 1 Limnæa et 1 Pomatias), est, dans son ensemble, essentiellement pyrénéenne, ainsi qu’on de- vait, d’aiileurs, s’y attendre. La ville de Ribas est située à 4 lieues au S. de Nuria, en Catalogne. H. Crosse. Soprà tre Eliei della Croazia. — Note d’aggiunta all” articolo sull” Helix homoleuea. Da (Sur trois Hélices de Croatie. — Note additionnelle à l’article sur l’'Helix homoleuca. Par) S. Bru- “ina (2). (1) Barcelone, 1884. Brochure petit in-4 de 29 pages d’im- pression (Extr. de la Cronica cientifica, 1884). (2) Pise, 1885. Brochure grand in-8 de {1 pages d'impression — 244 — Contrairement à l'opinion qu’il avait soutenue récem- ment (Bullett. Soc. Malac. Italiana, vol. XI), et conformé- ment à celle de MM. Boettger, Kobelt et Stossich, l’auteur reconnait que l’Helix Liburnica, Stossich (H. Vukotino- vici, Hirc), et l'H. gyroides, Parreyss, sont spécifique- ment distinctes de l'H. homoleuca, Parreyss, et conclut que ces trois espèces croates doivent être séparées, et non point réunies, comme il l'avait fait précédemment, n’ayant pas à sa disposition des objets de comparaison suffisants. H. CRossE. Primi Studi sulla Coillezione zoologiea della « Caracciolo » e leltera al comandante Carlo de Amezaga, del Prof. (Premières études sur les Collections zoologiques du « Caracciolo » et Lettre adressée au commandant Carlo de Ame- zaga, par le professeur) Antonio Carruecio (1). Les Collections zoologiques recueillies par M. le capi- taine de vaisseau Carlo de Amezaga, dans le cours du voyage de circumnavigation récemment accompli par le bâtiment de la marine de guerre italienne, le « Carac- ciolo », qu’il commandait, ont été données, par décision du Ministre de l'instruction publique d'Italie, au musée de l’Université royale de Rome, et mises à la disposition de son savant directeur, M. le professeur A. Carruccio. Notre honorable confrère publie les premiers résultats de ses études sur ces collections et nous y trouvons le (Extr. du vol. X1 du Bullettino della Società Malacologica Ita- liana, 1885. (1) Rome, 1885. Brochure in-4 de 27 pages d'impression. — 245 — Catalogue méthodique des Coquilles qui en font partie. H. CRossE. Reports on the results of dredging under the su- pervision of Alexander Agassiz, On the East Coast of the United States, during the summer of 1880, by the U. S. Coast Survey Steamer « Blake », Commander J. R. Bartlett, U.S. N., commanding. — X. Report on the Cephate- pos and on some additional Species dredged by the U. S. Fish Commission Steamer « Fish Hawk », during the Season of 1880. By (Rap- ports sur les résultats des dragages effectués, sous la direction de M. A. Agassiz, sur la côte E. des États-Unis, pendant l'été de 1880, par le steamer « Blake », de l’'U. S. Coast Survey, sous les ordres de M. le commandant J. R. Bartlett, de la marine de guerre des Etats-Unis. — X. Rap- port sur les Céphalopodes et sur quelques espèces additionnelles, draguées par le steamer « Fish Hawk », de la Commission de pêche des Etats- Unis, dans le cours de la campagne de 1880. Par) A. E. Verrili (1). L'auteur propose le nouveau genre Mastigoteuthis (type : M. Agassizii n. sp.) pour une curieuse forme de Décapode, caarctérisée par l'inégalité de ses bras (ceux du (1) Cambridge, Mass., mars 1881. Brochure grand in-8 de 18 pages d'impression, accompagnée de 8 planches lithographiées (Extr. du Bull. of the Museum of Comparative Zool., at Haward Collège, vol. VIII, n° 5, 1881). k — 246 — côté dn ventre sont beaucoup plus longs que les autres), par ses bras tentaculaires longs et arrondis, terminés en mèche de fouet et munis d’une multitude de petits su- çoirs très particuliers, et enfin par sa plume étroite, bi- costée antérieurement et sensiblement rétrécie à sa partie médiane. Par suite de l’importance qu'il attribue à ces caractères, M. Verrill pense que cette forme curieuse peut devenir le type d’une famille nouvelle, celle des Mastigo- teuthidæ. Il décrit et figure également les Céphalopodes nouveaux suivants : Eledone verrucosa; Cheloteuthis ra- pax. Nous trouvons, dans cet intéressant Mémoire, de curieux détails sur l’organisation intime d’autres Cépha- lopodes déjà connus, et, notamment, la description et la figure du bras hectocotylisé de l’Alloposus mollis mâle. H. CROSSE. Observations sur quelques espèces nouvelles du Bassin de Paris, décrites par M. le marquis de Raincourt, par E. de Boury (1). Les observations de l’auteur portent sur la nomencla- ture et la synonymie de quelques espèces tertiaires du Bassin de Paris, qui ont été décrites, de 1870 à 18384, par M. de Raincourt, dans le Bulletin de la Société géo- logique de France. Le Nerila Sainti, de Raincourt (1876), doit passer dans la synonymie du N. equina, Bezançon (1870), qui est antérieur (2); l’Argiope Heberti, de Rain- court (1884), doit tomber dans la synonymie du Cistella (4) Paris, 1884. Brochure grand in-8 de 8 pages d’impression (Extr. du Bull. Soc. géol. de France, 3° série, tome XII, p. 667, 1884). (2) Journ. Conchyl., vol. XVIII, p. 320, pl. X, fig. 5, 1870. Les DRE Bouryi, de Morgan (1885), pour la mème raison. À la suite de son Mémoire, M. de Boury publie la liste de 22 espèces tertiaires, presque toutes rares, qu'il a recueil- lies, avec beaucoup d’autres, lors d’une excursion faite récemment, par lui, à Cuise-Lamothe. H. CRosse. Rectifications pour servir à l'étude de la faume éoeène du Bassin de Paris, par M. Che lot (1). L'auteur propose, dans la nomenclature d'un certain nombre d'espèces tertiaires du Bassin de Paris, des recti- fications dont plnsieurs sont fondées, mais dont quelques- unes ne nous paraissent pas pouvoir être acceptées, par- ticulièrement celles qui attribuent aux espèces purement nominales, ou peu s’en faut, du Prodrome d’A. d'Orbi- gny, l’antériorité sur des espèces régulièrement décrites ou figurées, postérieurement à 1850. Cette prétention n’est véritablement pas admissible, selon nous, et aux noms de Pholas Orbignyi, Levesque (in A. d’Orbigny), Tellina Cuisensis, T. Oceani, Arcopagia Levesquei, A. La- mottensis, Donax Levesquei, Lucina subdivaricata, Cras- satella subtumida, Avicula Levesquei, A. d'Orbigny, nous préférons ceux de Pholas Levesquei, Watelet ; Tellina hybrida, Deshayes ; Tellina denudata, Deshayes ; Tellina (Arcopagia) decorata, Watelet; Tellina (Arcopagia) ova- lina, Deshayes; Donax tumiduia, Deshayes ; Lucina dis- cors, Deshayes; Crassatella propinqua, Watelet; Avicula (4) Paris, 1885. Brochure grand in-8 de 13 pages d'impression (Extr. du Bull. Soc. géol. de France, 3° série, tome XIII, p. 191, 1885). — 248 — Dixoni, Deshayes, qui sont accompagnés de descriptions et de figures. L'auteur propose le nom de Crassatella subaucta pour le C. subtumida, Bellardi (1852), non C. subtumida, A. d’Orbigny (1850), mais ce changement devient inu- tile, du moment où l’on n’admet pas l’espèce nominale, ou quasi-nominale d'A. d'Orbigny. M. Chelot nous semble plus heureux lorsqu'il dé- montre l'identité du Nucula fragilis, Deshayes, avec le N. Levesquei, A. d'Orbigny, ainsi que celle du Trinacria Baudoni, Mayer, avec le Trigonocælia Ferrandi, de Rain- court, el lorsqu'il nomme Modiola Searlesi le M. tenui- striata, Searles Wood, non Melleville, de Barton. Il a également raison de préférer le nom de Modiola Mellevillei, A. d'Orbigny, à celui de M. tenuistriata, Melleville, non Munster, et celui de Pecten Mellevillei, A. d’Orbigny, à celui de P. corneus, Melleville, non Sowerby, car, dans les deux cas, le savant auteur de la Paléontologie française a effectué des rectifications justifiées. H. CROSSE. Additions to the Shallow-water Mollusea Of Cape Hatteras, N. C., dredged by the U. S. Fish Commission steamer « Albatross », in 1883 and 1884. By (Additions aux Mollusques des eaux peu profondes du cap Hlatteras (Caroline du Nord), dragués par le steamer de la Commis- sion de pêche des Etats-Unis « Albatross », en 1883 et 1884. Par) Katharine 3. Bush (1). (1) New Haven, 1885. Brochure grand in-8 de 28 pages d’im- pression, accompagnée d’une planche lithographiée (Extr. de la 2e partie du vol. VI des « Transactions of the Connecticut Aca- demy », 1885). e — 2h9 — L'auteur donne la liste des Mollusques recueillis dans les eaux du cap Hatteras, depuis la limite extrème des basses marées jusqu'à la profondeur de 50 brasses, el non encore cités comme vivant dans cette partie du littoral américain. Les espèces suivantes sont décrites comme nouvelles : Mangilia psila, M. eritima, M. ephamilla, M. ceroplasta, M. melanitica, Dall, var. oxia, M. oxytata, M.? glypta ; Skenea trilix:; Scalaria leptalea, S. teres; Niso Æglees ; Odostomia engonia (forme typique et var. teres) ; Cyli- chna cælata; Volvula oxytata, V. minuta; Dentalium leptum ; Cadulus incisus ; Neæra costata, N. paucistriata, Dall ms. :; Pandora Carolinensis; Venericardia obliqua. La plupart d’entre elles sont figurées. H. CROSSE. Constitution méthodique, rationnelle et naturelle de la Famille des Chemnitzidæ, par le mar- quis L. de Folin (1). M. de Folin propose, pour le classement des coquilles à deux axes dont on a fait la famille des Chemnitzidæ, les divisions et les subdivisions suivantes : 1® groupe, comprenant les formes allongées ou subcy- lindriques, et sectionné en deux subdivisions, dont la pre- mière, composée de coquilles sans dents ni plis columel- laires, renferme les genres Eulimella, Chemnitzia, Aclis, Dunkeria, et dont la seconde, composée de coquilles mu- nies d’un ou de plusieurs plis ou dents à la columelle, (4) Lyon, 1885. Brochure petit in-4 de 16 pages d'impression (Extr. des publications de la Société d'agriculture, histoire na- turelle et arts utiles de Lyon (séance du 10 mars 1885). — 250 — : ronferme les genres Turbonilla, Parthenia, Jaminea et Stylopsis. 2° groupe, comprenant les formes ventrues, conoïdes ou ovoides, et partagé en deux subdivisions, dont la pre- mière, composée de coquilles sans dents ni plis columel- laires, renferme les genres Oceanida, Salassia, Ondina, Mathilda, et dont la seconde, composée de coquilles munies d’un ou plusieurs plis ou dents à la columelle, renferme les genres Odostomia, Elodia, Odetta et Noemia. Dans cette méthode de classification, les caractères dis- Linctifs des genres entre eux sont empruntés au système de sculpture dont se compose l’ornementation du test des espèces dont se compose chacun d'eux, tandis que ceux des groupes sont tirés de la forme générale des coquilles. Cette manière de procéder est peut-être un peu artificielle. H. Cross. Reiseerinnerungen aus Algerien and Æumis. Von (Souvenirs de voyage d'Algérie et de Tunis. Par) le Br ww. Kohelt (1). Les souvenirs de voyage de M. le D' Kobelt sont, à la fois, ceux d’un artiste épris du pittoresque et ceux d’un savant, bien décidé à ne pas négliger, sur sa route, les in- térêts de la Malacologie. Aussi seront-ils lus volontiers par les naturalistes, qui suivront avec plaisir le voyageur (1) Francfort-sur-le-Mein, 1885, chez Moritz Diesterweg, li- braire. Un volume grand in-8 de 480 pages d'impression, accom- pagné de 13 planches noires et de 11 gravures sur bois imprimées dans le texte. Prix : 10 mark (12 fr. 50 cent.). — 251 — dans le récit de ses excursions en Algérie et en Tunisie. Le D’ Kobelt a visité successivement la ville d'Alger, dans les environs de laquelle il a recueilli, sur les dunes, l’He- lix acompsia; la Metidja ; Blidah; Cherchel; Médéah ; Boghar, sur le territoire de laquelle il a trouvé l’H. Bo- ghariensis, l'H. Raymondi et d’autres formes intéres- santes; quelques parties du Djurdjura; Bougie ; Constan- line; Bone; Batna; Biskra, dans les eaux de laquelle pul- lulent les Melanopsis Maroccana; puis, en Tunisie, Ta- barka; Tunis; Porto Farina; Beja et Zaghouan, Non seu- lement il donne de curieux détails, décélant l’observa- teur, sur l’aspect général, la flore et la faune des régions qu'il traverse, mais il fait connaître également les habi- tants, leur manière de vivre, leurs mœurs et leurs usages. Il pousse même ses investigations jusqu'aux époques pré- historiques et nous signalerons, à ce point de vue, aux archéologues un chapitre spécial, consacré aux dolmens de Guyotville. Le volume, en dehors des indications botaniques et malacologiques , données çà et là par l’auteur, dans le cours de son ouvrage, comprend un Catalogue des Rep- tiles, dressé par M. le D) 0. Boettger, et une Liste des Lépidoptères recueillis, due à M. Saalmuller. Il constitue, dans son ensemble, une des plus intéressantes publica- tions qui aient été faites sur l’Algérie et la Tunisie, dans le cours de ces dernières années. H. CROSSE. L. Foresti. — Sul Fecten Histrix, Doderlein- Meli (L. Foresti. — Sur le Pecten Histrix, Do- derlein-Meli (1). (1) Rome, 1885. Brochure petit in-4 de 7 pages d'impression, — 252 — M. le D' L Foresti nous donne, dans ce travail, une étude monographique complète sur le Pecten Histrix, Doderlein-Meli, belle espèce fossile qui, dans les envi- rons de Bologne, est caractéristique des marnes argi- leuses, dépôt de mer profonde du pliocène inférieur, et que l’on retrouve encore, au même niveau géologique, à Modène, à Pise, à Livourne, à Plaisance et en Lombardie, H. Crosse. NOUVELLES. Le 15 mai 1885 a été, pour les naturalistes scandi- paves, un jour de fête, au but de laquelle s’associeront sans réserve leurs confrères des autres nationalités. C’est à cette date que la statue de Linné, l’immortel créateur de la nomenclature binaire, vient d’être inaugurée, à Stockholm (Suède). Nous apprenons que les Collections scientifiques de notre savant confrère et ami de Londres, M. J. Gwyn Jeffreyss, ont été acquises par le « Smithsonian Institu- tion », pour le « National Museum » de Washington. Nous félicitons les naturalistes américains de cette im- portante acquisition, qui mettra à leur disposition des types et des documents malacologiques précieux, tout en regrettant, pour l’Angleterre, que le « British Museum », ou quelque autre établissement scientifique de Londres, ne les ait pas devancés. H. Crosse. accompagnée d’une planche lithographiée (Extr. du Bull. della Soc. Geol. Italiana, vol. IV, 1885). Paris. — Imprimerie J, Tremblay, rue de l’Eperon, 5; Mme Ve TREMBLAY, née. Bouchard-Huzard, successeur. Journal de Conchyholodie 1885. PL OWILE, Cossrrrarre del. Lip. À ecquet [Tr Lars. rnoul life. 4. Crucibulum Bernayi , Cossmann. 4. Metula Vasseur1, Cossmann. CR Capulus parmophoroides, Cossmann. 5: Triton: cuneatum , Cossmann. “5. Buccinofusus hemigymnus, Cossmann. | 6. Rissoina Raincourti, Cossmann. 7: Emarginula compressa, Cossmamn. Journal de Conchyhologie. 1885. (LIRE. 2 D = NS = 4 à / d à | N F1 4 | / . f N / T1 RES HN D CONS 6° ie Se chlumberger del. Jp Becquet fr Parts. 1_4. Adeorbis subcarinatus , Montaqu. 5. Purpura hæmastoma, linné, jeune ( Sinusi gera Je 6. Helix Quadrasi, Hidalgo. 7. Circe Barandæ, Hidalgo. LE ARR Journal de Conchyhologie 1605: EAP 4 CALPSTN JT 7 / ER : x Il } À | } / ( Da À \ \i 5; # Pa \ Pme PA / \ / EX 7 _ 3 ÿ \ “4 > 7 k | s \ NI ) ‘à Pen ni ue USE LE tre nt [CC V | 4 a 5 5: ne) | \ | Vi PS À GDevy del Znp. Becquet fr Paris. Arnoul lit. lb Anatomie de l'Hybocystis elephas, de Morgan. Journal de Conchyhologie. 1885. IIS CR Arnoul del. Împ Becquet : fr. Parts. I Hÿybocystis elephas, de Morgan. | 3. Hybocystis Mouhoti, Pfeiffer. Piles 2. gravida, Benson. | FRS ER CE Myers, Haines. Hand List of Mollusca in the Indian Museum, Calcutta, by GeorrRey NEviLL. — Part II. Gastropoda. Prosobranchia- Neurobranchia {contd.) — Calcutta, 1884-1885. Volume in-8 cartonné, de 306 pages d'impression. Annuaire géologique universel et Guide du géologue autour. de la terre, dans les musées, les principales collections et les gisements de Fossiles et de Minéraux, par le D' Daain- couRT. — Paris, 1885, au Comptoir géologique de Paris, rue Tournon, 15. Volume in-8 cartonné de 438 pages d’impres- sion. Manual of Conchology; Structural and Systematie: With illustrations of the Species. — Second Series : Pulmonata. Part 2. — Philadelphie, 1885. Fascicule in-8 de 64 pages d’im-" pression, accompagné de 12 planches coloriées. On the Mollusca procured during the « Lightning» and « Porcupine » Expéditions, 1868-1870 (Part. IX). By the lalé J. Gwyx JerrReys. — Londres, 1885. Brochure grand in-8 de 37 pages d'impression, accompagnée de 3 planches lithogra- phiées. Constitution méthodique, rationnelle et naturelle de la famille des Chemnitzidæ, par le marquis L. pe Fozin. — Lyon, 1885. Brochure in-4 de 16 pages d'impression. L. Foresti. — Sul Pecten histrix, Doderlein-Meli. — Rome, 1885. Brochure in-4 de 7 pages d'impression, accompagnée d’une planche lithographiée. Additions to the Shallow-Water Mollusca of Cap. Hat- teras, N. C., dredged, by the U. S. Fish Commission Stea- mer « Albatross », in 1883 and 1884, by KATHARINE J. Bus. — New Haven, 1885. Brochure in-8 de 28 pages d’im- pression, accompagnée d’une planche lithographiée. Third Catalogue of Mollusca, recently added to the Fauna of the New England Coasts and the adjacent parts of the Atlantic, consisting mostly vf Deep-Sea Species, with Notes on others previously recorded. By A. E. VerRizz. — New Haven, 1885. Brochure in-8 de 58 pages d'impression, accom: pagnée de 3 planches lithographiées. The Native Tribes of Alaska. An Adress before the Séclion of Anthropology of the American Association for the advance- ment of Science, at Ann. Arbor, 1885. By Wicziam H. Dazz. — Salem, Mass. 1885. Brochure in-8 de 19 pages d’impres Si0n 4 Physical characters of the portion of the continental border beneath the Gulf Stream, explored by the «Fish-Hawk», 1880 to 1882. By Prof. À. E. E. Verrizz. — Washington, 1884. Brochure in-8 de 16 pages d'impression, accompagnée de 5 planches noires. Bulletin of the Brookville Society of Natural History. — N° 1: — Richmond, 1885. Fascicule in-8 de’ 45 pages d'impression. Table des Matières CONTENUES DANS CETTE LIVRAISON. De: la nécessité de la suppression des genres Sinu- sigéra et:Oheletrôpis, .: ! 119. 0MT MS see 2 Note sur l'animal de l’Adeorbis subcarinatus, Mon- Etude monographique sur les espèces actucllement connues du genre Hyhocystis, Benson. . . . . .. Description d’une espèce nouvelle d'Helix d’Es- Description d'une espèce nouvelle de Circe des Phi- lippines. +, Note rectificative. 2 Ge MR AE SNS Description d'espèces du terrain tertiaire des envi- tons dé/Paris (Suite).221%4 4/00. nee ; Bibhobraphie te MAN AAA EE MOnvÉLIER TS SNL RES TR NE DANS EN PANTINES Pages. H_ CROSSEN AN 161 P.: Fisoner:)..41.1::0166 P. Fiscer. 1e 174 H.: CROSS 0 180: Gb ALeL TERMS G."Hibauco:£t282 195 L: MORT IQ IE 196 M. Cossmanni. .: . 497 Hi: Crosse ft tni@06 F:CROSSE NN Ne 252 Le Journal paraît par trimestre et forme 4 volume par an’ PRIX DE L'ABONNEMENT (PAYABLE D'AVANCE) Pour Paris et pour les départements (reçu franco). . . id. id. Pour l'étranger (Union postale) Pour les pays hors de l’Union postale 16 fr. 18 20 S'adresser,pour l'abonnement, payable d'avance, et pour les com- munications scientifiques , à M.H. CROSSE, directeur du Journal, rue Tronchet, 25,à Paris, chez qui on trouvera aussi les volumes précé- demmeut publiés du Journal de Conchyliologie. (Écrire franco.) Il'estrendu compte des ouvrages de Conchyliologie et de Paléonto- logie dout deux exemplaires sont adressés au bureau du Journal. PARIS. — IMPRIMERIE DE J. TREMBLAY, RUE DE L'ÉPERON, 5, — "1885. M®e Ve TREMBLAY, NÉE BOUCHARD-HUZARD, SUCCESSEUR. 3: Série. — Womme KXKVW, — No0 4, JOURNAL DE CONCHYLIOLOGIE COMPRENANT L'ÉTUDE DES MOLLUSQUES VIVANTS ET FOSSILES, Publié sous la direction de HI. CROSSE et P. FISCHER. A PARIS, CHEZ H. CROSSE, RUE TRONCHET, 925. Dépôt à Londres, chez MM. Wicraus et NorGarTe, 4, Heurietta Street, Goveut-Garden. — à Edimbourg, chez MM. WiLLiaus et NorGaTE, 20, South Frederick Street, 2 1885 EN VENTE. Livres d'occasion sur la Gonchyliologie, la Paléontolo- gie, la Géologie, la Minéralogie el les autres branches des sciences naturelles, dont on peut se procurer le Catalogue, sur demande, et qui sont en vente, aux prix marqués, à la librai- rie Dorbon, rue Bonaparte, 20, à Paris. sms 0 0 00.0 INDEX GÉNÉRAL ET NINTÉMATIQUE DES MATIÈRES Contenues dans les vingt premiers volumes DU JOURNAL DE CONCHYLIOLOGIE 1850-1872 Un volume in-8° de 208 pages d'impression, comprenant la table des articles contenus dans les volumes I à XX, et la table, par ordre alphabétique, des Familles, Genres, Sous-Genres et Espèces de Mollusques décrits ou cités dans ces volumes. EN VENTE ACTUELLEMENT AU BUREAU DU JOURNAL, RUE TRONCHET, 25. Prix : 8 francs. D D E——————— OUVRAGES NOUVEAUX Mission scientifique au Mexique et dans l’Amérique centrale, ouvrage publié par les soins du Ministre de l’instruc- tion publique. —Recherches zoologiques publiées sous la direction de M. Mizxe-Epwarps, membrede l’Institut. 7° partie. —Étude sur les Mollusquesterrestres etfluviatiles, par MM. P. Fiscner et H. Crosse. Paris, Imprimerie Nationale, MDCCCLXXX. Le premier volume (702 pages d'impression el 31 planches noires et coloriées) est terminé. La huitième livraison, qui forme le commencement du second volume, est actuellement en vente ; la neuvième est sous presse el paraïlra prochainement. JOURNAL DE CONCHYLIOLOGIE. fer Octobre 1895. Etude sur l’organisation de la Fruneatella truneatula (Draparnaud), Par À. VAYSSIÈRE. Il existe un certain nombre de petits Mollusques Gasté- ropodes Prosobranches, sur le mode de respiration des- quels l’on est peu d'accord. Certains naturalistes préten- dent qu’ils sont pourvus d’un appareil pulmonaire ; d’au- tres supposent qu’ils sont munis d’une branchie. Parmi ces Mollusques, il y a une espèce dont la coquille est bien connue de tous les collectionneurs : c’est la Truncatella truncatula de Draparnaud. On la trouve, en Europe, sur différents points (côtes de l’Angleterre, côtes océaniques et méditerranéennes de la France, côtes de l'italie et de la Sicile). Le long des côtes océaniques, on ne rencontre cette espèce qu’à la limite supérieure de la marée haute, enfoncée plus ou moins sous des pierres et sous des débris d'algues ou de zostères (Jeffreys) ; dans la Méditerranée, où le niveau de l’eau ne varie presque pas, la Truncatella habite, soit au milieu des débris de zostè- 17 — 254 — res, soit dans du sable vaseux, mais toujours au bord de la mer, à quelques mètres de distance de celle-ci. Dans le golfe de Marseille, les individus qui nous ont servi à faire ces recherches ont été pris sur la côte sablon- neuse qui se trouve à l’extrémité de la promenade du Prado. Pour nous les procurer, après avoir enlevé les dé- bris de toutes sortes rejetés sur ce point par la mer, nous prenions quelques poignées de sable vaseux, dans les en- droits les mieux abrités contre les rayons solaires par de gros blocs de pierre. Ce sable, qui ne pouvait être baigné par l’eau que lorsque la mer était un peu agitée, était ce- pendant très humide; cette humidité était due aux infil- trations de l’eau dans les parties sous-jacentes et à la pro- tection contre l’évaporation que produisaient les débris divers qui se trouvaient à sa surface. Telles sont les conditions ordinaires d’habitat de ce petit Mollusque, qui, comme nous allons le démontrer, est bien un animal branchifère. Donnons d’abord sur son compte quelques indications bibliographiques. BIBLIOGRAPHIE. — Le premier auteur qui ait signalé ce Mollusque est Draparnaud (1801 et 1805). Il faisait de cet animal une sorte de Cyclostoma, auquel il donnait la dénomination spécitique de truncatulum, par suite de la particularité que présente sa coquille d’être toujours tronquée. Payraudeau (1826) en fait une espèce de Paludine. Mi- chaud se rapproche davantage de la vérité lorsqu'il place la Truncatella parmi les Rissoa. Dans son Histoire naturelle de l'Europe méridionale (1826), Risso crée pour ce Mollusque le genre Fidelis (Fidelis Theresa) et indique qu’on le trouve toute l’année, le long des côtes de Nice, dans les régions sablonneuses. Un peu antérieurement, ce naturaliste avait déjà établi — 255 — pour le même animal le genre Truncatella. C’est cette der- nière dénomination qui a été adoptée depuis, celle de Fi- delis devant être mise en synonymie. Jusqu'à ce moment, les naturalistes ne s'étaient guère occupés que de la coquille; l’animal avait peu attiré leur attention. Un naturaliste anglais, le Rév. Lowe, publia, quelques années après l'ouvrage de Risso (vers 1852), une étude sur la Truncatella (Zool. Journ,, t. V, p. 209). Dans ce travail, ce savant fait ressortir que cet animal est bien un Mollusque marin pectinibranche ; il a pu en conserver un certain nombre d'individus complètement immergés, et même l’un d’eux a vécu, dans ces conditions, pendant quatorze semaines. À peu près à la même époque, Pfeiffer, dans sa Mono- graphie des Pneumonopoma, parla de la Truncatella, qu'il considérait comme étant un Mollusque pulmoné. Deux opinions sur le mode de respiration de ce Mollus- que se trouvaient donc en présence, lorsque parut lédi- tion posthume de l'Histoire naturelle des animaux sans vertèbres de Lamarck. Les auteurs chargés de revoir cette édition (Deshayes et H. Milne Edwards) adoptent la ma- nière de voir de Lowe et terminent une longue note (1) qu’ils consacrent à cet animal par cette conclusion : « La « Truncatella est un type très voisin des Rissoaires, par la « coquille et l’opercule, et intermédiaire en quelque sorte « entre ce genre et les Pedipes, par les caractères des ani- € Maux. » En 4841, Philippi publia, dans les Archiv fur Natur- geschichte (7"° année, t. I), un petit travail sur la Trun- calella (p. 51-55). Le naturaliste allemand ne croit pas (1) L. c., p. 362 du volume VII. — 256 — que ce Mollusque soit terrestre ; il adopte pleinement, comme il le dit, la manière de voir des autenrs de la der- nière édition de l’ouvrage de Lamarck. C’est à Palerme, presque au bord de la mer, sous les pierres et en compa- gnie de la Siphonaria Garnoti que Philippi a ramassé une cinquantaine d'exemplaires de Truncatella truncatula, qu'il a pu conserver vivantes, pendant quelque temps. Il ne dit rien de l’organisation de l’animal ; il se contente de nous donner quelques détails sur son genre de vie, en captivité, et de faire accompagner ses descriptions d’une figure coloriée (pl. v, fig. 6) assez bonne de ce Mollusque en marche. Ce naturaliste signale aussi, dans le même travail, deux autres espèces de Truncatella (T. fusca et T. atomus), qui ne me paraissent pas appartenir à ce genre. Dans sa « Fauna Molluscorum regni utriusque Siciliæ » (1844), Philippi place le genre Truncatella après les Ris- soa et avant les Eulima. Lowe, pour l'étude de la Truncatella, s'était contenté de l’observer vivante, et c’est presque en ne se basant que sur la faculté que possède ce Mollnsque de demeurer sous l'eau, qu’il en conclut qu’il est branchifère. Mais Clark ne se contente pas d'observations extérieures, et, quelque temps après l'ouvrage de Philippi, il publie une petite. description anatomique de la Truncatella ; il a vu la branchie et en fait une description assez exacte. C’est, à notre connaissance, le seul qui ait fait paraître quelque chose sur l’anatomie de ce petit Mollusque. À partir de cette époque, le genre Truncatella est adopté par tous les naturalistes, et, dans les Catalogues de coquilles, nous le trouvons d'ordinaire dans le voisinage des Rissoa. Toutefois, il convient de signaler encore quelques di- = DO = vergences dans les opinions émises sur le genre de respi- ration de la Truncatella truncatula, après la publication du travail de Clark. D'abord Paul Gervais, vers 1849, fait insérer une note dans le « Bulletin médical >» de Montpellier (n° 7, p. 55), et, dans cette note, soutient que ce Mollusque est bien un Gastéropode pulmoné terrestre, qu’il faut placer dans la famille des Cyelostomacés ; mais il ne donne aucune des- cription anatomique à l’appui de son assertion. L'abbé Dupuy, dars son Histoire naturelle des Mollus- ques terrestres, etc., de la France (p. 550-555, pl. xxvn, fig. 4), s'appuyant sur l'opinion de P. Gervais, place à la fin des Cyclostomacés, après les Acme, le genre Trunca- tella (1). Il émet cependant quelque doute sur la véritable position systématique de ce Mollusque, qu’il considérait jusqu'alors comme un animal branchifère, habitant le bord de la mer. Il insiste d'autant plus sur ce point (p. 550) que Moquin-Tandon était d’un avis contraire à celui de Gervais, au sujet du mode de respiration de la Trunca- tella. Dans son Histoire naturelle des Mollusques terrestres et fluviatiles de la France (1855), A. Moquin-Tandon ne décrit aucune espèce de Truncatella parmi les Mollusques de ce pays; mais, dans l'introduction de cet ouvrage (p. 9), il avertit le lecteur que, s’il ne parle pas de ce Mollusque, c'est qu'il n’est ni terrestre ni fluviatile, et, en note, il fait connaitre que Lowe a vu son appareil branchial. En 1856, F. H. Troschel, de Bonn (Das Gebiss der Schnecken zur Begründung einer naturlichen classificat.), donne, à la fin du premier volume, un dessin de la radula (4) Locard, dans son Catalogue général des Mollusques vi- vants de France (1882), assigne La même place aux Truncatella {(p. 220). — 9258 — à un grossissement un peu faible , et, dans le texte, il re- vient sur le mode de respiration de la Truncatella ; adop- tant l’opinion de Pfeiffer et de P. Gervais, il fait de ce Mollusque une famille distincte, « les Truncatellacea », qu’il place parmi les pulmonés opereulés. Jeffreys est le dernier naturaliste qui s'en soit occupé un peu longuement depuis Troschel. Dans le volume IV, p. 85-87 du British Conchology (1867), il établit, d'après Gray, une famille pour les Truncatella (Truncatellidæ), et Ja place entre celle des Turritella et celle des Scalaria. Dans la diagnose de l’animal, il signale l'existence d’une simple plume branchiale et donne à la suite quelques renseignements bibliographiques sur ce Mollusque, en in- sistant surtout sur les opinions diverses émises au sujet de son appareil respiratoire. Nous allons décrire maintenant la forme de la coquille, en insistant sur les particularités qui là caractérisent ; puis nous nous occuperons de l’organisation externe et interne de l'animal. Nous terminerons notre travail en donnant les diagnoses générique et spécifique de la Trun- catella truncatula. Si nous ne faisons pas précéder ces diagnoses de celle de la famille, c’est que les autres genres qne l’on place parmi les Truncatellidæ sont trop peu connus (Blanfordia, Geomelania, Cecina.....) pour per- mettre d'étendre à tous, sans risquer de faire des erreurs graves, les caractères du genre Truncatella. Coquie (fig. 1). — L’organe testacé de la Trunca- tella est cylindrique, légèrement conique ; il présente d'ordinaire quatre tours de spire nettement séparés; son péristome est continu et plus ou moins épais. La transparence de la coquille varie assez d’un indi- vidu à l’autre ; généralement, elle n’est pas très considé- rable; chez les jeunes Truncatella, la transparence est — 1 parfois assez grande pour permettre d’apercevoir à tra- vers les parois du dernier tour les pulsations du cœur, mais nous n'avons jamais pu distinguer la branchie, ainsi que les autres organes placés en ce point; dans la région postérieure de la coquille, on voit toujours très nettement la masse viscérale, particulièrement le foie, par suite de la coloration brune de ces organes. La teinte de la coquille varie du jaune-brunâtre ambré au jaune-corné pâle; quant à l’épiderme, il n’est visible que chez les individus bien adultes et il prend alors une coloration jaune-cornée, parfois très marquée. La coquille est lisse ou côtelée ; dans ce dernier cas, cet aspect est dû à l’accentuation des stries d’accroissement. Quelques naturalistes ont considéré les coquilles lisses comme formant une espèce de Truncatella, les côtelées une autre espèce. Jeffreys, dans son ouvrage (British Conchology), dit qu'il ne partage pas cet avis, et il se demande s’il ne serait pas possible que les coquilles cô- telées appartinssent à des individus femelles et les lisses à des mäles. Nos observations nous permettent d'affirmer qu'il n’y a rien d’absolu dans l'idée émise par Jeffreys, attendu que les coquilles de plusieurs de nos individus mâles étaient plus ou moins côtelées. On peut, toutefois, admettre que la présence des côtes est plus fréquente chez les Truncatella truncatula femelles que chez ies mâles. Si l’on examine au microscope la surface externe de la coquille, on remarque qu’elle est toujours finement grenue. La Truncatella présente, comme certaines espèces de Gastéropodes terrestres et fluviatiles, la faculté de se dé- barrasser d'une partie des tours de spire de sa coquille, de telle sorte que celle-ci est presque toujours tronquée. — 260 — C'est cette particularité de la coquille qui a valu à ce petit Mollusque ses dénominations générique et spéci- fique. Toutefois, on trouve de temps en temps des indi- vidus dont la coquille est peu ou pas tronquée, et possède alors de six à sept tours de spire, au lieu de trois et demi à quatre; mais, dans ces cas, il est intéressant de remarquer que les tours supplémentaires du sommet de la coquille sont vides, l’animal n'occupant que les quatre derniers. Lorsqu'un ou plusieurs tours de la coquille vont se déta- cher, il se forme d’abord une cloison transversale qui les isole du reste de l'organe testacé, puis ces tours présentent une coloration brun-foncé verdâtre, parfois le vert (vert de vessie) prédomine. L'aspect finement grenu de la surface externe fait place à une disposition écailleuse ; sur toute cette région, se développent des poils simples, de différentes longueurs ; les plus longs, peu nombreux, offrent, à leur base d'insertion, une aréole très marquée, qui est à peine visible, à la base des poils courts. Ces derniers sont très abondants. Cette production de poils sur les parties de la coquille qui vout se détacher est assez curieuse, car, sur les porlions saines de l’organe, je n'ai jamais observé de longs poils, mais seulement, par-ci par-là, quelques poils courts, et encore ces derniers sont-ils très rares. L'opercule, destiné à fermer l’orifice de la coquille, lorsque l’animal se contracte, est inséré à la face supéro- postérieure du pied. La forme de cet opercule est un ovale irrégulier, d’une faible épaisseur et présentant une consistance cornée; sa coloration se rapproche de celle de la coquille, tout en étant plus claire. Observé sous un faible grossissement, l’opercule semble dépourvu de nu- cléus spiral, mais, si on l’examine au microscope, on — 261 — aperçoit, à sa face interne, près de son extrémité la plus large, une petite concavité (fig. 2) qui est le point de départ de la spire que présente cet organe. A sa face externe, l’opercule est lisse : on ne remarque que quelques stries d’accroissement plus ou moins mar- quées ; à sa face interne, on voit une sorte de parquetage de polygones irréguliers, empreintes des points d'attache multiples du muscle qui s’insère sur lopercule. Passons maintenant à la description de l'animal de la Truncätella. Nous donnerons d’abord quelques détails sur sa manière d'être en captivité, puis nous nous occu- perons de son organisation. Quant à ce qui concerne la forme extérieure de ce Mollusque, la figure À que nous donnons, dans notre première planche (pl. xu),.en fera mieux ressortir l'aspect général que ne pourrait le faire une description. Mogurs. — Ayant conservé, pendant des semaines en- tières, un certain nombre de ces animaux, il nous a été possible de les observer, au point de vue de leurs habi- tudes. Comme nous le disons en commençant, ces petits Mollusques ont tous été pris au bord de la mer, plus ou moins enfoncés dans du sable vaseux:; dans ce sable se trouvaient des débris (oranges, coquilles) rejetés par la mer et qui donnaient souvent à ce milieu une odeur nauséabonde assez forte. Les Truncatella ne paraissaient nullement gènées par cette odeur; restant toujours en- foncées à vingt ou vingt-cinq centimètres de profondeur, elles se tronvaient, malgré l’inclinaison des bords, à peu de distance du niveau de l’eau de mer venue par infiltra- tion, sans jamais y être plongées. Dans notre laboratoire, les conditions étaient bien changées. Nous les avions placées dans un cristallisoir — 962 — dont l’eau de mer était renouvelée tous les jours. Ce mi- lieu ne paraissait pas leur déplaire : on les voyait ramper dans tous les sens avec assez d’agilité, surtout immédia- tement après leur avoir changé l’eau. Cependant, on pouvait remarquer qu’un certain nombre de ces ani- maux se dirigeaient vers les parois du vase et sor- taient de l’eau. Nous étions obligé de laisser cons- tamment notre cristallisoir couvert pour empêcher ces Mollusques de ramper sur les parois externes de ce- lui-ci. Il va sans dire que, lorsqu'ils s’éloignaient trop du niveau de l’eau et qu’ils ne pouvaient y retourner, ils ne tardaient pas à périr par dessication. Mais lorsque, tout en étant hors de l’eau, ils se trouvaient dans une atmosphère saturée de vapeurs aqueuses, ils pouvaient vivre dans ces conditions une dizaine de jours, comme nous avons pu le constater expérimentale- ment, en laissant trois ou quatre individus dans un pelit cristallisoir, bien fermé supérieurement. Avant de parler du genre de démarche assez particu- lier de la Truncatella, il est nécessaire d’indiqner la forme générale de son pied. Cette région du corps consiste en une masse charnue très musculaire, dont la face infe- rieure, uniformément plane, est de forme elliptique; le bord postérieur n’est pas moins arrondi que le bord anté- rieur. L'’opercule est, comme nous le savons, inséré sur le côté gauche de la surface posléro-supérieure de cette masse charnue. Cette masse pédieuse est reliée à la face ventrale du corps par une sorte de pédoncule court mais d'un diamètre assez fort. L'ensemble du pied, chez la Truncatella, est, comme on peut le voir sur notre figure 4, peu développé, par rapport au volume de l’animal. La démarche assez singulière de ce petit Mollusque avait depuis longtemps attiré l'attention des naturalistes. — 265 — Les mouvements exécutés par l’animal en marchant rap- pellent ceux d’une chenille arpenteuse; seulement, tan- dis que certains auteurs (H. Milne Edwards, Deshayes et Clark) affirment que ce Mollusque ne se sert que de son pied pour ramper, d’autres (Philippi, ete.) soutiennent qu'ii se sert alternativement de son pied et de sa trompe. Nos observations nous permettent d'affirmer que l’ani- mal, lorsqu'il est plongé dans l’eau, ne se sert que de son pied pour marcher ; il n’emploie sa trompe que dans des cas exceptionnels, lorsqu'il a un effort assez grand à faire, particulièrement quand il est hors de l’eau et qu’il rampe sur une surface verticale et lisse comme les parois d’un cristallisoir. Ce qui a dü induire en erreur Philippi et lui faire croire que la Truncatella se servait toujours de sa trompe, en même temps que de son pied, c’est que ce Mollusque, dans ses mouvements de progression, qui ressemblent assez à ceux d’une chenille arpenteuse, fait exécuter à la partie antérieure de son corps (le mufle) un mouve- ment de bascule. Ce mouvement de bascule qui, à tout moment, rapproche du sol l'extrémité de la trompe, vous porte à supposer que celle-ci joue un rôle dans la marche, et vous êtes d'autant mieux disposé à le croire que l’orifice buccal, qui est placé à l'extrémité de la trompe, présente tout à fait l'aspect d’une ventouse. Quant au pied, voici les mouvements qu'il exécute dans la marche : au repos, cet organe a une forme ellip- tique à peu près régulière, mais, lorsque la Truncatella se met en marche, elle avance d’abord la partie anté- rieure de son pied, la fixe sur le corps sur lequel elle rampe, puis ramène à elle la partie postérieure de cet organe. Pendant ces deux mouvements, la face inférieure du pied est divisée en deux parties égales par une ligne — 264 — transversale très nette, qui disparaît, dès que l’animal est au repos. Si l’on examine, en même temps, les mou- vements exécutés par le reste du corps, on rémarque que la Truncatella, avant d'avancer le bord antérieur de son pied, porte en avant toute sa région céphalique, en don- nant à sa trompe le plus d'extension possible; par ce mouvement, l'animal amène dans le même sens sa co- quille, qui subira bientôt un mouvement de recul, lors- qu’il portera en avant, sous sa trompe, le bord antérieur de son pied : la coquille ne tarde pas à revenir une seconde fois en avant, mais moins que la première fois, lorsque la Truncatella avance le bord postérieur de son pied. On comprend que ce genre de progression doive com- muniquer à l’ensemble du corps de ce Mollusque un cer- tain balancement, analogue à celui que l’on remarque chez les chenilles arpenteuses. Toutefois, cette allure varie un peu, suivant le degré de vitesse de la marche. Ainsi, les mouvements des divérses parties du corps que nous venons d'analyser sont très sensibles et nettement séparés, lorsque l'animal avance rapidement; tandis qu'ils sont moins nets, quand la progression est lente. COLORATION DES TÉGUMENTS. — Avant de faire la des- cription des divers organes internes de ce Mollusque, nous devons dire un mot de la coloration et de l'aspect que présentent les téguments. Ils offrent une teinte blan- che-hyaline légèrement cornée ; leur transparence est très prononcée, surtout dans toute la région probosci- dienne, lorsque celle-ci est complètement développée ; aussi est-il possible de distinguer assez bien tous les or- ganes contenus dans cette région du corps (bulbe buccal, collier œsophagien, etc.). La surface de ces téguments, examinée avec un gros- — 265 — sissement de 50 à 40 fois en diamètre, offre un aspect chagriné et une certaine irisation ; des cils vibratiles très courts les recouvrent dans toute leur étendue. Le manteau, chez la Truncatella, enveloppe intime- ment tout le corps, moins le pied et la région céphalique ; il consiste, dans presque toute son étendue, en une pel- _licule très hyaline, offrant, dans sa partie postérieure, quelques taches pigmentaires d’un vert- noirâtre. En avant, le manteau acquiert une épaisseur plus considéra- ble, surtout dans toute la partie qui sert de plafond à la cavité respiratoire. Dans le présent mémoire, nous n’avons pas la préten- tion de donner une monographie anatomique complète de la Truncatella truncatula ; l’extrème petitesse de ce Mollusque (3 à 4 millim.) ne nous a pas permis d'étudier dans tous leurs détails les divers organes. Nous croyons cependant que ce travail offrira quelque intérêt pour les zoologistes, car, d’une part, en faisant connaître le genre d’oppareil respiratoire de cet animal, nous levons tous les doutes que l'en avait eus jusqu’à ce jour sur son compte; d'autre part, l’étude des principaux organes {tube diges- tif, organes de la génération, centres nerveux) permet d’assigner avec plus de certitude une position systéma- tique au genre Truncatella. Tue piGEsTIF. — Cet appareil paraît se subdiviser en cinq parties (la trompe, le bulbe buccal, l’œsophage, l'estomac et l'intestin), que nous allons étudier, les unes après les autres, en faisant connaître en même temps les organes glandulaires qui se rapportent à chacune d'elles. Orifice buccal et trompe. — Dans notre figure 4, on remarque, en avant des tentacules, une partie assez charnue, très contractile, constituant le mufle ; celte par- — 266 — tie se subdivise à son extrémité en deux masses muscu- laires latérales, de telle sorte que le mufle, vu par sa face dorsale, semble être bilobé; mais si nous l’observons avec plus d'attention et sous un grossissement de 25 fois environ, nous voyons que ces deux masses, d'un aspect blanchâtre, sont reliées l’une à l’autre par une membrane comblant à peu près toute l’échancrure : c’est au-dessous de cette membrane que se trouve l’orifice buccal. Cet orifice (fig. 3) est vertical ; il est dirigé de haut en bas et d’avant en arrière, lorsque l’animal est en marche. Les lèvres (les parties charnues latérales) ayant la même direction que l’orifice buccal, l'extrémité de la région proboscidienne de la Truncatella se trouvent être par suite taillées en biseau. L'animal rapproche fréquemment ses deux lèvres, fermant ainsi l’entrée de son appareil di- geslif. Cette disposition de l’orifice externe de la bouche pré- sente une assez grande ressemblance avec une ventouse, et, comme nous l'avons déjà dit, cette partie en remplit les fonctions, lorsque ce Mollusque à besoin de faire un effort considérable pour avancer. Quant à la trompe, elle est placée entre les deux masses musculaires décrites plus haut, et relie l'orifice externe au bulbe buccal (fig. 7ter:). Cette première partie du tube digestif est assez longue ; elle est tapissée intérieurement de cils vibratiles, mais ne présente pas trace de papilles ; à son entrée nous trouvons un revêtement membraneux qui semble protéger le contour de l'orifice bnccal. Bulbe buccal (fig. 7 bu ). — Cette région de l’appareil digestif forme une masse charnue ovale, plus large en ar- rière qu’en avant, et présentant une coloration rouge de chair assez intense, coloration qui permet de distinguer facilement cet organe à travers les parois du corps. ef mt — 267 — Lorsque la Truncatella distend sa trompe, le bulbe se trouve être porté un peu en avant des tentacules, mais normalement il est situé au-dessous de ces derniers. A l’intérieur de la cavité buccale, nous trouvons deux sortes d'organes de mastication : les mâchoires et la radula. Les mâchoires se trouvent à l’entrée de la cavité sur les côtés ; elles sont relativement assez grandes et présen- tent une forme triangulaire (triangles à angles arrondis), avec une coloration de chair assez intense. Si on examine la face interne de chacun de ces organes (fig. 8), on remarque, sur toute son étendue, un grand nombre de polygones irréguliers ; ces polygones forment la surface terminale de bâtonnets prismatiques, intime- ment unis les uns aux autres ; ces bâtonnets sont de na- ture cornée, car, sous l’action d’un acide (acide azotique) ils se ratatinent sans produire aucune effervescence. La radula ou langue occupe la partie médiane et posté- rieure du plancher de la cavité buccale ; elle repose sur une masse chernue proéminente, le mamelon radulaire. Chez ce gastéropode, la langue est rubanée et se compose d'ordinaire de 70 à 90 rangées de dents, mais le nombre de rangées peut être inférieur ou un peu supérieur, sui- vant que l’on a affaire à un jeune individu ou à un indi- vidu de forte taille. Chaque rangée offre une dent médiane, de chaque côté de laquelle nous avons une dent intermédiaire et deux dents latérales ou marginales; de telle sorte que la for- mule dentaire de la Truncatella truncatula peut s'écrire D JOPE EN 1R AS-A Toutes ces dents sont implantées sur une membrane de nature chitineuse; leur coloration est jaune-hyalin très pâle. — 268 — La partie antérieure de la radula (environ 1/5) est éta- lée sur le mamelon charnu, tandis que le reste de cet or- gane, replié sur lui-même longitudinalement, est enfermé dans une sorte de long cœcum que l’on nomme fourreau de la radula (fig. 9). Ce fourreau forme, au milieu de la face externe et postéro-inférieure du bulbe buccal, une éminence arrondie assez forte. Les dents n’onl pas toutes la même longueur dans les diverses parties de la radula : les dents des premières ran- gées étalées sont les plus grosses, puis elles vont en dimi- nuant jusqu’à l’extrémité postérieure du fourreau, où elles arrivent à être plus de la moitié moins fortes. Il nous reste maintenant à décrire séparément chacun de ces petits organes. La dent médiane est triangulaire (triangle isocèle), re- lalivement petite, et terminée en avant par un crochet qui se recourbe compiètement sur elle (fig. 10%) ; sur les parties latérales du triangle et de chaque côté du crochet nous avons troisdentelures. Par son ensemble, la dent mé- diane nous paraît être en voie de régression. Les deux dents intermédiaires sont les plus volumi- neuses de chaque rangée ; elles forment deux sortes de lames (fig. 10 *) recourbées vers le fond de la bouche et un peu inclinées vers la ligne médiane ; leur bord supé- rieur présente une forte dentelure, sur les parties laté- rales de laquelle nous avons, du côté interne, un seul denticule, du côté externe, quatre denticules. Quant aux dents latérales ou marginales que l’on ob- serve sur les bords de la radula, elles sont sensiblement plus petites que les dents intermédiaires. Ces organes sont au nombre de deux, de chaque côté : la première ou dent latérale interne (fig. 11/), en forme de crochet, pos- sède à son extrémité, et sur une partie de son bord ex- — 269 — terne, une série de très petites dentelures; la dent tout à fait latérale ou deuxième dent est plus grêle que la pré- cédente ; elle offre la même forme dans son ensemble, mais elle ne présente de dentelures qu'à sa partie termi- nale, comme on peut le voir sur notre dessin (fig. 44 l'). Au-dessus de la radula, presque au point de naissance de l’æœsophage, viennent déboucher les conduits des glan- des salivaires (Gg. 7 55). Ces glandes, d’un aspect ru- bané et d’une coloration blanchâtre, sont mamelonnées extérieurement dans toute leur étendue ; elles sont pla- cées sur les côtés de l’œsophage, sans jamais adhérer à cette partie du tube digestif ; leur extrémité libre atteint presque l’estomac. OEsophage et estomac (fig. 74et E), — L’œsophage constitue un tube cylindrique, d’un diamètre très infé- rieur à celui de la trompe, mais d’une longueur au moins double ; ses parois sont assez résistantes et présentent une coloration jaune brunâtre. À l’intérieur, ces parois sont couvertes de cils vibratiles dans toute leur étendue. À sa partie inférieure, l'œsophage s’élargit et, sans transition, nous arrivons à l'estomac. Cette région de l'appareil digestif, placée toujours sur le côté gauche du corps de ce Mollusque, occupe la majeure partie du se- cond tour de la coquille. L’estomac a une forme ovoide ; ses parois sont au moins aussi résistantes que celles de l’œsophage, mais d’une teinte un peu plus claire. A l’intérieur de cet organe, on observe une grande plaque de nature cornée et d’une forme triangulaire. Cette plaque (fig. 12), relativement grande, est d'une teinte jaune assez accentuée; sur les deux tiers de sa surface, elle présente des stries longitu- dinales, tandis que, sur l’autre tiers, nous remarquons un grand nombre de rugosités. 18 — 270 — En dehors de cette grande plaque, nous en avons observé deux autres, beaucoup plus petites, allongées, étroites, et dont les contours peu nets se confondent plus ou moins avec le revêtement épithélial (épithélium à cils vibratiles) de l'estomac; c’est pour ces raisons que nous n’avons pas représenté ces pièces. Intestin et foie (fig. 7,1,1,etf, f, f). — A la entire rieure de la région stomacale, nous voyons l'intestin prendre naissance ; ses parois, d’une teinte brune, sont assez délicates et permettent d’apercevoir par transpa- rence les substances que l’animal est sur le point d’ex- pulser. Ces substances alimentaires, disposées en petits amas ovoides, donnent souvent à eelte partie du tube digestif un aspect moniliforme. Il va sans dire que les parois internes de tout l'intestin sont couvertes de cils vibratiles; ces cils nous parais- sent mèmes plus longs, surtout près de l'anus, que dans les autres parties de cet appareil. La longueur de l'intestin est environ trois fois plus considérable que celle de l'œsophage, mais son diamètre est à peu près le même; en quittant l’estomac, le tube intestinal se dirige d’abord à gauche, remonte et passe ensuile sous cet organe pour venir suivre, dans tout le reste de son étendue, le côté droit du corps; l’orifice anal se trouve situé dans la cavité branchiale, à côté de l'ouverture génitale. Un peu au-dessous de l’estomac, se trouve un conduit très court (fig. 7, À) qui porte dans l'intestin la sécrétion du foie. Quant à cet organe, il forme, comme chez tous les Gastéropodes, la masse glandulaire la plus volumi- neuse de l'organisme; il occupe à lui seul un peu plus du dernier tour de la coquille. Cette glande (fig. 7, f, f, {) présente un grand nom- — 271 — bre de lobes, adhérant les uns aux autres et se confon- dant tous en une masse unique dans la majeure partie de leur étendue. La coloration du foie est d’un beau jaune corné, avec de nombreuses ponctuations ocre brun plus ou moins foncé. Cette espèce de Truncatella se nourrit d’animalcules microscopiques (Infusoires, Amibes, Foraminifères..….), et aussi de débris d’algues ou de zostères en voie de décom- position. APPAREIL RESPIRATOIRE. — L’étude de cet appareil constitue la partie la plus importante de ce travail, par suite de la divergence d'opinions qui existe entre les na- turalistes, au sujet du genre de respiration de la Trun- catella (4). Aussi est-ce sur cet appareil que mon atten- tion s'est surtout portée, dès que j'ai eu à ma disposition quelques individus de cette espèce. Avant d'en faire la description, nous allons indiquer comment il est possible d’arriver à isoler la branchie pour l’étudier dans son ensemble aussi bien que dans ses détails. (1) C’est à M. P. Fischer que je dois d’avoir étudié l’organisa- tion de ce petit Mollusque. Ce naturaliste, au commencement de l’année, en poursuivant l’achèvement de son important ouvrage de Malacologie (Manuel de Conchyliclogie ou Histoire naturelle des Mollusques vivants et fossiles), fut frappé de l'incertitude qui régnait sur le mode de respiration de la Truncatella. Me trouvant sur les bords de la mer, il m’invila à me procurer quelques individus de la Truncatella truncatula et à étudier sur- tout le point en litige. Ce n’est que vers la fin de mai qu’il m’a été possible de commencer ces recherches. Que M. Fischer recoive ici mes plus sincères remerciments, pour avoir bien voulu attirer mon attention sur ce point délicat, qui avait préoccupé déjà un si grand nombre de naturalistes. V. — 272 — Lorsqu'on a eu le soin de débarrasser totalement l'animal de sa coquille, en brisant celle-ci par morceaux, on dilacère les téguments placés au-dessus de la région céphalique. Tout ce travail préparatoire ne peut se faire qu’avec le secours d’une bonne loupe, vu les petites di- meosions de ce Mollusque (environ 4 millimètres) ; puis on porte le tout sous un grossissement microscopique assez faible (25 à 30 en diamètre), en ayant le soin de tourner du côté de la face interne ces lambeaux de tégu- ments. Avant de décrire la branchie elle-même, disons un mot de la cavité où elle se trouve. La cavité respiratoire occupe la face dorsale du corps de la Truncatella; elle demeure toujours dans l’inté- rieur du premier tour de la coquille, même lorsque l’ani- mal est en marche. Cette cavité, tapissée intérieurement de cils vibratiles, dans toute son étendue, est assez vaste ; elle communique avec l’extérieur par une large ouverture transversale, placée en avant, au-dessus du bord de la bouche de la coquille. Nous trouvons, dans cette cavité, en dehors de la branchie qui est fixée à la voûte, deux orifices, l’anus et l'ouverture génitale. Ces orifices, placés l’un à côté de l’autre, sont situés près des parois latérales de droite de la cavité respiratoire. La branchie, placée transversalement par rapport à l’axe longitudinal du corps, a une forme allongée; elle est constituée par une série de lamelles triangulaires, disposées les unes à la suite des autres mais conservant chacune une indépendance à peu près complète, vis-à-vis de ses voisines. Ces lamelles sont au nombre de douze ou quinze (fig. 4); vues de face et isolément, elles présentent une forme triangulaire (triangle isocèle), mais, observées de profil, — 2735 — elles ont l’air de cæcums. Nous avons représenté (fig. 5 et 6), très grossie et sous ces deux aspects, une de ces lamelles. Sur toute leur surface, mais particulièrement vers leur extrémité libre, ces lamelles présentent des cils vibra- tiles très longs, destinés à activer le mouvement de l’eau autour de ces organes. Il va sans dire que ce sont surtout les lamelles qui doivent agiter l’eau par leurs batte- ments. Il est donc indiscutable que le mode de respiration de la Truncatella est branchial, car il ne peut exister aucun doute sur le rôle joué par les lamelles que nous venons de décrire. Seulement, ces Mollusques, vivant dans un milieu humide mais non dans l’eau, doivent emmagasiner dans leur cavité respiratoire une certaine quantité de liquide qu'ils doivent renouveler, chaque fois qu’une va- gue vient inonder leur habitation. Nous supposons qu’ils ne doivent pas avoir besoin de renouveler fréquemment leur provision d’eau de mer : l'état hygrométrique du milieu dans lequel ils vivent empêchant toute évaporation. En parlant des mœurs de ces Mollusques, nous signalons une expérience que nous avons faite dans notre laboratoire. Plusieurs individus, placés dans un cristallisoir fermé dont l’atmosphère était saturée d'humidité, ont pu vivre dans ce milieu, pendant une dizaine de jours, sans que l’on eût besoin de les plon- ger dans l’eau. Quand nous renouvelions l’eau des autres individus, nous remarquions qu’ils s’agitaient beaucoup, surtout si le liquide, avant d’être versé dans leur cristallisoir, avait été très aéré. Nons ne pouvons rien dire de l’appareil circulatoire ; sur des animaux de si pelite taille, il est de toute impos — 274 — sibilité de tenter la moindre injection. Quant à l'organe central, nous n’avons jamais pu l’isoler dans nos dilacé- rations; mais, comme nous l'avons déjà dit plus haut (paragraphe de la coquille), il est possible d’en apercevoir les battements à travers le premier tour de la coquille des jeunes individus. Organe de Bojanus. — Sur le flanc droit de l'animal, entourant l'intestin et le conduit génital, on aperçoit une glande allongée et compacte, d’une coloration jaune pâle. Cette glande que nous n’avons jamais pu isoler complète- ment, vu l’adhérence qu’elle contracte avec les organes voisins, est le corps de Bojanus. Ses éléments, qui se dissocient facilement, consistent en de petites cellules arrondies ou ovoides, très hyalines, au centre desquelles on observe un corps jaune d’ambre d’une forme sphé- rique. Chez certaines cellules un peu plus grandes, on remarque deux, trois, parfois quatre de ces corps, inti- mement unis entre eux (fig. 16). | C'est à des concrélions d’acide urique que nous avons affaire, car si on traite des débris de cette glande par un acide, on voit disparaitre bientôt avec effervescence ces corps jaunâtres. ORGANES DE LA GÉNÉRATION. — Les sexes sont séparés chez la Truncatella, comme chez la majorité des Gastéro- podes Prosobranches ; extérieurement, il n'existe pas de caractères certains, permettant de reconnaître si l’on a affaire à un individu mâle ou à un individu femelle. L'idée émise que l'existence, chez la coquille, de fortes stries d’accroissement ou côtes indiquait sûrement le sexe fe- melle n’a rien d’absolu, comme nous l’avons précédem- ment dit; quelquefois, nous avons trouvé des coquilles appartenant à des individus mâles et dont les striations étaient cependant accentuées. — 275 — Les organes de la génération se composent, chez les deux sexes, d’une glande (ovaire ou testicule) munie d’un conduit excréteur qui suit le tube intestinal dans tout son parcours; ce conduit présente, avant de s'ouvrir à l'extérieur, une glande annexe (glande de l’alburmine ou prostate, suivant le sexe). L’orifice génital femelle, de même que le pénis, est placé dans le voisinage de l'anus, à l’intérieur de la chambre respiratoire. La glande génitale offre, chez les deux sexes, la même conformation; nous avons toujours une masse multilo- bée, dont les subdivisions accolées les unes aux autres donnent à l’ensemble un aspect assez compact, comme on peut le voir sur notre dessin (fig. 15) de la glande mâle. Bien que cette glande soit enchâssée à moitié dans la partie antérieure de la masse hépatique, il est facile de la reconnaître, grâce à sa coloration jaune pâle, qui tranche sur la teinte brune du foie. On peut, sans trop de diffi- cultés, l’isoler pour étudier sa conformation générale. Cette glande, de forme allongée et arquée, est constituée, comme nous venons de le dire, par un grand nombre de lobes à surface mamelonnée. Examinés avec un fort grossissement microscopique, on voit qu'ils se décompo- sent chacun en lobules et acinis dans lesquels les pro- duits sexuels se développent. De l'extrémité la plus large de cette glande part le con- duit excréteur; celui-ci, d’abord pelotonné et appliqué contre la glande, longe ensuite l'intestin dans le reste de son étendue. Chez les individus mâles le conduit excréteur, dans sa partie sinueuse (fig. 15), présente d'abord un diamètre assez faible, puis progressivement arrive à avoir un cali- bre presque quadruple ; à ce moment, il reprend tout à — 276 — coup son volume primitif et poursuit le reste de sa course en longeant le tube intestinal. L’oviducte n'offre pas, comme le canal déférent, ces variations de calibre. À l'extrémité du conduit génital, soit près de l’orifice, chez les femelles, soit à la base du pénis, chez les mâles, nous avons toujours observé un amas glandulaire blan- châtre, qu’il ne nous a jamais été possible d'isoler. Il n’est pas douteux que ce corps glandulaire verse ses produits dans le canal de la génération et que nous nous trouvions en présence d’une glande annexe : ce serait, chez les in- dividus femelles, la glande de l’albumine, et, chez les mâles, la prostate. Quant à l'organe copulateur (fig. 15), il consiste, chez la T. truncatula, en un corps cylindrique, légèrement co- nique à son extrémité libre, et ne présentant aucune trace da crochets dans toute son étendue ; il est environ 7 à 8 fois plus long que large. Son orifice externe est ter- minal. Dans notre figure 17, nous avons représenté quelques spermatozoïdes, vus à un fort grossissement. Ces corpus- cules sont filiformes, si ce n’est à leur partie antérieure, qui est sinueuse et plus forte. Nous n’avons jamais assisté à la copulation de ces petits Gastéropodes, bien que nous en ayons gardé dans un même cristallisoir des individus de sexe différent, pen- dant plusieurs jours. Nous n’avons pas non plus obtenu de ponte. SYSTÈME NERVEUX. — Le collier œsophagien et les or- ganes des sens sont les seules parties du système nerveux que nous avons pu étudier en détail ; pour la marche des nerfs principaux , nous avons été obligé de nous conten- ter de voir la direction qu’ils prenaient, sans pouvoir les suivre dans tout leur parcours. — 277 — Collier æsophagien (fig. 18) (1). — Le collier æsopha- gien, placé immédiatement en arrière du bulbe buccal, embrasse l’œsophage ainsi que les glandes salivaires. Presque tous les centres nerveux de l'organisme concou- rent à sa formation. Voici quels sont ceux qui en font partie : les deux gan- glions cérébroïdes ou sus-æsophagiens, réunis l’un à l’autre par une commissure courte mais large ; les deux gan- glions pédieux, placés sur les parties latéro-inférieures de l'œsophage, et reliés chacun au centre sus-æsophagien de son côté par deux connectifs ; une commissure très nette rattache inférieurement le ganglion pédieux de droite à celui de gauche. Enfin, sur les parties latérales du collier, on observe, de chaque côté, deux petits ganglions : ce sont les centres viscéraux. Ces deux ganglions, placés l'un à la suite de l’autre, sont rattachés au ganglion cérébroïde de leur côté par un connectif très court ; une très longue com- missure sous-æsophagienne, présentant en son milieu un renflement ganglionnaire (le ganglion génilo-viscéral), relie les viscéraux de droite à ceux de gauche, La coloration de ces divers centres nerveux est jaune pâle légèrement verdâtre, Les cellules nerveuses de tous ces ganglions ont à peu près les mêmes dimensions, qu’elles appartiennent aux g. cérébroïdes ou aux g. viscé- raux ; nous n'avons pas ici cette différence de grosseur que l’on remarque d'ordinaire chez les Gastéropodes Opistho- branches, entre les cellules des ganglions cérébroïdes qui sont les plus petites, et celles des ganglions viscéraux qui sont beaucoup plus grosses ; nous pouvons même faire (1) Nous avons été obligé de couper la commissure cérébroi- dale pour pouvoir représenter, dans une seule figure, l’ensemble du collier. — 278 — observer que, chez la Truncatella comme chez la généralité des genres Prosobranches, les cellules nerveuses sont, proportionnellement au volume des ganglions, de dimen- sions bien inférieures à celles des cellules des Opistho- branches. Nous allons décrire séparément chacun de ces centres, et indiquer les nerfs qui en sortent. Ganglions cérébroïdes. — Ce sont des masses nerveuses un peu réniformes, presque deux fois plus longues que larges, et un peu aplaties sur leurs deux faces supérieure et inférieure. Ces centres sont les plus volumineux de l'organisme ; ils sont reliés l’un à l’autre par une commis- sure placée à la partie postérieure de leur bord interne (fig. 18, com. cer.); cette commissure est très courte mais large. Nous n’avons pas observé de commissure in- tercérébroïdale sous-æœsophagienne, analogue à celle que nous avons décrite chez un grand nombre de Gastéro- podes Tectibranches et Nudibranches. Ces ganglions donnent naissance aux nerfs suivants : N. 1, 1. — Connectifs assez longs qui sortent de l’ex- trémité antérieure des centres cérébroïdes, et qui relient ces centres aux ganglions buccaux ; sur leur parcours, ces connectifs ne produisent ancune ramification. Les ganglions buccaux sont situés à la partie posté- rieure du bulbe buccal, au-dessous du commencement de l'œsophage ; ces petits ganglions, à peu près sphériques, sont reliés entre eux par une commissure assez courte. De chacun de ces ganglions buccaux partent trois ou quatre nerfs qui se rendent dans les tissus du bulbe ou qui longent l’œsophage. N. 2, 2, ou nerfs optiques. — Ils naissent de la face supéro-antérieure, près des bords internes des g. céré- broïdes ; ces troncs, qu’il est relativement facile de suivre — 279 — dans toute leur longueur, se renflent à leur base, puis, se dirigeant vers les tentacules, pénètrent à l’intérieur de ceux-ci et viennent s'épanouir à la face inférieure des yeux, sans donner la moindre ramification dans leur éten- due. N. 5, 5, ou nerfs tentaculaires. — Ces troncs naissent côté des précédents, même sur le bord interne des gan- glions cérébroïdes ; ils suivent les nerfs optiques, pénè- trent avec eux dans les tentacules et se ramifient au milieu des tissus de ces organes. N, 5’, 5, ont bien souvent le même point de départ que les troncs 5, mais s’en séparent de suite, ces nerfs se rendent sur les parties latérales des globes oculaires, et nous paraissent chargés de faire mouvoir les muscles des yeux. N. 4, 4 et 5, 5. — Ces troncs sortent de la partie anté- rieure des ganglions cérébroides, un peu au-dessus des connectifs cérébro-buccaux. Les uns et les autres se diri- gent en haut et en avant, et tous les quatre ne tardent pas à se bifurquer en pénétrant dans les téguments céphali- ques qu’ils doivent innerver dans toute leur étendue. Nerfs audihifs.— Ce sont deux petits nerfs très grèles, qu’il n’est pas toujours possible de voir; chacun d’eux sort entre les deux connectifs cérébro-pédieux de son côté, suit l’un de ces connectifs en demeurant accolé à lui sur toute sa longueur, et vient aboutir à l’otocyste. Ganglions pédieux. — Ces centres nerveux, un peu moins volumineux que les ganglions cérébroïdes, sont ovoides ; leur partie antérieure, qui est la moins large, est cachée en partie par les otocystes (fig. 18). Comme nous le savons déjà, chacun de ces ganglions est relié au gan- glion cérébroïde de son côté par deux connectifs gros et assez courts, L’un de ces connectifs, l’antérieur, est un — 280 — peu moins fort que l’autre. Au sujet de ce dernier, nous devons signaler une particularité qui ne se trouve qu’à droite : de ce côté, l'insertion sur le ganglion cérébroïde, au lieu d’être distincte du point de départ de la commis- sure viscérale, comme cela a lieu à gauche, se trouve ne faire qu'un seul tronc, de telle sorte que l’on dirait que les ganglions viscéraux (fig. 18, v, v’) prennent naissance sur ce connectif. La commissure pédieuse unique que nous avons obser- vée sort du milieu des bords internes de ces ganglions ; sa longueur est à peine supérieure au diamètre transver- sal d’un de ces centres nerveux. De ces ganglions sortent les nerfs suivants : Les nerfs 6, 6, ou nerfs pédieux moyens, prennent nais- sance sur les bords postéro-inférieurs de ces ganglions ; à leur sortie, ils se renflent immédiatement, puis donnent deux nerfs d’égale force, qui vont se perdre dans les tissus musculaires de la partie centrale de l’opercule. Les nerfs 7, 7, ou nerfs pédieux postérieurs, partent également des bords postéro-inférieurs des ganglions pé- dieux, mais ils sont placés en dehors des précédents, et par suite plus éloignés de la ligne médiane (fig. 18); chacun d'eux, en sortant. produit un renflement gan- glionnaire assez volumineux, duquel partent quatre nerfs de grosseur différente. Le plus fort naît de la partie anté- rieure du renflement et se rend dans les tissus du pied placés en arrière de l’opercule ; les trois autres nerfs sor- tent tous du bord postérieur du renflement, et vont se perdre dans les tissus voisins de l’opercule. Enfin, les nerfs 8, 8, ou nerfs pédieux antèrieurs, à peine sortis des bords externes des centres pédieux, se dirigent un peu en avant du collier et ne tardent pas à se bifur- quer; ces ramifications continuent leur course vers la — 281 — partie antérieure du pied et se perdent dans les tissus musculaires de cette région. Ganglions viscéraux, — Ces ganglions sont au nombre de cinq; quatre d’entre eux sont presque accolés aux ganglions cérébroïdes (deux de chaque côté); quant au cinquième, on le trouve au milieu de la masse viscérale ; il est relié aux autres au moyen de deux nerfs très longs et assez forts, placés un de chaque côté et formant une sorte de grande commissure viscérale. Les ganglions viscéraux latéraux peuvent être directe- ment en rapport avec les ganglions cérébroides, comme cela a lieu du côté gauche, ou bien leur point d'insertion peut être commun avec celui du deuxième connectif céré- bro-pédieux, comme nous l’observons du côté droit du collier œæsophagien. Ces ganglions, de forme sphérique et au nombre de deux de chaque côté, sont placés l’un à la suite de l’autre (fig. 18); le premier (v),qui est le plus fort, ne donne nais- sance qu’à un ou deux petits nerfs, tandis que le second (°') fournit, en dehors de la commissure viscérale, un tronc nerveux (côté droit) ou deux troncs (côté gauche). Ces différents nerfs, que nous n'avons pu suivre dans leur course, doivent se rendre à divers organes, tels que la branchie, le cœur, etc. Il nous reste à parler du ganglion (°, 9), qui se trouve vers le milieu de la commissure viscérale. Ce ganglion, de forme sphérique, est situé au milieu des viscères, entre l'estomac et la glande génitale. Dans nos dissections, nous n’avons pu l’apercevoir que deux fois. Il donne naissance à trois nerfs assez inégaux en gros- seur; le plus fort se bifurque à peu de distance de sou point de sortie. — 282 — Organe des sens (fig. 18). — De toutes les parties du corps, c’est surtout le mufle qui paraît remplir les fonc- tions d’un organe du tact; en effet, lorsque la Truncatella est en marche, c’est toujours cette partie que l’animal porte en avant et avec laquelle il semble explorer les ob- jets placés devant lui. Toutefois, il convient de faire observer que, pour rem- plir ce rôle, l'extrémité du mufle prend une forme spé- ciale; le Mollusque ferme son orifice buccal au moyen de ses deux fortes lèvres latérales, donnant ainsi une forme conique à l’extrémité antérieure de son corps. Quant aux tentacules, ce seraient plutôt des organes olfactifs, car nous avons pu distinguer, à leur intérieur, au moyen d’un fort grossissement microscopique, plu- sieurs lamelles transversales ayant quelque analogie avec celles que l’on remarque à l’intérieur des tentacules de divers Gastéropodes Tectibranches (Umbrella mediterra- nea, Tylodina citrina...). Les yeux sont placés à la face postérieure et inférieure des tentacules. Ils sont de forme ellipsoidale avec leur grand diamètre transversal; leur cristallin est sphé- rique, il se trouve à moitié enchâssé dans la masse pig- mentaire noirâtre qui tapisse le fond de chacun de ces organes. Otocystes. —- En portant sous le microscope le collier œsophagien d’un de ces Mollusques, ce qui attire le plus . l'attention, c’est sans contredit les vésicules auditives. Ces organes, de forme lenticulaire, sont relativement très vo- lumineux: ils sont placés sur l’extrémité antérieure des ganglions pédieux et cachent totalement cette extrémité. Les parois des otocystes sont très épaisses, et cependant très hyalines, ce qui permet d’apercevoir nettement, dans — 285 — chacun de ces organes, un gros otolithe, de forme sphé- rique, occupant la moitié de la cavité auditive. Nous terminons cette petite monographie anatomique de la Truncatella truncatula par les diagnoses du genre et de l'espèce. Comme nous l'avons dit au commencement de ce travail, nous ne croyons pas devoir faire précéder ces diagnoses de celle de la famille, attendu qu'il n’est pas possible d'étendre, à des Mollusques aussi peu connus que les Geomelania, les Cecina, etc., les caractères que nous n’avons observés que chez le genre Truncatella. Genre TRUNCATELLA, Risso, 1826. Synonymes : Fidelis, Risso, 1826. Erpetometra, Lowe, 1852. Animal branchifère. — Mufle très long, musculeux et légèrement annelé; tentacules insérés sur les côtés de la tête et divergents, triangulaires et courts; yeux sessiles, placés à la partie postéro-inférieure des tentacules. — Pied oblong, relativement petit. — Branchie allongée, com- posée d’une quinzaine de lamelles triangulaires, indépen- dantes et placées les unes à la suite des autres. Mâchoires cornées ; radula rubanée, ayant pour for- mule 2, 1, 1, 1, 2; estomac armé. Coquille subcylindrique, atténuée au sommet, tron- quée à l’état adulte ; stries d’accroissement nulles ou plus ou moins marquées; ouverture ovale-subpiriforme; pé- ristome légèrement épaissi et un peu réfléchi. Opercule corné, mince, transparent, à spire rudimen- taire et à nucléus excentrique. — 284 — TRUNCATELLA TRUNCATULA, Draparnaud, 1805. Synonymes : Cyclostoma truncatulum, Draparnaud, 1805. Paludina truncata, Payraudeau, 1826. Truncatella lævigata et costulata, Risso, 1826. Fidelis Theresa, Risso, 1826. Rissoa truncata, Philippi, 1856. Animal à téguments hyalins, d’une coloration cornée très pâle. Radula à dent médiane trigone, présentant un denticule central et trois latéraux de chaque côté; dent intermédiaire lamelleuse et multicuspidée; dents latérales étroiles, arquées et dentelées à leur extrémité crochue. Coquille plus ou moins hyaline, cornée; l’épiderme du dernier tour est, chez les gros individus, d’une belle coloration corné-roussâtre. Nole sur un infusoire parasite de ta Truncatella truncalula. Sur l’organe copulateur de nos Truncatella, près de son extrémité, nous avons, à plusieurs reprises, remarqué la présence d’un, deux, trois, parfois quatre infusoires appartenant à un groupe de Vorticellidés assez curieux, le genre Scyphidia. L'existence de ces petits êtres sur ce Mollusque était d'autant plus remarquable que jusqu’à ce jour toutes les espèces décrites de Scyphidia avaient toujours été rencon- trées sur des Mollusques, Crustacés, Vers ou Végétaux vi- vant dans les eaux douces. Nos individus se trouvaient donc être les premiers Scy- phidia habitant les eaux salées; c’est cette raison qui nous a engagé à représenter cet infusoire à la fin de notre — 285 — seconde planche, et à en faire ici une courte description. Ce genre a été établi vers 1856 par Lachmann, d’après des individus trouvés sur la peau des Planorbis. Peu de temps après, ce même naturaliste créa avec Claparède une seconde espèce, le S. Physarum avec des animaux recueillis, aux environs de Berlin, sur des Physa fonti- nalis. Depuis, trois autres espèces ont été signalées : une par Dujardin, le P. rugosa, vivant sur des débris végétaux d’eau douce; une autre par d'Udekein, le S. inclinans, sur les Naïs; enfin la troisième, établie par Saville Kent, d’après des individus rencontrés sur des Daphnia pulex. Ce dernier auteur (Saville Kent), dans son grand ouvrage sur les Infusoires (Manual of the Infusoria, 1880- 1882), place, à l'exemple de Claparède et de Lachmanu, le genre Scyphidia dans la famille des Vorticellidæ, sous- famille des Vorticellines, immédiatement après le genre Gerda. Voici la diagnose générique que Kent donne des Scy- phidia : Animaux solitaires, allongés ou piriformes, très con- tractiles, adhérents postérieurement par un pied très développé en forme de ventouse. — Surface des tégu- ments avec des plis transverses et obliques. — Système oral des Vorticelles. Voici maintenant la diagnose de notre espèce, que nous dédions au savant naturaliste du Muséum, M. P. Fis- cher. SCYPHIDIA FIScHERI (PI. XII, fig. 19 et 20). Corps cylindrique, légèrement atténué à sa partie supé- rieure; péristome un peu réfléchi, lorsque l’animal est bien épanoui, mais formant un moignon cylindrique 19 — 286 — assez proéminent, lorsqu'il est contracté. Cet infusoire présente, avant d'arriver à la véritable bouche, une spi- rale ciliée interne décrivant presque deux tours. Pied ou bourrelet très large et épais, un peu plus prononcé d’un côté. Nucléus en forme de ruban arrondi à ses extrémités. Nous n’avons rencontré cette espèce d’infusoire que sur des Truncatella mâles; ces petits êtres sont fixés par leur pied sur l'organe copulateur de ces Mollusques ma- rins, près de l’orifice externe de cet organe. Au moment de corriger nos dernières épreuves, nous avons eu connaissance d’une figure de M. E. Perrier sur le système nerveux de la Truncatella, figure que nous te- nons à signaler. En 1881, M. Perrier l’a fait représenter dans son ouvrage sur les « Colonies Animales », p. 653, fig. 449 (2) ; puis, l’année suivante, il en a donné une ré- duction dans son Traité d’Anatomie et Physiologie ani- males (p. 52, fig. 17). Comme on pourra s’en rendre compte, nous sommes en parfait accord avec le savant professeur du Muséum sur le nombre et la disposition des centres nerveux. As TE EXPLICATION DES PLANCHES. Planche XI. Fig. 1. Animal en marche; l’opercule est en partie | caché par le pied. — Grossissement en dia- mètre 6 fois. Fig. 2. Opercule vu par sa face interne. Gross. 22. Fig. 5. Aspect que présente l’orifice buccal lorsque l'ani- mal relève sa trompe. Gross. 22. Fig. 4. Branchie vue un peu de profil et dans toute sa longueur. Gross. <°. — 287 — Fig. 5. Une des lamelles branchiales, vue de face. Gross. 15°, Fig. 6. La même, vue de profil. Gross. 5. Fig. 7. Ensemble du tube digestif. Gross. £#. — 0, orifice Fig. Fig. > Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. . 10. 11. 17. 18. 1 buccal ; fr. trompe; bu, bulbe buccal à tra- vers les parois duquel on distingue les mà- choires et la radula ::5, s’ glandes salivaires; æ, œsophage; E. estomac; f, f, f, foie; h, canal hépatique: 2, ?, intestin montrant dans son intérieur trois masses alimentaires sur le poini d’être expulsées ; a, anus. . Une des mâchoires, face interne. Gross. 22, . Radula; un tiers étalé, les deux autres tiers contenus dans le fourreau radulaire. Gross. #2, m, dent médiane de la radula; à dent intermé- diaire de gauche. Gross. 2°°. Dents latérales : ! première dent latérale de droite, l’ deuxième dent du même côté. Gross. 2°, (à Planche XIII. . Grande plaque cornée de l'estomac, vue par sa face interne, Gross. 12°. . Glande génitale mâle. Gross. 2, Fragment plus grossi de la glande précédente. Gross. 122, . Organe copulateur. Gross. :2. . Quelques cellules de l'organe de Bojanus. Gross. 429, Spermatozoïdes. Gross. 25°, Système nerveux. Gross. 4. C. ganglions céré- broïdes ; P, g. pédieux ; V. V, g. viscéraux ; V. G, g. viscéro-génital; of, otocystes; bu, g. — 288 — buccaux; 1,1, connectifs cérébro-buccaux : 2, nerfs optiques; 5, nerfs tentaculaires ; 5, nerfs moteurs des muscles de l'œil; 4 et 5, nerfs des téguments céphaliques; 6, nerfs pédieux moyens ; 7, nerfs pédieux postérieurs ; 8, nerfs pédieux antérieurs. Fig. 19. Scyphidia Fischeri : a, individu étalé, Gross. 35°; b, partie voisine de l’orifice buccal. Gross. 222. Fig. 20. Le mème infusoire contracté. Gross. 55°, Malacologie des Comores. (4 article.) Récolte de M. Humblot à là Grande Comore, Par À. MORELET. Il existe une ile, dans le groupe des Comores, fermée jusqu’à présent à la curiosité des malacologistes. La Grande Comore, en effet, rarement visitée par les Euro- péens, était presque une terra ignota pour les naturalistes, lorsque, dans ces derniers temps, un Français, M. Hum- blot, déjà connu par un voyage fructueux à Madagascar, résolut d’en effectuer l’exploration. Il en rapporta d’inté- ressantes collections et, notamment, des coquilles terres- tres qui sont l’objet de cette notice. La Grande Comore, située à l'extrémité nord du canal de Mozambique, à peu près à égale distance de Mada- gascar et du continent africain, est une terre d’un accès médiocrement facile, car elle manque de ports et même de bons mouillages. C’est à cette circonstance et aux dis- cordes civiles qui mettent continuellement en armes ses habitants que l’on doit attribuer son isolement relatif. == 069 — Extrêmement montagneuse, elle est dominée par des pics qui atteignent, dit-on, jusqu’à 2,800 mètres d'altitude. Mais cette évaluation doit être considérée comme approxi- malive, car elle ne repose, je crois, sur aucune donnée scientifique. Le sol est un calcaire revêtu, sur une grande étendne, de laves et d'autre produits volcaniques. Partout ailleurs, excepté sur le littoral, il est couvert de forêts vierges qui, d’après M. Humblot, ne le cèdent point en magnificence à celles de Madagascar. La particularité la plus remarquable que présente cette petite terre isolée, c’est la rareté des eaux apparentes. A la vérité, les sources ne manquent pas, et notre voyageur a constaté plusieurs fois leur existence dans l’intérieur de la contrée ; mais elles se perdent presque immédiatement dans le sol. Il exisle donc vraisemblablement, dans cette île, un réseau hydraulique souterrain qui en baigne les profondeurs sans se montrer à la surface: cependant on n’y connaît pas de sécheresse, car les nuages attirés par l'élévation des montagnes imprégnent l'atmosphère d’une humidité con- stante et excessive. Nous verrons, par l’examen auquel nous allons procéder, que la faune malacologique de la Grande Comore se rattache étroitement à celle des autres îles du même groupe, malgré les modifications sensibles du climat. 1. Burimus Bewsnert, Morelet, var. (PI. XIV, fig. 15). Bulimus Bewsheri, Morelet, in Journ. Conchyl., 1877, p. 550, t. XII, fig. 4. 2. ACHATINA (HOMORUS) CORNEA, Morelet. Achatina cornea, Morelet, 1bid., p. 555, t. XIII, fig. 9. . — 290 — 5. ACHATINA (HOMORUS) MONACHA, sp. n. (PI. XIV, fig. 7). T. oblonge turrita,solidula,strigis obsoletis, irregulari- bus juxta suturas eminentioribus notata, opaca, nitidula, castaneo-rufa, basi plerumque saturatior. Spira turrita, apice obtusiuscula. Anfr. 8 parum convexi, ultimo longi- tudinis 3/8 æquante. Columella viæ arcuata, oblique trun- cata. Apert. oblonge ovalis, inlus cinerea, marginibus ob- tusis, rectis. — Longit. 32, lutit. 12 millim.; apert. 12 millim. longa, 6 lata. On peut remarquer, entre cette coquille et la précé- dente, un air de famille évident, à travers les caractères qui lui sont propres. Ainsi, tout en Jui ressemblant beau- coup, elle est plus grosse, plus solide, moins élancée et plus fortement colorée. En outre, malgré l'avantage de la taille, sa spire compte un tour de moins; enfin, la colu- melle est beaucoup moins arquée, et souvent même pres- que droite. Certains individus, plus élancés que le type, atteignent jusqu’à 53 millimètres de longueur sur 41 de large. | L’épiderme, d’un fauve tirant sur le marron, se rem- brunit à la base, chez la plupart des sujets, avec plus ou moins d'intensité. Il s’en trouve, cependant, qui conser- vent une teinte uniforme. L'ouverture est médiocre, d’un gris cendré à l’intérieur, avec un péristome épaissi dont le bord libre tend à se réfléchir, chez les adultes. 4. STENOGYRA TEREBELLA, sp, f. (PI. XIV, fig. 4). T. acute turrila, tenuis, subdiaphana, glabra, nitida. cornea, concolor, obscure vitiata; spira pyramiduta , apice acutula. Anfr. 9 convexiusculi, sutura impressa juncii, ullimo ventricosulo, longitudinis 3/6 superante. — 29 — Apert. semiovalis, margine externo tenui, columellari abrupte truncato. — Long, 17, diam. 6 4/2 millim. La forme pyramidale de cette espèce la rend facile- ment reconnaissable. Elle se compose de neuf tours de spire faiblement convexes, réunis par une suture bien marquée, et croissant graduellement jusqu’au dernier qui est plus développé et plus renflé que les autres. L’ouver- ture, médiocre, est limitée par un bord droit mince et tranchant : le bord opposé, presque droit, est nettement trongné. Le test est brillant, très superficiellement strié, d'une nuance de corne grisâtre, avec des linéoles obli- ques peu apparentes et irrégulièrement espacées. Une va- riété montre, au lieu de cet ornement, une zone diffuse, brunâtre, au-dessous des sutures. On retrouve une colo- ration analogue chez la Stenogyra nebulosa de Landana. 9. STENOGYRA CANONICA, 5p. n. (PI. XIV, fig. 8). T. turrito-subulata, apice acuta, sublilissime striata, ad suturam plicatulu, nitida, corneo-brunnea. Spira re- gularis. Anfr. 9 planulati, ultimo longiludinis 1[4 vix æquante. Columella arcuuta, brevis, oblique recisa. Apert. semiovulis; peristoma acutum, reclum. — Longit. 19, diam. 5 1/2 mallim. Cette espèce, très régulière dans son développement progressif, se rapproche de la Stenogyra simpularia d’An- jouan : il existe, toutefois, entre les deux formes, des ca- ractères différentiels assez évidents pour qu'il soit inutile de les comparer. La columelle est courte, fortement ar- quée et tronquée obliquement. A partir du quatrième tour, on remarque sur le test des stries fines et peu régulières dont quelques-unes, plus saillantes que les autres, se plis- sent au-dessous des sutures. — 292 — G. STENOGYRA (OPEAS) LONGULA, sp. n. (PI. XIV, fig. 9). T. subulato-turrita, tenuiuscula, irregulariter capilla- ceo-striata, corneo-fusea, parum nitens. Spira elongata, apice acutiuscula. Sutura impressa. Anfr. 9 planulati, ullimo longitudinis 1/3 vix superante. Columella torta, recedens, non truncata. Apertura elongata, parum lata, basi subeffusa. Peristoma tenue. — Longit. 19, diam. 5 millim. Cette Sténogyre, formée de neuf tours de spire dépri- més, et cependant unis par une suture très distincte, est allongée en forme d’alène. Les stries dont elle est gravée, à partir du quatrième tour, sont très irrégulières. L'épi- derme est d’un brun uniforme, sans éclat. L'ouverture, longue et étroite, est légèrement versante à la base. La columelle n’est point tronquée, mais elle est un peu tor- due en spirale. 7. STENOGYRA (OPEAS) APICULUM, sp. n. (PI. XIV, fig. 10). T. turrito-subulata, tenuis, confertim striata, anfracti- bus prioribus costulato-striatis, corneo-rufa, non nitens. Spira elongata, apice acutiuscula. Anfr. 8 planulati, ul- timo longitudinis 13 æquante. Columella paululum rece- dens, vix truncatula. Apert. mediocris, semiovalis. Perist. simpleæ, acutum, rectum. — Longit. 12, diam. 3 millim. Petite coquille du groupe de la précédente, dont elle reproduit assez exactement les traits. Elle est également subulée, avec des tours de spire aplatis, au nombre de huit, an lieu de neuf que compte sa congénère. Son ouverture est relativement moins allongée, et sa columelle moins 5 oi tordue. De plus, elle est gravée de fortes stries qui pren- nent même l’apparence d'une costulation sur les premiers tours de la spire. Il n’est pas possible de la confondre avec les jeunes de l’espèce précédente. 8. STENOGYRA (OPEAS) JOHANNINA, Morelet. Morelet, in Journ. Conchyl., 14877, p. 535, t. XI, fig. 5. 9. Pupa (GiBBuciNA) Comorensis, sp. n. (PI. XIV, fig. 5). T. rimata, subcylindrica, solida, oblique et confertim costulata, pallide straminea, nitida. Spira oblonga, in conum obtusum desinens. Anfr. T vix convexi, ultimo non ascendente, longitudinis 1/3 superante. Apert. ovato- rotundata, lamella parietali prominente munita. Perist. crassum, eæpansiusculum, margine columellari dilatato, reflexo. — Longit. 15, diam. 6 millim. Ce Pupa, dont M. Humblot n’a rencontré qu’un seul échantillon, à l’île Mayotte, se rattache aux dérivés du P. modiolus, tels que P. bacillus, Pfeiffer, P. Dupontiana, Nevill, etc. Il est impossible, cependant, de l'identifier avec aucune des nombreuses espèces qui habitent les îles Mascarefgnes. Il diffère de toutes les formes voisines par la longueur de son dernier tour, par son brillant et par sa fine costulation qui se prononce de plus en plus avec le développement de la spire. L'ouverture, dans l’axe de la coquille, est bordée d’un péristome blanchâtre, épaissi, légèrement évasé du côté extérieur, dilaté et réfléchi à l'opposé. Une petite dent lamelliforme, très nette, se montre sur la paroi, non loin de l'insertion du bord droit. La nuance de l’épiderme est un jaune paille un peu pâle. — 994 — La section des Pupa. qui comprend le sous-genre Gib- bulina, si fécond aux îles Mascareignes, n’est donc repré- sentée, jusqu’à présent, aux Comores, que par une seule espèce réduite, elle-même, à un seul individu. La con- clusion que l’on peut en tirer, c’est que les Mollusques de ce groupe y sont trop rares pour influer sur les carac- tères généraux de la faune locale. 10. Enxea Humgcori, sp. n. (PI. XIV, fig. 2). T. rimata. ovata, rarius cylindracea, solidula, glaber- rima, nitida, cerea, apice obtusa. Anfr.'T 1/2 vix con- veæiusculi, ultimo basi attenuato, non ascendente, longi- tudinis 1/3 minore. Apert. truncato-ovalis, dente columel- lari conico, lamella prope insertionem marginis dextri, denticulisque 2 obsoletis et juxtapositis in medio ejusdem marginis courctata. Perist. subincrassalum, roseo-vino- sum, breviter expansum, reflexiusculum. — Longit. AT, diam. 8 millim. Un peu plus grande que l'E. cerea, Dunker, espèce bien connue des Comores, celle-ci lui ressemble assez exactement par sa forme et le brillant de sa surface ; mais les deux denticules placés sur le bord extérieur de son ouverture ne permettent pas la confusion. Le péristome, en outre, est rose, au lieu d’être blanc, et la lamelle pa- riétale, plus saillante, se rapproche davantage du bord droit. La callosité columellaire est identique, chez les deux espèces. La surface de l'E. Humbloti est gravée de stries obliques, très fines, qui ne nuisent point à son éclat. On ‘rencontre, mais plus rarement, des sujets à forme cylindracée (PI. x1v, fig. 24 et 20). — 295 — 11. ENNEA ovuLaARIS, 5p. n. (PI. XIV, fig. 6 et 64). T. rimata, ovata, tenuruscula, oblique costulato-striata, nitidiuscula, corneo-cinerascens, interdum obscure stri- gata. Spira brevis, apice obtusa. Anfr. 8 parum conveæi, ullimo basi aitenuato, non ascendente, longitudinis 1/3 paulo superante. Apert. mediocris, truncato-ovalis, dente acuto columellari, lamella parietali compressa et denti- culis 2 juæta-positis, infero vix prominente, courctata. Perist. vix expansiusculum, margine externo subincras- sato. — Longit. 13, diam. & millim. a! Coquille de forme ovoiïde, à spire obtuse, avec un sommet en mamelon déprimé, couverte d’une fine costu- lation et ornée de quelques stries brunes irrégulièrement espacées. La denticulation de l’ouverture est la même que chez l’espèce précédente. L'épiderme est terne, d’un fauve grisâtre ; mais il faut ajouter que les spécimens qui ont servi à cette description ont élé conservés dans l’al- cool, où ils ont perdu leur fraîcheur. 12. ENNEA CORNEOLA, sp. n. (PI. XIV, fig. 44 et 11 4). T, viæ rimata, ovata vel cylindracea, tenuiuscula, om- nino glabra, nilida, subdiaphana, corneo-fulva. Spira in conum ‘obtusum voluta. Anfr. 8 vix convexi, ultimo lon- gitudinis 1/3 æquante. Apert. truncato-ovalis, callo den- tiformi in columella, alteroque minimo;, compresso in pa- riete aperturali munila. Perist. callosum, album, breviter eæpansiusculum. — Longit. 10, diam. 6 millim. Les Ennea sont généralement moins constants dans leur forme que les Gibbulina, avec lesquels, à un certain degré de l'échelle, ils tendent à se confondre. Ainsi on voit fré- quemment les espèces ovoides prendre, par l'allongement — 296 — du dernier tour, une forme cylindracée. Tel est le cas de celle qui nous occupe, coquille brillante, sans apparence de stries, même sous un assez fort grossissement. La dent columellaire, chez cette coquille, est nettement pronon- cée, tandis que celle de la paroi de l'ouverture se réduit à une petite lame triangulaire qui disparaît parfois complè- tement. Le péristome, faiblement épaissi, est obtus et brièvement réfléchi, du côté de la columelle. 15. ENNEA viTReA, sp. n. (PI. XIV, fig. 12, 124 et 120). T. parva, rimata, cylindrica, apice obtusa, tenuis, ni- tida, diaphana, sub lente dense et regulariter capillaceo- striata. Anfr. 7 vix conveæi, ultimo basi attenuato, non ascendente, longitudinis 4/3 paulo superante. Sutura li- nearis. Apert. requlariter semiovalis, callo obsoleto colu- mellari, et altero viæ perspicuo in pariete aperturali munita. Perist. simplexæ, tenue, margine externo recto, columellari superne breviler dilatato. — Longit. 6, diam. 3 millim. Petite coquille cylindracée, d’un fauve pâle, transpa- rente, gravée de stries pressées et capillaires. Son ouver- ture reproduit, dans des proportions en rapport avec l’exiguité de sa taille, les caractères les plus persistants des Ennea, c’est-à-dire une dent columellaire et une la- melle pariétale voisine de l'insertion du bord droit. 14. ENNEA PLICIGERA, 5p. n. (PI. XIV, fig. 5 et 54). T. rimato-perforata, cylindracea, tenuis, minute stria- ta, translucida, corneo-fuscidula. Spira cylindracea, pau- lulum attenuata, apice obtusa. Anfr.8 1/2 plano-conveæxi, ultimo non ascendente, longitudinis A[3 paulo minore. — 297 — Apert. ovato-truncata, mediocris, lamella parietali par- vula, brevi, et denticulo minulo in medio marginis ex- terni instructu. Columella sursum dilatata, plicam elon- gatam ad basin emittens ; peristoma crassiusculum, bre- viter reflezum. — Longit. 15, diam. 6 1[2 millim. La forme de cet Ennea est tout à fait semblable à celle de certains Pupa de l’île Maurice, par exemple du P. ver- sipolis, Fér. En effet, l'espèce est cylindracée, avec un lé- ger accroissement de diamètre, du sommet à la base, et ses tours de spire, réunis par une suture très nette, sont à peine convexes. Le test est mince, corné, transparent, - gravé de stries pressées, mais peu saillantes, qui grossis- sent en se rapprochant de la base. Le dernier tour se dis- tingue par une perforation ombilicale, très petite, à la vérité, mais assez rarement observée chez les espèces du genre. L'ouverture présente également une particularité nouvelle : elle est munie d’un pli qui part de la columelle en se dirigeant vers la base, offrant ainsi quelque analo- gie avec le pli columellaire des Auriculacés. Une petite lame, mince et sinueuse, se montre sur la paroi de l’ou- verture, et une très petite dent, vers le milieu du bord extérieur. Le péristome cst légèrement calleux, peu dé- veloppé et très brièvement réfléchi. 45. CYCLOSTOMA XANTOCHILUM, Sowerby. Cyclostoma xantochilum, Sowerby. Thesaurus, fig. 294-295. 16. Cyccosroma SowERByi, Pfeiffer. Cyclostoma Sowerbyi, Pfeiffer, Zeitschr. für Malak., 1847, vol. IV, p. 58. — 9298 — 17. OropomMA COMORENSE, Pfeiffer. Cyclosioma Comorense (Otopoma), Pfeiffer, Proc. zool Soc., p. 151, 1854. 48. Ororoma Humgcori, sp. n. (PI. XIV, fig. 4 et 44), T. mediocriter umbilicaita, depresse turbinata, soli- dula, liris pturimis spiralibus, plus minusve prominenti- bus, et strigis incrementi decussata, straminea, vel viola- ceo-fusca, rufo multizonata et tessellata. Spira conica, apice obtusiuscula. Anfr. fere 5 convexi, ultimo fascia latiore, pallide marginata infra medium cincto lirisque minoribns usque ad fundum umbilici perspectivis arato. Apert. circularis, intus purpureo-fusca. Perist.integrum, expansiusculum, testaceum, margine columellari breviter reflexo. — Operculum pallidum, rufo marginatum, pau- cispirum, superne concaviusculum, margine anfractuum subtus prominente, nucleo centrali. — Diam. maj. 10-14, min. 9-1, altit. 8-1 millim. Ce Cyclostome appartient à une section qui compte un certain nombre de représentants dans ces parages, et dont l’Otopoma Comorense peut être considéré comme l’expres- sion la plus développée (1). Indépendamment des stries d’accroissement fortement imprimées sur la seconde moi- tié du dernier tour, l'espèce est ornée de petites côtes spirales, variables en nombre et en grosseur, dont une, plus saillante que les autres, règne ordinairement au-des- sous de la périphérie. La même costulation, mais plus régulière et plus fine, se continue sur la face inférieure, (1) Aux îles Comores, car les grandes espèces vivent à Soco- tora. — 299 — et pénètre jusqu’au fond de lombilic. L'ouverture est assez grande, avec un péristome légèrement évasé, tantôt blanc et tantôt d’un rouge de brique. Il est assez difficile de donner une idée exacte de la co- loration de cette coquille, qui est confuse et peu cons- tante. Le fond, chez certains sujets, est jaune ou roux, avec des fascies brunes, croisées par des stries de même couleur ; souvent la nuance du fond disparait, en tout ou en partie, et le brun domine à son tour. D’autres spéci- mens sont gris ou rougeâtres, quelquefois avec une fascie prononcée, qui accompagne l’angle périphérial. La taille, comme on l’a vu plus haut, n’est pas moins variable que la couleur. 19. Oropoma PoLYZONATUM, sp. ñ. (PI. XIV, fig, 15, A5a et 450). T. subobtecte perforata, globoso-conica, solida, subtili- ter striata, nitidula, rufu, castaneo multifasciata et ali- quando luteo tessellata. Spira turbinata, apice subacuta. Anfr. 5 convexi, priores lævigati, deinde spiraliter cos- tulati, ultimo ventricosulo, antice obscure angulato, fas- cia latiore infra medium cingulato. Apert. obliqua, rotun- dato-ovalis, fasciis intus pellucentibus. Perist. callosum, rectum, marginibus contiquis, non junctis, externo leviter fleœuoso, columellari sursum dilatato, umbilicum semite- gente. — Operculum præcedenti simile. — Diam. maj. 10 4/2, min. 9; altit. 12 mallim. Var. B unicolor, cinnamomea. Cette Coquille offre quelques traits de ressemblance avec l'Otopoma Comorense, dont elle se distingue cepen- dant, à première vue, par une taille moindre et une colo- ration différente. On peut remarquer, en la considérant — 500 — avec attention, que le dernier tour de spire est légère- ment anguleux, du côté de l'ouverture ; mais cette parti- cularité se dissimule ordinairement sous une fascie conco- mitante, et ne devient sensible que quand celle-ci n’existe pas. Le péristome est épaissi, mais nullement évasé, comme chez la plupart des Cyclostomes proprement dits ; le bord extérieur est droit, et le bord opposé brièvement réfléchi sur la perforation ombilicale, qu’il recouvre en partie. Il en est à peu près de même chez les Otopoma hæmastomum et O. Listeri de l’île Maurice. Le test est solide, luisant, gravé de stries ténues, avec une fine cos- tulation spirale sur le troisième tour de la spire. Cet or- nement, qui ne manque jamais, est quelquefois incomplet ou peu apparent ; quelquefois aussi il gagne le tour suivant. La même costulation se reproduit dans la cavité ombili- cale, mais elle est peu visible. La couleur la plus ordinaire de cette coquille est un jaune ocracé, tantôt uniforme, tantôt nuancé de stries irrégulières d’un brun rougeâtre, avec de nombreuses fascies linéaires sur toute la surface, mais plus pâles et plus déliées par dessous. Une de ces fascies, plus accusée que les autres et bordée généralement de jaune pâle, règne au-dessous de la périphérie, comme pour tracer une limite entre les deux faces de la co- quille. 20. OTopoMA ANAGLYPTUM, sp. ñ. (PI. XIV, fig. 14, 14a et 14 b). T. anguste umbilicata, globoso-conicu, tenuis, striatula, parum nitens, liris plurimis subæqualibus, una majore, cariniformi 1nfra peripheriam cingulala , cinnamomea vel carnea, luteo interdum variegata. Spira turbinata, apice acutula. Anfr. k 1/2 convexi, ultimo fascia spadicea carinam concomitante ornalo. Umbilicus pervius, spirali- — 301 — ter sulcatus. Apert. ovato-rotundata. Perist. integrum, tenue, margine externo simplice, recto; columellari brevi- ter patente. — Operculum præcedenti simile. — Diam. maj. 12; min. 10, altit. A0 maillim. Pfeiffer a décrit, sous le nom de C. fusculum, un petit Cyclostome de l'Yémen qui ressemble beaucoup à celui-ci, mais qui en diffère par son péristome non continu et par son opercule ; en sorte que, malgré les apparences, ils ne sauraient être confondus, puisqu'ils appartiennent à deux sections différentes. L’Otopoma anaglyptum emprunte sa désignation spécifique à la ciselure de sa surface. Les pre- miers tours de la coquille sont lisses; mais, à partir du troi- sième, la costulation spirale commence à se manifester par des filets très fins, qui augmentent progressivement de valeur et qui deviennent, sur le dernier tour, de petites côtes plus ou moins nombreuses et saillantes; l’une d’elles, plus prononcée que les autres, se montre ordinai- rement au-dessous de la périphérie, sous la forme d’une carène bordée d’une zone étroite et brunâtre ; mais, chez certains sujets dont la costulation est fine et régulière, la carène et la fascie disparaissent. L'Otopoma anaglyptum est d’une nuance jaune, variée de rougetre, ou uniformément de celte dernière couleur. Mais la carène se détache toujours par une coloration plus claire, ordinairement d’un jaune pâle. A. M. Contribution à la faune malacologique du Puy- de-Dôme. — II. FMoliusques des environs de Châtel-Guyon, Par P. Fiscner. $ 1. Dans un premier Catalogue intitulé : Faune ma- lacologique de la vallée du Mont-Dore (1), j'ai donné la liste des Mollusques terrestres et fluviatiles qui vivent dans une partie du département du Puy-de-Dôme, à l'al- titude de 1,000 à 1,500 mètres. Ce deuxième Catalogue comprend les Mollusques que j'ai recueillis dans le même département, aux environs de Châtel-Guyon , à des altitudes variant entre 400 et 700 mètres. Une troisième zone hypsométrique, dont je n’ai pas encore examiné la faune, mais qui est connue par le Ca- talogue de Bouillet (2), renferme les Mollusques, qui vi- vent entre 250 et 400 mètres et qui peuplent, par consé- quent, les riches plaines de la Limagne. Ces trois zones, si tranchées en Auvergne, sont carac- térisées, d’ailleurs, par leur culture et leur végétation. Les environs de Châtel-Guyon sont très accidentés, le sol est constitué par des roches cristallines ou des couches sédimentaires d'âge tertiaire. La vigne et les céréales sont cultivées jusqu’à une assez grande altitude ; les forêts sont : généralement plantées en pins et en essences, indigènes ; les cours d’eau ne sont que des ruisseaux et des torrents (1) Journal de Conchyliologie, vol. XXVIIT, p. 289, 1880. (2) Catalogue des espèces et variétés de Mollusques terrestres et fluviatiles observés jusqu’à ce jour à l’état vivant dans la haute et la basse Auvergne, 1836. — 303 — qui se jettent dans la Morge, tributaire de l'Allier, affluent de le Loire. La faune de ces ruisseaux est très pauvre. La seule étendue d’eau un peu importante de la région est le lac ou Gour de Tazanat, nappe d’eau de forme cir- culaire et dont le plus grand diamètre dépasse 800 mè- tres. Son altitude, d’après Joanne, atteint près de 700 mè- tres; ses eaux sont limpides, ses bords sont privés de ro- seaux et de plantes aquatiques. À la suite de plusieurs sondages, j'ai trouvé que le fond du lac se montrait etre 57 et 68 mètres, vers le centre. La température du fond était de -11°,5 et celle de la surface de l’eau + 18 degrés (21 septembre 1885). Sous les pierres du rivage, on trouve des Crustacés Amphi- podes, des larves de Névroptères, des Hirudinées et des Mollusques (Ancylus). Bouillet (loc. cit. p. 70) indique, dans les eaux de ce lac, la présence de Limnæa stagnalis de très grande taille; je n’ai recueilli ni vu aucun spéci- men de cette espèce, et, sans infirmer l’assertion du sa- vant naturaliste de l'Auvergne, je dois signaler l'insuccès de mes recherches pour provoquer de nouvelles investi- gations. Les eaux du lac sont poissonneuses et s’écoulent dans un ruisseau qui alimente la Morge. Le seul intérêt de ce Catalogue consiste dans la compa- raison de deux régions à altitude différente, dans le même département. On peut fixer ainsi les limites supérieures d'extension d’un certain nombre de Mollusques, et dé- montrer qu’il sera possible d'établir un jour une distri- bution hypsométrique des Mollusques de notre pays. $ 2. Liste des espèces. 4. Limax arborum, Bouchard-Chantereau. — Vit sur — 504 — les blocs de rochers à Enval, près de la gorge du Bout- du-Monde, et sur les bords du lac Tazenat. Commun après les pluies. Bouillet a vraisemblablement appelé cette espèce Li- max salicium (loc. cit. p. 18). Il n’en donne pas de des- cription et lui assigne 7 ou 8 centimètres de longueur. «Son rudiment testacé, dit-il, est très petit et très mince. Ce Limax paraît se plaire sur les arbres, sur les saules no- tamment. On le irouve toujours, en temps de sécheresse, sous l’écorce ou sous la mousse des arbres; après une pluie chaude, il monte le long du tronc et le long des branches. Il est très commun dans les saussaies et dans les fôrets de hètres ». Ces détails semblent s'appliquer an Limax arborum, qui paraît en quantité sur les arbres, après les pluies. 2. Limax agrestis, Linné. — Commun partout, On trouve des individus d’un blanc jaunâtre uniforme, d’au- tres tachetés de noir, d’autres enfin appartenant à la va- riété que j'ai désignée dans le Catalogue du Mont-Dore sous le nom de æanthosoma. 5. Vitrina elongata, Draparnaud. — Dans la mousse des rochers, à Roche-Pradière. 4. Vitrina major, Férussac. — Dans la mousse, à Châtel-Guyon, Roche-Pradière, Enval. 5. Zones (Hyalinia) fulvus, Müller. — Mème habitat que pour l’espèce précédente. 6. Zonites (Hyalinia) cellarius, Müller. — Ibidem. 7. Zonites (Hyalinia) nitens, Michaud. — Ibidem. 8. Zonites (Hyalinia) radiatulus, Alder.— Ibidem. C. 9. Arion empiricorum , Férussac. — Les routes hu- mides, les bois. La variété rouge (Aron rufus) est rare ; je ne l’ai trouvée qu’une seule fois. La variété noire (A, aler) est moins rare. — 505 — 10. Arion subfuscus, Draparnaud. — Dans les bois de pins, sur les champignons. 11. Arion hortensis, Férussac. — Châtel-Guyon, dans l'herbe et sous les pierres. 12. Hehx pomatia, Linné. — Commun dans les vi- gnes el les haies ; s’élève jusqu’à 600 mètres. | 15. Helix nemoralis, Linné. — Très commun partout. La varié hortensis manque complètement. La variété hy- brida est assez rare. 14. Helix lapicida , Linné. — Espèce commune sur les pierres, les rochers ct les troncs d’arbres, à toutes les altitudes. 15. Helix carthusiana , Müller (4. carthusianella , Draparnaud).— Dans les gazons et les prairies. Cette es- pèce n’a pas été indiquée par Bouillet. 16. Hehix hispida, Linné. — Dans le parc de l’éta- blissement thermal. 17. Helix sericea, Draparnaud. — Enval, Roche-Pra- dière, dans la mousse des rochers. 18. Helix aculeata, Müller. — Mêmes localités. R. 19. Helix rotundata , Müller. — Vit dans les bois, sous les pierres et la mousse. Enval, Châtel-Guyon, Roche- Pradière, bords du lac Tazenat. 20. Helix pulchella, Draparnaud. — Châtel-Guyon. La variété costala (H. costata, Müller) est plus commune que la forme typique. 21. Helix pygmæa, Draparnaud. -— Roche - Pradière, dans la mousse des rochers. KR. 22. Helix ericetorum, Müller. — Dans les prairies, les champs, les vignes, les haies. La taille des individus est faible. 25. Helix striata, Draparnaud, ex Dupuy. — Dans les champs, les pelouses. C. C. — 3506 — 24. Helix intersecta, Poiret, ex Dupuy. — Dans les haies, à Châtel-Guyon. 25. Buliminus detritus, Müller. — Dans les champs, les vignes, sur les talus des routes; Châtel-Guyon, les Grosliers, Yssac, Enval, etc. Formes et dimensions varia- bles ; les individus allongés et grèles vivent en compagnie des individus courts et ventrus. Cette espèce est commune dans toute l'Auvergne; je ne l’ai pas rencontrée dans la vallée du Mont-Dore et, par conséquent, au-dessus de 1,000 mètres ; tandis que, dans les Pyrénées, elle s'élève jusqu’à 1,550 mètres. Elle est commune en Auvergne, mais elle paraît très rare dans l’Allier, d’après Wattebled. 26. Zua lubrica, Müller. — Dans la mousse, à Roche- Pradière. 27. Balea perversa, Linné. — Dans les rochers et sur ‘les troncs d'arbres, à Enval. Le tubercule dentiforme de l'ouverture est généralement bien visible; la variété eden- tula est rare. 28. Clausilia nigricans, Pulteney.— Dans les rochers : Roche-Pradière, Tazenat, Enval. Mêmes formes et va- riétés qu’au Mont-Dore. J'ai trouvé seulement 5 indi- vidus munis d’un pli interlamellaire qui manque sur tous les autres. Cette espèce est probablement celle qui est inscrite par Bouillet sous le nom de Clausilia rugosa. 29. Pupa umbilicata, Draparnaud. — Enval, dans les rochers. Espèce non signalée par Bouillet. 50. Pupa triplicata, Studer. — Enval. R. Cette co- quille a été indiquée en Auvergne par Potiez et Michaud. Elle vit également au Puy (Aymard), dans la Haute-Loire (Pascal), etc. 31. Vertigo minutissima, Hartmann. — Dans les ro- chers moussus à Enval, Roche-Pradière. Taille très va- riable. — 507 — 52. Vertigo pygmæa, Draparnaud. — Enval. R. 33. Succinea putris, Linné. — Sur les bords d’un ruisseau d’eau pluviale d’une route de Châtel-Guyon. R. 54. Limnæa truncatula, Müller. — Dans un ruisseau alimenté par les eaux de la cascade du Bout-du-Monde. R. Taille très petite. 55. Ancylus fluviatilis, Müller. -— Lac de Tazenat , cascade du Bout-du-Monde, ruisseau de la Vachère, etc. Manque dans le Sardou. Test finement et régulièrement strié; taille faible. 56. Cyclostoma elegans, Müller. — Dans les champs, les haies, à Châtel-Guyon, les Grosliers, Yssac, etc. [ndi- vidus jaunâtres, peu colorés, non tachetés. 57. Bylhiniella Reyniesi, Dupuy. — Cascade du Bout- du-Monde, ruisseau de la Vachère. C. Les individus sont plus ou moins allongés, à dernier tour arrondi ou angu- leux et canaliculé près de la suture. On trouve tous les intermédiaires entre le type et la variété canaliculata. Comme je l’ai déjà dit, cette espèce est cataloguée sous le nom de Paludina viridis, par Bouiilet, qui l'avait re- cueillie dans la vallée du Mont-Dore, à Queureilh. $ 5. En résumé, la zone hypsométrique comprise de 400 à 700 mètres, aux environs de Châtel-Guyon, com- prend 57 espèces de Mollusques, tandis qu’on n’en a re- cueilli que 27 dans la zone du Mont-Dore, de 1,000 à 1,500 mètres. Le nombre des espèces diminue donc à mesure que l’on s'élève dans les montagnes de l’Au- vergne. Sur les 57 espèces, 20 se retrouvent au Mont-Dore : Limax arborum, Zonites fulvus, — agreslis, — cellarius, Vitrina elongata, — radiatulus, — major Arion empiricorum, 2 — 308 — Arion subfaseus, Balea perversa, Helix nemoralis, Clausilia nigricans, Helix lapicida, Vertigo pygmæa, — hispida, Limnæa truncatula, — rotundata, Ancylus fluviatilis, ZLua lubrica, Bythiniella Reyniesi ; et 17 espèces n'ont pas été recueillies au Mont-Dore : Zonites nitens; Helix striata, Arion hortensis, — _intersecta, Helix pomatia, Buliminus detritus, — Carthusiana, Pupa umbilicata, — sericea, — triplicata, — aculeata, Vertigo minutissima, — pulchella, Succinea putris, — pygmæa, Cyclostoma elegans. — ericetorum, D'autre part, les Mollusques de la zone inférieure ou de la Limagne (250-400 mètres) sont beaucoup plus nom- breux, et l'augmentation porte principalement sur les espèces fluviatiles des genres Planorbis, Physa, Aplecta, Limnæa, Bythinia, Valvata, Anodonta, Unio, Cyclas, Pisi- dium (1). Plusieurs espèces des genres terrestres Testa- cella, Amalia, Limax, Helix, Zonites, Succinea, Cæcilia- nella, Clausilia, Pupa, Carychium, paraissent également confinées dans les basses vallées de la Limagne. La présence à Châtel-Guyon des Helix carthusiana et Cyclostoma elegans est très importante, parce que ces espèces sont, à mon avis, caractéristiques de la zone hypsométrique des basses vallées des Pyrénées comme de (1) Il existe des Pisidium dans les lacs élevés de l'Auvergne, notamment dans le Puy-de-Chopine, d’après Bouillet. — 309 — l'Auvergne. Elles ne dépassent pas 1,000 mètres d’al- titude. L'absence de l’Helix aspersa, si abondant dans toute la France, est un caractère négatif tout à fait curieux. Il m'avait été déjà impossible de recueillir cette espèce dans la vallée du Mont-Dore. Je n’ai pas été plus heureux à Châtel-Guyon où je n’ai vu qu’une seule coquille de cette espèce, non adulte, privée de son Mollusque, placée près d’une maison et importée peut-être accidentelle- ment (1). L’Helix aspersa, qui n’existe pas dans les dé- pôts quaternaires du centre, de l’est et du nord de la France, paraît s’être introduit, dans notre pays, à une époque relativement moderne, et a pour patrie originelle le périmètre de la Méditerranée. Les Helix du littoral ma- ritime, H. variabilis, acuta, pisana, etc,, ne pénètrent pas à Châtel-Guyon, pas plus, du reste, que dans les monta- gnes de l’Auvergne ou dans la vallée de la Limagne (2). L’Auvergne, éloignée partout de la mer, représente donc la faune essentiellement indigène de la France ; elle est pure de toute acclimatation d’espèces littorales, et, d'autre part, elle ne renferme aucune des espèces carac- téristiques de nos grandes chaînes de montagnes (Alpes, Vosges, Pyrénées). Enfin, elle est privée d’espèces qui lui soient propres, et cette particularité est exceptionnelle, dans une contrée aussi élevée. 0" (1) Dans le département de la Nièvre, Brévière remarque également que ce Mollusque n’a jamais été trouvé que dans le voisinage des habitations (Catalogue des Mollusques testacés ter- resires et fluviatiles observés dans le département de la Nièvre, p:s11}, (2) Ces espèces manquent, en effet, dans le Catalogue de Bouillet. L'Helix variabilis se montre dans le département de l'Allier, d’après Wattebled. — 9310 — Diagnoses Molluscorum novorum, in regione Usagara dicta, Africæ orientalis, collectorum, AUCTORE H. CROSSE. À. ENNEA UsAGARICA, n. sp. T. imperforata, ovato-globosa, solida, costulis sat dis- lantibus, subobliquis impressa, vix translucida, subopaca, albido-cerea ; spira sursum dilatata, in conum brevissi- mum desinens, apice obtusulo; sutura impressa, vix sub- “marginata; anfr. 9 planiusculi, embryonales sublæves, primi 5 heliciformes, sequentes pupæformes, ullimus vix ascendens, spira paulo minor, leviter coarctatus, basi at- tenuatus, quinquescrobiculatus ; apertura subverticalis, vix obliqua, intus lactea, plicis 8 coarctata : prima parie- tali, linguæformi,magna, tridentata,juæta insertionem sila el marginem externum continuante, secunda parietali mi- nima, lertia et quarta columellaribus, sat validis (quarla majore), quinta et sexta basalibus, mediocribus, seplima et octava marginalibus, sat validis (septima majore, oc- tava interdum bidenticulata; peristoma crassum, undique eæpanso-reflezum, nilidum, lacteum, marginibus callo crassiusculo, nitido, concolore, insertionem superante, Junñctis. — Long. 16 1/2, diam. maj. vix 10 mill. Aper- lura cum perisiomate 6 mall. longa, 5 1/2 latæ (Coll. Crosse). Habiiat in montibus regionis Usagara dictæ, Africæ orientalis (teste R. Damon). Obs. Testa juvenilis, usque ad quintum anfractum, He- licem late et perspective umbilicatam, apertura edentu- lam, simulat. — 511 — 2. ENNEA GALACTOCHILA, n. Sp. T. vixæ subrimata, oblonga, subglobosa, obsolete et sub- oblique costulata, nitidula, cerea; spira in conum desi- nens, apice oblusulo; sutura impressa; anfr. 7 subpla- nati, embryonales À A[2 sublæves, ultimus vix ascendens, spira minor, basi leviter attenuatus, pone labrum pro- funde scrobiculatus ; apertura subverticalis, subtriangu- laris, intus albido-cerea, plicis ? coarctaia, prima parie- tali, subobliqua, paulo supra insertionem ascendente , secunda marginali, dentiformi; peristoma incrassatum, undique reflexiusculum , paulo ante insertionem atte- nuato-emurginatum, lacteum, marginibus callo tenu, albido, parum conspicuo, junctis. — Long. 9, diam. maj. 5 mil. Aperlura cum peristomale 3 mill. longa, 3 lata (Coll. Crosse). Habitat cum præcedente. | Obs. Species Enneæ crassilabri Cravenr sat vicina, sed brevior, minus cylindrica, utrinque magis altenuata, apertura subtriangulari et peristomate crassiore cælerum distinguenda. 9. ENNEA RINGENS, N. Sp. : T. imperforata, oblonga, subglobosa, pupæformis, obso- lete costulato-striata, parum nilida, sordide cerea; spira in conum brevem desinens, apice obluso; sutura impressa; anfr. 9 subplanati, embryonales 2 læves, ultimus vix ascendens, spira minor, basi attenuatus, pone labrum profunde et pone labium mediocriter scrobiculatus; aper- tura subverticalis, ringens, plicis numerosis coarctata, intus cereo-albida; peristomu sordide lacteum, subtrian- gulare, crassiusculum, breviter reflezum, marginibus — 512 — disjunctis, columellari inæqualiler triplicalo (plica media majore), basali profunde et parum conspicue unidentato, externo medio dilatato, inæqualiter triplicato (plica me- dia mujore), mox ad insertionem obsolete unidentato, pa- rietali triplicato, plica prima majore, flexuosa, insertio- nem vix tangente et paulo superante, secunda minore, tertia minima, profunde sita, vix conspicua. — Long. 5, diam. maj. 3 mall. Apertura cum peristomate À 1/2 mall. longa, 1 1/2 lata (Coll. Crosse). Habitat cum præcedente. H. C. Diagnoses Conchyliorum fossilinn novorum, in stratis eocenicis repertorum, AUCTORE L. MORLET. 4. Lima BARRETI. Tesla ovata, obliqua, ad apices coarctata, antice ro- tundata, postice subverticalis , costulis radiantibus, te- nuibus, reqularibus, angustis circiter 60 ornata et strus incrementi irregularibus munita; costis in latere postico evanidis. — Longit. 14 millim., diam. 10 millim. Localité. Crènes (Croix-Mathieu). Eocène supérieur , sables de l'horizon de Beauchamp (Coll. Morlet). 2, RissoinA BARRETI, Testa' conico-elongata, turrita, apice acuminatu, lævi- gata, nitens, erassiuscula; anfractus 9, sutura lineari dis- creti, conveæiusculi, ultimus circiter 4/3 longitudinis æquans; &pertura oblonga, ovata, marginibus callo lenui — 915 — junctis, sinu busuli obsoleto; margine columellari subver- ticali, cum labro arcuato angulum ad basin formante. — Longit. k millim., diam. 1 millim. Localité. Le Ruel. Eocène supérieur, sables de l’hori- zon de Beauchamp (Coll. Morlet). 5. RissoiNa CLOEZzI. Testa parva, regulariter conico-ucuta, levigata, apice parvo, papillato; anfractus 8, subplanulati, sutura li- neari discretli; ultimus 2/5 longiludinis æquans, medio subangulatus; apertura ovato-semicircularis, antice et postice angulata, marginibus callo tenui junctis; mar- gine columellari urcuato, ad basin cum columella angu- lum formante; labro arcualo, intus incrassato. — Longit. 3 millim, diam. 1,5 millim. Localité. Crènes (Bois dit de l’Auvergnat). Eocène moyen (calcaire grossier) (Coll, Morlet). 4. Rissoa BARRETI. Tesia imperforata, parva, crassiuscula, oblonga, tur- binata, costato-striata; anfractus 6 1/2, sutura lineari discreti, costis longitudinalibus et liris spiralibus decus- sai; anfractus ullimus 3[5 longiludinis æquans, inferne costis radiantibus destitutus; upertura ovata, superne parum angulata, basi rotundata; margine columellari arcuato, concuvo; labro regulariter arcuato, crasso, ex- tus varicoso. — Longil. 3,5 millim., diam. 1,2 millim.; apertura À millim. long. Localité. Crènes (Croix - Mathieu). Eocène supérieur , sables de l'horizon de Beauchamp (Coll. Morlet). — 514 — 5. MELANIA (BAyANIA) RAINCOURTI. Tesia imperforata, elongato-turrita, crassa, costis lon- gitudinalibus, superne crassioribus, et striis transversis tenuibus et regularibus ornata; anfractus T conveæius- culi, sutura canaliculata discreti, primi lævigati, ulti- mus 113 longitudinis æquans; apertura ovato-elongata, marginibus callo crasso junctis; margine basali subpa- tulo; margine columellari suburcuato; labro arcuato. — Longit, 6 millim., diam. 2 millim.; apertura 1,5 millim. long. Localité. Crènes (Croix - Mathieu). Eocène supérieur , sables de l’horizon de Beauchamp (Coll. Morlet), 6. OnosromrA BARRETI. Testa subper/forata, minuta, lævigata, nitens, elongato= turrita; anfractus 11 conveæiusculi, sutura simplice discreli, primi mamillati; apertura subangusta, basi ro- tundata; columella plicata, plica minuta, obliqua; la- brum simplex, acutum, regulariler arcuatum. — Longit. k,5 millim., diam. 1,5 millim. Localité. Eocène supérieur. Crènes, sables de l’hori- zon de Beauchamp (Coll. Morlet). 7. BuLLA BEZANÇONI. Testa subperforata, parva, oblonga, solidiuscula, lævi- gata vel Striis incrementi distantibus ornata, superne umbilicata et anguste oblique truncata et marginata; apertura angusta, inferne parum dilatata ; columella ad basin incrassata, subplicata ; labro acuio, vix arcuato, superne angulalo. — Longil. 10 maillim., diam. maj. k,5 millim. — 3515 — Localité. Eocène supérieur. Marines, Ruel et Crènes, sables de l'horizon de Beauchamp (Coll. Bezançon). 8. SOLARIUM LANGLASSEI. Tesla supra et infra obtuse convexa, crassa ; anfractus 4 subplanulati, sutura canaliculata discreti, spiraliter hrair, liris granulis compositis, 2 extremis et 3 minori- bus interjacentibus ; anfractus ultimus ad peripheriam carinis 2 et lirula minuta, inlermedia ornalus, inferne concentrice liratus, liris granosis, umbilico scalari me- diocri, profundo, ad peripheriam tuberculis prominenti- bus crenato ; apertura subrhomboidea.— Diam. T millim., alt. 4. Localité. Crènes (Croix-Mathieu). Eocène supérieur, sables de l’horizon de Beauchamp (Coll. Morlet). 9. BIFRONTIA CRENENSIS. Testa discoidea, bicarinatu, superne complanata, vel interdum subconcava, inferne conveæa, tenuis, fragilis ; anfractus 5 Af2 sensim crescentes, sutura filiformi dis- creti; umbilico lato, cunaliculato, profundo, usque ad apicem patulo; apertura ovato-subtrapezoidea. — Diam... 8 millim., alt. 3 maillim. Localité. Crènes (Bois dit de l’Auvergnat). Eocène moyen (calcaire grossier) (Coll. Morlet). 0 10. Conus CRENENSIS. Testa elongata, spiraliter et longitudinaliter striata ; spira acuta, elevata ; sutura subcanaliculata ; anfractus 10, planulali, superne ei transversim trilirati, inferne et ad suluras inflati et tuberculis minutis instrucli; an- — 9316 — fractus ultimus 5/7 longitudinis æquans, ad basin liris munitus ; apertura regularis, recta, basi vix contorta. — Longit. 42 millim., diam. 17 millim.; apertura 33 mil- lim. longa. Localité. Eocène supérieur. Crènes, sables de l’hori- zon de Beauchamp (Coll. Morlet). L. M. BIBLIOGEEAPHIE, Manual Of Conehology slruciural and systema- üc. With Illustrations of the Species. By (Manuel de Conchyliologie structurale et systématique. Avec les figures des espèces. Par) George W. Æryon Jr. — Partie XX VII (1). Partie XX VIIT. — L'auteur, dans ce fascicule, qui termine le septième volume de son grand ouvrage, s’oc- cupe successivement de la famille des Pediculariidæ, qui ne comprend que le genre Pedicularia; de celle des Ovu- lidæ, limitée également au seul genre Ovula, avec les sous-genres Cyphoma et Volva de Bolten, Neosimnia de Fischer, Crithe de Gould et Calpurnus de Montfort; de celle des Doliidæ, dans laquelle il place le genre Dolium, avec les sous-genres Doliopsis de Conrad et Malea de Va- lenciennes, le genre Pyrula, dont le type est, pour lui, le Bulla ficus de Linné, avec les sous-genres fossiles des (1) Philadelphie, 1885, chez l’auteur (Acad. of nat. Sciences, Cor. 191h and Race Streets). Fascicule in-8 comprenant 64 pages d'impression et accompagné de 21 planches coloriées. Prix de chaque fascicule (à Philadelphie) : figures coloriées, 25 francs ; figures noires, 15 francs. — 317 — terrains crétacés Ptychosyca de Gabb et Ficulopsis de Sto- liczka ; de celle des Oocorythidæ, qu'il considère comme des Dolium operculés et qui ne renferment qu’un seul genre, habitant les zones abyssales, le genre Oocorys de Fischer; de celle des Cassididæ, comprenant le genre Cassis, avec les trois sections Cassis s. str., Levenia, Cypræcassis et le sous-genre Semicassis, subdivisé lui-même en trois sections (Semicassis s. str., Bezoardica, Casmaria), le genre Cassidaria, avec le sous-genre Sconsia, le genre Oniscia, avec les deux sections Oniscia s. str. et Oniscidia, et enfin le genre Pachybatron de Gaskoin. M. Tryon croit devoir classer dans le genre Cassidaria notre Cassis Coronadoi. Assurément, cette remarquable espèce, ainsi que nous l'avons dit, d'ailleurs, se rap- proche sensiblement des Cassidaires par sa forme géné- rale, sa coloration et son système de sculpture, mais il n’en est pas moins vrai qu'elle ne possède pas le canal sub- ascendant, qui, d'après M. Tryon lui-même, caractérise les Cassidaires. C’est donc bien un Cassis et non un Cas- sidaria, si tant est qu'on veuille continuer à accorder une valeur générique à cette dernière coupe, dont le Mol- lusque est semblable à celui des Cassis. Nous ne pouvons pas non plus admettre sans réserve la réunion que propose l’auteur des Cassis pila et C. Japo- nica, Reeve, C. Pfeifferi, Hidalgo, et C. bisulcata, Schu- bert et Wagner, avec le C. saburon, Adanson, en une seule et même espèce, qui serait par trop cosmopolite, car on la rencontrerait, à la fois, en Europe, dans la Mé- diterranée et dans l’Atlantique, au Sénégal, en Chine, au Japon, aux Philippines et en Australie, c’est-à-dire à peu près dans toutes les mers, à l'exception des mers polaires. Nous croyons qu'il y a là, assurément, des formes voi- sines, représentatives, si l’on veut, appartenant à un 21 — 518 — groupe peu sujet aux variations, mais que, en définitive, il s’y trouve plusieurs espèces distinctes. Le volume se termine, comme les précédents, par un index synonymique et par l’explicalion des planches. Ces dernières ne laissent rien à désirer, sous le rapport de l'exécution. Nous ajouterons que, par suite même de la date de la publication toute récente du volume, aucune des autres Monographies anglaises n’est aussi complète, sous le rapport de la quantité des espèces décrites et figu- rées. Cette considération a son importance pour les na- turalistes. H. CRosse. On à Collection of Shells (chiefly land and fresh à water) from (he Solomon Islands. By (Sur une Collection de coquilles (principalement terrestres et fluviatiles) provenant des îles Salomon. Par) Edgar A. Smith (l). Les espèces qui font l’objet du Mémoire de M. Edgar A. Smith ont été recueillies, aux îles Salomon, en 1889, par M. H. B. Guppy, chirurgien à bord du bâtiment de la marine royale anglaise « Lark », dans le cours d’une cam- pagne hydrographique. Indépendamment de l'intérêt que présentent les nouveautés recueillies par M. Guppy, nous dirons que ce naturaliste a eu le soin de noter avec exac- titude les îles et même les localités dans lesquelles il a re- cueilli chaque espèce, ce que peu d’explorateurs de cet archipel avaient fait avant lui. L'auteur décrit comme nouvelles les espèces suivantes : (1) Londres, 1885. Brochure in-8 de 23 pages d'impression, accompagnée de 2 planches coloriées (Extr. des Proc. Zool. Soc. London, 1885). — 319 — Helix (Nanina) nitidissima, de Treasury Island; H. (N.) solidiascula, de l’île Santa Anna ; H. (Geotrochus) Guppyi, de l’île Faro ; H. (Videna) Sanctæ Annæ (mauvais nom!), de l’île Santa Anna; Pupina Solomonensis, de Shortland Island et de Treasury Island ; Helicina Solomonensis, des îles Faro, Shortland et Treasury; Melania subgradata, de San Christoval; M. Sanctæ Annæ (mauvais nom!), de l’in- térieur de l’île Santa Anna; M. Guppyi, curieuse forme trouvée dans l'estomac d’un poisson d'eau douce, pro- venant du lac Wailava, dans l’île Santa Anna ; Unio Guppyi, qui a été recueilli dans les eaux douces de l’île Shortland et qui rappelle certaines formes de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande. M. Guppy a découvert, à San Christoval et à Santa Anna, une intéressante variété à péristome blanc du Bu- limus (Placostylus) miltochilus de Reeve ; il a trouvé, à l'ile Ugi, le Rhytida Villandrei, Gassies. Le genre Unio n’élait pas connu, dans l’archipel, avant ses recherches : G espèces de Neritina seulement étaient connues, aux iles Salomon; il a élevé ce nombre à 17. Il résulte de ses ex- périences que le Neritina cornea peut vivre une douzaine d'heures dans l’eau de mer, mais qu’une immersion plus prolongée tue infailliblement cette espèce. Les genres Ampullaria, Paludina, Limnæa, Physa et Planorbis n’ont point encore été signalés, jusqu'ici, aux îles Salomon. Le nouveau travail de M. Edgar A. Smith vient appor- ter une importante et intéressante contribution à la con- naissance de la faune malacologique des îles Salomon, plus étudiée, jusqu’à présent, dans son ensemble que dans ses détails. Il sera consulté utilement par les natu- ralistes. H. Crosse. — 520 — On the Cerithiopsidæ from the eastern side of the North Atlantic, with three new species from Madeira. By the Rev. (Sur les Cerithio- psidæ de la partie orientale du nord de l’Atlan- tique, avec trois espèces nouvelles de Madère. Par le Révérend) R. Boog Watson (1). Les Cerithiopsis de Madère, à l'exception du C. Me- taxæ, Delle Chiaje, ressemblent tous beaucoup à la grande variété allongée du C. tubercularis, Montagu; ils sont donc, ainsi que les autres espèces du N. E..de l’Atlan- tique, difficiles à délerminer, et ne peuvent guère être classés que d’après les caractères présentés par leurs tours apicaux. M. Watson compte, dans toute la partie N. E. de l'Atlantique, 10 espèces de Cerithiopsis. Il les sépare en 5 groupes : 1° Le groupe des formes à apex lisse, qui comprend 3 espèces, savoir : 2 à apex légèrement styliformes (C. tu- bercularis, Montagu, et C. Jeffreysi, Watson, nom pro- posé pour le C. pulchella, Jeffreys, non C. B. Adams) et À à apex non styliforme (C. costulata, Müller) ; 2° Le groupe des formes à apex rayé longitudinale- ment, qui se compose de 3 espèces, savoir : 2 à apex lé- gèrement styliforme (C. Barleei, Jeffreys, et C. Fayalen- sis, Watson) ; À à apex non styliforme (C. tiara, Watson), * 5° Le groupe des formes dont l’apex présente des cor- donnets spiraux notablement prononcés, et qui comprend 4 espèce (C. Clarkii, Forbes et Hanley); 4 Le groupe des formes dont l’apex possède à la fois (1) Londres, 1885. Brochure in-8 de 7 pages d'impression, accompagnée de 1 planche lithographiée (Extr. du Linnean So- ciety’s Journal. — Zoology, vol. XIX, 1885). — 521 — des rayures et un ou plusieurs cordonnets spiraux : il compte 2 espèces (C. diadema et C. Atalaya, Watson); 5° Le groupe des formes dont l’apex est ciselé ou réti- culé : il compte 4 espèce (C. Metaxæ, Delle Chiaje). Toutes ces espèces, à l’exception du C. Clarkii, bien représenté dans le grand ouvrage de Forbes et Hanley, sont figurées avec les grossissements des tours apicaux né- cessaires pour permettre de pouvoir apprécier les diffé- rences spécifiques. H. CROSsE. Les Mollusques marins du Roussillon, par E. Bucquoy, Ph. Dautzenherg Ci G. Doll- fus. — Fascicule 10 (1). Le nouveau fascicule comprend, dans le genre Trochus, la fin des espèces du sous-genre Gibbula, et celles du sous- genre Trochocochlea de Klein, puis l'étude du genre Clan- culus, représenté par 3 espèces (C. corallinus, Gmelin ; C. cruciatus, Linné, qui, comme l’a reconnu Hanley, est l'espèce que Payraudeau a décrite sous le nom de Mo- nodonta Vieillotii ; C. Jussieui, Payraudeau); enfin l’étude du curieux genre Danilia, proposé par Brusina, en 1865, pour le Monodonta Tinei, Calcara, déjà gratifié précédem- ment de trois noms génériques, qui n’ont pas pu rester dans la nomenclature, pour cause de double emploi (Oli- via, Cantraine, non Bartoloni; Craspedotus, Philippi, non Schœnbeer ; Otavia, Gray, non Risso). On sait que le Danilia Tinei est le seul Trochidé méditerranéen chez (1) Paris, 1885, chez J. BR. Baillière et fils, rue Hautefeuille, 19, et chez Ph. Dautzenberg, rue de l’Université, 213. Fascicule X, comprenant 32 pages d'impression et accompagné de 5 plan- ches photographiées d’après nature. — 599 — lequel le labre soit bordé extérieurement d’un bourrelet variqueux. c L'ouvrage des auteurs, dont la publication se poursuit rapidement, nous paraît appelé à rendre de grands ser- vices aux naturalistes qui s'intéressent à l’étude de notre faune malacologique française du littoral méditerranéen. Ils ne sauraient trouver de meilleur guide que cet ou- vrage, qui est bien traité, au point de vue scientifique, et accompagné de planches dans lesquelles l’emploi des pro- cédés photographiques garantit l'exactitude complète des figures qui représentent les espèces décrites. H. CROSSE. Iconographie der Land und Süsewasser-Nollus- ken, mit vorzüglicher Berücksichtigung der Eu- ropäischen noch nicht abgebildeten Arten von E. A. Rossmässler, fortgeselzl VON ir ww. Ko- belt. — Neue Folge, Zweiter Band. Erst und zweite Lieferung (Iconographie des Mollusques terrestres et fluviatiles, avec étude particulière des espèces Européennes non encore figurées, par E. A. Rossmässler, continuée par le) Br ww. Kobhelt. — Nouvelle suite. — Deuxième volume. Livraisons À et 2 (1). Dans cette double livraison, qui est entièrement consacrée aux Unionidæ paléarctiques, l’auteur décrit, (1) Wiesbaden, 1885, chez C. W. Kreidel, éditeur. Un fasci- cule double, petit in-4, comprenant 24 pages d'impression et ac- compagné de 10 planches coloriées. Prix de chaque livraison de 5 planches : figures coloriées, 8 mark ; figures noires, 4 mark 60 {à Wiesbaden). — 523 — comme espèce nouvelle, l’Unio Jolyi, d'Algérie, et figure, pour la première fois, les espèces suivantes : Margari- tana gibbosa, M. squamosa et M. truncata, Drouët, de l'Italie septentrionale (c'est le genre Microcondylus de Drouët); Unio Oriliensis, Stabile; U. subcylindricus, Pini; U. Larius, Drouët ; U. Villæ, Stabile; U. siliquatus, Drouêt ; U. Veillanensis, Blanc; U. Idrinus et U. niti- dus, Drouët; U. corrosus, Villa, U. vulgaris, Stabile ; U. Benacinus, Drouët ; U. Longobardus et U. Brianteus, Pini ; U. Gredleri et U. minusculus, Drouët; U. glauci- nus, Drouët, de l'Italie septentrionale; U. Polii et U. Etruscus, Drouët, de l'Italie centrale ; U. Campanus, Blanc, et U. meridionalis, Pini, de l’Italie méridionale ; U. succineus, Drouët, de Dalmatie; U. rivalis, Drouët, de Serbie ; U. Micelii et U. Medjerdæ, Kobelt, de Tunisie. Beaucoup de ces espèces étaient mal ou insuffisamment connues. L'auteur rend donc un véritable service à la science malacologique en les figurant toutes avec le talent de dessinateur qu'il met si volontiers au service de l’his- loire naturelle. M. Kobelt se propose de poursuivre activement le cours de son utile publication et d’en faire paraître environ un volume par an, tant que les matériaux ne Jui feront pas défaut. Nous pensons qu’ils ne sont pas encore près de lui manquer , car, dans les régions où s’est développée et où vit la faune paléarctique, la science a encore bien des découvertes à faire, et nous ne comprenons réellement pas les naturalistes dévoyés qui s’épuisent à couper en quatre ou en huit des espèces déjà connues, quand il en reste encore tant de bonnes à créer dans de meilleures conditions. H. CRossE. — 524 — Sur l’organisation de la Fruneatella, par M. A. Vayssière (1). Jusqu’à ce jour, presque tous les naturalistes, à l’ex- ception de Lowe et de Clark, considéraient les Trunca- tella comme des Mollusques pulmonés, et cette opinion paraissait confirmée par le fait que ces animaux vivent, en général, à quelque distance du niveau de la mer, au milieu des débris de Zostères ou dans le sable vaseux, et que, même, plusieurs espèces de l’île de Cuba pas- sent pour avoir des habitudes encore plus nettement ter- restres. L'auteur, ayant pu se procurer un certain nombre d’in- dividus de Truncatella truncatula, pris dans le golfe de Marseille, les a étudiés et a découvert, chez eux, l’exis- tence d’nne véritable branchie, qui adhère au plafond de la cavité respiratoire que l’on observe, à la face dor- sale du Mollusque. Cette branchie, assez allongée, com- posée de douze à quinze lamelles triangulaires, dont cha- cune est couverte de longs cils vibratiles, dans toute son étendue, est disposée transversalement, par rapport à l'axe du corps de l'animal. Lowe et Clark avaient donc raison quand ils soute- naient que les Truncatella étaient des Mollusques bran- chifères , et l’intéressante découverte de M. Vayssière vient confirmer leur manière de voir. H. CROSSE. (1) Paris, 1885. Brochure in-4 de 3 pages d'impression (Extr. des Comptes rendus des séances de l’Académie des sciences du 7 septembre 1885). — 325 — Zoologischer Jahreshericht für 1884. Heraus- gegeben von der Zoologischen Station Zu Neapeï. — [IT Abtheïlung : Mollusea, Brachio- poda. Mit Register. — Redigirt von (Rapport zoologique annuel pour 1884. Edité par la Sta- tion zoologique de Naples. — Partie IT : Mollus- ques, Brachiopodes. Avec table alphabétique. — Rédigé par le) pr Paul Mayer (1). La partie des Mollusques de ce Catalogue annuel de toutes les publications spéciales, parues dans le cours de l’année précédente, est traitée par le D' W. Kobelt, à l’ex- ception de l’Anatomie et de l’Ontogénie, dont s’est occupé le D' J. W. Spengel. Les ouvrages concernant les Bra- chiopodes sont étudiés et analysés par le D' J. W. Vige- lius, pour l’Anatomie et l’Ontogénie, et par le D' W. Kobelt, pour la partie systématique et la distribution géo- graphique des espèces. Nous n’avons pas à insister sur l'utilité de ce genre d'ouvrage, qui évite aux naturalistes de longues recherches et qui facilite leurs travaux, en leur permettant de se rendre compte facilement et de se tenir au courant de tout ce qui a été publié, dans l’année, tant en Europe qu'ailleurs, sur la partie de la Zoologie qui les intéresse. Nous nous contenterons de signaler avec plaisir un pro- grès, dont nous désirions depuis longtemps la réalisation, dans l'intérêt de ceux qui s’occupent de l’étude des scien- ces naturelles. Au lieu d’être, comme précédemment, obligé de prendre la totalité du Catalogue et, par consé- quent, de payer très cher des parties zoologiques dont on (1) Berlin, 1885, à la librairie de R. Friedländer und Sohn. Brochure grand in-8 de 144 pages d'impression. Prix : 3 mark. — 3526 — ne s’occupait point et dont on n'avait nul besoin, on peut, maintenant, se procurer séparément, et à un prix relativement modéré, la partie malacologique du Zoolo- gischer Jahresbericht. H. CROSSE. Descrizione di una forma nuova di Marginella ed alcune Osservazioni sull uso dei vocaboli mu tazione € varteta. Nota di (Description d’une forme nouvelle de Marginella, avec quelques ob- servations sur l'usage des termes mutation et va- riété. Par) &. Foresti (1). L'auteur décrit et figure, sous le nom de Marginella Fornasinii, une espèce nouvelle, appartenant à la section des Glabella de Swainson et recucillie, en 1876, par M. le Dr Carlo Fornasini, dans les marnes blanches de San Luca, près Bologne, formation appartenant au miocène moyen. Cette coquille a beaucoup de ressemblance avec le M. ventricosa, Cossmann, du calcaire grossier moyen de Villiers, dans le Bassin de Paris; mais elle est plus grande, plus svelle, moins renflée au dernier tour et mu- nie de petits plis longitudinaux : la suture est également différente. H. CROSSE. Reports on the results of dredging under the su- pervision Of Alexander Agassiz, in the Gulf of Mexico and in the Caribbean Sea (1878- 1879), by the U. S. Coast Survey Sleamer (1) Sienne, 1885. Brochure grand in-8 de 7 pages d'impres- sion, accompagnée d’une gravure sur bois, imprimée dans le texte (Extr. du Bullett. Soc. Malac. Italiana, vol. XI, 1885). — 527 — « Blake », Lieut. Commander C. D. Sigsbee, U. S. N., and Commander J. L. Bartlett, U.S. N., commanding. — XXIV. Supplementary Report on the « Blake » Cephalopods. — XXV. Des- criptions of {wo species of @etopus from Cali- fornla. By (Rapports sur les résultats des dra- gages effectués, sous la direction d'Alexandre Agassiz, dans le Golfe du Mexique et dans la Mer des Anülles (1878-1879), par le steamer chargé de l'examen des côtes des États-Unis « Blake », sous les ordres du lieutenant-com- mandant C. D. Sigsbee, de la marine de guerre des Etats-Unis, et du commandant J. L. Bartlett, de la marine de guerre des Etats-Unis. — XXIV. Rapport supplémentaire sur les Cépualopodes de l’Expédition du « Blake ».— XXV. Descrip- tions de deux espèces d'Octopus de Californie. Par) A. E. Verrili (1). XXIV. — L'auteur propose le genre Nectoteuthis pour une espèce nouvelle, prise au large de la Barbade, par 180 brasses de profondeur (N. Pourtalesii), voisine des Stololeuthis et surtout du S. leucoptera, Verrill ; il décrit le Rossia brachyura, des eaux de Saint-Kitts, et l’Octopus pictus, de celles de la Barbade; il propose le nouveau genre Opisthoteuthis (type : O. Agassizii, n. sp., des eaux de la Grenade), qui se rapproche assez des Stauroteuthis, mais qui en diffère, ainsi que des Cirrhoteuthis, en ce (1) Cambridge, Harvard College, 1883. Brochure grand in-8 de 20 pages d'impression, accompagnée de 6 planches lithogra- phiées. — 328 — qu'il a le corps et la tête si étroitement réunis et rattachés aux membranes brachiales que les parties ventrales se trouvent entièrement cachées : la position du siphon est postérieure. XXV. — Dans cette partie de son travail, l’auteur dé- crit plus amplement et figure l’Octopus punctatus, Gabb, grande et remarquable espèce, qui vit sur les côtes paci- fiques de l’Amérique du Nord, de San Francisco à Sitka ; il a eu occasion d'examiner deux individus mâles de cette espèce, chez lesquels le troisième bras du côté droit était hectocotylisé; chez l’un d’eux, le bras hectocotylisé por- tait 107 ventouses. Il décrit et figure, sous le nom d’Oc- topus bimaculatus, une espèce nouvelle, qui est com- mune en Californie, à San Diego, mais qui s'étend beaucoup plus au sud, sur le littoral Pacifique, car on l’a recueillie à Panama et sur la côte de San Salvador. Ce double Mémoire de M. Verrill vient enrichir de nou- veaux et intéressants documents l’histoire naturelle des Céphalopodes Américains, que l’auteur a déjà tant con- tribué à nous faire connaître, dans ses précédents travaux, et pour l’étude desquels il est si compétent. Les natura- ralistes le liront avec plaisir. H. Cross. Notice of the remarkable Marine Fauna occu- pying the outer banks off the Southern Coast of New Englana and of some additions to the Fauna Of Vineyard Sound. By (Note sur une remarquable Faune marine occupant les parties extérieures de la région située au large de la côte méridionale de la Nouvelle-Angleterre, et — 529 — sur quelques additions à la Faune de Vineyard Sound. Par) A. E. Verrill (1). La Commission des pêches des Etats-Unis a déjà fait ex- plorer, en 1871 et en 1875, la région des eaux peu pro- fondes du Vineyard Sound. L’objet de la Note actuelle est de compléter, par l’exposé du résultat des dragages effec- tués, en 1881 et 1882, à bord du « Fish Hawk », par le lientenant Tanner, son commandant, l'étude de la riche faune d’eau profonde qui a été découverte, en 1880, à une distance de 75 à 120 milles au large de la côte S. de la Nouvelle-Angleterre. Les espèces suivantes sont décrites comme nouvelles : Dolium Bairdii, Verrill et Smith ; Issa ramosa, Verrill et Emerton ; Pholadomya arata, Verrill et Smith, Mytilime- ria flexuosa, Verrill et Smith; Diplodonta turgida, Verrill et Smith; Abralia megalops ; Trophon Lintoni, Verrill et Smith; Placophora (Euplacophora) Atlantica, Verrill et Smith. | Le nombre total des espèces d’Invertébrés recueillies dans les eaux de la partie du littoral Américain qui fait l’objet de ce travail est de 675, sur lesquelles 275 appar- tiennent aux Mollusques (y compris 20 Céphalopodes). Nous trouvons mentionnés, dans ce Mémoire, d’intéres- sants détails sur l’emploi, en matière de sondages et de dragages, des câbles en fils d’acier, excellent procédé, dont quelques explorateurs récents laissent supposer volontiers, mais à tort, qu'ils sont les inventeurs. L'usage des câbles de fils d’acier pour sondages remonte à 1849, époque à laquelle le lieutenant J. C. Walsh, de la marine de guerre (1) Washington, 1884. Brochure grand in-8 de 30 pages d’im- pression (Extr, du Rapport annuel de la Commission des Pêches pour 1882). — 350 — Américaine, commandant le Schooner « Taney », les em- ploya dans le cours de son exploration du Gulf Stream. C’est M. À. Agassiz qui eut, le premier, l’idée de s’en ser- vir pour les dragages, et son idée fut appliquée en 1877- 1878, à bord du « Blake », par le lieutenant-comman- dant Sigsbee, et plus tard, à bord du même bâtiment, par le lieutenant Bartlett. Depuis 1880, les câbles en fils d’acier sont employés dans les dragages effectués par le « Fish-Hawk ». Dans le cours de ces dernières années, on s’en est également servi, dans les Expéditions anglaises et françaises de dragages, et divers perfectionnements ont été apportés aux appareils employés pour draguer à de grandes profondeurs. H. CRossE. Physical characters of the portion of the continen- tal border beneath the Gulf Stream explored by the « Fish-Hawk », 1880-1882. By Prof. (Caractères physiques de la partie de la bordure continentale au-dessous du Gulf Stream, explo- rée par le « Fish-Hawk », de 1880 à 1882. Par le Professeur) À. E. Verrill (1). Bien que la région du Gulf Stream ait été, depuis assez longtemps, l'objet de nombreuses explorations, de la part” des officiers de la marine de guerre des Etats-Unis, 1] n’a guère été effectué, sur le littoral Américain, au N. de la Floride, de dragages véritablement méthodiques avant 1880. Les véritables caractères de la riche Faune marine qui habite, au-dessous du Gulf Stream, les grands fonds (4) Washington, 1884. Brochure grand in-8 de 15 pages d’im- pression, accompagnée de 5 planches graphiques (Extr. du Rap- port annuel de la Commission des Pêches pour 1882). — 531 — de la côte orientale des Etats-Unis, étaient donc complète- ment inconnus, lorsque, à cette époque, Alexandre Agassiz fit, à bord du « Blake », les premiers et fruc- tueux dragages, qui furent suivis par ceux du « Fish- Hawk ». Au sud de la Nouvelle-Angleterre, le fond s’abaisse gra- duellement depuis la côte jusqu'à la ligne de 100 brasses, qui est située à une distance du continent variant entre 80 et 100 milles. La bande d’eau chaude formée par le Gulf Stream, qui varie beaucoup en largeur et dont la profondeur est généralement de 150 brasses, nourrit de nombreux Mollusques analogues à ceux du Golfe du Mexique ou du détroit de Floride, et parmi lesquels figu- rent des formes tropicales ou subtropicales, appartenant aux genres Dolium, Marginella, Solarium, Avicula. Au contraire, dans la partie froide du plateau côtier voisin, on rencontre en abondance des espèces arctiques, analo- gues ou semblables à celles qu’on trouve au nord du Cap Code ou dans la baie de Fundy : ce plateau posséde un climat froid, à température variable. Par contre, la zone d’eau profonde, au-dessous de 500 brasses, se distingue par un climat froid, à température uniforme. Au Cap Hatteras, la bande d’eau chaude devient très étroite et se rapproche de la côte; au large de la côte des deux Caro- lines, au contraire, elle s'étend sur une large surface. L'auteur considère comme certaine l'existence de la lumière à de grandes profondeurs sous - marines. Il en voit la preuve dans la présence d’yeux bien développés chez la plupart des Poissons, la totalité des Céphalopodes et la majeure partie des Crustacés décapodes, que l’on a recueillis à des profondeurs de 2,000 à 5,000 brasses, et plus. Il pense que, selon toute probabilité, la lumière so- laire, à celie profondeur, doit présenter l'apparence d’une — 332 — lumière douce, d’un vert de mer clair et comparable, en intensité, à celle d’un clair de lune ou d’une nuit étoilée. Il faut, d’ailleurs, ne pas oublier que, loin des côtes, l’eau est beaucoup plus transparente que dans le voisinage du littoral. H. CRossE. Second Catalogue Of Mollusca, recently added to the Fauna Of New England and the adja- cent parts of the Atlantie, consisting mostly of Deep Sen Species, With Notes on other pre- viously recorded. By (Second Catalogue de Mol- lusques récemment ajoutés à la Faune de la Nou- velle-Angleterre et des parties adjacentes de l'Atlantique, et consistant principalement en es- pèces d’eau profonde, avec des observations sur d'autres espèces précédemment citées. Par A. E. Verrili (1). Ce Mémoire, qui ne devait, dans l’origine, constituer qu’un simple Supplément au Catalogue publié par l’auteur, en 1882 (2), a dû prendre un développement plus consi- dérable, par suite des nombreuses et intéressantes décou- vertes, effectuées, en 1885, dans le cours des dragages en eaux profondes du Steamer de la Commission des Pé- ches « Albatross ». Quelques-uns de ces dragages, effec- tués à des profondeurs de 1,000 à 2,900 brasses, c’est-à- (1) New-Haven, avril à juillet 1884. Brochure grand in-8, comprenant 156 pages d'impression et accompagnée de 5 plan- ches lithographiées (Extr. de la partie I du vol. V1 des Transact. of the Connecticut Academy, 1884). (2) Vol. V des Trans. of the Connecticut Academy, 1882. — 553 — dire à une grande distance des côtes, se rattachent peut-être plutôt à la faune d'eaux profondes de la partie occidentale de l'Atlantique qu’à celle de la Nouvelle- Angleterre. Pourtant, comme une grande partie des es- pèces recueillies se retrouvent également plus près des côtes américaines, l’auteur n’a pas cru devoir les exclure de son travail. L'auteur décrit et figure les nouveautés suivantes : Cephalopoda. — Genre nouveau Leptoteuthis (type : L, diaphana, n. sp.), appartenant à la famille des Cheiro- teuthidæ, et voisin du genre Cheiroteuthis, mais s’en dis- tinguant par la structure de ses suçoirs tentaculaires; genre nouveau Eledonella (type : E. pygmæa, n. sp.), distinct des Eledone par le mode particulier d’hectocoty- lisation du troisième bras, chez les individus mâles, mode qui se rapproche singulièrement de celui des Octopus ; Octopus Carolinensis. Gastropoda. — Pleurotomella Bairdii, P. Benedicti, P. Sandersoni, P. Saffordi, P. Diomedeæ, P. Emertoni, . Bruneri, P. Katharinæ, Verrill et Smith ; genre nou- veau Gymnobela {type : G. engonia, n. sp.), G. curta et var. subangulata; Bela subturgida, Bela Rathbuni; Spi- rotropis ephamilla; Typhlomangelia Tanneri, Verrill et Smith ; Marginella borealis (M. carnea, Verrill, non Sto- rer); Buccinum abyssorum, Verrill et Smith; Urosalpinx Carolinensis, U. macra ; Sipho hispidulus, Sipho profun- dicola, Verrill et Smith, et var. dispar, S. obesus, S. cæ- latus, var. hebes, S. (Mohnia) cælatulus, S. (M.) simplex, S. leptaleus; Trophon Lintoni, Verrill et Smith; genre nouveau Benthodolium (1) (type : B. abyssorum, Verrill (4) C’est un synonyme du genre Oocorys, Fischer {Exp. Ta- lisman). H. Ç. 22 — 554 — et Smith, n. sp.); Cingula brichia, C. syngenes, C. lepta- lea, C. apicina; Cithna cingulata, C. (?) olivacea; Se- guenzia eritima {{); Eulimella lucida, E. charissa, E. ni- tida, E. lissa; Odostomia tornata, O. disparilis; Cyclos- trema cingulatum, C. affine, C. diaphanum; Cocculina lep- talea, C. Dalli, C. conica ; Puncturella (Fissurisepta) eri- imeta; Propilidium elegans; Scaphander nobilis ; Ro- tella cryptospira ; Ethalia multistriata. Heteropoda. — Atlanta pulchella. Scaphopoda. — Dentalium solidum ; Cadulus grandis. Lamellibranchiata. — Thracia nitida ; Poromya sub- levis; Neæra undata, N. gigantea; Yoldia regularis ; Leda Bushiana; Nucula granulosa ; Pecten leptaleus. D’après les listes récapitulatives, publiées par l’auteur, à la fin de son travail], les Steamers de la Commission des Pèches « Fish-Hawk » et « Albatross » ont recueilli, de 1880 à 1885, au large de la côte orientale des Etats-Unis, depuis le cap Hatteras jusqu’à la Nouvelle-Ecosse, et tant à la surface que dans les eaux profondes, à la limite du Gulf Stream, 580 espèces de Mollusques, sur lesquelles, il est vrai, 42 sont pélagiques: 545 sont des espèces de fond, bien que 89 d’entre elles se retrouvent également dans les eaux peu profondes. Sur les 259 espèces qui peuvent être considérées comme appartenant à la faune des zones profondes, 145 se rencontrent, à des profon- deurs variant entre CO et 200 brasses, dans la zone compa- ralivement chaude, par suite du voisinage du GulfStream. Dans cette partie de l'Atlantique, nous signalerons, parmi les espèces des grandes profondeurs, l’abondance des (1) Jeffreys place ce genre près des Solarium (Ptenoglossa) et Waison dans les Trochidæ (Rhipidoglossa). D'après M. Verrill, qui a examiné la mâchoire et la radule, les Seguenzia sont des Tænioglossa, voisins des Aporrhais. H: C — 545 — Toxoglossa et le développement que présentent les Tecti- branches et les Scaphopoda. Parmi les Lamellibranches, les familles qui comptent le plus de représentants sont celles des Anatinidæ, Corbulidæ (genre Neæra, particu- lièrement), Nuculidæ et Arcidæ. Le Mémoire de M. Verrill est, pour la malacologie ma- rine de la partie atlantique du littoral américain, un des lus importants qui aient été publiés jusqu'ici, et nous croyons devoir le signaler à toute l'attention des natura- listes qui s'intéressent à ces grandes questions des faunes abyssales, qui sont moins ignorées qu’autrefois, par suite des découvertes modernes, mais qui ont encore bien des révélations à nous faire, dans le domaine de la Zoologie. H. Crosse. Third Catalogue Of Mollusca, recently added to {he Fauna of the New England Coast and the adjacent parts of the Actlantie, consisting mostly of Beep. Sen Species, with Notes on others previously recorded. By [Troisième Cata- logue de Mollusques récemment ajoutés à la Faune de la Nouvelle-Anglelerre et des parties adjacentes de l'Atlantique, et consistant princi- palement en espèces d’eau profonde, avec des observalions sur d’autres espèces précédemment citées. Par) 4. E. Verrill (1). Les espèces dont la découverte a donné lieu à la publi- (1) New-Haven, avril à juin 1885. Brochure grand in-8, com- prenant 56 pages d'impression et accompagnée de 3 planches li- thographiées (Extr. de la partie II du vol. VI des Transact. of the Connecticut Academy, 1885). — 556 — cation de ce troisième Catalogue des Mollusques marins de la Nouvelle-Angleterre et des parties adjacentes de l'Atlantique, un an à peine après celle du second, ont été recueillies par le Steamer de la marine de guerre des Etats-Unis «Albatross », sous le commandement du lieu- tenant Z. L. Tanner. L’auteur décrit et figure les formes nouvelles sui- vantes : Cephalopoda. — Ancistrocheirus megaptera; Teleoteu- this (Onychia) agilis ; genre nouveau Benthoteuthis (type : B. megalops), qui rappelle, sous certains rapports, quel- ques-uns des caractères que présentent, à l’état jeune, les Ommastrephes et les Loligo; Cirrhoteuthis plena, C. me- gaplera. Gastropoda. — Pleurotomella Jeffreysii, P. tincta, P. Frielei, P. vitrea, P. Lotitæ; Gymnobela brevis; Bela Blakei; Admete nodosa, Verrill et Smith; Marginella Smi- thii (M. Virginiana, Verrill, non Conrad); Trophon abys- sorum et var. limicola; Jumala brychia, Verrill et Smith; Delphinula nitida, Verrill et Smith; Omalaxis nobilis ; Puncturella abyssicola ; Cocculina reticulata; Tuarbonilla perlepida, T. grandis; Actæon hebes; Cylichna eburnea; Pleurobranchus Americanus. Scaphopoda. — Dentalium laqueatum; Cadulus spec- tabilis. Lamellibranchiata.— Periploma undulata ; Pecchiolia granulifera; Choristodon (?) cancellatus; Cryptodon gran- dis, Verrill et Smith, C. plicatus; Kelliella nitida; Nu- cula trigona; Arca profundicola, Verrill et Smith; Li- mopsis plana, L. affinis; Pecten undalus, Verrill et Smith. Brachiopoda. — Le Discina Atlantica , King , a été re- cueilli vivant, par 1,178 et 1,582 brasses de profondeur ; — 537 — il est figuré par l’auteur, avec ses longs filaments étalés. Par ce troisième Catalogue, M. Verrill ajoute à la Faune malacologique marine de la Nouvelle-Angleterre, précé- demment connue, 6 espèces de Céphalopodes, 25 de Gas- tropodes, 2 d’Hétéropodes, 4 de Ptéropodes, 3 de Scapho- podes, 14 de Lamellibranches et 1 de Brachiopodes, soit un supplémeut de 55 espèces, parmi lesquelles 14 ont été draguées à des profondeurs excédant 2,000 brasses. L'ensemble des explorations sous-marines, qui ont été faites, depuis un certain nombre d’années, sur les côtes de la Nouvelle-Angleterre, sous la direction scientifique de M. le professeur Verrill, et les Mémoires qui ont été publiés, par le même savant, à l’aide des matériaux re- cueillis, constituent, assurément, une des plus belles et . des plus importantes contributions qui aient été appor- tées jusqu'ici à la connaissance des Mollusques des zones abyssales de l'O. de l’Atlantique. H. CRossE. Contributions to a Knowledge of the Fresh-water Mollusea Of Kansas. By (Contributions à la connaissance des Mollusques d’eau douce du Kansas. Par) R. Elisworth Cail (1). Par suite de la nature du sol et des eaux du Kansas, cet Etat ne semble pas très favorable au développement des Mollusques. Le sol est, en général, sablonneux ou ar- gileux, et le calcaire manque presque partout ou ne se présente que sous la forme de gypse. Aussi beaucoup de cours d’eau sont-ils entièrement dépourvus'de bivalves, ce qui est rare aux Etats-Unis. {1} Wasburn College, 1885. Brochure in-8 de 10 pages d’im- pression. — 338 — L'auteur énumère comme vivant au Kansas 14 espèces de Mollusques fluviatiles qui n’y avaient pas encore été signalées (3 Unio, 2 Anodonta, 2 Sphærium, 4 Pisidium, 2 Amnicola, 5 Limnophysa, À Ancylus). Les genres Pisi- dium et Ancylus n'avaient pas encore été recueillis, jus- qu'ici, dans cette partie des Etats-Unis. Toutes ces espèces sont, d’ailleurs, connues. L’auteur mentionne également de nombreuses localités nouvelles, dans lesquelles ont été trouvées des espèces déjà connues comme habitant le Kansas. H. CROSSE. Successional relations of the species in the Frenem Olaä-Tertiary ; by (Relations successionnelles des espèces dans le Tertiaire ancien de la France; , par) Otto Meyer (1). L'auteur, qui ne dissimule pas ses idées transformistes, nous apprend que, dans des travaux précédemment pu- bliés, il a soutenu la thèse que beaucoup d’espèces du Tertiaire ancien Américain peuvent être suivies, à travers les différentes couches, et que ces formes similaires, se succédant, les unes aux autres, étaient, selon toute apparence, reliées entre elles par la descendance. Il soutient que le même phénomène se manifeste également dans le Tertiaire ancien de France, et il donne, à l’appui de son opinion, une liste d’espèces fossiles, passant d'a- près lui, sous des noms spécifiques différents, de l’éocène inférieur à l’éocène moyen, à l’éocène supérieur ou à l'oligocène. Les théories transformistes , en ce qui con- cerne la Malacologie, ne nous paraissent pas, au moins (1) Extr. de l'American Journal of Science, vol. XXX, août 1885. Brochure in-8 de 3 pages d'impression. — 339 — quant à présent, appuyées d’un faisceau de preuves suff- sant pour permettre de les traiter autrement que comme un roman scientifique. Si, plus tard, les preuves arrivent en nombre, alors le roman pourra devenir de l'histoire ; mais nous n’en sommes pas encore là. H. CRosse. Beiträge zur Kenntniss der Fauna der Murmnan- küste und des Weissen Meeres. — |. Mol- lusena. — Von (Contributions à la connaissance de la Faune de la côte Murmane {Laponie Russe) et de la Mer Blanche. —T. Mollusques. — Par) S. Herzenstein (1) : L'auteur nous fait connaître la (faune malacologique de la Mer Blanche et de la côte Murmane (Laponie Russe), ré- gions peu éludiées, jusqu'ici, au point de vue de l’histoire naturelle des Invertébrés, et présentant, d’ailleurs, de grandes difficultés aux explorateurs, à cause de la rigueur du climat et du peu de ressources qu’offrent ces régions désolées à ceux qui sont habitués aux douceurs et aux recherches de la vie civilisée. Aussi doit-on savoir gré aux naturalistes qui ne reculent pas devant les dangers et les privations de toute espèce , accompagnement obligé de pareils voyages, pour enrichir la science et diminuer le domaine, encore si grand, de l'inconnu. D'ailleurs, le caractère arctique de la Mer Glaciale, sur les côtes de la Laponie Russe (Côte Murmane), particuliè- rement dans la partie occidentale, ne se présente pas avec toute sa sévérité, par suite de la température relative- (1) Saint-Pétersbourg, 1885. Brochure grand in-8 de 182 pages d'impression. =. M0 ment élevée des couches supérieures de l’eau, en été, et du fait que la formation de la glace est peu considérable, en hiver, et tont à fait nulle pendant les mois chauds. La Côte Murmane appartient à la partie relativement tempé- rée de la région arctique, que Torell désigne sous le uom de zone hyperboréenne. Le faune de la Mer Blanche se rapproche de celle de la Mer de Kara, tout en présentant de nombreuses formes liltorales. Le nombre des espèces de Mollusques citées par l’auteur s’élève à 166. La zone supralittorale n’est guère représentée que par le Littorina rudis; la zone littorale, ou première zone, est, au contraire, riche en Mollusques, parmi lesquels nous signalerons la présence des genres Littorina, Acmæa, Buccinum, Margarita, Lacuna et Saxicava. La deuxième zone, que l’auteur désigne sous le nom de zone à Laminaria et à Nullipores, s'étend depuis la zone littorale jusqu’à une profondeur de 45 à 50 bras- ses : on y rencontre des Lacuna, des Margarita, des Chi- tons, etc. La troisième zone est celle des Brachiopodes et s’étend, de la zone à Laminaria jusqu’à la profondeur de 400 à 110 brasses (Rhynchonella psittacea ; Terebra- tulina caput-serpentis ; Terebratella Spitzbergensis, cette dernière espèce en abondance). Parmi les formes abys- sales, recueillies à une profondeur plus considérable que celle de la troisième zone, nous citerons les Poromya gra- nulata et Pecchiolia abyssicola. H. CRosSsE. — 341 — ERRATA. Pages. Lignes, 10, 31, au lieu de 1876, lisez 1786. 18;,4, —— Cap. Haugton. — Capt. Haughton. 19, dt, — Haugton, — Haughion. LE Ad — Amérique, — l'Amérique. 62,15; — bizare, — bizarre. 64, 923, — omplète, — complète. 198, 8, — centres, — aulres. 207,..:8, — umbulicatus, — umbilicatus. 252,. 18, — Jeffreyss, — Jeffreys. LISTE des auteurs qui ont concouru à la rédaclion du volume XXXIII du JOURNAL DE CONCHYLIOLOGIE. Boury (E. de). Morelet (A.). Cossmann (M.). Morlet (L.). Daniel (EF.). Vassel (E.). Heude (M.). Vayssière (A.). Hidalgo (G.). — 542 — LISTE DES NOUVEAUX ABONNÉS. Ariane Mia) ne NN TIRROnte: Bardin (Abbé L.).. . . . : Angers. Boetiger (DO, ve Franthort: Gloër (CARMEN re PNRPATIS. à Comité Géologique de Russie. Saint-Pétersbourg. Delgado (Prof.). . . . . Lisbonne. Donlus (Gay EU EU NE CS AT: Linnean Society... . . , Sydney. Richards et Fohrbeck. . . Moline. — 545 — TABLE DES MATIÈRES. TOME XXXIII. Nollusques vivants. Catalogue des espèces du genre DES PAU par H. Crosse. : J Coquilles terrestres et fluviatiles cl r Afrique équi- noxiale, par À. Morelet. . : Note sur deux espèces de Bithinella du nappes d'eaux souterraines de la France, par P. Fischer. Rectifications de nomenclature, par le R. P. H. Heude (2° article). PUR et Description du nouveau genre Heudeia, par H. Crosse. ; : De la récolte des Malines Hu la région coau (particulièrement dans la rade de Brest), et des saisons les plus favorables pour leur recherche, par le D' F. Danuel. Note sur la: Parmacelle trouvée près Fe For (Espagne), par le D° J. G. Hidalgo. Note additionnelle sur le Parmacella Valenciennesi, Webb et Van Beneden, par Æ. Crosse. : Premier Supplément à la Faune Malacologique ter- restre, fluviatile et marine des environs de Brest (Finistère), par le D° F. Daniel. . . . , Nouvelles observations sur l’Acirsa subdecussata, Cantraine, par E. de Boury. 94 96 96 — 044 — De la nécessité de la suppression des genres Sinu- sigera ot Cheletropis, par H. Crosse. Note sur l’animal de l’Adeorbis subcarinatus, Mon- tagu, par P. Fischér. \ Note sur l’animal de l’'Hybocystis der je We gan, par P. Fischer. AE Rare UE Étude monographique sur les espèces du genre Hy- bocystis de Benson, par H. Crosse. à Description d’une nouvelle espèce d’Helix d Es- pagne, par le D'J. G. Hidalgo. Description d’une espèce nouvelle de Circe, de Philippines, par le Dr J. G. Hidalgo. Etude sur l'organisation de la Truncatella trunca- tula (Draparnaud), par À. Vayssière. ; Malacologie des Comores (4° article). — Récolte de M. Humblot à la Grande Comore, par À. Morelet. Contribution à la Faune malacologique du Puy-de- Dôme. — IT, Mollusques des environs de Châtel- Guyon, par P. Fischer. Diagnoses Molluscorum novorum, in regione Usa- gara dicta, Africæ orientalis, collectorum, auc- tore H. Crosse. Paléontologie. Description d’une nouvelle espèce de Pecten fossile du canal de Suez, par E. Vassel. Description de Coquilles fossiles du Bassin Parisien, par le commandant L. Morlet. Description d'une nouvelle espèce de ébdsfäpe du terrain permien de Saône-et-Loire, par P. Fischer. J on Mroet eu aa Description d'espèces du terrain buiSiddéé des envi- 99 — 545 — rons de Paris (suite), par M. Cossmann, 106, 197 Note rectificative, par le commandant L. Morlet. 4196 Diagnoses Conchyliorum fossilium novorum, in stras tis eocenicis repertorum, auctore L. Morlel. . 312 Bibliographie. a. MOLLUSQUES VIVANTS. Mémoire concernant l'Histoire naturelle de l'Empire chinois, par les Pères de la Compagnie de Jésus. — Troisième cahïer. — Notes sur les Mollusques terrestres de la vallée du Fleuve Bleu (1883). . 55 Conchyliologie fluviatile de la province de Nankin et de la Chine centrale, par le R. P. Heude. — Neuvième fascicule (1885). , . . NN OT Manuel de Conchyliologie et de Paléontologie con- chyliologique. — Histoire naturelle des Mol- lusques vivants et fossiles, par le D' P. Fischer. — Fascicules VIII et IX. . . . . . 61, 209 The Terrestrial Mollusca inhabiting the Society Islands. By Andrew Garrett(1884). . . . . 62 Manual of Conchology structural and systematic. With illustrations of the species. By George W. Tryon Jr. — Parties XXV, XXVI, XXVIT, AXVHE(A8B5):5 4 vabprntost) 464,214, :5346 Deutsche Excursions-Mollusken-Fauna. Von S. Cles sin 885}: Note Caen : 2 . 66 Notes on some New Zealand Land Shells, with rs criptions of new species. — Revision of the Land Mollusca of New Zealand. — Notes or some ma- ER rine Mollusca, With descriptions of new species. — Revision of the recent Rhachiglossate Mol- lusca of New Zealand. By Prof. F. W. Hutton (1885-1884) . : EVENE Histoire naturelle de la as — 6° Partie, Mol- lusques (Céphalopodes, Gastéropudes), avec 20 planches, par Albert Granger (1884). Mediterranean Mollusca.By J.Gwyn J'effreys (1885) Les Mollusques marins du Roussillon, par E. Buc- quoy, Ph. Dautzenberg et G. Dollfus. — Fasci- cules 7, 8, 9, 10 (1884-1885). . .735, 155, Catalogue of Mollusca and Echinodermata dredged on the coast of Labrador by the Expedition under the direction of W. A. Stearns, in 1882. By Katharine J. Bush (1883). Om Limfjordens tidligere og nuværende Marine Fauna, med sœærligt hensyn til a nee Ved Jonas Collin (1884). Note malacologiche sulla Fauna (taliana del Socio Napoleone Pini (1884). PNR Novità malacologiche (1884). — Novità malacolo- giche, Il Nota (1884) — del Socio segretario Napoleone Pim . 4 Manual of Conchology annee sh systétrtil Second Series : Pulmonata. With illustrations of the Species. By George W. Tryon Jr. — Parts I, AL, LIEEEMAS85)" SUITE OPA STE Nomenclatura generica e specifica di alcune Con- chiglie Mediterranee, pel Marchese di Montero- sato (1884). «A7 Introduccion a la Fauna ia datbgés sd Vallvi. drera, y Catalogo razonado de los Moluscos tes- Pages. 68 74 74 75 259 ue SU taceos terrestres y fluviatiles del territorio, per el D' Joaquin M. Salvaña (1884). . . . … , Contribution à la Faune conchyliologique marine du Portugal. — Catalogue des Mollusques ob- servés dans le Sud-Ouest. par Awgusto Nobre (1884) . HR AEAU Molluscos Marinhos do LL de D Cle por Augusto Nobre (1884) . Conchiglie littorali Mediterranee, pel Miurhate di Monterosato (1884). Notes on the Jaw and Lingual Dentition of ant Mollusks, by W. G.Binney (1884). Contribution à la Faune malacologique française. — VIL. Monographie des Hélices du groupe de l’'Helix Bollenensis, Locard, par Arnould Locard (1884). . An account of the ant and We tas A dinsià collected during the Voyage of the « Challenger » from december 1872 to may 1876. By nes A. Smith (1884). ; . Die Mollusken der nächsten nue von cb Nach den im Museum für Naturgeschichte vorhan- denen Sammlungen . Von Théophile Studer (1884). TETE ; ; Supplément aux Unionidæ de la Sani par À Hans Drouët (1884). ; On the Mollusca procured diciné dite « uen » and « Porcupine » Expeditions, 1868-1870 (Parts VII and IX). By J. Gwyn Jeffreys (1883- RSS Hs LuVine Ain .à)!) 3 don Recherches zoologiques et RE Los sur les Mol- lusques Opisthobranches du Golfe de Marseille. Fages. 143 145 146 147 148 151 157 221 ARS — Première partie. Tectibranches, par À. Vays- sière (1885) . On a collection of Shells sent dus Florida by lé Hemphill. — Notes on some Floridian Land and Freshwater Shells, with aRevision of the Auricu- lacea of the Eastern United States. By W. H. Dall(1883-1885). . . . - : Report on the Mollusca of the Rae ae Bering sea, collected by Leonhard Stejneger in 1882 and 1885. — New or specially interesting Shells of the Point Barrow Expedition. By W.-H. Dall (1884) ane AUTR Record of Zoological DU — Mollueci, — Molluscoidea. By E. von Martens (1884). Sitzung-Bericht der Gesellschaft naturforschender Freunde zu Berlin von 17 Marz 1885 (1885). Hand-List of Mollusca in the Indian Museum, Cal- cutta, by Geoffrey Nevill. — Partie IL. Gastro- poda. Prosobranchia-Neurobranchia (suite) (1884) A complete List of the scientific Papers of Thomas Bland, from 1852 to 1885. By Arthur F. Gray (1884) . L : L Description d’une espèce ae de Mcllséqué Gastéropode (Bythinella Lanceleveï), par Arnould Locard (1884). . On the concordance of the na inhabiting both sides of the North Atlantic and the inter- mediate seas. By J. Gwyn Jeffreys (1884). Notes on a Nevada Shell (Pyrgula Nevadensis), by B. Ellsworth Call and C.S. Beecher (1884). Beiträge zur Mollusken fauna Griechenlands. — I. Von P. Hesse (1884). . Peges. 206 214 216 218 219 220 223 224 224 226 227 — 549 — Notice of the romarkable Marine Fauna occupying the outer banks of the southern Coast of New En- gland , N° 10 — Brief Contributions to Zoolozy from the Museum of Yale College, N° LVE. By A. E. Verrill 884). 2 Revision of the Toxoglossate Mollusca of Non ad land. — Revision of the Marine Tænioglossate and Ptenoglossate Mollusca of New Zealand. — Revision of the Recent Lamellibranchiata of New Zealand. By Capt. F. W. Hutton (1884). Critical List of Mollusca from North West Coast of Australia. — Synonymy of some Land Mollusca from Papua or New Guinea. By J. Brazier (1884). } L List of some recent shells found in Ré of bia on the Maclay-coast, New Guinea. By J. Brazier (1884). è Synonymy of and Remarks upon the sbécifte names and authorities of four species of Australian Ma- rine Shells, originally described by D° John Edward Gray, in 1825 and 1827. By John Bra- zier (1885). J On the Presence of Eyes and ati tie oi in the Shells of the Chitonidæ. By H. N. Moseley (1884). sil DNASET PENTER Contributions à la Faune Matbéligtané française. — VILL Description de quelques Anodontes nou- veaux pour la Faune française (188%). — IX. Monographie des Helix du groupe de l'Helix uni- fasciata, Poiret. Par 4rnould Locard (1883). Note sur une Faunule malacologique Gallo-Romaine, trouvée , en 1885, dans la nécropole de Trion, à 23 Pages, 228 251 256 — 390 — Lyon, lue à l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, dans la séance du 16 juin 1885, par Arnould Locard (1885). . Moluscos del valle de Ribas (Cataluña). Contribu- cion al estudio de la Fauna malacologica Pire- naica, por Arthuro Bofill y Poch. — Première partie (1884). sibrà Sopra tre Elici della Croazia. die dsitititn all’ articolo sul! Helix homoleuca. Da S. Bru- sina (18385). : : Enr Primi studi sulla Collezione vais della « een ciolo » e lettera al Commandante Carlo de Ame- zaga, del Prof. Antomo Carruccio (1885). . Reports on the results of dredging under the super- vision of Alexander Agassiz, on the East Coast of the United States, during the summer of 1880,by the U.S.Coast Survey Steamer « Blake », Commander J. R. Bartlett, U. S. N., Comman- ding. — X. Report on the Cephalopods and on some additional species dredged by the U. S. Fish Commission Steamer « Fish-Hawk », during the season of 1880. By À. E. Verrill (1881). Additions to the Shailow-water Mollusca of Cape Hatteras, N. C., dredged by the U. S. Fish Com- mission Steamer « Albatross », in 1883 and 1884. By Katharine J. Bush (1885). Constitution méthodique, rationnelle et naturelle de la Famille des Chemnitzidæ, par le marquis L. de Folin (1885). y Reiseerinnerungen aus Algerien and Tunis. Von D' W. Kobelt (1885). On a collection of Shells (Chiefly lou ju fresh Pages. 257 245 244 245 248 249 250 — 551 — _ water) from the Solomon Islands. By Edgar A. Smith (1885). L On the Cerithiopsidæ from the bte sas of the North Atlantic, with three new species from Ma- deira. By the Rev. R. Boog Watson (1885). Iconographie der Land und Süsswasser-Mollusken, mit vorzüglicher Berücksichtigung der Europäis- chen noch nicht abgebildeten Arten von E. A. Rossmässler , fortgetsetzt von D' W. Kobelt. — Neue Folge. Zweiter Band. Erste und Zweite Lie- ferung (1885). AL Sur l’organisation de la Truncatella ; par M. 4. Fa sière (1885). : Loologischer Jahresbericht fur 1884. of ben von der Zoologischen Station in Neapel. — UT. Abtheilung. Mollusca, Brachiopoda. Mit Re- sister, — Redigirt von D° Paul Mayer (1885). Report on the results of dredging unter the super- vision of Alexander Agassiz, in the Gulf of Mexico and in the Caribbean Sea (1878-1879), by the U. S. Coast Survey Steamer « Blake », Lieut. Com- mander C. D. Sigsbee, U. S. N., and Comman- der J. L. Barilett, U. S. N., commanding. — XXIV. Supplementary Report on the « Blake » Cephalopods.—XXV. Descriptions of two species of Octopus from ARR By À. E. Verrill (1885). LR AU Notice of the remarkable marine but occupying the outer banks off the Southern Coast of New En- gland, and of some additions to the Fauna of Vi- neyard Sound. By À. £. Verrill (1884). Physical characters of the portion of the continental — 552 — border beneath the Gulf Stream explored by the Fish-Hawk, 1880-1882. By Prof. À. E. Verrill (1884). AY 1 LA rie ; Second Catalogue of Mollusca, bide add {o the Fauna of New England and the adjacent parts of the Atlantic, consisting mostly of Deap Sea Spe- cies, with Notes on other previously recorded. By À. E. Verrill (1884). SIL Third Catalogue of Mollusca, recently added to ju Fauna of New England and the adjacent parts of the Atlantic, consisting mostly of Deap Sea Spe- cies, with Notes on other previously recorded. By A. E. Verrull (1885). Contributions to the knowledge of the Fécdisihacs Mollusca of Kansas. By R. Ellswort Call (1885). Beitrage zur Kenntniss der Fauna der Murmankuüste und des Weissen Meeres. — [. Mollusca. von S. Herzenstein (1885). . b. MOLLUSQUES FOSSILES. Recherches paléontologiques sur les dépôts ter- tiaires à Milne-Edwardsia et Vivipara du pliocène inférieur du département de l'Ain, par ff. 4r- nould Locard (1885). PA ; Notes on Brocchi’s Collection of Sabapéhaiie Shells. By J. Gwyn Jeffreys (1884). Sur une des causes de la variation dans le temps des Faunes malacologiques, à propos de la filia- tion des Pecten Restitutensis et lalissimus. Par M. Fontannes (1884). JE HE Die Neritodonta Dalmatiens und Shéronténs, nebst Pages. O1 O1 bo 58 71 — 993 — allerlei Malacologischen Bemerkungen. Von Spi- ridion Brusina (1884). . 5%: Moluscos fossiles de los Terrenos terciarios supe- riores de Cataluña, descritos por el D' Jaime Almera y Arturo Bofill (1884). . . . . . Materialien zur Kenntniss der Devonischen. Abla- gerungen in Russland, von 7h. Tshernyschew (1884). AVR RTE IVAENRTE ; Die Fauna der Congerienschichten von Agram in Kroatien, von S. Brusina (1884). . Results of an examination of Syrian Molluscan Fos- sils, chiefly from the range of mount Lebanon. By Charles E. Hamlin (1884). Etudes critiques sur des Brachiopodes nouveaux ou peu connus, par Eugène Deslongchamps. — 4°, 5° et 6° fascicules (1884). à Latin Us Note sur une nouvelle classification de la famille des Terebratulidæ, par E.Deslongchamps (1884). Annuaire géologique universel et Guide du Géo- logue autour de la terre, dans les Musées, les principales collections et les gisements de fossiles et de minéraux par le D° Dagincourt (1885). Sur l'existence de Mollusques pulmonés terrestres, dans le terrain permien de Saône-et-Loire, par P. Fischer (1885). AN AIN Beiträge zu einer Monographie der Ammonitengat- tung Harpoceras. Von E. Haug (1884). . Mollusca fossilia stratuum tertiariorum superno- rum Catalauniæ descripta à doctore D. J'acobo Almera et D. Arturo Bofill et Poch. — Proe- mium. Strombidæ, Strombus, Rostellaria (1885). Observations sur quelques espèces nouvelles du Bas- Pages, 150 154 157 159 219 19 CS 19 ue TR Le sin de Paris, décrites par M. le Marquis de Rain- court, par E. de Boury (1884). Rectifications pour servir à l'étude de la éd éocène du Bassin de Paris, par 47. Chelot (1885). L. Foresti. — Sul Pecten Histrix, Doderlein-Meli (1885). : Zoologischer inbtatterahil für 1884. Hethsih ben von der Zoologischen Station in Neapel. — HT. Abtheilung : Mollusca , Brachiopoda. Mit Register. — Redigirt von D” Paul Mayer (1885). Descrizione di una forma nuova di Marginella ed alcune Osservazioni sull” uso dei vocaboli muta- zione e varieta. Nota di L. Foresti (1885). Successional relations of the species in the French Old-Tertiary ; by Otto Meyer (1885). . Nouvelles. Inauguration de la statue de Linné, à Stockholm (Suède), le 15 mai 1885. Acquisition des Collections scientifiques ne j. Gi Jeffreys, par le Smithsonian Institution, pour le National Museum de Washington (Etats-Unis). . Nécrologie. Mort de MM. George Brettingham Sowerby et A. G. Fischer de Waldheim. 925 QI D (ep) QT (Si GO 252 80 — 995 — Liste des auteurs qui ont concouru à la rédaction du volume XXXIII du Journal de Conchyliologie. Liste des nouveaux abonnés Pages. 3 41 — 556 — TABLE PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE. a. Mollusques vivants. Pages. AGHATINA (Homorus) cornea, Morelet. . . . . 289 = — monacha, Morelet. jt 288 Acirsa subdecussata, Cantraine. . . . . . . 96 ADEORBIS subcarinatus, Montaou. . . . . . . 166 APLSSIELLA (Ge one, PH rot RE AR IAeT ER ARE NTONIDA Ur) ie le vds led ren le NÉ ré Et os 33 Azxca tridens, Pulteney. . . . . . . . . . 96 BiTHINELLA Berenguieri, Bourguignat. . . . . 39 — Bourguignati, Lacard . … . ++ ,:1: 98 — Lancelevel, Locard. :: Suit chantent ne BRON UE) NE TR ALAN PEER a NE T1 Buzimus Bewsheri Morelet, var. . . . . . . 289 ByTHINIELLA Reyüiesi, Dupuy. . . . . . . . 307 Cenes (SM UNS TO AQU qe Me aie ah NPA 56 CHELETROPIS (G.). ns nr CHEMNETZIDE (A) SN RE ENST 949 Calrotne PU 4 Et: nn ea Cince Barrandæ, Hidalgo. 0. ous diet 195 Cncueus (1% doi: ae douce vi rnen) TEGT CrauSiL TA) Ardouiniana, ‘Hendeiss nt élec 54 Cyccosroma elegans, Müller. . . . . . . . 307 _ Sowérbyi, Prelfar né Nef truncatulum, Draparnaud. . . . . 284 — xanthochilum, Sowerby. . . . . 9297 Ca MB OA LINNe RE 0 0. ele Es ester 145 Crénas Ueris, LABEL - ie UE so in 2 Cyrano dlslandica. Hinpné. . 1/10, UT OR Es DrEissensiA lacustris /Morelét 246.42, 44 4er O0 — ornata Morelels 51". ut ous 32 — 357 — Pages. ame n n)e MN ee Nan he LE te ra ES ENNEA circumcisa, Morelet . . . . . . . . 29 +. correola,/MorelolshatoMlmusrnl" 1,005 —Wdolium, Hende... doi atllu k3 ——galactochila, Grossen: 4012 ur 0 su + Humbloti; Morelet.#1210% hauts 2150:998 Ævpovularis,-Morelét SUIS ASE D INR HE 0 51 908 rnnpliciéera Morel CUGPLIOEEA LRator A6 = ,rinaons, Cross NT TE ETS ME us 3 = Dsagarica, Grosso LAIT US SNS ip ee 0 mnnvirea EMOrelo RES HAT CUS Ses 006 HRRErGUEERe Né E 9 UE LUNA LT. EN 988 Denis (ON MES ati À SRE ET uee CSS ADN ERA ISSUE Me els ve ve te ON NIUE HELiciNaA Setchuanensis, Heude. . . . . . . 56 Hrrax asporsais Müller, AIM AL UE. Lean) ibollenensis, Locard:: 40e, Juin 72 454 0 Carthasiana Müller. "2" 207. SU TES +805 —" Flourati, Bourguignat:14 00" rie ester 4h — : homoleuca, : Pärreyss * 72,710) naar = ipdeeoratar Gould 262,4 27 2 Lt tre 20 2 lacmiosala; Heéade:".: 0x "rio CDN 43 — vleprosula/Meuder: 24.44 0 40 TT RUE k3 —- lithina, Heude SÉLYTUE LINE k3 — nemoralis, Linné, var. hybrida. . . ,. . 305 —...personata, Lamarck SM ET MEN Ut UTC ——.-.puberosula;, Heude. MAR: 0e 82e L3 — _ pulchella, Draparnaud, var. costata. . . . 305 —. Quadrasi, Hidalgo MIEL RNA 604108 —.rufescens,, Pennant PAAMMNT EE. Fos LL AI AE — unifasciata, Poiret. . . . . à FLAN =" vermiculata.) Müller väérarusissrnli ve" ee 11 1555, 0 ECS SPENCER A UT 0 a 2 RE TEE k3 — Setchuanensis,Hende. ,. ::. 4100: 44 Lmhours Es (On) en OM ee ON Le 8 Pages. Hysocysris elephas, Morgan. . . . . . . . 183 — sravida, Benson. ! 440 Sun raMe LES — Jousseaumei, Morgan . . . . . . 184 — Mouhoti, Pfeiffer « .. AU EU 480 — Myersi, Haines (emend.) . . . . . 191 HyproBrA Gabonensis, Morelet. . ,. . . . . 30 Kezcra Mac-Andrewi, Fischer. . . . . 4.1 wi. 96 LepropomaA Ardouinianum, Heude. . . . . . 54 Beéfcorrycnra.lé,) Sluiolt ao AIRE 5 _ foliacea,, Chémnitz:#.1 08220 rmetta 19 — Leai,, Tryon “ess die lonhetenre 16 — Tissotiana, Crosse. , , 11:11 0x 11 — sealaris, H.. Adams il, nor t}s A1 LiBERA (G.) 'AORMARES sb Limax agrestis, Linné, var. xanthosoma. . . . . 309 Limicocaria Æthiops, Morelet, . . . . . . . 23 — Droueti, Morplet, ”,20%10, Re IQente 21 Lanea Palmeri, Dall..: ,; : 42410, OUEN æAlE Lirrorina cærulescens, Linné., : + 714 96 MiSTIGOTRUTENS (G) ‘20 SUN LMEAMERHPERS Biceropus {fu 101. See UANANINMRRUNNM 58 Massa ivida, ‘Gray, 44 24 2,7 JAI GO tar NbrTARCEUS (G.) 4 4 40 2 ae EME MOMENT OeisTROoBRANCHIA (Out. aan ver GRR 20206 eaonus (2 AUCUN Rate ENT ARE METEO Oropoma anaglyptum, Morelet. . . . . . . . 300 — Comorense, Pfeiffer: 2404: 4llmir0ite..098 — . Humbloti, Morelet. . . ,. . . . . 9298 — polyzonatum, Morelet . . . . . . . 299 PALuDINA truncata, Payraudeau. . . . . . . 824 PARMACELLA Deshayesi, Moquin-Tandon. . . . 93 — Valenciennesi, Webb et Van Beneden, 93, 9% PanwacocaLxa (G.):2 011680 Muse. "58 OOLIA (GE) as TR ve Lee ne COLE 34 — 599 — PauLia Berengueri, Bourguignat. — Bourguignati, Locard. — Locardiana, Bourguignat. MAANErA (hs 4: 4 0 PLEUROBRANCHÆA (G.). PLEUROBRANCHUS (G.). . PROSERPINA (G.) . PsEupocamPyLÆA (S.) . . Pura (Gi1BBULINA), Comorensis, Morelet. PurpurA hæmastoma, Linné PyrGuca Nevadensis, Stearns. RATHOUISIA (G.). Rissoa ‘truncata, Philippi. ScaLariA tenella, Hutton. SCYPHIDIA (Gn) «à Fm) — Fischeri, Vayssière ScuTum (G.). . SINUSIGERA (G.) . —— perversa, Craven. SoLaRIUM luteum, Lamarck SOLECURTUS strigillatus, Linné RROSEUMAU NN NT te At SrencGyrA acmella, Morelet. . . — (OpEAs) apiculum, Morelet. — canonica, Morelet _ gracilenta, Morelet . — invalida, Morelet, — (OPEas) Johannina, Morelet = — longula, Morelet . — normalis, Morelet. . — plebeia, Morelet. — recisa, Morelet. — saxatilis, Morelet, —_ terebella, Morelet. STYLUS (G.) —— 560 — Tenenna((Gre ts NB AE DORE las Trocaus fragaroides, Linné. 4 PT APAU TO e. DRONCATELEA (AE 500 2 Dents LITE DEL Le AO — costulata, Risso. — lævigata, Risso . k — truncatula, Draparnaud. . TRUNCATELLACEA (F.) TRUNCATELLIDÆ (F.). TyLonina Rafinesquii, Philippi UmereLLa mediterranea, Lamarck. UnioninÆ (F.). Uxio æquatorius, Morelet. — Douglasiæ, Gray. MannCELLIDES (F.)e LUN RIRE b. Paléontologie. ACROREIA (G.). — Baylei, Cossmann. ANCILLARIA excavata, Cossmann. ANTHRACOPUPA Ohioensis, Whitfield. Birrontia Crenensis, L,. Morlet. Boscovicra (G.) . LOUE ENTER Re NPA TT EP ge: Buccinorusus hemigymnus, Cossmann. Bucza Bezançoni, L. Moriet. CANCELLARIA (G.). LR AVE TS ei TR OST —— Bezançoni, L, Morlet. . . .. 49, — Danieli, L. Morlet. — Multienensis, L. Morlet. — semiclathrata, L. Morlet. Capsa mediumbonata, Cossmann CapuLus parmophoroides, Cossmann. Carpium diastictum, Cossmann. CoLUuMBELLA angusta, Deshayes. . — 561 — COLOSTRACON (G.). Conus Crenensis, L. Morlet. CorguLa areolifera, Cossmann CruciBuLuM Bernayi, Cossmann. DawsonEzLA Meeki, Bradley. Denpropupa Bigsbyi, Dawson. — vetusta, Dawson. — Walchiarum, Fischer. Donax ovalina, Cossmann. EmarGinuza clypeata, Lamarck — — var. Bourdoti, Cossmann. — compressa, Cossmann, — macra, (Cossmann. Eumericia (G.). . ‘ FIssuRELLA iapeina, Cossmann. . — sublamellosa, Deshayes. CODSSENSIA TE) + Te MP ERUMUUl, — plicatuloides, Cossmann. anpocenäis:(G:)...:,04 «AH à Hæemicarpium mite, Cossmann, JouanETIA Thelussoniæ, Raincourt et Mo Lacuxa Dutemplei, Detues — terebralis, Cossmann. Lima Barreti, L. Morlet. Lirrorina trochiformis, Cossmann LuTeTiA deficiens, Cossmann. Lyrosroma (G.) . : MELanra (BAYANIA) Re : Morlet. Merura Vasseuri, Cossmann. Mixe-EpwaRrDsia (G.). Mirra tetraptycta, Cossmann. NERITODONTA (G.) . + Oposromia Barreti, L. Morlet. PATELLA sinuosa, Procchi. Pecren Fischeri, Vassel. Pages. 154 315 106 197 103 102 105 226 109 132 132 199 119 79 120 136 113 113 238 112 130 136 122 312 193 117 151 31% 205 60 128 18 314 71 46 — 562 — Pages. Pecren latissimus, Brocchi. A4 — Restitutensis, Fontannes. 77 PHasrANELLA Bezançoni, L. Morlet. . . . . . k8 PLanorgis Cuisensis, Cossmann. 126 Pura Vermillionensis, Bradley. 102 Rissoa Barreti, L. Morlet. . . . . 313 Rissoina Barreti, L. Morlet. 312 — Cloezi, L. Morlet . . 313 — Raincourti, Cossmann . 201 SoLariuM Langlassei, L, Morlet. . . . . . . 315 — patulum, Lamarck. . . 133 SPORTELLA irradiata, Cossmann. 115 SrromMBus Almerai, Crosse. 242 STROPHITES grandœæva, Dawson. . . . . . 104 TiBErtA ((.) 13159100 EénennATUEE (8 Mise dti tua tes ABS L 0088 Triron cuneatum, Cossmann. . . . . . . 203 UmerezLa Raincourti, Cossmann, . . +. . 125 VALENCIENNESIA pelta, Brusina. 151 ZoniTEs priscus, P. Carpenter. . 103 Paris. — Imprimerie J, Tremblay, rue de l'Éperon, 5; Mme Ve TREMBLAY, uée Boucbard-Huzard, successeur, té rar. Journal de Conchylologie. 1685. PCI 9 CET TETE TNT PP ANL dd AO ETS CELLULE EL LEE LECELELELERLR RER RENE SÉSEMEL SA SE 2 A. Va ayssière del. np. Becquet LR Parts. Anatomie de la Truncatella truncatula, Draparnaud. # Journal de Conchylologie. 1885. RACE © LAS LD | D LM A 2 À. Vayssure del. np. Becquet fr Paris. Arnoul lib. Anatomie de la Truncatella truncatula,Draparnaud. ‘ # Journal de Conchyliologie .1885. PLEINE 8 9 L es 11° 10 12% 12 à 120 A 5 14 15? a 14. b Arnoul dl. mp. Becquet fr. Parcs. Mollusques de la Grande Comore. 4 Carte géologigue générale de la Russie. — Feuille 93. Partie occidentale, — Kamyschin. — Composée et expliquée par J. SiNTzov.— Saint-Pétersbourg, 1885, chez Eggers et Ci°, libraires. Fascicule grand in-4, comprenant 110 pages d’im- pression et une carte géologique leintée. Aperçu géologique du district de Lipetzk et des sources miné- rales de la ville de Lipetzk. Par J. MouscakETOrr. — Saint- Pétersbourg, 1885, chez Eggers et Cie, libraires. Fascicule grand in-4, comprenant 69 pages d'impression el accompagné de 2 cartes teintées. Die Fauna des Untern Devon am West-Abhange des Urals. Von Th. TcHERNYscHEw. — Saint-Pétersbourg, 1885, chez Eggers et C'°, libraires. Fascicule grand in-4, com- prenant 107 pages d'impression, et accompagné de 9 planches lithographiées. The Proceedings of the Linnean Society of New South Wales. Vol. IX.— Parts 1, 2, 3 et 4. — 1884, Sydnev, chez F. Cunninghame et C°, libraires, 146, Pitt Street. Volume grand in-8, publié en 4 Fascicules, et comprenant 1,260 pages d'impression, avec 71 planches noires ou coloriées. The Proceedings of the Linnean Society of New South Wales.—Vol. X. Parts I et IL.— 1885, Sydney, chez F. Cun- ninghame et Ce, libraires, 146, Pitt Street. — 2 Fascicules grand in-8, comprenant 279 pages d'impression, et accompagnés de 25 planches. Palæodictyoptera : or the affinities and elassificalion of paleozoic Hexapoda. — Winged Insects from a paleonto- logical point of view. By Samuel H. Sounper. — Boston, 1885. Fascicule grand in-4 de 30 pages d'impression, accompagné de 4 planches lithographiées. (Extr. Memoirs of the Boston 50- ciely of Natural History, vol. III, 1885.) United States Geological Survey. J.-W. Powell, direc- tor. Fourth annual Report, 1882-1883. — Washington, 1884. Volume grand in-4 de 473 pages d’impression, accompagné de 85 planches et cartes. Proceedings of the Academy of Natural Sciences of Phi- ladelphia, 1885.— Parts Let [E. — Philadelphia, 1885. 2 Kas- cicules grand in-8 de 224 pages d'impression, accompagnés de 3 planches. Jahrbücher der deutschen Malakozoologischen Ge- sellschaft nebst Nachrichtsblatt, Redigirt von D'° W. Kogezr. — Vol. XIL.— Franefort, 1885, chez Moritz Diesterweg, libraire. —1 volume graud in-8, publié en. 4 livraisons, et comprenant 398 pages d'impression, avec {1 planches noires ou coloriées. Annales de la Société royale Malacologique de Bel- gique. — Tome XIX (3° série, tome IV). — Bruxelles, 1884. 4 volume grand in-8, comprenant 271 pages d'impression, et accompagné de 6 planches noires. Bullettino della Società Malacologica Italiana.— Vol. XI, Fogli 1-7. — Pise, 1885. { Fascicule grand in-8, comprenant 112 pages d'impression. Table des Matières CONTENUES DANS CETTE LIVRAISON. Étude sur l’organisation de la Truncatella trunca- tula (Draparnaud)s"2 5. ESS ne Malacologie des Comores (4° article). — Récolte de M. Humblot, àla Grande Comore. . . . : ..., A. MORELET. . . . , 288 Contribution à la faune malacologique du Puy-de- Dôme. — II. Mollusques des environs de Chàtel- A. WVaÿssiBRE: 21. 0203 Guyon sé Di bla CS est ru D ÉIECHEM GT ARTE Diagnoses Molluscorum novorum, in regione Usagara dicta, Africæ orientalis, collectorum. . . « . . .. FH 'IOROESE NES IU Diagnoses Conchyliorum fossilium noyorum, in stra- tis eocenicis repertorum. ............. Li. MORLET . . . .. 312 ec O0 A rdc A ne LH Cros 9 204 316 Rata ce 0 DRE ENT RANUES QBr El OA, OT RENE RENE PES MERE EE TER 341 Lite des AULéUTS SE RE VEN RS RME AUS NI NE SE ARS ES SERES 341 Liste des nouveaux abonnés. . .......+... 2... 1.102: + 1°942 Table des matières. . , . . . .. ANR GARE EN AD AE STORES 343 Table par ordre alphabétique .. . 4. .2. 44. 4) Ne ru 16228 71990 Le Journal paraît par triméstre ei forme £ volume pur an. PRIX DE L’ABONNEMENT {PAYABLE D'AVANCE) : Pour Paris et pour les départements (reçu franco). . . 16 fr. Pour l’étrangèr (Union postale) id, à 4041 088 Pour les pays hors de {l’Union postale id. AONe RES S’adresser. pour l’abonnement, payable d'avance, et pour lescom- munications scientifiques , à M.H. CROSSE, directeur qu Journal, rue Tronchet, 25,à Paris, chez qui on trouvera aussi les volumes précé- demment publiés du Journal de Conchyliologie. (Ecrire franco.) Il estrendu compte des ouvrages de Conchyliologie et de laléonto- logie, dont deux exemplaires sont adressés au bureau du Journal. PARIS. — IMPRIMERIE DE J. TREMBLAY, RUE DE L'ÉPERON, 5. — 1885. Me Ve TREMBLAY, NÉE BOUCHARD-HUZARD, SUCCESSEUR. CASA RE: MAC re Qu L | A pe NET fe * nn let Ef ere bas ve Sa ee A PRE IEEE ARC | A a) NOR Le 2 S RACE 4: æ4 # 2 > E - 22 532. > ET >. rs SR : 222 >> Pr Æ. Dr pd ve DD D, > 15% LT > ù SE nm > 225% . > >> l ) >>> D» 55 252% 2 Rs 7 D = 3 > > 2 RSS D» D» D) 2> >» >> >> 2», SD D SD ? > >>> >> 2 >> à » » j SI Ji » >» 3 té “ ss vi AUD WW De 5: D no Dr. Es D DD»: Si > DS D DD5% DD D> - sé DD DD» 5 > DE D >> » D 2»: # DD > 222% 2 D << > 2» P22>. PADDIE DID >. DD 2 D D >> DD D > 3> 7 D2DD : DD PDP 32% >> P__DPD : :DD DD D» 555D 32 >. DPD DD Dr EP, 5» D > >: Some DB» >> > >) 3» >> 23 D 22 5D> D) Sp 5522 D > DPI IDD TD D» 32>>>. TS». , EDP DDS 155 D DD DD» 2 >. 25» DD D. > MID0D »> >. 2 > >> > DD D RES DD Don DD Din ru OO 7 … RE e—— SEE $ RER SE %: se ESS > a OR EST NUE NES R ee LS RTS d LD à Ce